D’abord, avance doucement, patiente
Laisse le rivage t’emporter avec lui
Et suit le mode de sa vie.
Sans cesse, tu cherches la peur et la douleur en regardant les profondeurs, tu n’y vois à chaque fois que le monstre de tes cauchemars et tes pires angoisses. Le canal déversoir des pensées noires rappelle ce qui passe, et que de tout tu es lasse. Mais l’eau passe et repasse, doit laver tes plaies, alors s’il te plaît, cherche enfin la paix.
Cherche donc la sérénité, regarde les berges se balancer au rythme des graminées. Écoute l’eau glisser, arpenter, et acheminer entre les roseaux. Il fait beau, alors fermes, fermes tes yeux et laisse le chauffer ta peau.
Cherche donc le temps, le temps précieux de l’instant. Prends ce temps pour prendre ton pied, laisse-le avec toi glisser. Observe les gens, apprends. L’eau qui coule guide tes pensées. Regarde, la mousse qui s’est amassée est lavée, et l’histoire ne sera pas répétée.
Cherche donc l’amour, toujours. Comme une proue de navire, qui avec lui rien ne chavire. Crois en l’espérance de sa bienveillance. Sème des graines, laisse les pousser, et quand viendra l’été du printemps, dis le encore, que je t’aime et que l’on s’aime, et qu’on n'a pas menti, et qu’il nous a guéri.
Alors, cherche, cherche ton père et cherche ta mère. Le canal, rappelle que ce n’est toujours pas amical, que c'est carrément bancal, et que pour ton intérieur qui les pleurs, il n’y a peu de lueurs. Mais même si tu n'es pas né du bon côté du rivage, le paysage n’est que de passage, la géographie n’est pas finie. Les canaux remplis d’eau, finissent tous dans l’océan, finissent tous par retrouver la mer, et nos rires d’enfants.
L’eau est le temps
L’eau et le temps
Repenses-y au moment présent