Dans sa quête, elle était seule.
Busra avait souvent entendu dire que la solitude était comme un lent désert parcouru par les vents. Si seulement. La solitude était une boîte exiguë dans laquelle ses membres rouillaient, encastrés dans ses flancs. On lui avait dit que la solitude était comme un vide, une échos. Mais la solitude était épaisse, lourde, solide. La solitude était froide, mais elle montait par bouffées. Elle prenait tout l’espace, toute la place, elle comblait le moindre coin, elle était gonflée, élastique, elle était un autre qui ne savait pas se taire, elle était une démangeaison à en crever sur la peau, elle faisaient grincer les corps comme pour battre le temps à la course. La solitude était vivante, plus vivante que la vie, plus vivante que sa vie qu’elle lui volait. La solitude était une rage qui se fracassait à l’impuissance, fracassait à l’inaction, fracassait à la peur brutale de l’abandon. Mais la solitude n’était pas nue. Elle était subtile, tordue, belle à s’en pâmer, mensongère, furtive, caressante, sauvage et fourbe. Elle se dérobait à la conscience, elle se dérobait à elle même. La solitude était une femme sur le point de flétrir qui s’ébattait contre le monde, feignant d’ignorer qu’elle s’effondrait déjà dans ses fourrures, qu’elle s’écroulait déjà sous l’absence, sous la disparition. La solitude était une urgence maligne et désespérée.
Le cœur de Busra allait succomber sous l’absence indéfinie.
"elle faisaient" -> "elle faisait"
Sinon, c'était une très belle description de la solitude, même si je vis la mienne de façon différente. Je suppose que chacun a sa définition et ses sensations et qu'il n'y a pas de vérité ou pas. Mais oui, je comprends le côté "entrave" par contre, cette sensation d'oppression, d'étouffer et de se noyer dans une espèce de plomb de larmes qui coule dans la poitrine