Et je pensais qu’en sauvant les autres, je me sauverais peut-être moi-même.
Mais plus je tendais la main, plus je sentais la mienne disparaître, me donnant l’impression de combler ce vide, un vide qui pourtant s’élargissait à chaque sourire que je feignais.
Je pensais que me sauver n’avait pas besoin d’être immédiat, que retarder ma chute, c’était déjà une forme de victoire.
En donnant tout pour eux, j’espérais retrouver un peu de moi.
Mais je ne savais même pas qui j’étais.
Dans ce brouillard, sauver les autres était devenu ma seule certitude.
Mais n’avais-je pas été trop prétentieuse ? Peut-être que j’avais trop cru pouvoir me réparer en les réparant.
À force de porter leurs blessures, les miennes se sont enfoncées plus profondément.
Et chaque sourire que je leur offrais creusait un peu plus le silence en moi.
Je m’égarais dans leurs combats, oubliant que je devais d’abord me retrouver.
À force de vouloir être leur refuge, je devenais une île isolée, invisible à moi-même.
Et peut-être qu’en voulant éteindre leurs incendies, j’ai laissé le mien me consumer en silence.
j'ai mis des textes dans ma pile à lire.
Ce premier est fort. J'aime beaucoup quand on se revele dans ses textes. Et j'espere qu'on va creuser dans les prochains :-)
A+
Bruno
Merci beaucoup pour ton retour.
Je l’ai écrit depuis un endroit que je n’arrive pas encore à nommer.
Pas sûr que les choses aient changé, pas vraiment mais j’ai appris à respirer dans le noir.
Et toi, j’espère que tu ne portes plus tout ça seul.e.
On ne guérit pas toujours, mais parfois on apprend à marcher avec les morceaux.
Est-ce que vouloir aider à tout prix n'est pas la marque indélébile qu'on a besoin d'être soi-même sauvé ?
Un appel à l'aide, un appel à l'Être.
Se Sauver ou se sauver en partant loin ?
Se sauver au lieu de sombrer ?
Un appel au secours n'est pas un abandon.
Très beau texte ! (d'une maman ?)
Merci
Je crois que vous avez lu entre les ruines.
Peut-être, oui, vouloir sauver les autres, c’est crier qu’on ne sait plus comment se sauver soi-même.
Mais parfois, c’est tout ce qu’il nous reste : tendre la main pour ne pas sombrer.
Je ne suis pas une maman.
Juste une jeune fille de 17 ans qui essaie de tenir debout entre les fragments.
Mais c’est bien l’adolescence qui parle ici. J’aimerais savoir ce qui vous a fait penser cela, d’ailleurs.
Merci encore pour ce regard.
Je comprends ce que vous dites, et je crois que ça me touche d’autant plus que je ne suis pas maman, mais que j’ai l’impression d’avoir grandi trop vite, comme si on m’avait tendu ce rôle-là, parfois sans m’en prévenir.
Je ne connais pas cette vie de femme, de mère, d’amante. Mais je connais déjà un peu le silence, le poids, et cette exigence de force constante. C’est peut-être là que nos douleurs se croisent.
Merci d’avoir posé vos mots à côté des miens.
Il se forme autour comme un second corps, plus lourd, plus dur. Et on apprend à marcher avec.
Mais vos mots sont une main tendue, et c’est rare.
Je ne sais pas toujours à qui parler. Mais écrire, c’est déjà ça : déposer un peu du poids quelque part.
Merci de m’avoir lue et entendue.