Et merde… J’en ai envie. Ça ne sert à rien de rester planter là, il ne se passera rien si je reste ainsi. Provoquer le destin ? Pourquoi est-ce si difficile ? Il faudra bien le faire à un moment ou un autre, avec une personne ou une autre, alors… je me lance. J’attends la fin de sa phrase. Pourquoi parle-t-il autant ? Un mélange de respirations et de syllabes qui s’éternisent. Je m’approche, trouve un angle, prends son cou et l’embrasse. Ses lèvres sont tièdes, un peu mouillées. C’était bref. Presque indicible. J’entends un petit smack en retirant ma bouche. Il a eu un mouvement de recul, surpris (en bien ou en mal ?). Je n’ose pas ouvrir les yeux. Toujours rien. Je baisse la tête. Rien. Rien. Rien. Mes mains s’écartent, tremblantes. Je fais un pas en arrière et manque de tomber. Il m’avait agrippé les hanches pour m’attirer à lui. L’équilibre perdu, je m’accroche à son cou. Pourquoi ai-je peur ? Hors de question de rester paralysée. Son visage fond sur le mien. Je ne suis pas prête, mais comment refuser ? Il se veut insistant, passionné, et je n’ai pas le temps de m’en rendre compte. Je prends un peu plus appui sur mes jambes. Il se retire avant même que je n’aie eu le temps de lui rendre son baiser. Nous nous observons un moment. Puis… ses mains courent le long de mes côtes et sa bouche s’attaque à mon cou. Ça m’électrise. Je soupire. Je ne sais pas si je le fais pour moi ou pour lui… Peu importe… C’est si bon…
Peut-on jouir de ça ?
J’essaye de trouver un moyen de lui rendre la pareille. Je jauge la pièce autour de nous. Il se libère de mon cou et je le guide vers une table. Comment être entreprenante ? Maladroitement, je me hisse sur le meuble, les cuisses écartées. Il se plaque contre moi. Mes bras se pendent à nouveau sur sa nuque et je l’étreins. Mes jambes lui enlacent la taille. Je tiens sa tête dans mes mains, l’obligeant à rester près de mon visage, sans pouvoir m’embrasser. Mes lèvres se rapprochent, encore et toujours, sans jamais le toucher. Nos souffles s’accélèrent ; se synchronisent. Je l’effleure du bout des lèvres quelques instants. Il m’embrasse avec fougue et je plonge avec lui. J’ai chaud, je brûle. Son membre durci au creux de mon sexe. Son estomac frissonne-t-il comme le mien ? Je gémis. C’est plus fort que moi. Nous reprenons notre souffle, impatients de recommencer. Je le regarde et je vois des yeux sombres. Ils n’étaient pas comme ça avant que je ne l’embrasse. Avec sa respiration saccadée, ses lèvres humides et ses pupilles dilatées, il me paraît tellement vulnérable, dépourvu de toute barrière. Est-ce que je ressemble à ça moi aussi ? Suis-je vulnérable ? Il tente de déboutonner mon jean. Déjà ? Je sursaute. Il le remarque. Sa tentative ratée, il soulève mon haut, plus lentement cette fois. Je lui souris, reconnaissante. Par mimétisme, je lui ôte son t-shirt. L’odeur de nos corps en ébullition se fait sentir davantage. Nos regards se fixent, suspendus l'un à l'autre. Un petit rire m’échappe et le sien ne tarde pas à me rejoindre. Ma peau, refroidie par la distance, je le tire doucement par les mains. Ses doigts caressent les miens. Cette attention me touche. J’ignore si je veux ce rapprochement lent ou si je le veux rapide. J’ai envie de le sentir contre moi. Tout contre moi. Remplir ce vide entre nos torses nus. Nos bras s’enlacent et il colle sa poitrine à la mienne. Enfin ! J’ai la chair de poule. Une vague de chaleur (ou de fraîcheur ?) me traverse. Il caresse mon dos ; remonte ; trace un sillon de mon cou à ma bouche. Il passe le bout de son doigt sur mes lèvres avant de les dévorer. Mon cœur s’affole à nouveau et des ondes m’empoignent l’estomac avant de descendre vers mes reins. Je me saisis de son cou, tire sur ses cheveux, espérant que ça lui plaise. Il n'emet aucun son, mais son baiser se fait plus intense. J’imagine que ça lui plaît. J’ai dû mal à respirer. Pourtant je n’ai pas envie de me détacher. Je m’écarte ; à bout de souffle. Maintenant je me sens vulnérable. Il respire fort, lui aussi. Sa poitrine tambourine-t-elle comme la mienne ? Je l’ignore. J’ai l’impression d’être ailleurs. Je remarque à peine ses mains lorsqu’elles agrippent mes fesses pour me soulever. Des murs défilent sous mes yeux. Je me remémore les derniers instants passés ; les baisers, les câlins, les soupirs… mon jean déboutonné. Ce sera aujourd’hui. Je ne peux plus reculer… pas ici… pas maintenant… Pourtant j’ai un doute…
Mon regard se perd avant de croiser ses yeux posés sur moi. Il a vu mon trouble. Il m’interroge silencieusement. Mais, je ne trouve rien à répondre.
— Est-ce que t'as envie ?
— Si je te dis que non, est-ce que tu m’en voudras ?
— Tu sais bien qu'non.
— Dans ce cas, j’en ai envie.
J'avoue que cette seconde histoire m'a bien plus plu que la première, déjà parce qu'elle est plus longue et ensuite parce que, contrairement à la première où j'me sentais un peu détachée, un peu distante par rapport à l'acte, là, je sentais bien plus le truc, sans mauvais jeu de mot, du coup, ça m'a permis de bien plus apprécier l'histoire et de me sentir investie.
Vraiment, si tu continues sur cette voie, je pense que ça peut donner naissance à une série vraiment sympa.
Merci beaucoup pour ton retour !! je suis contente que celle-ci te plaise, c'est vrai qu'elle est plus intime et détaillée que la première. J'en prends note pour les prochains ;)
Et bonne année à toi !
:)
Belle écriture, et subtil jeu entre la réalité et les fantasmes, ce que l'on s'avoue et que l'on n'ose avouer, ce qu'on voudrait et qu'on ne veut pas trop dire . Merci, ça me rappelle des choses...