« Mausquet Lisa, Mausquet Lisa, Mausquet Lisa, raaaaaaaah mais pourquoi il ne vient pas mon nom !!!
- Calme toi chérie, tu trembles de partout, tu dois bien être quelque part, la rassura sa mère.
- Certainement, mais ouuuu ! Je veux voir mon foutu nom, mon dieu, mon dieu. »
Son corps tremblait tellement, que la sourie n’arrêtait pas de bouger et la page avait du mal à défiler.
« Attend, laisse moi faire...
- NON ! Je veux me trouver ! »
En aucun cas elle ne lâcherait la sourie, comme-ci sa vie en découlait. C’était du moins son futur qui se jouait en cet instant.
A mesure que les pages défilaient devant ses yeux, elle revoyait ces deux dernières années. Deux ans de sacrifices, pour faire le métier dont elle rêvait depuis qu’elle était gamine.
Son rêve ? Etre médecin sans frontière et aider les plus démunit. C’est pour cette cause qu’elle s’était cassée la tête, rongée les os, pleuré un nombre incalculable de fois.
Dès lors qu'elle fût rentrée dans ce cursus, sa vie eu complètement changé, de son travail, à ses amis, en passant par sa famille, et plus particulièrement elle.
Dès les premiers jours de sa première année, elle compris que plus rien ne serait comme avant, l’enjeu se jouait de suite, et la finalité était, soit tu montes, soit tu tombes, mais d’en les deux cas, s’était une falaise qui se jouait.
A ces débuts, elle était plus motivé que jamais, sûr que rien ne pourrait se mettre sur son passage, pas même la fameuse quantité de travail dont ces études étaient si populaires.
En seulement quelques semaines, elle compris ce qui l’attendait et n’en fût pas enchantée, mais plongea tête baisée dans la tonne de feuilles blanches inondées d’encre, écrivant toutes sortes d’informations, qu’elle accepta volontier de retenir.
Sa famille pris dur en ne la voyant que rarement. Elle ne rentrant que très peu dans le foyer familial et quand elle trouvait un moment pour les rejoindre, passait le plus clair de son temps avachit dans le fauteuil de cuir du salon, le nez enfouie dans son pull moutarde qu’elle ne quittait plus, les yeux passant de l’écran à une feuille en une fraction de seconde. Ils comprirent, et lui apporta tout le soutient dont elle eu besoin, même si par moment il n’acceptaient pas de la voir dans certains états.
Un soir d’hiver sur sa deuxième première année, elle avait trouvé un moment pour rentrer chez ses parents. Ses joues étaient creusées, ses yeux cernés, et le sourire bien faible. Elle était tellement fatiguée, physiquement et mentalement. Retaper la première année était tout ce qu’il y avait de plus commun, mais lui avait tout de même mis un coup au moral au vu de toute l’énergie qu’elle avait mise l’année d’avant. Elle était cependant repartie sur le pied de guerre, car de toute manière, c’était sa dernière chance de réussir, n’ayant que deux ans pour réussir la première année. Après ça, il fallait penser à faire autre chose. Mais quoi ?
Elle y avait bien pensé, notamment vers la fin de ses deux ans, au moment où le stress de ne pas réussir monte irrémédiablement, mais n’avait trouvé de porte de sortie. Elle s’était toujours dit qu’elle ferait médecin, et ne se voyait nul part ailleurs, ce qui ne fit qu’augmenter son stress et sa nervosité.
Quoi qu’il en soit, en ce soir d’hiver, son frère jouait calmement de la guitare à ses côtés pour l’aider à travailler. Il savait qu’elle travaillait régulièrement avec de la musique dans les oreilles et avait voulu lui montrer son soutient par ce geste.
Seulement, Lisa n’avait pas vu du même œil la mélodie de son frangin et s’était énervé contre lui, lui ordonnant d’arrêter ce massacre. Son frère s’offusqua de ce qu’elle venait de lui dire, et ne comprit pas le sens de son insulte, elle qui, habituellement, était friande de ces jolies notes qui l’apaisaient. Les parents s’étaient alors mêlés de ce haussement de voix, et avait exigé qu’elle se calme, qu’ils comprenait qu’elle soit à bout, fatiguée, et bien d’autre, mais que ce n’était pas une raison pour s’en prendre à son frère.
Elle s’était tu, s’était renfrognée sur elle-même, les larmes coulant seules sur ses joues alors qu’elle s’était remise à d’étudier. Elle n’avait plus parlé de la soirée, les maudissant intérieurement de lui vouloir son échec.
Quelques jours plus tard, ces parents lui reparlèrent de tous ces petits moments vraiment inquiétants qui ne lui ressemblaient pas. Lui ont demandé si l’enjeu valait réellement le coup de tous ses drames et de ce que cela engendrai sur son moral et sa personnalité, ils avaient du mal à reconnaître leur fille. Elle s’excusa pour ce qui s’était passé, et de ce qui arrivera sûrement dans les mois à venir, mais leur avait affirmé qu’elle n’abandonnerai pas, que certes, elle était épuisée, mais que c’était ce qu’elle voulait faire.
« ALORS LISETTE ҪA DONNE QUOI? »
Son frère venait de débouler comme un boulet de canon dans la salle à manger, se ruant vers l’écran, jetant au passage son manteau et son sac de cours au sol.
« T’es médecin ?
- Arrête de dire ça, tu vas me porter la poisse !
- Oh d’ailleurs, j’ai croisé Mickaël, il te passe le bonjour. »
La jeune fille arrêta sa recherche et regarda son frère. Malgré elle, son ventre se tortilla à l’énonciation de ce prénom.
« Pfff, pauvre merde.
- Oh Lisa, s’il te plaît, intervint leur mère.
- Non mais maman c’est vrai !
- Oui, bon, je, je ne donne pas mon avis, les résultats. »
Elle vira ses yeux vers l'écran et continua de faire défiler les prénoms.
Mickaël, son ex. Ils s’étaient mis ensemble au lycée, et avaient cassé peu de temps avant la phase finale de l'année. Le jeune homme avait juré que, peu importait le nombre d’heures qu’il fallait qu’elle travaille, qu’il était à ses côtés et la soutenait. Ce fut 4 mois avant la fin de ses deux ans, qu’il rompit avec elle, lui avouant qu’il s’était rapproché de quelqu’un d’autre pendant ces mois d’absence.
Elle lui en avait voulu, énormément. Elle lui en voulait de lui avoir fait la promesse d’être avec elle durant ce moment difficile de sa vie et de ne pas l’avoir tenue. Elle avait bien senti une cassure dans leur couple à mesure que les mois défilaient, et que leurs entre-vus se faisaient rares, mais n’avait rien dit, ni rien fait, car ne voulait pas se faire plus de mal. Ce n’était pas le moment de s’ajouter des problèmes, alors de ce côté-ci de sa vie, elle le savait, elle avait fait l’autruche et n'avait pas fait grand chose pour le rattraper.
Mais de ce qu’elle lui en voulait le plus, était de l’avoir lâché seulement quelques mois avant la fin de tout ce bazars. Il n’avait qu’à attendre juste quelques mois de plus pour, soit retrouver sa copine, le plus gros était clairement fait, soit casser, elle aurait été dans le mal, mais cela n’aurai rien impacté. Ce genre d’annonce à ce moment de l’année pouvait clairement tout faire capoter. Elle s’était forcée par la suite à ne pas y penser, et s’était plongée, si étant possible, encore plus dans ses cours.
Il n’y avait pas seulement son copain qui avait changé.
Au bout de quelques mois, elle vu qui était ses véritables amis et sur qui elle pouvait compter. Une bonne partie s’était éloigné, la culpabilisant de les laisser de côté. Elle ne s’en était que très peu formalisé, et les avait laissé faire, en les trouvant bien puérile de réagir de la sorte. Les amis vont et viennent avec la vie qui passait. Elle s’en était alors fait de nouveaux avec qui elle partageait les seuls moments de sa vie social, qui étaient donc ses repas au RU, et oh attention, les seules soirées existantes en deux ans qui étaient les « post-exam blanc », et qui leur faisaient terriblement du bien au moral.
« Ma, Ma, Ma, Maaan, Mausssssss, MAUSQUET LISA ! »
Alors qu’elle venait de dire son nom, les souffles se retinrent, et les trois paires d’yeux qui étaient face à l’écran roulèrent rapidement à l’opposé de la ligne.
Son rythme cardiaque s’accéléra en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Elle avait du mal à respirer, ses mains étaient moites, et la réponse fut lu.
Elle ne comprenait pas ce qui se passait autour d’elle. Elle était comme figé, ses oreilles sifflaient, ses yeux pleuraient mais restaient fixé sur le mot.
Les seuls éléments qui réussirent à la ramener à la réalité étaient les bras de sa mère qui la serraient bien trop fort, et étaient certainement la raison qui l’empêchait de respirer, et les exclamations de son frère, disant qu’il y avait un médecin à la maison, accompagnés de saut en hauteur qui auraient pu mériter une médaille olympique.
ADMISE
Voilà ce qui était écrit sur sa ligne.
ADMISE
Elle n’arrivait pas à y croire.
Alors voilà, c’était fait, enfin elle y était parvenue. Elle passait en deuxième année. C’était officiel, elle serai médecin un jour.
Ses yeux continuait de couler, mais le sourire se forma sur son visage. Un sourire qui n’avait pas été présent depuis bien trop longtemps.
En elle, elle sentit le soulagement, toute une pression, et une tension descendre d’un coup, et elle se pris en sanglots incontrôlables. Oh si, elle était heureuse, bien trop heureuse. Tout ce qu’elle avait fait, mis de côté, tous les changements qui s’étaient produits n’avaient pas été vint.
Chez elle, beaucoup de chose avaient changé. Elle s’était découverte durant ces deux ans.
Elle avait découvert une fille capable de tout mettre de côté pour se concentre sur une seule chose, et une chose qui lui était destiné, à elle. Elle avait découvert une fille travailleuse, qui malgré les difficultés, les questions, avait réussit à passer outre. Elle s’était découvert un caractère qu’elle ne soupçonnait pas, car par moment il lui avait été nécessaire d’élever la voix pour se faire respecter.
Elle s’était surpassée, et était tellement fière d’elle.
Ses sanglots passés, elle releva le tête, le regard déterminé.
Maintenant, plus rien ne pouvait l’arrêter pour faire de son rêve une réalité.