Lorsque j’entreprends d’ouvrir le verre brisé me séparant du dehors, la baie manque d’exploser à mon visage. Les reflets de mes yeux glissent sur les éclats avant que l’implosion ne me projette contre une colonne de marbre.
Parmi les débris, une vieille radio grésille. Bancale aussi, lézardée par le temps. Elle par les années, moi par… ce que vous savez.
Le son crache, saturé de souffle et de parasites. Puis une voix s’impose, paisible et faussement tendre :
« Bonjour, chères Plumes maudites. C’est Artichaut. Il est temps d’écouter ce que vous refusez de lire. Il est temps de subir sans résistance. »
La boucle tourne.
« Ne cache pas la marque, Nora. Elle pousse aussi sur toi. »
Sous une lampe vacillante, ma peau se boursoufle. Le symbole de Fil brûle ma paume.
Puis vient le silence — autour d’une radio qui n’a jamais existé.
