Submergé

Submergé, envahi par un trop plein de pensées…

mes raisonnements deviennent incohérents. Paralysé

sur ma selle, je me sens perdu. Mal dans mes étriers.

 

On continue de marcher. Je suis toujours plus découragé.

J’observe les autres cavaliers, complètement décontenancé.

Je cherche des yeux quelque chose… à quoi m’accrocher.

 

Je ne trouve rien. Indécis, je choisis de descendre

si frustré… Qui aurait cru que je finirai par me rendre ?

Cela ne correspond pas à cet idéal auquel je veux tendre !

 

Déçu par moi-même, je ne suis plus qu’un tas de cendres.

Je vous rassure, je n’en viendrai pas à me pendre.

C’est un autre chemin que j’aurais voulu prendre,

 

à mon âge. J’aurais pu réagir mieux. Différemment.

De nuit, dans cet espace lugubre et angoissant,

tandis que mon cheval broute, je ressasse incessamment

 

cet abandon, mon désir de sortir de ce cloisonnement,

cet abandon, ma méconnaissance de l’environnement,

cet abandon, mon manque de contrôle des événements.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Fy_
Posté le 07/01/2025
Hello Phil !

J'aime beaucoup la tonalité de ce poème, tu nous guides de manière franche à travers les vers, tu nous emmènes vers tes doutes et tes regrets et cela fait continuité à ce contexte de marche dans une forêt obscure.
Je trouve que ce tableau de forêt angoissante fait un beau parallèle avec les émotions que tu dépeins.
J'aime particulièrement la dernière strophe et l'anaphore que tu y fais, les vers concordent et sonnent parfaitement ensemble.

Petit chipotage, j'ai eu un doute sur le fait que tu sois à cheval ou à pied lorsque j'ai lu le terme "marcher", mais comme je ne m'y connais pas vraiment en équitation c'est peut être un terme employé communément dans ce contexte.

Merci à toi pour cette lecture,
À bientôt !
Fy
Phil Wayne
Posté le 15/01/2025
Salut Fy !

C'est toujours un plaisir de lire tes commentaires (je le souligne) !

Je commence par répondre à ta question sur le verbe "marcher". Je n'y avais pas le moins du monde prêté attention mais ce doit être du jargon de cavalier car on l'emploie courramment pour dire que l'on est au pas (mais bien en selle). Tu as raison de me le dire, c'est vrai que ça peut ne pas être évident pour tout le monde.

Pour la clarification, je dirais que les mots précédents "Paralysé
sur ma selle, je me sens perdu. Mal dans mes étriers." devraient te conforter dans l'idée que le narrateur est à cheval et non à pieds. Qu'en penses-tu ?

C'est excellent que tu visualises le cavalier **dans** la forêt. J'ai été volontairement vague quant au contexte car cette expérience m'est vraiment arrivée il y a quelques mois et j'essayais de décrire fidèlement mon état d'esprit. Une forêt est bien impliquée mais je n'étais pas **dedans**, plutôt à l'extrémité. J'essaye de décrire une sensation d'échec en lien avec une ambiance sombre mais le problème est plus intérieur, même s'il est partiellement dû à l'obscurité ambiante. Là où je trouve ça étrange que tu évoques une forêt c'est que le mot n'apparait pas dans le texte. Comment l'as-tu déduit ?

Philippe
Fy_
Posté le 30/01/2025
Hello Phil !
Le plaisir est partagé !
J'avais en effet bien saisi que le cavalier se tient sur son cheval, mais ce "marcher" m'a mis le doute x)

En lisant ta réponse, j'ai été frappée moi aussi par cette histoire de forêt. Tu as raison, rien ne l'explicite dans ton poème et pourtant, je suis partie du principe qu'elle était bel et bien une partie du décor. J'imagine que j'ai dû le ressentir dans les émotions que tu dépeins et les mots que tu utilises (par exemple "chemin", "espace lugubre et angoissant"). J'imagine mal un chemin au milieu du désert qui puisse être lugubre dans le sens sombre, et le plus souvent une promenade se fait en forêt (bien que, ayant en tête ce paradoxe, ce n'est pas toujours le cas c'est étrange). Je ne saurais pas mieux te répondre, ça reste également un mystère pour moi x) Peut être ais-je aussi vu la couverture du recueil en lisant ton poème ?

À bientôt !
Fy
Vous lisez