Scène XIII - La Lune qui voulait se décrocher

« Pourquoi vivons-nous, Maman ?

 -  C'est une question bien compliquée que tu me poses là, mon chou. Je n'ai pas de réponse propre, seulement des hypothèses.

 -  Mais... Je croyais que les adultes savaient tout.

 -  Oh non, mon chou, crois-moi... La seule chose que l'humain sait vraiment, c'est qu'il ne sait rien.

 -  Alors c'est quoi, toi, tes... hippo-treizes ?

 -  Que le ciel l'a voulu ainsi. Que nous sommes trop petits pour combattre son autorité.

 -  Ah, répondit seulement Julius Junior, à qui ce discours fut incompréhensible.

 -  Il est l'heure de dormir, maintenant, mon chou... Tu as bien Dentelle...? Parfait. Bonne Nuit, mon joli rêveur... »

Tapi dans la pénombre de sa chambre, Julius passa sa nuit à écouter enfler et refluer les éclats de voix de son passé. Ce fut pourquoi, lorsqu'il se réveilla, son regard se hissa de lui-même sur les poutres basses de son plafond, presque à portée de main, où jouaient par ailleurs les ombres du matin à peine levé. Ce n'était ni sa faute, si celle du Père Métal, ni encore celle de ses souvenirs s'il se réveillait si tôt : seul Gilding avait quelque chose à se reprocher.

Malgré l'heure matinale, en effet, de nombreux bruits rebondissaient en contrebas ; le gazouillis des oiseaux, les jacasseries des vieilles commères prostrées au puits, le cri d'un riche à qui un enfant avait dérobé le beau gousset, le grincement des volets qu'on ouvre mais surtout, il y avait dans la rue le bruissement des lampions qu'on déploie, le murmure incandescent des fêtes qu'on peaufine en secret.

Julius sauta sur ses pieds, précipita un œil extasié hors de sa lucarne.

De nombreux habitants passaient, filaient en se frottant à la brise, aux remarques, en déposant de-ci de-là des sacrifices de couleur pour le soir. Le festival se devait d'être une cérémonie splendide, et non ratée. Il y avait la queue chez le tailleur, chez le bottier ; on cherchait ses commandes de vêtements trop lourds, trop parfumés et sophistiqués – le genre de tissus qu'on se vante toujours d'avoir, bien qu'on ne l'a porté qu'un infime nombre de fois. Tous cherchaient dans leur miroir un double d'allure fort aisé et fort avenante, Julius le percevait bien.

Une discrète excitation se lisait dans les sourires d'où s'évadaient des « Nix » mâchés, pudiques. On se regardait malicieusement en coin sous nos chapeaux longs, on échangeait des hochements de tête légers mais significateurs. On formait ses hypothèses, on divulguait des rumeurs... Les chuchotis ne cessaient pas.

 -  Que la couleur consume vos cœurs, citoyens !

La voix avait jailli, pareille à un rugissement de lion. Les têtes se tournèrent instinctivement vers l'auteur de ce fanfaron intense. Julius remarqua que beaucoup, comme lui, passaient leurs visages hors des fenêtres de leur chez-soi plus par curiosité que par intérêt.

La voix émanait en fait d'un homme grassouillet, jeune encore, chauve déjà, et la moustache s'élançant pardessus ses lèvres avec la spontanéité d'aiguilles d'horloge. A défaut d'être petit de taille, très petit de taille même, il s'était élevé sur une estrade de bois aussi vernie qu'un violon. Sa formidable bedaine se compressait contre le velours distingué de sa redingote dont les boutons semblaient aptes à tout instant d'éclater. Julius le reconnut avec difficulté : il s'agissait du majordome de la famille De Forgeron.

L'antiquaire avait déjà eu l'occasion de le recevoir dans sa boutique plusieurs fois, mais n'avait jamais véritablement échangé avec lui. Le bonhomme se contentait de lui soustraire un flacon de Rêverie sans autre explication, de lui dédier ensuite deux plumes de paon puis de s'en aller comme un coup de vent.

« Un personnage bien difficile à cerner » qu'il se marmonna entre les dents, avant de bailler à s'en décrocher la mâchoire.

 -  Ce soir aura lieu un grand festival, en honneur du Noël approchant ! continua-t-il de son impressionnante voix orageuse. Nix de Forgeron, femme de notre bien cher mécanicien Vulcain, introduira la cérémonie par une chorégraphie rythmée d'un chant tout deux de son invention !

Vibrant et vivant son texte, le majordome se trémoussait sur l'estrade tel et si bien que Julius se fit la réflexion qu'il avait dû longuement vivre dans un endroit trop étroit pour grandir avec ses pas si vifs et pressés l'un contre l'autre, comme ceux d'un enfant récitant sa poésie scolaire. Il faisait tout de même peine à voir.

Et il ouvrait par ailleurs à la perplexité. Contrastant superbement avec ses aspects porcins, sa gorge libérait un tonnerre qui se répercutait dans toutes les rues environnantes. Comment un corps aussi chétif pouvait produire une telle explosion sonore ? que se demandait le binoclard, subjugué.

 -  Venez nombreux au festival, et emmenez de chez vous tout ce qui se mange, se vend, s'invite, se discute... ! On organisera sur place tout ce qu'il y a de plus divertissant : des duels de coqs, d'ombrelles, de mécanique, de la meilleure pâtisserie... Quoi de mieux que des offrandes d'étoiles et de couleur pour le bien-être de notre communauté ? Gilding est fier de vous !

Julius écouta encore un peu, renifla, pensa que Quintus gagnera le concours de la meilleure pâtisserie et se détacha finalement de la fenêtre. Lui aussi devrait songer à enfiler un costume légèrement plus distingué, plus sérieux et galant. Les siens de tout les jours, bien que très lisses, très élégants et très propres, portaient des nuances également très sobres, pas assez d'originalité entre leurs coutures.

L'antiquaire cala son menton entre ses mains, songeur. Il ne comptait pas s'acheter de nouveaux vêtements, ceux qui sentent le cher, les feuilles de lavande et le papier encore chaud. Cela ne le refléterait pas à sa véritable valeur, ne plairait aucunement à Danaé et son regard ourlé de pommettes...

Son cœur tapa.

Danaé, allait-t-elle revêtir une robe pour sa part ? En plus de le stupéfier, le binoclard n'était pas sûr d'apprécier ce fulgurant changement de style. Qui disait Danaé, disait aussi cigare, salopette, veste effilochée, subtile odeur de fleur d'orangé.

Et liberté, aussi.

Le cœur de Julius se fit lourd soudain, à cette pensée lucide, vacillant vers la droite, puis vers la gauche, de guingois au fond de sa poitrine. Il craquait silencieusement comme craquerait le vieux plancher d'un grenier. Il battait mal, sonnait creux. Il encaissait une douleur, en recrachait une autre avec les éclaboussures de son coton délicat, pourpre et brûlant.

Le coton cardiaque, c'était quelque chose.

Même la plus tenace des imaginations ne saurait l'enfermer dans une cage, la Danaé. La plus tenace des traditions non plus, donc.

En effet, Julius songeait encore à cette descendance à assurer parfois, comment il réglerait enfin ce problème le rongeant. Danaé était indubitablement la femme qu'il eût le plus affectionné de sa vie – juste après Mamie Miette ; il l'aimait comme on aime ce souvenir de bonheur gardé précieusement au plus profond de soi.

En revanche, c'était justement dans cette étrange affection qu'il ne pouvait lui demander sa main. Ce serait un peu comme l'arracher à sa bulle, sa tendre bulle qui voletait fragilement comme une bouffée de pipe, tiens. L'allumeuse de réverbères avait exactement fui le domaine domestique afin d'éviter les fiançailles, le mariage, les responsabilités des gens riches. S'il lui exigeait de revivre tout ce brouhaha moral, comment fera-t-elle donc ? Elle déclinerait soigneusement, et un sentiment de trahison au creux du regard, sans doute.

Julius ne voulait pas.

Oh non çà, il ne voulait pas.

Alors délicatement, très délicatement, il entreprit de styliser à sa guise le vieux costume dégoté dans l'armoire du Père Métal, et posé à plat sur le comptoir.

 

*

 

Ce soir à 19 heures 37, Julius attendait déjà parmi les organisateurs moussant et lustrant encore le marbre du Kiosque Abandonné. Il a cousu sur ses lèvres un sourire petit et beau comme un grelot. Oui, tout confus et timide qu'il fût-ce, ce sourire-là était indiscutablement le plus magnifique de tous.

En revanche, il y avait bien que son sourire qui éblouissait. Du reste, sa maladresse n'était plus palpable, mais carrément évidente. L'antiquaire trépidait à l'intérieur de ses souliers trop étroits, soufflait dans ses mains, tirait sur ses manches puis touchait de son index le rebord de ses bésicles afin de retrouver un morceau de contenance.

En réalité, en plus d'exprimer son irrépressible nervosité, Julius cherchait à échapper à l'intensité d'une réflexion. Aucune prise de tête ne l'avait jamais mené à concrétiser des actes grandissimes ou brillants d'intelligence. Au contraire, l'antiquaire avait l'impression de progresser de plus en plus vite sur le sentier de la gaucherie.

Ce soir en particulier, le binoclard tenait à sa belle allure, ou plutôt à sa bonne lumière spirituelle. Danaé lui avait demandé de ne pas oublier son intelligence chez lui, et il comptait bien la lui livrer dans toute sa fraîcheur.

Julius promena un regard vaseux autour de lui. Les organisateurs, d'impressionnantes créatures au corps parcourus de tatouages effrayants, s'employaient en sifflotant aux dernières retouches du kiosque autrefois bien poussiéreux. A présent, le vernissage du dallage était parfait, les colonnes avaient été repeintes avec les couleurs d'un sucre d'orge. Il ne suffisait plus qu'à vérifier la ténacité du lierre qui maintenait les lampions entre ses cordes et à se débattre avec les objets de décoration retardataires avant d'atteindre une véritable scène promue à la fête. Toujours en sifflotant, on augmenta le volume d'une radio de fortune ce qui acheva d'obstruer le flux de pensées de l'antiquaire.

Un long moment s'écoula ainsi, vide, surnaturel, quand soudain le poste à radio eut un raté et répéta deux fois le même passage musical.

Julius soupira en sentant ses perspectives éclore de nouveau. Le soupir des gens qui ne sauront bientôt plus quand on doit sourire, et quand on doit pleurer. Il s'accouda à un réverbère alentour, tritura un instant sa montre à gousset, rétracta les orteils, extirpa de sa poche de costume une longue pipe de porcelaine qui forgeait sa plus tenace fierté. Elle appartenait non pas au Père Métal mais à Papy Croûton, ce que l'aidait assurément à apprécier l'objet à sa juste valeur.

Dès que quelque chose avait été en la possession de son grand-père antiquaire, il ne parvenait à se détacher de ce sentiment de comparaison qui lui collait continuellement à la peau.

Papy Croûton, lui, avait été boisselier et en plus de sa douceur, ne lui inspirait donc aucun sentiment de rivalité.

 -  Un rendez-vous, hein ?

Julius s'étouffa presque avec sa bouffée. Il ne supportait décidément pas les interruptions, les éclatements si soudains de bulle. Ils mettaient son moral à rude épreuve.

 -  Oui, c'est cela, répliqua-t-il sèchement, coinçant de nouveau sa pipe entre deux dents.

 -  Je connais ça, hein. Dites, par contre, m'sieur... Pourrez-vous nous aider à hisser cette band'role ? C'est une rebelle, ah çà, vous pouvez me croire, hein !

Se radoucissant aussitôt, l'antiquaire tourna la tête vers son interlocuteur – chose qu'il n'avait même pas pris la peine de réaliser lors de leur premier échange.

Ce monsieur-là était sans aucun doute un organisateur avec son corps musculeux de bœuf musqué, son filet de moustache de travers, sa casquette crasseuse et sa cigarette qui, débordant de sa bouche, semblait épuisée depuis bien longtemps déjà. A son misérable aspect, Julius devinait qu'elle n'avait pas quitté sa bouche depuis le matin.

 -  Oui, oui... je veux bien vous aider, balbutia-t-il en rangeant à nouveau sa pipe, comme à regret – à peine s'il avait eu le temps d'en tirer une bouffée. Une banderole, vous dites ?

 -  Une banderole indomptable, que j'vous cause, précisa l'organisateur. Vous m'paraissez guère musclé mais j'me suis dit que vous pourrez tout de même vous avérer utile. Maman disait de ne jamais se fier aux apparences.

Ce n'était pas vraiment flatteur mais Julius s'abstint de lui en faire la remarque et l'escorta finalement vers ledit étendard dément. De plus, il se rassurait en se disant que certes, il n'était musclé mais lui, au moins, ne portait pas ce veston à pois d'un absolu mauvais goût. Une telle atrocité vestimentaire n'aurait jamais due voir le jour.

 -  Par ici, m'sieur. Voyez par vous-même.

Julius vit, effectivement.

Pas ladite banderole rageuse – non – mais une femme infiniment gracieuse corsetée dans sa robe aux teintes sanglantes, au tissu soyeux comme une pétale. On aurait dit une rose ; une rose réincarnée ; une rose réincarnée aux épines blondes et torsadées qui avalaient de leur or ses épaules blanches et menues.

Le corsage vaporeux, drapée de rubans extravagants jusqu'au buste, sa toilette n'évoquait qu'un entrelacs complexe de splendeurs velouteuses, celles dans lesquelles nous piquons des sensations, et enfouissons nos plus abracadabrantes utopies.

Les creux des yeux se gorgeaient d'émerveillement.

Cette fleur au sourire emperlé de dents brillantes avait naturellement attiré la plus totale attention de tout les organisateurs, et des deux-trois citoyens déjà arrivés. Sa toilette pourpre glissait au sol, le balayait de promesses irréalisables. La tête haute, bien que traçant autour d'elle un sillage parfait d'émerveillement, la femme ignorait les applaudissements comme les sifflements appréciateurs, les « oh » ébahis.

Nix marchait jusqu'à l'estrade agencée au centre du kiosque, absolument insensible au brouhaha l'engloutissant.

« Ou peut-être qu'à défaut de la laisser transparaître, la danseuse se repassait son émotion dans son cœur, pour en garder un souvenir tout chaud, tout beau, un souvenir que l'on ne gaspille pas par rires ou larmes inutiles, » se dit Julius. « C'était ainsi qu'il s'échappait définitivement, sinon, l'instant. »

Délaissant la perturbante contemplation de Nix, l'antiquaire se mit à lessiver les environs du regard en quête d'une carrure plus étoffée, d'une dégaine chaloupée bien à sa manière. Si les mines grises se coloraient en pénétrant en zone de fêtes, Julius ne rencontrait nulle pommette bien aimée.

Et il oublia la banderole récalcitrante, lui fouettant le visage de tout son indubitable mécontentement.

L'organisateur à la cigarette la repêcha avec une forte exaspération au fond des yeux, congédiant finalement Julius d'un coup de coude. L'antiquaire ne s'en émeut pas et s'éloigna d'un pas aussi aérien que le contenu de sa boîte crânienne.

Ah, penser...

Comment s'en défaire, de la réflexion ? Et pourquoi s'en défaire, déjà ?

Julius se gratta la nuque, tout de même dubitatif, et finit par s'asseoir sur un banc planté non loin de là et abritant déjà un vendeur de baudruches. Il ressortit sa pipe en soupirant, en extrait une bouffée, la recracha par le nez. Elle lui laissait dans les narines une sensation piquante, grattante, intrigante. Rien de bien glorieux, or Julius la savoura car elle reflétait exactement son émotion actuelle. Et puis, nom d'un vaste chaudron en terre cuite, il était si lunatique !

Oh, que...

 -  Zut.

Il était lunatique.

Le Père Métal l'aurait détesté pour ça.

Il l'aurait détesté de toute son âme même s'il l'aurait vu lever ce visage hagard vers la lune, perçant les ténèbres de sa ronde magnificence.

« La Lune ouvre aux rêves, à la nostalgie, aux nouvelles et stupides perspectives, » qu'il lui avait toujours répété, avant de conclure sobrement, d'une sobriété qui sonnait un peu comme un avertissement : « Ne la regarde jamais. » Pourtant, bien qu'avoir bu ses paroles à l'époque, Julius la décortiquait visuellement à la moindre occasion au cours de sa vie d'adulte. Cela était même devenue pour lui comme une tradition.

L’œil de la Lune. Aucune iris pour troubler sa blancheur ; aucune paupière de nuage pour le fermer ; aucun cil de brume pour en ternir l'implacable éclat.

C'était beau, c'était même trop beau : chaque soir, l'antiquaire était un peu plus épris du satellite. Le Père Métal avait assurément raison en disant que l'astre invoquait les chimères. Or, alors que ses rêves, fixés par l'Œil du haut des cieux, gonflaient comme des pâtisseries au four, Julius se sentait mieux. Il se disait que ce n'était pas si mal, tout compte fait, le rêve. Que c'était même réconfortant, parfois, de s'emmitoufler entre ses vapeurs satinés aussi confortables qu'un fragment de nuage.

 -  Alors, m'sieur l'antiquaire Julius... On baye aux corneilles ?

Danaé, miraculeusement apparue face à lui, le fixait d'un œil malicieux. Salopette informe, bouclettes désordonnées, sourire de travers et pipe fière fusant tout entre ses dents du bonheur, l'allumeuse de réverbères n'avait pas un poil changé, toujours aussi décalée par rapport aux codes et à l'ordinaire.

Le sentiment d'étrangeté qui découlait crûment d'elle n'était pas long fleuve tranquille mais, plus que jamais, cascade en ébullition.

 -  Levez donc votre postérieur fatigué, m'sieur l'antiquaire Julius. Et faites pas vo'te poire, svouplaît. On a un verre à boire, vous souvenez-vous ? Des réflexions à partager. Et... oh, vous, là, le vendeur de baudruches... ? Je prendrais votre ballon turquoise, là – oui, lui – s'il vous plaît. (Son sourire s'épanouit) Ils me rappellent mon enfance.

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noirdencre
Posté le 08/12/2021
Toujours autant d'inventivité et de poésie. Tu maintiens un haut niveau dans ton récit.
J'apprécie de plus en plus le personnage, tout cet ancrage dans le passé lui donne une incroyable vie et le rend tellement attachant au présent !

Bravo.

PS: Iris et pétale sont tous les deux masculin.
Pluma Atramenta
Posté le 10/12/2021
Merci !!!
dodoreve
Posté le 10/09/2021
Coucou Pluma (:
On arrive donc enfin au rendez-vous ! J'ai eu peur que Julius se dérobe et ne sorte pas, lui qui semblait bien posté à sa lucarne (même si je n'y croyais pas trop) et j'ai ensuite craint que Danaé ait tout simplement oublié le rendez-vous (même si je n'y croyais pas trop non plus). Je me doutais bien que quoi qu'il en soit, il était bien trop ambitieux de vouloir le début de la soirée et le rendez-vous lui-même, et tu ne me déçois pas de ce côté-là, même si j'ai hâte de voir ce rendez-vous lui-même.

"Tapi dans la pénombre de sa chambre, Julius passa sa nuit à écouter enfler et refluer les éclats de voix de son passé." Je n'ai pas pu m'empêcher d'éprouver une petite pointe de frustration, me persuadant que c'était bien sa chambre, sa maison et tous ses craquements qui portaient les voix de son passé, comme on a pris l'habitude de le sentir jusqu'ici. Avoir cette sensation est une petite réussite en soi, mais j'aurais mieux encore aimé la lire sous ta plume (qui suis-je cependant pour faire des demandes, non mais oh).

Des Nix à mâcher ? J'ai dû me demander un instant s'il s'agissait là d'une confiserie, avant de comprendre plus tard que c'était tout simplement le prénom de la femme de Vulcain, que j'avais oublié. C'est aussi certainement parce que mes lectures sont étalées dans le temps, donc pas d'inquiétude à ce propos !

Je l'ai déjà dit, mais j'ai vraiment très hâte de voir ce que donnera ce rendez-vous. En tout cas j'aime bien cette atmosphère de lierre et de lampions, propices aux rêveries de Julius. Ces rêves qui gonflent comme des pâtisseries au four, oui, oui, oui d'ailleurs. <3 Merci pour ce régal de mots. Au plaisir d'en lire encore, comme toujours. <3

Quelques petites choses relevées :
"Julius Junior, à qui ce discours fut incompréhensible" plutôt "pour qui" ?
"la moustache s'élançant pardessus ses lèvres" par dessus
"subtile odeur de fleur d'orangé" C'est une coquille que j'aime bien, car j'ai plus eu la couleur en tête que l'arbre oranger, mais ça n'en demeure pas moins une coquille que tu voudras peut-être corriger (à moins que ça ne soit intentionnel)
"il y avait bien que son sourire qui éblouissait" il n'y avait bien ?
"n'aurait jamais due voir le jour" dû
"tout les organisateurs" tous*
"L'antiquaire ne s'en émeut pas" plutôt "émut", au passé simple ?
"même s'il l'aurait vu" même s'il l'avait vu
Pluma Atramenta
Posté le 11/09/2021
Merci Dodoreve <3

Chacun de tes commentaires me remplit d'une immense vague de reconnaissance et de sérénité. Je note tes remarques avec soin, sachant que je compte très bientôt envoyer Dominos à une ME, elles me sont particulièrement utiles... Ta douceur est un anti-Monsieur Doute des plus efficaces, crois-moi.
"Je n'ai pas pu m'empêcher d'éprouver une petite pointe de frustration, me persuadant que c'était bien sa chambre, sa maison et tous ses craquements qui portaient les voix de son passé, comme on a pris l'habitude de le sentir jusqu'ici. Avoir cette sensation est une petite réussite en soi, mais j'aurais mieux encore aimé la lire sous ta plume (qui suis-je cependant pour faire des demandes, non mais oh)." Je note, je note <3 Si c'est pour te faire plaisir, je suis bien prête à cela x)
Pardon, d'ailleurs, pour mes interventions si peu régulières sur *Loup* ; je tiens cette histoire très à cœur, je t'assure, mais avec la rentrée et tout ce que cela implique... J'ai très peu de temps pour me consacrer à un commentaire. (pardon, pardon, pardon) Oh, ce n'est pas l'envie qui me manque ! J'essaie aussi de m'activer par rapport au dessin :)

Merci, merci encore et toujours <3
Pluma.
dodoreve
Posté le 12/09/2021
Bon courage pour cette aventure avec les ME ! Je ne doute pas un instant du plaisir que pourrait procurer cette histoire en s'associant aux sensations de papier et d'une lecture auprès d'une fontaine ou au coin d'un feu, plutôt que sur un écran. <3
Et nononon ne t'inquiète pas pour Loup, j'ai déjà beaucoup de chance de t'avoir comme lectrice, mais la vie est largement prioritaire et rien ne presse !
Bon dimanche à toi (:
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