Pour laver cette suie, éponger ma peine,
Voilà qu’à corps perdu, je me noie en ses eaux.
Un tango éreintant, orphelin de la scène,
Un ballet sans étoile, improvisé des flots.
Aspirée par les fonds, et leur douce obscurité,
Mornes créatures, à la voix sans écho,
Vos chevelures d’algues, étendard des marées,
Déployant leurs filets, tels des liens sur ma peau.
Chant doux et acide, aux plaintes stridentes,
Ainsi arrivent-elles, ô voix du désespoir,
Lugubres sirènes, aux allures innocentes,
Leurs épées aiguisées, écorchant dans le noir.
Eprouvant le silence, hardis guerrier en lutte,
Dont la cible manquée, esquiverait le destin,
Le remous me berce, et aussi me chahute,
Une fois nourrice, et ensuite gredin.
L’écume comme sel, rassasiant ma disette,
La houle fidèle, étanchant cette soif.
Pour unique parure, auréolant ma tête,
Une couronne d'algues, épineuse coiffe,
Tournée face à tes cieux, visage de madone,
De mes bras écartés, accueillant ton salut,
Ondulent ces serpents, enfants de gorgone,
Aux paupières closes, et privées de ta vue.
Ton eau me transperce, et m’inocule sa lie,
De ses milliers d’aiguilles, en parfaite osmose,
Elle perfuse mon être, affreuse anesthésie,
Et m’offre ses plaisirs, sans craindre l’overdose.
Je la sens dans mes tempes, elle frémit dans mes tripes,
Le sel au bord des lèvres, et mon pouls ralenti,
Quelle étrange agonie, où la vie s’agrippe,
Et puis s’abandonne, à cette fin infinie.
J'ai adoré ton poème, il est agréable à lire, et j'aime les allusions au fond marin ou à cette univers. Continue comme ça
Merci pour ce poème
J'ai vu que tu avais ajouté le bon Scævius à ta PAL et du coup, je suis venu ici tout curieux.
Curiosité récompensée car j'ai beaucoup aimé ton poème. Il m'a donné de très belles images des fonds marins, à la fois merveilleux, mystérieux et terrifiants. J'ai beaucoup apprécié ce curieux mélange de l'agonie à une sorte majesté royale, où tout du moins c'est ce que j'y ai trouvé à la lecture :).
Merci pour ce partage :).