Les pavots

Ne suis-je pas obscène à fleurir mes pavots ?
Rien n'a plus d'importance sinon cette guerre.
L'odeur de la poudre à canon, l'odeur de chair
Jeune et tendre ! C'est la pitance des corbeaux...

C'est une corrida dont nos enfants livides
Sont les taureaux maudits ! Tragique issue de bal
Pour tous nos chérubins morts et criblés de balles :
Leur sang coule aux sillons, leur âme court au vide !

Grand Vide de la nuit, Faucheuse d'ectoplasmes
Aie-pitié des enfants qui n'ont eu pour fantasme
Que leur drapeau dressé comme en un Champ de Mars.

En face ne sont-ils qu'assoifés de carnage ?
Arrosez donc le bulbe où s'est logé la farce
Pour que, Pauvres dindons, ils cessent d'être sages...

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