Réveil non programmé

Le premier ressenti de Dean Foster fut la sensation de froid intense, insupportable, qui tétanisait chacun de ses membres.
Puis il ouvrit les yeux, et s'aperçut qu'il était plongé dans un noir insondable.

Il se mit à paniquer, incapable de rassembler ses idées pour trouver une explication à son état. Essayant de remuer pour s'asseoir, il s'aperçut qu'une enveloppe résistante recouvrait entièrement son corps.
Où était-il ? Il fit un effort intense pour retrouver son calme. Mais bien sûr ! Son dernier souvenir était celui où il avait pénétré dans la capsule d'immersion virtuelle, mais n'était-il pas sensé ne jamais se réveiller ?

"Erreur système...Erreur système..." la voix métallique impersonnelle hurla dans l'habitacle en résonnant dans son cerveau. Sa confusion reprit de plus belle, mais l'alerte disparut heureusement au bout de quelques instants, lui apportant un nouvelle période de soulagement.
"Il y a quelqu"un ?"
Sa voix affaiblie était à peine audible, même pour lui. Il se rendit compte de la vanité de sa tentative.

Tout en reprenant conscience avec la réalité, il réalisa qu'un courant d'air tiède parcourait à présent son corps et réveillait ses muscles gelés.
Il fit un nouvel effort pour se libérer de sa gangue, qui céda finalement, en même temps qu'apparaissait une lueur verdâtre qui se propagea dans son habitacle.

Habitacle était un grand mot. Le caisson d'immersion était à peine plus grand qu'un cercueil... qui allait devenir le sien s'il n'y prenait pas garde.

La lumière semblait venir des parois elles-mêmes. Totalement lisses, ces dernières ne laissaient apparaître aucun levier, ni bouton de commande.

Dean allongea ses bras derrière la tête pour finalement sentir un creux dans la paroi. Il se contorsionna et put se mettre sur le ventre pour pouvoir l'observer: le creux était tapissé d'un revêtement aux motifs métalliques complexes.
Il fit toutes les tentatives possibles en poussant, tapant sur la zone pour déclencher une réaction, mais il n'obtint aucune réponse.

Dean réalisa qu'il n'était plus dans le Teravers qui l'avait maintenu en 1986. A l'époque où il était entré dans le caisson, les serrures biométriques étaient courantes et çà devait être le cas ici.
Il ajusta sa posture et réussit à mettre les yeux devant la barre métallique; il entendit aussitôt un déclic.

Son coeur bondit; il allait pouvoir sortir de ce sarcophage et sauver sa peau...

Le couvercle du caisson glissa silencieusement. Dean se releva, et prit une grande inspiration pour savourer sa nouvelle liberté.
L'air de la pièce était poussiéreux et sentait le renfermé. Un éclairage au sol permettait à peine d'entrevoir les limites du plancher.
Des objets hétéroclites étaient disposés çà et là, donnant à la pièce l'aspect d'un débarras. Rien à voir avec le bâtiment et ses rangées de caissons dans lequel il avait pénétré pour son immersion. (1)
Que s'était-il passé ?

Il en était encore à ses réflexions quand il entendit une voix derrière lui.
"Ah çà y est, enfin réveillé ?"

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Vous venez de finir ce premier chapitre - Un grand merci !
Qu'en avez-vous pensé ? Merci pour vos remarques et suggestions.

(1) voir Ludozone
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JeannieC.
Posté le 07/06/2023
Hello !
Le titre et le pitch de ton histoire m'ont intriguée, c'est parti pour découvrir ce récit de plus près =)

>> "Le premier ressenti de Dean Foster fut la sensation de froid intense," > Un peu dommage je trouve de nous distancier du ressenti, justement, du personnage en précisant "Le premier ressenti est que..." Tu peux directement nous parler du fait qu'il a très froid, qu'il grelotte, que membres sont contracturés, ce genre de choses. Cela nous rendrait la chose bien plus palpable.
>> "et s'aperçut qu'il était plongé" > pareil, les tournures du type "s'apercevoir que" ont tendance à alourdir inutilement. On se sentirait plus investis, à mon avis, si tu nous dis directement : "Il ouvrit les yeux : un noir profond, intense, le cernait de toutes parts." par exemple.
>> "Il se mit à paniquer" > N'hésite pas à illustrer concrètement cette panique, à nous la faire ressentir. Le coeur qui accélère, l'agitation, la tête qui a la sensation d'exploser tellement de choses s'y entremêlent, etc.
>> "Mais bien sûr ! Son dernier souvenir était" > il trouve un peu rapidement, ce qui me semble contredire son état de panique. Ce serait chouette de le faire un peu patauger dans ses souvenirs avant de se rappeler comme il faut du bon souvenir et se mettre à raccrocher les wagons.
>> "il réalisa qu'un courant d'air" > il prit conscience ? il s'aperçut ? "réaliser" dans le sens de "se rendre compte" est un emploi courant à l'oral, mais dans l'idéal, à l'écrit "réaliser" accompagne seulement le fait de "faire quelque chose", genre réaliser une œuvre.
>> "Totalement lisses, ces dernières ne laissaient apparaître aucun levier, ni bouton de commande." > Ce serait une bonne occasion là aussi de rendre l'angoisse de ton personnage. Le faire par exemple tâtonner de partout, passer ses doigts tout autour de lui à la recherche désespérée d'une prise, d'un levier, mais sa main ne fait que se perdre encore et encore sur du noir lisse qui n'en finit pas...
>> "Des objets hétéroclites étaient disposés çà et là, donnant à la pièce l'aspect d'un débarras." > Tu passes un peu vite, cela mériterait vraiment une description là.

Voilou pour les petits conseils au fil de la lecture :) Mais pour en venir au fond, c'est un début intrigant qui donne tout à fait envie de faire plus ample connaissance avec ce pauvre Dean. Et surtout, de comprendre ce qui lui est arrivé pour qu'il se soit retrouvé dans une pareille situation.
Je repasserai à l'occasion continuer la lecture.
Bonne soirée !
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