Il était une fois un petit loup qui s’appelait Timilo.
Et Timilo, depuis qu’il était tout petit, portait une pierre sur son dos… ou parfois dans ses bras, si ses bras étaient libres.
Oui, une pierre, une grosse pierre.
Une pierre aussi grosse que lui était grand.
Alors forcément, ce n’était pas tous les jours facile. Surtout lorsqu’il fut assez âgé pour partir à l’école avec un cartable. Parce que là, il fallait bien qu’il mette son cartable sur son dos et la pierre dans ses bras, ou son cartable dans ses bras et la pierre sur son dos. Dans tous les cas, il n’avait pas les mains libres. Donc, c’était un peu compliqué de jouer et de travailler dans ces conditions.
Alors, vous allez peut-être me demander :
— Mais pourquoi il portait une pierre ?
Tout simplement, il avait décidé un jour de la prendre des bras de sa maman parce qu’elle avait de plus en plus mal au dos à la porter tout le temps.
— Mais pourquoi elle portait une pierre ?
Tout simplement parce que… heu… au fait, pourquoi elle portait une pierre ? Timilo ne le savait pas.
Il alla donc la voir et le lui demanda. Et elle lui répondit :
— Parce que mon papa l’a lâchée lorsqu’il est décédé.
Timilo réfléchit et décida qu’il voudrait bien savoir quand même pourquoi grand-papa portait cette pierre, et quelle importance elle avait pour lui.
Puis, il sortit dans son jardin et se mit à crier vers le ciel (parce qu’il paraît qu’il passait parfois là-haut) :
— Grand-papa ! C’est quoi cette pierre ? Et pourquoi tu la portais ?
Et son grand-papa lui répondit de sa grosse voix :
— Ce n’est pas une pierre, c’est ce que j’ai ramassé tout au long de ma vie à cause de mes mains collantes.
— Tes mains collantes ?
— Oui, ma maman à moi était une sorcière, une méchante sorcière. Très, très méchante sorcière. Alors un jour où j’avais fait tomber quelque chose par terre, elle a décidé de me punir en me jetant un sort. Pour que j’arrête de tout lâcher sans faire exprès, mes mains se mirent à coller tout le temps. Le problème, c’est que les gros objets j’arrivais – bien que difficilement – à les lâcher, mais pas la poussière et les trop petites choses.
Timilo essaya de comprendre ce que lui disait son grand-père, puis quelques instants après, s’exclama :
— Tu veux dire que ta pierre, c’est pas vraiment une pierre ?
— Exactement !
— Tu veux dire que ta pierre, elle est faite de poussières ?
— Tu as tout compris !
— De saletés ?
— Oui !
— De caca ?
Et là son grand-père hésita un peu, puis finit par dire :
— Ben oui, on peut appeler ça comme ça, oui…
— Beuuuuuaaaarrk !
Avec une grimace de dégoût, Timilo lâcha la « pierre » sur le sol (dans lequel elle fit un énorme trou), puis il courut se laver les mains, libéré de ce poids inutile à tout jamais.
Encore une histoire agréable à lire, fluide et sympathique, je suppose qu'elle montre aux enfants que la curiosité est parfois une bonne chose, cela permet de se débarrasser de certain poids.
Oui, certaines histoires de petits louveteaux sont assez légères, mais c'est vrai que celle-ci - tout en restant amusante pour l'enfant bien entendu - je l'ai écrite en pensant aux secrets de famille, sujet très lourd et dont le poids se transmet parfois de génération en génération si ceux-ci restent non explicités.
Alors un grand oui, tu as raison, parler et poser des questions, c'est important.
D'ailleurs, même à l'âge adulte, il peut parfois être très bénéfique de parler à cœur ouvert à ses parents ou grands-parents tant que cela est encore possible.
Tes petites histoires sont toujours très agréables à lire.
Mais cette fois je sais pas trop quoi en penser, elle m’a un peu retourné l’esprit, je crois qu’elle a de multiples sens c’est pourquoi je n’ai pas trop d’opinion dessus. Je dirais qu'elle me donne de quoi méditer.
A plus.
Merci pour ce passage par ici et pour avoir pris la peine de laisser un message malgré l'effet de cette l'histoire sur toi !
(et oui, les histoires pour enfants sont aussi là pour faire parfois passer des messages plus importants)
Bon courage pour la méditation et à la prochaine !