Solitude

Par Svenor
Notes de l’auteur : Petite nouvelle qui a bientôt un an, mais que j'ai relu et corrigé récemment.

P.S. : Version corrigée avec l'aide de @Luna et de @LianeSilwen (merci beaucoup à elles !)

Il était au comptoir, comme à son habitude, un verre presque vide dans la main et une lueur solitaire dans les yeux. Il leva son verre, et le vida d'une traite.

— J'vous en remets un autre ? Vous avez l'air d'en avoir bien besoin, constata le barman en prenant son verre pour l'approcher des tireuses.

Le vieil homme acquiesça sans trop de conviction, par politesse, et son visage buriné se pencha sur les vieilles mains ridées qui tenaient son verre de nouveau plein. Ce n'était que son deuxième.

Le bar était presque vide et les habitués bavardaient doucement entre eux, parlant du temps qu'il faisait, ou de leurs petits problèmes. Le vieux, lui, était perdu dans ses pensées, et l'ambiance calme de cette fin de soirée lui convenait parfaitement. Les gens commençaient à rentrer chez eux, et les discussions se tarissaient d'elles-mêmes, quand un nouvel arrivant poussa la porte du bar et fit sonner la cloche accrochée au mur de l'entrée.

On vit le sourire du barman en entendant ce son, et un jeune homme apparut dans l'embrasure. Son long manteau en cuir battait contre ses jambes alors qu'il rejoignait le comptoir, et le bruit produit accompagnait les tic-tac de l'horloge murale.

— Salut Étienne ! Ça va ?

Le nouveau venu s'était adressé au barman, qui lui répondit sur le même ton enjoué.

— Ouais et toi ? Ça faisait quelques temps qu'on t'avais pas vu ici.

— Oui, je me suis pas mal baladé ces derniers temps, mais je suis revenu à Paris pour un petit moment maintenant.

— Je vais servir mes clients et on en parle après ?

— Ça marche, répondit le jeune homme sur un ton chaleureux.

Son visage était plutôt banal, ses courts cheveux bruns encadraient des traits fins pour un homme. Mais il avait quelque chose en plus des autres clients, une joie de vivre, ou plutôt une candeur adulte, comme s'il avait gardé l'insouciance et la mentalité désintéressée de son enfance.

Le dénommé Étienne repartit à son travail pendant que le jeune homme s'installait au bar à côté du vieux.

— Bonjour, dit-il, enjoué.

— B'jour, lui répondit l'ancien, relevant à peine le nez de son verre.

— Tu viens ici souvent ?

Le vieux releva la tête, l'usage du tutoiement l'avait fait tiquer. Il fallait comprendre, il n'avait pas l'habitude.

— On se connaît ?

— Non, je n'crois pas t'avoir déjà vu.

Un rire jaune s'échappa de la gorge ridée en entendant ça :

—On n't'as jamais appris à respecter tes aînés ?

— Pourquoi je devrais avoir plus de respect pour un vieux plutôt qu'un jeune ? L'expérience ? Je respecte les gens, quelque soit leur âge, sexe, origine. Mais je ne les vouvoie jamais. Je trouve que le vouvoiement a quelque chose d'impersonnel, en plus d'établir une distance et une hiérarchie malsaine dans la conversation.

Son interlocuteur prit quelques instants pour réfléchir à ça, puis replongea dans la contemplation de sa bière en marmonnant :

— Mouais, c'est pas faux.

— T'as pas l'air convaincu.

S'ensuivit alors quelques secondes de silence, avant que le jeune homme ne se redresse pour demander une bière.

— T'as peut-être des problèmes plus importants, vu ton air.

— Laisse tomber petit, tu peux pas comprendre... répondit-il en lui lançant un regard vitreux.

— Tu peux m'expliquer, si tu veux parler, sourit chaleureusement le jeune homme en réponse.

Le vieux vida son verre d'une traite, et le contempla quelques instants, pendant que son voisin but quelques gorgées.

— C'est mon anniversaire aujourd'hui.

Ses lèvres tremblent légèrement pendant qu'il dit ça, il regarde dans le vide.

— J'ai 77 ans, et c'est la première fois que je passe mon anniversaire tout seul. Toute ma vie, j'ai toujours été avec quelqu'un pour ce jour. Mes amis, ma famille, ils ont toujours été là.

Il rejoignit ses mains sur le comptoir.

— Sauf aujourd'hui ?

Un léger hochement de tête lui répondit.

— Ça te dirait de passer tes 77 ans avec un inconnu ?

Le vieux leva la tête, et le regarda dans les yeux. C'était la première fois de la conversation. Il ne vit cependant que de la sincérité dans le regard de l'autre.

— Qu'est-ce que tu proposes ?

— Changer de bar serait un bon départ, rit doucement le jeune en entendant le ton agressif. J'aime beaucoup Étienne, et j'ai l'habitude de venir ici pour être au calme, mais il faut avouer que ce n'est pas l'endroit le plus passionnant de Paris.

Le vieux réfléchit quelques instants sans rien dire.

— C'est pas un coup fourré ? demanda-t-il, comme pour s'assurer du sérieux de la proposition.

Pour toute réponse, le jeune homme lui sourit chaleureusement, d'un sourire comme on en fait plus à Paris. Le vieux avait pris sa décision, il se leva, ramassa son manteau et posa quelques piécettes sur le comptoir, puis rejoignit son nouveau compagnon dans l'entrée :

— Salut Étienne, je reviendrais peut-être ce soir, mais on se voit dans la semaine de toute façon !

— Pas d'problèmes, passe une bonne soirée avec Monsieur Gilbert ! répondit-il en agitant sa main libre.

Dehors, la fraîcheur de l'hiver les força à resserrer leurs manteaux.

— Bon, on va où ?

— Je crois que je connais un endroit qui pourrait te plaire, sourit l'homme dans son long manteau en cuir.

 

 

Après quelques dizaines de minutes de marche, ils arrivèrent devant un bar. L'Adélaïde. Ce nom évoqua quelques souvenirs au vieil homme, car il s'arrêta pour rajuster son manteau en lisant et relisant le nom de l'établissement. Les fenêtres teintées de toutes les couleurs projetaient une lumière rêveuse sur le trottoir, et de la musique s'élevait vers la nuit. Des notes d'un saxophone frémissant s'échappèrent quand un groupe de jeunes gens sortit du bar.

— Un joli prénom, tu ne trouves pas ?

— Il me dit quelque chose, mais j'arrive pas à savoir quoi, répondit le vieux en entrant. Sûrement un vieux souvenir...

À l'intérieur se trouvait une minuscule scène où se produisaient trois musiciens, tout au fond d'une piste de danse sur laquelle s'agitaient une dizaine de personne. Autour de tout ça, il y avait quelques tables, pour la plupart occupées, et un long bar dans le coin opposé à la scène.

Le dénommé Gilbert se rendit directement au bar après avoir embrassé la salle du regard. Il ne l'exprimait pas, mais la soirée lui plaisait déjà beaucoup plus qu'avant.

— Alors, qu'est-ce que tu penses de la musique ?

Évidemment, son compatriote d'un soir l'avait suivi et s'apprêtait à prendre un jus de fruit, tandis qu'il demandait une bière. Comme dirait l'autre, on ne change pas une équipe qui gagne.

— Ça faisait longtemps que j'en avais pas écouté dis donc... En tout cas, c'est plutôt pas mal, sourit-il.

— On les appelles les Comètes, un frère, une sœur et un de leurs amis. Ils sont à l'Adélaïde quasiment tous les soirs en ce moment, ils s'arrêteront sûrement pour leurs examens.

Son regard s'attarda sur le groupe au fond. La batteuse était au milieu de la formation et souriait en frappant son instrument avec ses baguettes, pendant que des mèches volaient au rythme de la musique. Elle avait un air extatique et un tee-shirt Transformer. À gauche, le saxophoniste, un grand noir, ressemblait à un dandy. Avec son gilet rouge en laine, son fedora et son pantalon droit, son style était hors du temps. Ses doigts naviguaient sur le saxophone et sa musique s'envolait jusqu'à la piste pour faire danser quelques personnes sur le parquet usé. Et enfin, le claviériste - sûrement le frère de la batteuse - posait de longs doigts sur ses synthétiseurs, plongé dans son monde. Il avait les cheveux rattachés en un chignon, comme sa sœur.

Les quelques danseurs sur le parquet avaient l'air de s'amuser autant que les musiciens, et réchauffaient la petite salle de leur agitation. Les autres clients ne pouvaient pas s'empêcher de sourire non plus devant cette scène, peut-être habituelle mais non moins magnifique.

Gilbert commençait lui aussi à sourire, et ses épaules tendues retombaient pendant qu'il se mettait à l'aise au bar. Sa bière dans la main, il trinqua avec le jus de fruit de son jeune ami et but tranquillement.

— Tu ne vas pas danser ? lui demanda son compagnon avec un sourire en coin.

Il ne reçut pour toute réponse qu'un regard torve signifiant "Qu'est-ce que tu me chantes là ?" et le jeune homme reprit un air plus sérieux :

— Ça t'es déjà arrivé de te laisser aller récemment ? Enfin, plutôt que de te laisser aller, juste être toi-même et faire ce que tu veux faire sans prêter attention aux conséquences.

Les yeux du vieux se portèrent sur les doigts élancés du saxophoniste tandis qu'il réfléchissait à la question.

— J'aurais tendance à dire qu'en tant que personne âgé, je ne m'embarrassasse plus du regard des gens, mais j'ai comme dans la tête qu'une réponse comme ça ne te conviendra pas. J'ai raison ?

— Plutôt oui, c'est une excuse daté, je m'attendais à un peu mieux. Il y a encore des gens qui pensent comme ça ?

— Disons que si ce n'est pas le cas, on en a l'impression. Est-ce qu'à force de réprimer les pulsions qui font nos différences, nous ne serions pas devenus de plus en plus uniformes au fur et à mesure que nous vieillissons ?

— Je crois qu'on s'éloigne un peu de la question là... Tu veux danser ? lui répondit le jeune homme avec son sourire taquin.

— Pourquoi pas, sourit avec lui le vieil homme.

Et il alla danser. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas dansé, longtemps qu'il n'avait pas passé une aussi bonne soirée. Et la musique était vraiment très bonne.

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Louison-
Posté le 13/04/2021
Coucou !
Chouette petite nouvelle ! Pleine de délicatesse et d'optimise, la joie de vivre du jeune nous donne une véritable bouffée d'air frais !
Et justement, j'ai trouvé cool que tu exploites l'antagonisme entre la jeunesse et la vieillesse, et la bonne humeur face au marasme du vieillard. Malgré ses réticences, ce dernier s'est finalement laissé porter par le plus jeune, et c'était chouette à lire !
J'ai aussi apprécié leur petite conversation, à la fois légère et très profonde, empreinte d'une petite touche de philosophie.
En somme, que du positif ! :)
Une phrase qui m'a particulièrement plu :
"Mais il avait quelque chose en plus des autres clients, une joie de vivre, ou plutôt une candeur adulte, comme s'il avait gardé l'insouciance et la mentalité désintéressée de son enfance."
J'aime j'aime j'aime.

A tout bientôt ! :D
Svenor
Posté le 23/04/2021
Désoléeee j'avais complètement zappé ton commentaire ! Merci beaucoup pour ta lecture et ton retour !
Ewany
Posté le 31/01/2021
Salut !

C'était tout en douceur cette nouvelle ! T'as un style assez fluide, léger, c'était très agréable à lire ^^ Je suppose qu'il n'y a pas de suite à cette nouvelle ? Si non, dommage ça aurait pu être sympa ! (J'aime bien en apprendre toujours davantage sur les personnages :P)
Svenor
Posté le 31/01/2021
Merci beaucoup ! Non il n'y a pas de suite, je ne pense pas en écrire une un jour, je n'ai aucune idée de quoi faire de plus avec ces personnages x)
Shangaï
Posté le 18/06/2020
Wouha chapeau ! j'ai beaucoup aimé cette nouvelle et surtout les questions qu'elles soulèvent... La partie sur le tutoiement et le vouvoiement au début m'a vraiment séduite et j'étais vraiment d'accord avec ce que j'ai pu lire !
L'ambiance est prenante et la différence entre ces deux hommes qui se rapproche est vraiment touchante !
Merci pour ce petit instant de vie !
Svenor
Posté le 18/06/2020
Merci beaucoup pour ta lecture !
LianeSilwen
Posté le 14/06/2020
Très sympa cette nouvelle, c’est « feel good », simple (dans le bon sens du terme) et agréable. Un peu de douceur dans ce monde de brutes !

Il y a vraiment des phrases/passages que sont de très jolies trouvailles je trouve (la lueur solitaire, le débat sur le vous, les sourires comme on ne fait plus à Paris...)

J’ai vu que tu avais déjà fait des corrections, du coup j’enchaîne là sur des commentaires en mode « béta », à voir si tu les prends en compte ou pas, c’est du pinaillage ^^ et j’ai checké vite fait les autres commentaires, j’espère donc ne pas répéter des éléments déjà dits, si c’est le cas désolée d’avance ;)

Le vieux, lui, était perdu dans ses pensées, et l'ambiance calme de cette fin de soirée n'avait pas l'air de le déranger le moins du monde. => là, perdu dans ces pensées, il doit être heureux que ce soit calme... du coup je trouve que ça contredit le sens d’amener ça avec une phrase négative ?

cloche (décorative) accrochée au mur (du long) de l'entrée.=> j’ai trouvé cette phrase longue à la lecture et je me demande s’il y a besoin d’autant de précisions que ce que tu as mis ? Pareil sur « embrasure de la porte intérieure » : je trouve ça difficile à lire, c’est un peu haché je trouve.

« Mais il y avait quelque chose en plus » => quelque chose en plus par rapport à quoi ? ^^ (oui je suis une pinailleuse professionnelle ^^)
relevant / releva la tête => répétition très proche, peut-être trouve une alternative ?

— T'as peut-être des problèmes plus importants, vu ton air. => j’aime bien XD
Il ne vit cependant que de la sincérité dans le regard de l'autre. => cependant induit une sorte de contradiction, je pense que ce n’est pas approprié dans ce contexte, ou alors il faudrait plus insister sur le fait que le vieux se méfie ?
.
Il ne le montrait pas, mais la soirée lui plaisait déjà un peu plus qu'avant. => cette phrase est hyper importante, c’est le pivot de ta nouvelle je trouve, pourtant elle me semble manquer un peu de force : montrer est un verbe un peu banal, l’emploi du négatif, et l’enchaînement de « déjà un peu plus qu’avant » (beaucoup de petits mots « failbes ») desservent le propos je trouve.

Elle avait un air extatique et un tee-shirt Transformer. => Je me demandais justement quand ça se passait avec l’expression « piécettes » au-dessus et l’ambiance, j’avais un peu l’impression d’une taverne du moyen-âge ^^ je pense que le texte gagnerait à ce que tu donnes un indice clair sur l’époque plus tôt (ou alors je l’ai inconsciemment pas lu car je voulais que ça se passe au MA haha ^^’)

J'aime bien l'idée qu'il se rappelle vaguement de Adelaïde sans savoir pourquoi, je me suis demandée si c'était pas le prénom de sa femme, morte, et c'est pour ça que là il est tout seul... a un moment, je me suis même dit que c'était un fantôme et que le jeune allez lui remontrer son passé ^. ^(mon imagination est partie en vrille ^^'')

merci pour cette lecture très agréable !
LianeSilwen
Posté le 14/06/2020
PS désolée pour les fautes dans mon commentaires, j'ai encore du mal à gérer les envois en me rappelant qu'on peut pas éditer après =. =
Svenor
Posté le 14/06/2020
Salut !
Merci beaucoup pour ta lecture et tes corrections, j'ai pas pu tout regarder mais j'essaye de corriger ça ce soir !

Pour Adélaïde, à vrai dire je ne savais pas trop ce que je sous-entendais par là x)
Je voulais surtout que le personnage et le lecteur sentent que c'était un endroit familier et accueillant et le traite comme tel. En tout cas j'aime beaucoup ton hypothèse de fantôme ! Quand je l'ai écris, je me suis aussi dit que sa femme était morte, mais après tout, je ne sais pas trop pourquoi il est seul, ce n'est pas important.
Merci encore pour ta lecture !
Svenor
Posté le 14/06/2020
Bon du coup je suis de retour pour corriger !

"— T'as peut-être des problèmes plus importants, vu ton air. => j’aime bien XD
Il ne vit cependant que de la sincérité dans le regard de l'autre. => cependant induit une sorte de contradiction, je pense que ce n’est pas approprié dans ce contexte, ou alors il faudrait plus insister sur le fait que le vieux se méfie ?"
-> Pour ça, je ne dirais pas que le vieux se méfie, mais plutôt qu'il n'est pas très ouvert et sur la défensive à l'arrivée du jeune, mais je pensais que son ton agressif le reflétait déjà, je vais voir si je peux accentuer ça.

Pour ce qui est du t-shirt Transformer, l'ambiance intemporelle est plus ou moins voulue (mais bon, du jazz ou un saxophone au Moyen-Âge, c'est pas trop réaliste x)). L'idée était surtout que l'action pouvait se dérouler aujourd'hui comme elle pouvait se dérouler il y a quelques dizaines d'années.

Merci encore pour tes remarques/corrections !
LianeSilwen
Posté le 15/06/2020
merci Svenor, avec plaisir :)
Luna
Posté le 10/06/2020
Salut Svenor !

À mon tour de venir découvrir ta plume :)

J’ai trouvé ta nouvelle très touchante. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en la commençant et tu as donc réussi à me surprendre très agréablement. On a la sensation d’assister à une espèce de renaissance du vieux Gilbert avec ce jeune homme qui a la compassion de lui tendre la main en cette soirée plutôt morose. Et ce triste anniversaire qui avait commencé dans la solitude se termine finalement d’une jolie manière.

J’aime beaucoup le nom du deuxième bar, ainsi que l’atmosphère feutrée que tu décris. On a envie d’y être, d’écouter la musique et de se laisser aller à danser avec les personnages ! Je me demande si dans sa jeunesse Gilbert n’a pas fréquenté ce bar, écouté le jazz qui s’y jouait et que la vie l’en a éloigné malgré lui.

Le tout est porté par une très jolie plume, qui ne recherche pas une trop grande complexité dans les tournures de phrases, mais qui sert le récit avec beaucoup de justesse : tu utilises les mots qu’il faut pour nous faire éprouver beaucoup de mélancolie.

Quelques petites remarques/suggestions (dont tu es libre de faire ce que tu veux évidemment) :
>> « J'vous en remets un autre ? Vous avez l'air d'en avoir bien besoin, lui demanda le barman en prenant son verre pour l'approcher des tireuses. » : je chipote ici, mais ça me paraîtra plus logique de placer ton incise juste après la question ou simplement de changer le verbe de parole pour quelque chose du genre « constata » puisqu’à ce stade, le barman ne pose plus de question.
>> « Ouais et toi ? Ça faisait quelques temps qu'on t'avais pas vu ici » : il manque le point ;)
>> « Le vieux releva la tête, l'usage du tutoiement l'a fait tiquer. » : je ne suis pas convaincue par l’usage du passé composé dans la seconde partie de la phrase puisque le reste de ton texte est au passé simple. Le plus-que-parfait s’accorderait peut-être mieux pour marquer l’antériorité par rapport à la réaction du vieux : « l’usage du tutoiement l’avait fait tiqué » ?
>> « Le vieux leva la tête, et regarda celui qui venait de proposer ça dans les yeux. » : encore un tout petit détail, mais je n’ai pas trop compris qui était « celui ». C’est toujours le jeune homme ou un autre personnage ? J’ai l’impression que c’est toujours le même, mais ça peut laisser penser que quelqu’un d’autre prend part à la conversation et ça m’a légèrement déroutée.
>> « À gauche, le saxophoniste était un grand noir, ressemblant à un dandy. » : je trouve que le participe présent alourdit un peu ta phrase ici, tu pourrais le contourner en gardant l’essence de ta phrase en la tournant un peu différemment, peut-être « À gauche, le saxophoniste, un grand noir, ressemblait à un dandy. » Ou quelque chose qui sera mieux que ma tentative et qui te plaira évidemment ;)

Merci à toi pour cette très chouette lecture ! Je reviendrai pour découvrir tes autres nouvelles ;)
Svenor
Posté le 10/06/2020
Salut ! Tout d'abord, merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire, ça m'aide beaucoup !

À vrai dire, pour l'ambiance du deuxième bar, je me suis beaucoup inspiré d'un bar à côté de chez moi, quant à son nom, il m'est un peu tombé dessus sans que j'y réfléchisse trop, et je l'ai tout de suite aimé x)
J'aime beaucoup ta théorie sur la jeunesse de Gilbert, je n'y avais pas vraiment réfléchi, mais elle est très sympa !
Pour ce qui est du groupe de jazz, je me suis énormément inspiré du groupe The Comet is Coming (https://www.youtube.com/watch?v=G55GspnNkBo), bien que j'ai largement modifié les personnages. J'ai imaginé cette scène dans le bar la première fois que j'ai écouté cette chanson :)

Pour ce qui est de tes remarques, merci beaucoup !
1 > Effectivement c'est mineur, mais ça me semble bien plus logique comme tu le dis !
2 > Merci !
3 > Je vais corriger ça immédiatement, c'est effectivement une erreur...
4 > "Celui'" était bien le jeune homme, j'ai utilisé ça pour éviter des répétitions trop présentes de "jeune homme" justement, je vais sûrement modifier la phrase ou changer le mot ;)
5 > Oui tu as raison, je vais changer ça (ta phrase me plaît bien !)

Encore merci pour ta lecture et tes remarques !
Hugo Melmoth
Posté le 10/05/2020
Bonjour !
Je viens de lire cette nouvelle parce que le titre de ce recueil m’intéressait. J’ai eu bien raison ! Cette première nouvelle est très bien écrite.
J’ai juste repéré une petite faute de conjugaison : « On ne t’as jamais appris à respecter tes aînés », c’est plutôt « On ne t’a (sans « s ») [...] » (sujet : on -> troisième personne du singulier).
Je suis pressé de lire la suite. Au plaisir de te relire !
Svenor
Posté le 10/05/2020
Merci beaucoup pour ta lecture et ta correction !
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