Sempiternel

Par Elf

La pendule trône sur un napperon immaculé, elle aveugle, elle n’est pas grande

mais la pièce aux mille miroirs la réfléchit

à perpétuité

 

Les aiguilles en arabesques si lentes et si rapides dansent

dansent un slow transi. Tantôt l’une loin de l’autre elles s’attrapent

pour mieux s’abandonner

Le vent pervers des lames siffle un son tranchant qui morcelle les êtres fragiles

Leurs fins corps effleurent la scène blanche et circulaire, énumérant les constellations de chiffres. Les aiguilles virevoltent

le temps les accompagne

 

Un coucou hurle les heures qui se cognent

hurle avec le bruit d’une fleur qui fane

Les mouvements naissent sous le cadran, s’étirent, se regroupent

partent en fumée.

Leurs senteurs montent et font tourner les insensibles aiguilles

Les gouttes de temps tombent avec un bruit sourd

les échos palpitent sur la vie

qui se meurt

sous l’œil béant du temps

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Bow
Posté le 13/12/2021
Waouh c'est vraiment poignant comme poème, tu décris les choses avec une telle justesse
Je le trouve très intéressant et très bien construit, et puis faut dire que le thème du temps est fascinant. En tout cas félicitations
Elf
Posté le 14/12/2021
Wow, merci ! Je sais pas quoi dire d'autre... ça me touche beaucoup, simplement.
Effectivement, le temps est fascinant... effrayante beauté des heures qui disparaissent !

Merci encore
E.
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