Je suis le musicien répétant ses sonates :
Des sonnets italiens sur la harpe du monde.
Tout n'est que vibration et mouvement de l'onde :
Des jeux de variations aux sobres rimes plates.
Je me juge en faussaire et en peintre gaulois
Qui, sur une grammaire, inventa le parjure,
Transvasant des couleurs dans des pots de peinture,
Grévisse inquisiteur aux disruptives lois.
Je me sens le poète, artisan d'halogènes ;
Créateur de vitraux, projecteur de rengaines
Aux refrains plein la tête et lustre de lexies ;
Ma muse c'est le siècle et tous ces bons amants
Qui m'ont donné leur langue et l'herpès fréquemment ;
J'écris, muqueuse en feu, mes soupirs et mes cris.
Je suis très ravi de vous. J'ai aimé ce petit sonnet...
Juste une petite question : n'y a-t-il pas diérèse dans "vibration" et/ou dans "variations" ?
Pour un "Grévisse inquisiteur aux disruptives lois", tu restes très attaché aux règles de grammaire de notre langue ! Mais on remarque tout de même, peut-être pas dans ce poème-ci mais davantage dans les suivants, une certaine tension avec l'usage commun en plus de quelques expérimentations (inhérentes au genre poétique !), qu'on retrouve particulièrement dans l'emploi de termes jusqu'ici étrangers voire rejetés par la poésie.
J'aime comme tu compare le poète à un hybride entre musicien et grammairien.
Question : je ne parviens pas à savoir s'il s'agit d'un zeugma à l'avant-dernier vers (langue peut être compris à la fois au sens propre et figuré) ? J'apprécie aussi que le terme d'"herpès" prenne le sens qu'on veuille bien lui donner, dans ce même vers.