Mercredi 7 juillet, Shimla. Séjour en Lilliputie.
Nous sommes entrés dans ce monde lilliputien par la porte de Kalka.
Elle a l'apparence d'une gare.
On passe un simple guichet indien et tout reste indien, mais en modèle réduit.
Un petit train pittoresque nous attend. Nous nous plions dans un wagon. Il est 5h30.
Par la minuscule fenêtre coulissante en bois blanc, nous achetons des tchaïs et des omelettes.
Après deux heures d'attente, le train démarre, tracté par la locomotive d'un train électrique.
L'ascension vers Shimla au milieu des forêts, des villages, des villes qui se reposent sur les flancs des montagnes, des arbres, des indiens durera six heures.
A l'arrivée, un lakshmi nous accueille.
Dans ce monde, les lakshmis sont les meilleurs guides. Ils anticipent tous les désirs car ils lisent dans les pensées. Ils connaissent toutes les portes dérobées pour obtenir les papiers nécessaires.
Les lakshmis facilitent le séjour en ce lieu.
Or donc, un lakshmi nous accueille à Shimla. Son nom est Dada. Il nous trouve une chambre lilliputienne à l'Hôtel Ganga sur Circular Road. Une chambre donnant sur le boulevard circulaire du coin. Avec balcon. Avec camions et bus qui rivalisent de puissance sur la route en contrebas et le coucher du soleil sur les contreforts de l'Himalaya au loin. 250 roupies.
On prend la chambre.
Dada nous séquestre sur le balcon pour fumer le calumet. Les lakshmis rendent le monde lilliputien plus accueillant mais ils sont très présents, très, très présents. Trop peut-être ?
Au-dessus de nos têtes, des coups violents résonnent sur la tôle du toit : les « longs bras », des singes véloces, chassent des oiseaux apeurés.
Après le répit de la douche, Dada nous emmène manger et visiter la ville. Il a déjà planifié toute la soirée. Sur le Mall, nous arrivons finalement à reprendre notre liberté. Dada nous a indiqué le chemin qui monte au Tara Devi.
Là-haut, le Temple de la déesse domine la vallée.
L'ascension par un chemin de pierres et de terre au milieu de la montagne dure une heure magnifique. Une pause dans le calme. Apaisante.
Au retour, on apprend que des tensions importantes agitent les communautés lakshmi et shimlaïte. Le conflit semble imminent. Il nous faut partir avant qu'il n'éclate. Dada nous trouve un thé pour 7h30 le lendemain et un taxi pour 8h vers la gare routière.
Départ vers Sarahan.
On quitte ainsi le monde lilliputien.
Brusquement.