PROLOGUE
Le village des pesteux
Le médecin est venu, sentir la mort de son long nez noir.
Il l’a combattu, d’herbe et d’espoir.
*
Marie avait vu son père marqué par la peste noire.
Son ventre rond, couvant la vie, s’était arrondi. Craignant que le mal ne la gagne elle aussi, elle avait fui, laissant son père seul, sans famille, mourir dans son lit.
Elle avait marché des jours sans trouver nul lieu exempt de ce mal.
Les portes marquées de rouge, les fossés fraîchement comblés.
Des croix dressées jalonnaient chaque sentier.
La nouvelle s’était vite répandue : le cinquième cercle des enfers devait être purifié par les flammes.
Un soir, alors qu’elle dormait en secret sur la paille d’une écurie, les soldats de la Couronne étaient venus.
Le roi préférait encore détruire les terres de ses seigneurs plutôt que de voir le mal s’y répandre.
L’armée avait obéi — par la lame, par le feu. Nul ne devait être épargné.
Les toits de chaume s’étaient envolés vers le ciel en une pluie d’étincelles.
Les champs et les forêts s’étaient changés en une mer de flammes.
Les villageois, arrachés à leurs draps, puis égorgés.
Leur sang avait creusé de rouges sillons le long de leurs maisons.
Après la mise à mort vint la famine. Marie erra longtemps, fouillant les cendres et les ronces.
Son ventre rond disparu, elle regretta la lame du soldat,
Puis elle regretta le baiser du feu,
Enfin, elle regretta la peste — et de ne pas être restée auprès de son père.
Affamée, elle rendit son dernier souffle sur une terre grasse et pleine de squelette.
Marqué par ces atrocités et cette injustice, le peuple se souleva contre la Couronne, pour dénoncer l’horreur des actes commis.
Les seigneurs, privés de leurs terres, s’érigèrent en porte-parole.
Bientôt, les envieux et les malicieux se proclamèrent légitimes au trône.
Et la guerre débuta.
Déjà merci d'avoir mis mon histoire dans ta PAL, je suis donc venu voir ton histoire.
Tu mets que c'est assez violent, ça l'est après pour le prologue je trouve que ça va à voir la suite violente que tu as préparé ahaa
La peste...
Elle perd son enfant, erre puis perd sa vie, très dur...
Donc sinon très sympa, très court mais très fluide aha
A voir ce que donne la suite :)
A plus ! ^^
Il l’a combattu, d’herbe et d’espoir. J'ai adoré. J'en fait aussi dans mon histoire, l'homme de paille, des Haïku d'introductions. Par contre, c'est l'inverse totale de l'ambiance gore et sombre de Infernus. À toi de voir, sur ce. À plus
Merci pour ton retour !
J'avais repéré ton synopsis depuis un moment déjà, il attise ma curiosité. Je viendrai faire un tour très prochainement.
A bientôt ! :)
Alors déjà, j’aime bien le prologue ; tout ce qui suit ne sont que des conseils que je mettrais en œuvre. Pour le décor et l’ambiance « dark fantasy », ce serait bien de les décrire davantage, d’activer les sens et de rendre le tout plus viscéral : l’odeur et son effet sur le personnage, la sensation de la terre sous ses pieds, les mouches qui tournent, la faim qui serre son ventre…
Je mettrais aussi plus en place le décor en montrant la description plutôt qu’en la racontant. Donc oui : show, don’t tell.
En tout cas, on continue !
Merci pour les conseils, ca confirme ce qu'on a pu me dire précédemment. Je vais préparer une version améliorée.
Au plaisir de te revoir !
Quelques notes concernant la langue :
Le médecin est venu, sentir la mort de son long nez noir. --> la virgule est en trop.
Il l’a combattu, d’herbe et d’espoir. --> combattue (COD l', mis pour "mort). Herbe doit être pluriel dans ce contexte. Un passé simple fonctionnerait mieux. Très subjectivement, j'inverserais les deux segments de la phrase : "D'herbes et d'espoir, il la combattit".
Son ventre rond, couvant la vie, s’était arrondi. --> "son ventre rond s'était arrondi" constitue une répétition; si tu ajoutes "s'était encore arrondi", tu justifie cette répétition. À toi de voir si tu désires le faire, mais je crois que ça renforcerait le passage.
Les villageois, arrachés à leurs draps, puis égorgés. --> Cette phrase averbale pourrait avoir une sonorité plus naturelle si elle poursuivait le paragraphe précédent au lieu de démarrer le suivant.
Avec ce prologue, je comprends que l'armée rouge est celle des insurgés. La langue est plus affinée que celle du premier chapitre (tel que je l'ai lu), ce qui fluidifie beaucoup la lecture. On voit aussi se dessiner un écho très intéressant des quatre cavaliers (famine, pestilence, guerre et mort), bien qu'il ne soit pas tracé dans l'ordre biblique (où la guerre vient avant la famine).
Je pense que tu as beaucoup de potentiel olfactif à exploiter dans ce prologue. L'odeur des villages en flammes, de la chair pourrissante, etc. Les odeurs et textures ajoutent beaucoup à l'immersion. Tu es déjà très forte pour immerger le lecteur; ajouter une épaisseur supplémentaire aurait un effet redoutable.
Tu pourrais avoir intérêt à présenter un ou deux personages dans ce prologue plutôt que de les enchaîner à la suite les uns des autres dans le premier chapitre.
À bientôt!
Merci pour ces précieux retours !
Je vais démarrer la réécriture de ce prologue.
A bientôt :)
Ça me permettra de pouvoir publier un chapitre. Je n'ai pas encore reçu de commentaire alors je ne peux pas avancer dans ma publication. J'ai encore 43 chapitres qui attendent. 😁
Merci d'avance.
Mes excuses je n'avais pas vu ta réponse, j'ai démarré par "Chroniques d'eau et de sang" je compte poursuivre avec "Chroniques De Rouille et de Sang" dans les jours à venir.
A très bientôt !