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Notes de l’auteur : Voici la première partie d'une nouvelle écrite pour un concours au sujet de la Loire.

– Ça va Adam, on te dérange pas ?


La voix railleuse de Mariam sortit Adam de sa rêverie. Il se tourna vers ses deux
amies qui longeaient la Loire dans sa direction. Elles avaient les bras chargés de
sacs poubelle remplis de détritus et Éloïse portait même un cadre de vélo recouvert
de boue. Ils avaient pris l’habitude de sillonner chaque week-end les berges du
fleuve afin de ramasser les déchets qui s’y accumulent, utilisant vélos et remorques
pour les transporter jusqu’à une benne près du centre-ville. Adam ne manquait
jamais de mettre ces sorties à profit pour admirer la course des eaux entre les bancs
de sable, ce qui avait tendance à faire grincer des dents Mariam.


– Tiens attrape, ajouta cette dernière en lui lançant un sac débordant qu’Adam
attrapa au vol, le tien est presque vide. Dommage que tu nous ait pas suivis, avec toi
on aurait pu récupérer le tonneau bizarre qu’on a repéré.
– Ouais ben il a peut-être eu raison, répliqua Éloïse, une pause ça fait jamais de
mal. D’ailleurs je m’arrête là, je suis morte.
La jeune fille se laissa tomber au sol au milieu de ses sacs poubelle en poussant
un soupir et s’étira. Mariam lui lança un regard réprobateur.
– Comme vous voulez, mais à ce rythme on risque pas de nettoyer grand-chose.
– De toute façon, c’est pas comme si les zones qu’on nettoie allaient rester
propres. On dirait que les gens s’en fichent de jeter des trucs par terre. Des fois je
me dis que ça sert à rien de ramasser...
– C’est toujours mieux que si on laisse s’accumuler.


Éloïse haussa les épaules.
– On pourrait amener la récolte du jour aux vélos et aller voir ce fameux tonneau,
qu’est ce que vous en dites ? proposa Adam pour réjouir l’atmosphère. Et pour me
faire pardonner, je mettrai dans mon sac tout ce qu’on trouvera en chemin, ajouta-t-il
en adressant un regard complice à Mariam.
– Marché conclu ! s’exclama cette dernière, et la petite bande se dirigea vers les
vélos.


Extraire le petit tonneau de la berge boueuse dans laquelle il était enfoncé ne fut
pas une mince affaire, et il fallut toute l’énergie et la détermination des trois amis pour
réussir. Au terme d’un dernier effort, Éloïse le traîna hors de l’eau et il se retrouva vite
sous le feu de leurs regards intrigués. Son bois était moulu, rongé par les eaux et le
temps. Par endroits des algues avaient poussé le long des douelles, dessinant des
zébrures vertes sur le bois fatigué. Il semblait malgré tout avoir conservé son
étanchéité. Un miracle.


– On l’ouvre ? demanda Adam en glissant un regard vers Mariam, habitué à ce
qu’elle prenne l’initiative.
– On l’ouvre.

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Confetti
Posté le 29/11/2021
Le cadre de la Loire est très original et la collecte des déchets aussi, j'ai envie d'aller "admirer la course des eaux" avec les personnages !

L'écriture est fluide comme le cours du fleuve c'est très agréable à lire. Le tonneau m'intrigue, j'ai hâte de découvrir la suite :)
Grisélidis80
Posté le 30/09/2021
C'est original comme thème pour une histoire et j'ai envie d'en savoir plus.
Effectivement, ça ne donne pas envie de se baigner dans les différents fleuves de France.
J'espère que vous posterez la suite rapidement!
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