Tombe

Par Liné

Soudain un nouveau rire s’échappe de sa gorge et se projette en giclées contre la musique techno. Ce qu’a dit Julien est, doit être tellement drôle. Iris s’oblige à fermer les yeux, coincée qu’elle est dans son propre rire, et pose son verre contre sa joue comme pour ne pas tomber. À ce moment précis, elle a l’impression que sans ce verre elle perdrait pied.

Autour d’elle, tout le monde rit mais moins fort. Il faut que son rire à elle surplombe les autres, qu’il s’évade en brume tremblante au-dessus de la fête. D’ailleurs, ce rire met du temps à mourir : une seconde de plus, et on comprendrait qu’elle se force. Heureusement que la musique est là, qu’elle parvient à tout noyer dans cet appartement qui sent déjà le renfermé.

Pour se donner une contenance, Iris boit cul sec et ses yeux s’embuent. Aussitôt, elle fouille dans son petit sac, en extirpe sa flasque, une jolie petite flasque couleurs de fleurs, et remplit ostensiblement son verre.

- Wow, t’as carrément soif ! entend-elle.

Elle jette la tête en arrière, approche le verre de ses lèvres, laisse le liquide s’écouler dans sa bouche et répond :

- Adulte et responsable, toujours prête !

Avec l’expérience, elle est devenue si agile que son subterfuge la dépasse : depuis quelques soirées elle arrive, sans même le faire exprès, à rendre aux autres un regard mouillé d’alcool. Le genre de regard qui dit qu’on boit, qu’on est heureux, lâché, détaché.

Elle ne boit pourtant pas – plus. En tout cas, pas d’alcool. Une chance que la vodka ressemble autant à de l’eau.

Depuis qu’elle a pris cette décision d’arrêter, de cesser pour de bon, les fêtes n’ont plus la même tête. Elles sont moins floues, moins dissonantes. Les murs ne rebondissent plus sur le passage des autres, les visages ne dégoulinent plus dans les verres. Plus rien ne remonte nulle part, finies les vapeurs d’alcool dans le nez et fini le dernier repas ingurgité qui serpentait, brûlant, le long de l’œsophage pour inonder la bouche de cette acidité pâteuse trop familière.

Ça n’a l’air de rien, comme ça, mais ça change la donne. Voir le monde sous ses contours stables, tangibles, et y évoluer sans trébucher, change la donne.

- Hé Iris, tu nous fais une tournée de shots ?

Tout le corps d’Iris se tend immédiatement vers la table recouverte de bouteilles et de bols de chips. À côté se tient Alexandre, un litre de rhum à la main. Rien qu’à la vue de cet alcool, de la pesanteur de sa surface ambrée toute secouée, Iris retient un haut-le-cœur.

La boisson, elle ne peut plus la voir en peinture. C’est viscéral - elle la rejette aussi violemment, avec les mêmes ambiguïtés, qu’un ex toxique dont le souvenir revient vous frapper. Elle est tentée. Elle a envie, elle le sait, elle a envie de se précipiter sur le rhum, d’arracher le bouchon et d’engloutir l’alcool. Il envahirait son palais, coulerait en elle, se répandrait dans son sang et la possèderait toute entière. Elle serait alors, enfin, et pour un temps, autre chose qu’elle-même. Elle serait une jeune femme libre, désinhibée, qui ose franchir des barrières et sauter à pieds joints dans tout et n’importe quoi. Elle danserait. Ferait des blagues du bout de ses mots décousus, la bouche molle, la mâchoire anesthésiée. Se déshabillerait, mimerait des jeux sexuels jugés trop obscènes. Tous autour d’elle riraient, la pointeraient du doigt, hilares, parfois des mains se poseraient sur un ventre pour calmer les foudres d’un fou rire. Elle les encouragerait, en ferait des caisses, des tonnes, et encore des caisses et encore des tonnes, et à la fin elle ne saurait plus s’ils rient d’elle ou avec elle. Sans doute un peu des deux.  

Le lendemain, elle se réveillerait ruine. Le maquillage dégoulinant, des gouttes de vomi disséminées sur les joues, la robe ou le jean. Le teint pâle, presque jaune, la peau aussi flasque qu’une bougie fondue. Des lances à travers les tempes, une enclume dans le cerveau. Des courbatures, des bleus, des plaies. Peut-être une douleur dans le vagin – qu’il y ait ou non une personne dormant, ronflant, bavant sur le même point de chute qu’elle, lit, canapé, sol. Et l’odeur, surtout, cette odeur rance, moisie, l’haleine d’alcool et de cigarettes, la sueur, le vomi, l’urine, parfois le sang et, toujours, la honte.

Elle jurerait qu’il faut mettre fin à tout ce bordel, à cette escalade par le bas. Elle se dirait qu’il y a, caché dans ce réflexe irrépressible, un dégoût de soi qu’elle ne comprend pas, mêlé à un besoin de se faire aimer, ou tout du moins apprécier, quel qu’en soit le prix. Elle se promettrait alors qu’elle ne recommencera pas. Et recommencerait.

Elle ne peut pas s’en empêcher. Il faut qu’elle tombe, tombe, tombe, qu’elle se laisse embarquer par elle ne sait pas quoi, une force qui mine, dénigre, détruit, un trou circulaire dans la terre qu’elle creuse et creuse encore, jusqu’à en avoir le tournis et sans jamais en voir le bout.

- Oh tu réponds ? Shots ?

Elle répond. Une tournée de shots ? Carrément ! Elle se lève, se précipite vers Alexandre et lui arrache la bouteille des mains. Rester enjouée, surtout, rester enjouée. La bouteille tremble, Iris se dépêche et les autres la croient experte : remplir des verres à shots d’une seule rasade, comme dans les bars, ça rapporte des points.

Elle repose la bouteille et le choc du verre contre la table se perd dans la musique. Des mains se tendent, les shots s’élèvent dans les airs et des gouttes d’alcool salissent les doigts, le sol. Au décompte, toujours sous la techno, les bouches s’ouvrent comme pour absorber la lumière et aspirent le rhum en un temps record. Iris les imite. L’alcool envahit sa bouche, la brûle, elle n’avale pas. Pendant que les autres poussent des cris, grisés par le courage que ça prend, de boire un shot, elle repose son verre, empoigne la bouteille jamais revissée et porte le goulot à ses lèvres. D’une pierre deux coup : non seulement elle recrache le contenu de son shot dans la bouteille, mais les autres sont persuadés qu’elle s’offre une nouvelle dose. Elle les sent, impressionnés, rieurs, la regarder et se dire que quand même, Iris, au moins, elle sait teufer.

Sa manœuvre aboutie, elle repose la bouteille tout en expirant et secouant la tête. Elle fait une excellente mime. Elle lance un cri encore plus fort que ceux des autres. Et puis, parce qu’il faut bien continuer de s’amuser, tout le monde repart dans la fête. Iris reste rivée contre la table. Elle glisse sa langue contre ses gencives, déglutit. Ce rhum avait un goût trop sucré, celui qui plaît aux non-initiés et qui rappelle toutes ces soirées passées à boire, à boire, à préférer le sucre pour mieux tuer l’amertume sur le palais et la brûlure dans l’estomac. Elle regrette ces premières soirées où l’on tâtonne, pas sûrs des bouteilles à choisir ni du comportement à adopter. Elle regrette la multiplication à l’infini de ses soirées et de ses bouteilles, les images qu’il en reste et qui se déplient comme un zootrope à trous, puisqu’elle se retrouve, maintenant, en bout de chaîne, à agripper le bord de la table de toutes ses forces pour s’empêcher de se servir un verre – un vrai verre.  

Elle réfléchit à vive allure et se dit que la meilleure solution, au final, serait de marcher dignement jusqu’aux toilettes et de se rincer la bouche à l’eau du robinet. Avant qu’elle puisse se décider, Alexandre se rapproche d’elle et lui souffle dans l’oreille :

- T’es sûre que tu veux pas faire pareil avec moi ?

Il est obligé de parler fort, à contrecourant de ce ton de voix mielleux qu’elle l’a déjà entendu prendre. L’odeur du rhum réchauffe la joue d’Iris, elle réprime un mouvement de recul.

- Faire quoi ? demande-t-elle.

- Aspirer la bouteille comme ça… Tu pourrais faire ça avec… sur ma…

Il a beau bafouiller, il ne perd pas confiance. Il a même ce sourire vicelard qui revient décorer un coin des lèvres – à croire que sa confiance, il la puise dans les sentiments d’humiliation qu’il provoque chez les filles. Iris comprend l’allusion. Elle aimerait détourner le regard mais n’y parvient pas et reste longuement, bêtement, accrochée aux yeux d’Alexandre. Elle se sent tanguer. Les lumières colorées passent et repassent sur le visage du garçon avec la rigueur de gyrophares sur une scène de crime. Il sourit, il continue de sourire, persuadé que c’est en s’acharnant qu’il vaincra. Un nouveau rayon de lumière, jaune cette fois, le balaie du menton aux cheveux. Iris le revoit, ce visage, posé contre un oreiller un lendemain de soirée, les traits tirés, pas bien réveillé mais toujours avec ce sourire vicelard, et qui la regarde, la regarde très intensément, du bout de ses yeux à moitié ouverts et qui déjà tranchent l’air pour mieux se l’accaparer. Dehors, il faisait beau et chaud. En découvrant Alexandre à côté d’elle, nu, Iris avait été prise d’un haut-le-cœur plus violent que les autres.

Un larsen la sort de sa sidération. Elle se ressaisit, empoigne un gobelet propre et se dirige vers la cuisine. Derrière elle, elle entend Alexandre se plaindre.

Elle se faufile dans la masse de gens agglutinés autour d’une autre table, occupés à une autre tournée de shots. Arrivée devant l’évier, elle se sert un grand verre d’eau qu’elle s’empresse de boire et, sans même reprendre son souffle, le remplit de nouveau, l’engloutit, le remplit, l’engloutit. Elle ne peut pas s’arrêter. L’eau ruisselle bientôt le long de son menton et de son cou.

- Merde, c’est la première fois que je vois Iris boire de l’eau !

- Sûr c’est pas de l’eau, à tous les coups c’est un robinet à vodka !

- Foutez-lui la paix.

Un verre apparaît sous le robinet à côté du sien, se remplit lui aussi. Iris a reconnu la voix d’Ophélie. Cette dernière fait s’entrechoquer son verre contre le gobelet d’Iris en murmurant un discret « santé ».

Elles se connaissent depuis le collège. Le lycée les a rapprochées - une complicité forte d’adolescentes. Et puis la fac les a lentement, inexorablement, décollées l’une de l’autre. Elles habitent le même campus mais ne partagent plus aucun cours. Elles échangent parfois deux ou trois mots, ont des amis en commun, se croisent par hasard à des soirées. À chaque fois, Iris s’imagine briser la glace, casser cette barrière de superficialité qu’elles n’ont pas demandée. Mais elle ne dit rien d’important, jamais rien. Et chemin faisant, le temps continue de les séparer.    

- Oh ça va, Ofé, arrête de faire chier, insiste un des garçons attroupés contre la table.

Pour toute réponse, Ophélie lui jette au visage le contenu de son verre. Au « splash » du voyage de l’eau succède une seconde de silence, puis des exclamations étonnées et des ricanements. Iris, très surprise, ne peut s’empêcher de rire.

- Allez viens.

Ophélie la prend par la main et toutes deux traversent la cuisine sous les regards railleurs des autres. La foule de cette pièce est remplacée par celle du couloir, puis par celle d’une autre pièce, la musique continue de secouer les murs et Iris sent soudain que tout se resserre contre elle. Le plafond se fait bas, les espaces sont étroits, les autres se multiplient à l’infini et Iris ne voit plus qu’une armée d’épaules et de verres barrer son chemin et promettre l’étouffement. Elle respire de plus en plus mal. Elle ouvre la bouche, tente d’aspirer de plus grandes bouffées d’air, de parler, mais sa voix se perd dans la musique. Et puis tout à coup son estomac se contracte, Iris se penche légèrement en avant, lâche Ophélie pour plaquer sa main contre son ventre. Ophélie se retourne mais n’a pas le temps de réagir : déjà, Iris court à l’autre bout de l’appartement, ouvre la porte d’entrée et se jette sur le palier.

À sa plus grande surprise, elle y trouve une échelle tendue jusqu’à un velux et à laquelle se suspendent deux filles ivres et pliées de rire. Iris comprend que cette échelle donne accès au toit. D’ailleurs, elle aperçoit une tête dépasser du velux : un garçon, lui aussi ivre, qui ne la connait pas mais l’invite à grimper.

Elle s’exécute sans réfléchir. L’échelle couine sous ses pas avec, derrière, le rire des deux filles qui la laissent passer et la musique que la soirée continue de cracher. Iris se retrouve sur le toit en un rien de temps. La nuit la frappe en plein visage. Un vent léger lui rafraîchit les joues et la saisit aux épaules. Devant elle il y a la ville, ses fenêtres lumineuses comme autant de punaises accrochées à l’horizon, multipliées jusqu’au vertige. Iris n’avait encore jamais observé sa ville depuis un toit.

Le garçon qui l’a invitée à monter s’est tout de suite désintéressé d’elle pour rejoindre un groupe d’étudiants, et elle s’en trouve soulagée. Elle s’éloigne du velux et des autres. Ses pas font craquer la tôle sous ses pieds et elle se demande comment font ceux qui sont bourrés pour ne pas tomber : elle-même est chancelante, désorientée, les chevilles prêtes à ployer sous un poids qu’elle ne comprend pas.

Elle atteint un rebord et y pose ses deux mains. Des mèches de cheveux basculent vers le vide tandis qu’elle se penche en avant. La ville et ses lumières se renversent, gagnent du terrain sur les étoiles. En bas, Iris voit les trottoirs gris, les passages piétons blancs et des humains se dépliant aussi étrangement que des anamorphoses, les jambes rattachées directement à la tête. Ses jambes à elle se fléchissent, ses mains se serrent un peu plus autour du rebord. Elle reçoit chaque mouvement comme une claque dans l’estomac.

Ce qu’elle ressent, elle n’arrive pas à le déchiffrer. Elle n’a rien bu mais a la nausée, le tournis et la honte des soirées alcoolisées. Pourquoi ne boire que de l’eau ? Pourquoi se restreindre si cela ne change rien, résolument rien ? À cette pensée lui vient une envie furieuse, vertigineuse, implacable : l’envie de s’enfiler une bouteille pleine de vodka. D’un coup, d’une traite. Seule ou entourée. Et soudain cette image lui donne une autre envie, celle de se gratter la gorge, la langue, la poitrine, de s’érafler et se couper le corps pour l’épurer, l’enlever de tout ce qui la fait elle et qui lui semble subitement superflu. C’est simple, les particules d’elle s’agrègeraient sous les ongles jusqu’à dissolution complète d’elle-même et, au bout du compte, adviendrait la disparition tant espérée de toutes ces envies furieuses qui la composent et dont elle serait enfin libérée.

Elle hésite, se sait tiraillée. Rester là, continuer à passer ses soirées à boire de l’eau ? Ou replonger et s’enivrer pour de vrai ? Le rebord a la consistance d’une ligne qui s’étire de partout et auquel elle ne parvient plus à échapper. Elle le sert si fort qu’il s’effrite. Elle ne vaut donc pas mieux qu’un muret la séparant du vide, se dit-elle. Elle y pose un pied, le genou tiré vers le ciel, prête à prendre une belle impulsion. Le corps crispé, les muscles en tension, elle comprend qu’elle en a marre, marre, marre d’être sur le fil en permanence, de devoir être sérieuse et drôle, intelligente et docile, discrète et dévergondée, marre de devoir correspondre à tout le monde sans savoir qui elle est, un pied dans la retenue et l’autre dans les excès. Elle a besoin de choisir, là, maintenant, de tordre les impératifs et de trancher le doute une fois pour toutes, au moins ce sera réglé : de ce côté-ci du rebord, ou de l’autre ?

- Oh Iris, tu fais quoi ?

Pour tout réflexe, Iris retire sa jambe du rebord mais continue de s’y cramponner. Elle a reconnu la voie d’Ophélie et n’ose pas bouger.

- Meuf, tu faisais quoi ? insiste Ophélie après quelques secondes de silence.

- Rien, ça va.

Ophélie s’avance à pas feutrés et se poste à côté d’Iris, le ventre posé contre le rebord.

- J’ai vu que tu fuyais Alexandre, dit-elle d’une petite voix. Je sais pas si ça peut aider, mais je voulais te dire… Je voulais m’excuser.

Iris tourne la tête vers elle et fronce les sourcils.

- La dernière fois, reprend Ophélie, j’aurais pas dû te pousser à passer la nuit avec lui. On était tous bourrés, toi aussi, mais clairement tu voulais pas.

- T’as rien fait de mal, y’avait plein de monde à cette soirée.

- Mais j’ai fait partie de la meute. On aurait dû la fermer. Et j’aurais dû t’entraîner ailleurs que dans cette chambre avec lui.

Le visage d’Ophélie s’est assombri. Elle aussi, à présent, penche la tête vers le vide. Au lieu de s’agripper au rebord, elle triture ses doigts. Iris réalise à quel point ça lui fait du bien, de s’extraire de la ville et ses lumières.

- Je comprends, dit Iris. Franchement je t’en veux pas. À ta place, j’aurai peut-être fait la même chose et j’aurais aussi regretté ensuite.

Ce scénario arrache à Ophélie un sourire cynique. Elle hoche la tête en signe d’approbation, et propose aussitôt :

- On a qu’à se dire qu’à partir de maintenant, on se serre les coudes. Si on voit l’autre aller mal, on la défend. Franchement, j’en ai marre de ces soirées où tout le monde a l’air de s’éclater, mais où au final on fait semblant.

Et elle poursuit, après une seconde de silence :

- Ça nous évitera d’avoir à fuir sur le toit.

Les deux jeunes femmes échangent un regard complice.

Iris ne tient plus le rebord. À présent, ses bras pendent tranquillement le long de son corps. Elle est soulagée.

Il n’y a pas de chute.

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Paul Genêt
Posté le 27/01/2024
Au-delà du problème lié à l'alcool, j'ai l'impression qu'il y a une interrogation sur l'identité que je trouve passionnante dans cette nouvelle. Qui est Iris ? Celle qui boit ? Celle qui ne boit pas ? En un sens, ni l'une, ni l'autre, elle est surtout, dans le temps de l'histoire, celle qui réagit à la manière dont les autres la voient. Mais au-delà de cette réaction, qui est-elle ? C'est comme si elle-même n'avait même pas le loisir de répondre à cette question.
Liné
Posté le 09/02/2024
Ce que tu décris tape dans le mille ! Dans les injonctions, ici à la fête, aux excès et au sexe, il y a effectivement l'idée du regard des autres, qui s'impose en dépit de soi et du bon sens. D'autant qu'elle évolue dans un univers à part entière, qui fait société et contre lequel il est difficile de s'opposer. Sa propre identité ne peut être pensée qu'une fois sortie de ce système.
Rimeko
Posté le 26/05/2023
("y’avait plein de monde à cette soirée" -> y avait)
Je me dis que je vais pas laisser un commentaire à chaque fois parce que j'ai pas grand-chose de nouveau à dire à part "c'est trop bien j'adore les thèmes l'écriture tout", mais celle-ci me plaît particulièrement. Les émotions, ces descriptions tellement évocatrices de ce qu'on voit en étant ivre, et cette chute qui n'est heureusement pas celle que tu nous faisais redouter... ^^
Liné
Posté le 23/06/2023
Merci Rim' ! Contente que cette nouvelle fonctionne pour toi : à quelques années près, les expériences de teuf ne sont pas forcément les mêmes, mais je voulais toucher le plus de monde possible et tâcher de donner à cette nouvelle un petit gout d'universalité.
Pluma Atramenta
Posté le 08/10/2022
Salut Liné !

Comme d'habitude, j'ai été complètement scotchée par ton écriture, les thématiques que tu abordes et la manière dont tu les abordes. Toujours cette ambiance colorée, avec toi, mais brouillée, mais brumeuse, "tentaculaire" au fond. A travers cette nouvelle, ladite ambiance prend des teintes malodorantes. On est extrêmement mal-à-l'aise parmi cette atmosphère de pression, d'enfermement, d'ivresses, d'odeurs fortes et mêlées, de pensées combustibles, d'alcool à flots, de malsain. "Ces soirées où tout le monde a l’air de s’éclater, mais où au final on fait semblant." Brr.
Merci à toi pour ces écrits pleins, débordants d'une myriade de choses - mais surtout d'émotions.

Confitures d'inspiration pour ton nouveau projet <3
Pluma.

P-S : voici une semi-coquille : "une jolie petite flasque couleurs de fleurs" Normalement, on ne met pas de -s à couleur, mais cette petite entorse grammaticale n'est finalement pas idiote. Je te l'indique au cas où :)
Liné
Posté le 19/10/2022
Mow, merci Pluma ! <3

Toi qui connais maintenant mon style, je suis contente que tu y trouves les couleurs et les ambiances habituelles - ici, j'ai dérivé un peu de mes habitudes en tentant des passages un peu plus oraux, et je craignais d'avoir perdu ces spécificités.

En parlant de confiture d'inspiration, sais-tu qu'après avoir fini de lire mes derniers chapitres de La Confiture aux lucioles, j'ai écrit et les mots sont sortis tout seuls ? C'est plus de la confiture, c'est du carburant ! Du coup, je réclame humblement la suite...
Renarde
Posté le 25/08/2022
J'adore la chute, bien entendu ;-)

Une nouvelle qui met bien mal à l'aise. Reproduire l'ivresse des soirées sans l'alcool, se forcer, être forcée, faire semblant… C'est beau et triste à la fois.
Liné
Posté le 26/08/2022
Merci Renarde, je suis contente de te voir par ici ! Surtout sachant que ton temps est précieux...
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