Samedi 23 Mai 1818 – The Drunken Sailor

Par Pouiny
Notes de l’auteur : Chanson de référence : https://youtu.be/V12FuCX9xJM?si=x0bV87KfqHq7lxD5

Après être passé auprès de quelques petits villages, enfin j’arrive dans la ville de Waterford ! J’ai l’impression de voir le clocher de la cathédrale depuis bien 5 miles, il n’est que davantage impressionnant une fois sur le parvis. Je me suis assis sur les marches pour écrire, et j’observe le va-et-vient des bateaux sur le fleuve et les carioles sur l’avenue. Encore une grande ville qu’est Waterford, et encore une énergie différente. Est-ce que j’avais déjà vu une ville aussi forte que celle-ci ? Le sol pourrait s’ébranler qu’aucun batiment ne serait prêt à s’écrouler !

 

***

 

J’ai continué de marcher dans les rues de Waterford, profiter de la magnifique architecture Gall-Gàidheal tout en pierre carrée. Ce n’est pas un compas qu’ils devaient avoir dans l’œil mais bien une règle ; c’est a peine si j’ai pu apercevoir 2 ou 3 tour rondes ! Au moins je saurai que si je ne vois plus des angles droits, c’est parce que j’aurais bu le whiskey de trop.

 

***

 

Et j’ai encore failli me faire embarquer dans une drôle d’aventure ! On était tout juste au petit matin, et après avoir salué quelques musiciens d’un pas de danse et récupéré quelques sous, je profitais de marcher près du fleuve sur les docks en observer le soleil se lever sur les reliefs boisés. Je réfléchissais à mon voyage et sa prochaine destination quand j’ai été tiré de mes pensées par un véritable chahut dans mon dos. Sur le port titubait un équipage entier, courant, dansant et chantant à tue-tête. Autour d’eux les rares passants s’éloignaient en hâte, comme s’ils craignaient de se retrouvé mêlé à la fête. Et quant à moi… J’étais encore en train d’essayer de comprendre ce qu’ils chantaient que je me suis retrouvé littéralement aspiré par les marins ivres !

 

Whay hay, and up she rises

Whay, hay, and up she rises

Whay, hay, and up she rises

Hurly in the mornin’

 

J’aurais été moins secoué si j’avais été sur un bateau en pleine mer. Le groupe semblait porter un homme endormi – ou plutôt inconscient ? vers leur bateau. On reconnait facilement les chanteurs de la mer ; ça chante faux, mais tout le monde est en rythme. C’est comme si les paroles étaient une extension de leur travail. Les notes, par contre… Et alors que je me faisais balotter de marin en marin, poussé d’un côté, puis de l’autre, j’ai compris que l’homme inconscient était l’objet de la chanson moqueuse, le prévenant de tout ce qu’il allait subir. Le groupe entier chantait la question « What will we do with a drunken sailor », puis intervenait une personne inspirée pour chanter une des idées diaboliques. Loin de moi l’idée de tout retenir ! Avec le recul, je me souviendrai qu’il vaut mieux éviter de boire quand des marins sont à proximité…

 

Et voilà que je me trouvai au centre du groupe, a porter comme tous les autres ce pauvre homme innocent vers dieu ne sait où. Les idées les plus absurdes les unes que les autres fusaient de toute part et bientôt le groupe traversa le pont pour poser l’homme dans un lit, suite à un couplet qui avait fait rire toute la fine équipe. « Put in in the bed with the captain’s daughter ! ». Quand ce fut fait et que j’observais la scène, un peu incrédule, je sentis le bateau tanguer et le groupe se disloquer. « Allez, de retour au boulot ! »

 

J’étais sur un bateau, entouré d’inconnu dont l’ivresse semblait s’être évaporée en un instant, mais surtout ; j’étais sur le point de quitter le port ! Paniqué, je me suis dirigé vers un des marins pour lui demander vers où nous nous dirigions. Après tout, je me disais que mon voyage étant dirigé majoritairement par le hasard, je pouvais bien me laisser embarquer ? Mais la réponse m’a tout simplement glacé le sang.

 

« Hé bien, l’ami ! Vous devriez vous préparer, parce que l’on part pour A Coroña, en España! »

 

Et le bâteau qui commençait à tanguer, et l’ordre au loin de lever l’ancre qui arriva jusque dans mes oreilles alors que je tentais vainement de comprendre ce qui m’arrivait ! Feck ! J’ai rarement courru aussi vite de toute ma vie. J’ai pris mon élan, et j’ai sauté au dessus de l’eau pour rejoindre le pont. Derrière moi, j’ai entendu les marins bourrés me siffler et rire de mon saut de gazelle. Mais peu importe ; mon manteau avait a peine touché l’eau, et je suis resté en Irlande. Dieu merci ! Désolé pour l’Espagne, mais il me reste encore trop à voir sur l’île d’Emeraude pour la quitter comme ça.

 

Je vais finir par croire qu’il y a vraiment des Voisins qui s’amusent de mon malheur. Mais pour les consoler, je veux bien leur promettre que j’irai, un jour - peut-être, en Espagne. Mais pas avec un équipage de marin bourré !

 

That's what we do with a drunken sailor

That's what we do with a drunken sailor

That's what we do with a drunken sailor

Hurly in the mornin' !

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Dédé
Posté le 27/04/2025
Sacrés marins ! C'est vrai qu'à choisir, je préfère aussi découvrir l'Irlande d'abord. L'Espagne, ce sera peut-être pour un tome 2 ? :P

Ces petites ambiances se lisent comme du petit lait. Ces aventures, comme le dit Paddy, sont succulentes. Il vit des samedi bien animés, tout de même !

A bientôt pour le prochain samedi de Paddy ! :)
Pouiny
Posté le 28/04/2025
Je n'en dirai pas plus mais il y aurait quand même pas mal de choses à voir en Espagne pour Paddy, c'était un des premiers refuge des irlandais lors des exodes historiques avec la France !

Merci encore de commenter de façon aussi assidu tes lectures, c'est très plaisant et enrichissant pour moi ! les passages en langue étrangère ne te posent pas trop de soucis de ton côté?
Dédé
Posté le 28/04/2025
Pas du tout ! Les paroles des chansons, je les comprends aisément. Quant aux petits mots irlandais, ci et là, avec le contexte, on arrive à trouver le sens. Je n'ai eu aucune incompréhension jusqu'à présent.
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