— Mais laisse tomber, tu es bien mieux sans lui !
Voilà comment réagit Mylie lorsque sa voisine lui révéla avoir quitté Brieuc la nuit précédente. Cette dernière ne lui avait pas parlé de sa mésaventure dans la ruelle ni des cauchemars qui avaient suivi, mais lorsqu’elle aperçut un journal, justement ouvert sur un article relatant le meurtre de Victor Godest, elle ne put se taire plus longtemps.
— Tu dois retrouver l’enquêteur et depuis, le meurtrier hante tes rêves, résuma Mylie à la fin du récit de son amie.
— C’est bien cela. Tu dois me prendre pour une folle maintenant, comme Brieuc.
— D’abord, je ne te prends pas pour une folle, loin de là, lui assura sa voisine, ensuite, arrête de tout ramener à lui.
— Ouais. Je ne sais plus quoi penser, je suis perdue. Je pense aller chez le médecin dans quelques jours, avoua Maïwenn en se dirigeant vers la porte de sortie.
— Si tu crois que c’est ce que tu dois faire, alors fais-le, approuva Mylie au moment de se quitter.
Cette nuit-là, Maïwenn dormit étonnamment bien et le matin qui suivit, la perspective de sa fin de contrat la mettait en joie, une sensation qu’elle n’avait pas ressentie depuis longtemps.
— Voilà, c’est donc ton dernier jour, soupira Ludo en la voyant entrer dans leur bureau. En tout cas, j'espère que tu ne m'oublieras pas trop vite. Tu as trouvé un autre contrat ?
— T'inquiète, il n'y a pas de risque que je t'oublie de sitôt ! Pour l’instant, rien., mais j’ai appris à prendre mon mal en patience, depuis le temps que je fais des missions.
À treize heures trente, une alerte lui indiquant un mail sur sa boite professionnelle apparut : c'était un message de Vanessa qui la convoquait deux heures plus tard à un entretien individuel afin de conclure son contrat.
Pendant ce laps de temps, Maïwenn remarqua que « la Hell team » s'était enfermée dans un bureau. Les deux heures qui suivirent furent remplies d'angoisse à tel point qu’elle n'arrivait plus à regrouper ses idées. Quand il fut l'heure, la chef de service la fit entrer dans un bureau et pendant trois-quarts d'heure elle dut écouter ces femmes lui faire des reproches sur son travail qui tout à coup ne les satisfaisait plus. Puis vinrent les reproches sur ses relations : trop proche de Ludo et pas suffisamment d'elles ou encore ses études qui n'étaient pas en adéquation avec le poste. Les moindres objections qu’elle put formuler étaient balayées par l'une ou l'autre, qui s'en donnaient à cœur joie.
— Vous ne vous êtes jamais plaintes auparavant et vous aviez mon curriculum, ne dénigrez pas mes études ! finit-elle, excédée par ce lynchage.
— Tu n'as pas à nous parler sur ce ton. Reste à ta place Maïwenn, lança Vanessa de son air le plus autoritaire.
La pression qu'elle ressentit sur elle ensuite était telle, qu'elle finit par se taire et attendre. Intérieurement, elle bouillait, et même si elle sentait les larmes lui monter aux yeux, hors de question de leur faire ce plaisir.
Défoulées et satisfaites, elles l'autorisèrent à sortir après que Vanessa ait clos l'entretien par une phrase qui résonna dans sa tête tout le reste de la journée :
— N'oublie pas que nous avons fait cela pour que tu apprennes de tes erreurs. Et…Bon vent surtout.
Quel culot, avoue plutôt que tu as voulu me faire comprendre que je n'étais rien face à vous.
Ce qui venait d'avoir lieu était si caricatural qu'elle avait du mal à réaliser que cela soit possible. Lorsqu’elle franchit pour la dernière fois les portes de l'entreprise, elle se sentit défaillir. Elle rejoignit avec difficulté sa voiture et s’effondra en larmes, ses nerfs venaient de lâcher.
Je me demandais, quand même... Comment fait Maïwenn pour garder un semblant de moral, alors que personne ne la soutient, et qu'elle se fait dénigrer de tous les côtés ? Je pense que ce serait intéressant d'y réfléchir, car ça donne quand même quelque chose d'illogique... Enfin, c'est mon humble avis de lectrice.
Petit détail : j'inverserais le "d'abord" et le "ensuite", quand Milye parle (quatrième dialogue). En effet, je pense qu'être folle est plus important que Brieuc... Mais peut-être que Mylie pense autrement !
Je vois ce que tu veux dire pour l'inversion et tu as raison en fait, je vais inverser.
Merci une nouvelle fois!