Sonnet injonctif

Ne roulez pas le siècle - on me dira naïf -
En ces mares de sang que les guerres promettent :
Ne tirez pas des plans sur les drôles comètes
Dont le monde est farci ; galimatias poussifs.

Ne croyez pas en l'art des sculpteurs de caveaux ;
Ceux-là donnent encor leur nom aux pissotières.
Ne croyez pas en Dieu, sauf pour vous satisfaire
De litanies sans gloire ou de foi sans credo...

Notre modernité ne songe qu'à sa chute !
La décadence, donc, se joue sur tous les luths.
L'œuvre n'est pas finie : apaisez cette Terre.

Louez longtemps le dieu qui l'a rendu possible.
Faites des Républiques et faites des vers :
Ouvrez l'ordre nouveau dont le présent se crible.

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Ewen
Posté le 28/08/2024
Sacré sonnet pour achever ce recueil ! J'apprécie tes formulations d'orfèvre et tout en apprenant encore quelques mots (galimatias, cette fois-ci).
Et-ce que tu pourrais m'expliquer ce que tu entends par "Ouvrez l'ordre nouveau dont le présent se crible" ? Je n'arrive pas à vraiment cerner le sens de ce vers
Adrien Vermeil
Posté le 29/08/2024
Salut ! Merci encore une fois pour ton commentaire. Le dernier vers est sans doute le moins directement intelligible du sonnet en effet. Mon interprétation c'est que le présent est déjà criblé, troué en divers endroits, par cet ordre nouveau que l'instance lyrique appelle de ses vœux. C'est une injonction à ouvrir ce monde meilleur par les fissures qui sont déjà présentes. C'est comme ça que je l'ai pensé mais chacun est libre de l'interpréter à sa guise évidemment !
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