« Euh… excuse-moi. »
Ralph se gratta la tête en arborant un sourire plutôt embarrassé alors que Jeremiah, qui s'était relevé, continuait de se frotter la tête pour faire passer la douleur.
« Oui, bah, répondit le poulpe de façon légèrement ennuyée, regarde un peu devant toi. Ça doit bien faire la troisième fois que tu me rentres dedans, là. »
« Excuse-moi d'être inspiré par le brouillard et ses merveilles, rétorqua le hippie en pouffant. Tu sais, mon frère, même si on est souvent comme deux frères siamois, ce qui est dommage avec toi, c'est que tu ne vois pas toujours l'inspiration que le monde autour de nous nous procure. »
Le sourire benêt qu'affichait Ralph était suffisant pour susciter un sourire en retour de la part de Jeremiah. C'était tout lui, ça : les trucs matériels, lui, ça ne lui disait rien mais n'importe quoi qui était un peu lié à la nature, les rivières, les nuages, il était prêt à monologuer avec lui-même pendant des heures à ce sujet. Faudrait qu'un jour, il le mette devant un tas de feuilles de papier et le laisse écrire. Ou mieux, que Sam et lui écrivent un livre ensemble !
« Ouais, bah écoute, même si tu as raison sur le lien nous unissant tel un homme et son ombre et qu'en plus, ta barbe de trois jours te rend cute et renforce donc la véracité de ce que tu dis, ça n'empêche pas que quand même- »
Son commencement de monologue fut interrompu par de grands bruits provenant de vers l'avant et qui semblaient se rapprocher. Les deux jeunes hommes, levant de grands yeux ébahis, partirent vers le sens du bruit et, alors que le brouillard se dissipait, ils purent voir… une tempête arrivant dans leur sens. Mais pas n'importe quelle tempête : une tempête de chats. Verts et à trois yeux. Sans queue. Qui hurlaient en biélorusse. Le tout avec U Got The Look de Prince qui résonnait d'on ne savait où.
« Ralphie, demanda Jeremiah, me dis pas que Pighead a réussi à trouver l'endroit où on a planqué tout son whisky. »