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— Robbyn Davis, commença la professeur sur un ton un semblant menaçant. Encore un D en mathématiques. À croire que soit votre cerveau est une vraie passoire, soit vous ne prenez même pas la peine d'ouvrir vos manuels !
Intraitable, Mlle Pryce plaqua la copie de sa jeune élève sur son pupitre, la gratifiant en prime d'un regard assassin.
— Cela fait pourtant plusieurs fois que je mets votre mère en garde contre un éventuel échec scolaire… J'aimerais vraiment savoir à quoi vous passez vos soirées de révision.
Ne paraissant néanmoins pas plus intéressée que ça par la réponse, le professeur se dirigea vers une autre table, sans plus de cérémonie. Bobbie attrapa sa feuille du bout des doigts, observant d'un air sombre l'énorme D entouré de rouge. Cette Mlle Pryce, un jour, aurait le droit à ses quatre vérités ; c’était très simple, Bobbie en rêvait depuis qu'elles deux s'étaient rencontrées.
Aujourd'hui âgée de douze ans et quelques jours, Robbyn Gail Davis, jeune Anglaise des Cornouailles, affrontait le collège avec quelques difficultés. Outre le fait que son professeur de maths et elle-même s'étaient déclaré une guerre ouverte, il lui fallait aussi gérer des activités extrascolaires pour le moins peu communes et franchement chronophages. Pas étonnant que certaines notes s'en retrouvaient décevantes une fois gravées sur le bulletin scolaire. Quelques rares exercices, comme la dictée, restaient tout de même à un niveau correct ; mais dès que l'on parlait de cours à apprendre et de formules à retenir, Bobbie s'en sortait tout de suite moins bien.
— Hé, Bo !
Bobbie ne réagit pas, rangeant son contrôle dans son sac de cours en le froissant sans s'en soucier.
— Bobbie ! répéta la voix, en soufflant pour ne pas se faire entendre du reste de la classe.
Cette fois seulement la jeune fille consentit à se retourner. Derrière elle était assise l'une de ses bonnes amies, Megan. Elle s'était presque écrasée sur sa table pour ne pas se faire voir du terrible mirador Pryce et tâchait de garder un visage compatissant malgré son air autoritaire.
— Viens chez moi après les cours, reprit-elle. On révisera ensemble pour vendredi, avec Cathleen.
Bobbie appréciait le geste mais devait néanmoins décliner l'offre. Ce soir, elle avait autre chose de prévu. Les boucles brunes de Megan s'agitèrent un temps sur son crâne tandis que l’adolescente feignait la déception. Bobbie l’entendait penser d’ici : « Avec toi, c'est toujours le même scénario, toujours des mystères ! ». Il fallait bien avouer que Bo s’armait de systèmes de défenses plutôt rudimentaires lorsqu’il s’agissait de protéger son secret et, généralement, un bon mur de silence en sonnait les prémisses. Si – au début de leur relation – Megan avait défini cette drôle d’attitude comme de la timidité puis du mépris, elle ne prenait désormais plus réellement la mouche lorsque Bobbie faisait mine de ne pas vouloir en dévoiler plus sur sa vie.
— Bon, tant pis. Mais tu te plaindras pas au prochain examen ! sermonnât-elle en reprenant sa place.
Face à l'attitude un brin maternelle de Megan, un fin sourire vint percer les lèvres de Bo. Son moral était légèrement remonté, et, arrondissant les épaules, elle se redressa sur son siège pour faire face à la dernière demi-heure de cours qui ne s'était pas encore écoulée. Mathématiques-Pryce pouvait aller se rhabiller, il en faudrait plus à Bobbie Davis pour se décourager.
*
À force d'échanges de coups d'œil complices, les filles finirent par réellement remettre d'aplomb la rancunière Bobbie. En apprenant que Cathleen n'avait pas beaucoup brillé sur ce contrôle elle non plus, elle trouva finalement matière à s'apitoyer sur le sort de quelqu'un d'autre et elle en oublia sa propre amertume. L'ultime sonnerie de la journée venait de résonner dans l'établissement et les élèves ne se faisaient pas prier pour quitter leurs salles de cours et conquérir les couloirs. Vicky, la cousine de Cathleen, en profita pour se précipiter vers le petit groupe de filles qui s'était formé autour du pupitre de Bobbie. Affairée à rajuster son épais collant jaune moutarde que toutes élèves du collège se devaient de porter sous leurs jupes d'uniforme, elle retardait ses camarades qui n'avaient plus en tête que l’envie de se précipiter à l’extérieur.
— Grouille, Bobbie ! Tu feras ça dehors ! la pressa Megan.
Les adolescents qui entendaient la dernière sonnerie de la journée avaient ce besoin impérieux de quitter l'établissement le plus vite possible. C’était un peu comme un instinct animal. Quelque chose d’infaillible. Il était presque question de survie… Et d’un peu de rancœur, aussi, à l’encontre de l’éducation.
— Avant d'aller chez Meg, on pourrait passer chercher une ou deux bricoles chez moi, réembraya Cathleen. Vicky m'a filé des super CDs pour mettre un peu d'ambiance !
Trottinant sur les dalles en linoléum d'un corridor déjà bondé, les quatre copines gloussaient en pensant finalement bien peu à leurs révisions.
— OK, on va faire comme ça. Bobbie, tu es sûre de ne pas vouloir venir ?
— Non, non.
— Comment ça, Bo ne vient pas ? renchérit Cathleen, agacée.
— Tu sais... la routine, toujours des trucs à faire, poursuivit Megan en se penchant vers elle.
Plus grande que ces trois camarades de quelques bons centimètres, Bo avait parfois l'impression de ne pas être tout à fait là lorsque l'on parlait pourtant bien d'elle, et plus encore lorsque ses amies se tordaient le dos pour chuchoter. Néanmoins, elle laissait toujours courir, songeant que, certainement, elles ne le faisaient pas exprès.
Les doubles portes du petit collège public apparurent très vite en face du groupe et ce ne fut qu'une fois sur le trottoir que l'allure ralentit enfin. Poussés par d'autres élèves en quête de liberté, certains jeunes se retrouvaient à devoir patienter au milieu de la rue le temps que les parents arrivent ou que les cars, souvent coincés, se décident à rompre les rangs et laisser les élèves galoper entre leurs capots rayés sans chercher à respecter les horaires de desserte. C’était de toute façon impossible avec pareille affluence dans une rue si petite.
— On essayera de te faire une ou deux fiches de révision pour les maths, Bo. Si tu veux.
— Et si on fait un truc ce week-end, j'espère que tu pourras enfin venir, termina Cathleen en la poussant de l’épaule.
Les filles s'embrassèrent et se souhaitèrent une bonne fin de journée en proférant l'éternel « À demain ! » qui résultait d'un pure automatisme. Cathleen et Vicky, les rouquines, ainsi que Megan, la petite brune, s'éloignèrent alors de leur côté pour rejoindre le centre-ville et Bobbie resta seule, leur faisant signe. Elles riaient déjà en pensant à la soirée qui s’annonçait mais Bo n’en fut pourtant pas jalouse. Quelque part, voir ses proches heureux lui faisait plaisir, et ne pas pouvoir les rejoindre n'était pas tellement une fatalité mais bel et bien un choix. Revenant sur ses pas une fois ses amies trop loin pour la voir, la collégienne dut se frayer un passage à coups de coude parmi les pantalons gris et autres gilets jaune moutarde agglutinés devant le collège. L’aventure commençait.
À l'affût des nouvelles et des bruits qui courent, Bobbie avait fini par être au courant d'un enterrement récent et il lui fallait surveiller ça de près. C’était pour cela qu’elle était partie le matin même avec deux sacs sur le dos au lieu d’un et avait également pris soin de cacher le-dit sac en trop avant que des camarades du collège ne puissent être témoins de son étrange manège, soit très tôt.
— Les clefs… Où est-ce que j'ai encore mis les clefs… marmonna Bobbie en tâtant les plis de sa jupe.
À genoux devant son casier, elle finit par retrouver le trousseau de fugueuses perdu entre deux cahiers. Après un dernier coup d'œil alentour pour vérifier que tous les élèves avaient bien quitté les lieux, Bobbie tira enfin de son casier une besace en velours bordeaux épinglée de quelques badges fatigués. Elle la contempla un temps en effleurant le tissu usé, comme un adulte qui retrouverait tout à coup une vieille poupée dans une malle oubliée. Cette besace représentait beaucoup pour Bobbie. Non pas en terme de richesse matérielle, mais en tant que source d'expériences irremplaçables.
Puis la jeune fille sortit de sa rêverie et se releva avec brusquerie. L’apprentie espionne ne s'était pas donné tout ce mal pour être un minimum discrète en vain, alors il lui fallait s’en aller par une autre sortie. Être repérée avec deux sacs sous le bras n'était certes pas grand-chose mais Bobbie préférait esquiver les questions et ne pas attiser la curiosité de ses camarades restés devant l'établissement. Après quelques bifurcations et une ou deux portes coupe-feu, Bo était de nouveau à l'air libre, cachée derrière le bâtiment de la cantine. Il ne lui resterait plus qu'à se diriger vers le cimetière, là où son client de la semaine devait l'attendre. En toute logique.
*
Le cimetière d’Edhyues n'était qu'à quelques minutes du collège, en bordure de la ville. Depuis son enceinte, les locataires pouvaient observer se dresser les bois qui longeaient la bourgade comme une barrière coupant les habitants du reste du monde. Épaisse et imposante, la flore locale veillait comme une armée de colosses sur les citoyens de la ville de campagne et les rafales venant de la mer et balayant la lande à plusieurs kilomètres de là n’étaient en rien assez fortes pour la faire plier.
Bobbie longea le muret de pierres sales à petits pas. Il lui arrivait un peu au dessus des épaules et semblait être recouvert d'un lourd manteau de poussière et de sable. La frêle grille de métal n'était apparemment pas en meilleur état, témoignant de la négligence dans laquelle le cimetière était laissé. Pour ce qui concernait le nombre de visiteurs, il n'était pas nul, mais pas non plus très élevé. Les rares personnes que Bo croisait ici étaient alors, très souvent, de vieilles gens qui affrontaient leur solitude en s'autorisant un tête-à-tête avec un proche disparu, ou se familiarisaient avec les lieux qui seraient bientôt leurs.
En ce jour, le cimetière demeurait désert. Le récent enterrement devait dissuader les badauds de venir troubler le repos du tout nouveau défunt que l'on y avait enterré. Bobbie poussa la grille rongée par la rouille et grippée de sable d'un coup sec afin d'en décoincer les gonds. L'allée sur laquelle la jeune fille s'aventurait était constituée de petits gravillons pâles qui rendaient sa marche mal assurée. Çà et là, des touffes d'herbe tentaient de percer au travers de la caillasse et de la terre trop sèche pour la supporter, et, en dehors des tombes, des carrés de pelouse défraîchie, maintenue en vie avec beaucoup de difficulté, formaient le reste du décor. Il y avait dans ce cimetière toutes sortes de sépultures et pour beaucoup leur allure était déplorable, mais Bobbie trouvait que cela leur donnait un certain charme. Dans un coin, le seul caveau que comptait l'endroit tentait de concurrencer la tour de Pise en s'enlisant dans la terre trop friable. Un peu plus loin, les toutes premières tombes d’Edhyues se délabraient un peu plus chaque année, s’enfonçant dans le sol jusqu’à disparaître entièrement. La suite restait un mélange de pierres tombales éparses ou plantées en rang d'oignon, accompagnées de quelques sculptures assombries, grignotées par les champignons et les fientes de volatiles.
La jeune Davis observa les alentours pendant quelques secondes et finit par faire la moue en s'apercevant que ce qu'elle cherchait n'était pas là. Elle sentait pourtant sa présence, quelque part, et se dit alors qu'elle ferait mieux d'aller vérifier ses intuitions dans la seconde partie du cimetière, plus récente. La cadence de son avancée était rythmée par le crissement des graviers sous ses pieds. Tout était tellement silencieux à ses côtés que Bobbie s'en retrouva légèrement gênée et elle se mit à marcher avec plus de précaution. Au passage, elle en profita pour se saisir de la tête d’une rose que le vent ballottait comme s’il jouait aux billes et contempla une dernière fois ces monuments qu'elle connaissait par cœur, jusqu'aux dates inscrites sur chacune des épitaphes.
À l'autre bout du cimetière, il y avait un second petit portail en fer que Bo fit pivoter avec plus de facilité que le premier. Le muret poussiéreux qui encerclait la nécropole était ici prolongé à l'aide d'un nouveau mur en briquettes rouges, et malgré le terrain en pente et en paliers qui aurait dû décourager les entrepreneurs, il s'étendait jusqu'à la toute limite de la forêt, sans autre moyen d'y accéder que par le chemin qu'empruntait Bobbie actuellement.
Il ne fut pas difficile de repérer la nouvelle stèle fleurie. Les papiers plastiques entourant les bouquets craquaient doucement dans les courants d'air et des pétales déjà flânés roulaient çà et là sur la terre nue. Bobbie sourit faiblement. Les témoignages d’amour laissés près des sépultures lui faisaient toujours du bien et elle s’y raccrochait souvent lorsque le doute la prenait. Il lui fallait oublier qu'elle était dans un cimetière, oublier qu'elle côtoyait la mort beaucoup plus souvent que n'importe quel adolescent de son âge et se concentrer sur des pensées plus positives.
— Samantha Thornton. Trente-deux ans, énuméra-t-elle après un rapide calcul.
Elle s'était arrêtée en face de la pierre tombale, l'observant quelques secondes sans bouger. Ce rituel lui donnait l’impression d’être plus polie alors qu'elle s'invitait sur le territoire d’un inconnu, et, ainsi, d’être un peu mieux protégée des foudres de quelque entité. Cette pause forcée lui permit alors de mieux sonder les lieux et Bobbie en était maintenant sûre, impossible de se tromper ; l'âme de la défunte était toujours là, incapable de s'en aller sans aide. Mais l'esprit demeurait pourtant invisible et Bobbie n'avait pas encore l’expérience nécessaire pour localiser avec précision une intelligence vagabonde. Plus le temps passait et plus la jeune fille craignait que quelqu'un ne vienne perturber ses activités. Alors, quitte à brusquer le fantôme, elle décida à contrecœur d'accélérer les choses et Bo se concentra sur un point fixe, parlant à voix basse. Avec le vent qui sifflait, pour sûr, une oreille humaine aurait eu du mal à entendre ses dires. Une âme en peine, néanmoins, ne faisait pas attention aux sons, mais aux intentions. Aux sentiments profonds de ceux qui cherchaient à communiquer.
— M'dame Thornton. Je suis là pour vous emmener.
Presque trop vite après ses aveux, Bobbie sentit une pression enfler sur ses épaules jusqu’à ce qu’une détresse latente s'empare d'elle. Une détresse qui n'était pas la sienne. Très professionnelle, Bo continua néanmoins son discours.
— Il faut que vous les quittiez madame, c'est comme ça que les choses sont faites…
Ses yeux s'embuèrent sans prévenir et Bobbie se mit furtivement à penser à ses enfants. Qu'allaient-ils devenir si elle n’était pas là pour les protéger ? Le monde était trop cruel pour que des bambins si jeunes l'affrontent tous seuls.
— Mince…
La collégienne s'essuya un œil à l'aide de sa paume de main. Elle ne raffolait pas particulièrement de cette partie du travail. Pour peu qu'elle fut un peu moins sur ses gardes que d'ordinaire, les esprits arrivaient à lui transmettre plus qu'elle ne le voulait, et souvent la vie des défunts se mêlait à la sienne, embrouillant tout.
— C'est le rôle des vivants de veiller à ça, maintenant. Vous, vous ne pouvez plus rien faire.
La présence disparut alors, libérant Bobbie de son emprise et l’adolescente crut sur le moment qu'elle avait fait une bêtise, que l'âme s'en était allée autre part en boudant sa proposition. Elle emplit ses poumons et ne se sentit pas retenir sa respiration, ouvrant de grands yeux alertes. Cela n'allait pas du tout dans le sens de ses plans. Et elle ne savait pas quoi faire. Prête à s’excuser et à rappeler la défunte, Bobbie n’eut cependant pas le temps d’ouvrir la bouche qu’une dépression lui taquina les tympans un bref instant, ouvrant la porte aux sifflements stridents et aux douleurs aiguës mais passagères. Ça non plus, ça ne faisait pas partie de ce qu’elle préférait de son travail, mais ce qui s’offrait maintenant à son regard avait de quoi la soulager. Une forme obscure était apparue au coin de son champ de vision, à deux pas de sa position. Le temps parut défiler comme au ralenti et le soulagement était grand pour Bobbie qui venait de comprendre. La morte était sortie de sa cachette pour venir à elle, directement.
Affublée d'un costume sombre à petites rayures impeccable, la silhouette était immobile malgré le vent. Grande, droite et fière, elle ne portait certes pas de cravate, mais la carrure de l'individu était bien celle d'un homme. Ses cheveux courts étaient tirés en arrière, blonds, ou peut-être châtain clair, et surtout, il n'avait pas de visage. C’était ainsi que Bobbie percevait les esprits ; peu importait le sexe des défunts. Jamais de femme, jamais d'enfant. Toujours ces hommes en costumes mornes, sans nez et sans bouche. Sans faciès.
Bobbie se réjouissait intérieurement mais n'osait pas encore montrer ses sentiments au nouvel arrivant. Savait-on jamais, les trépassés n'avaient pas toujours que de bonnes intentions. Aussi fallait-il être toujours un peu prudent et garder les idées claires. Avec l’air timide le plus convainquant qu’elle sut faire, Bobbie se plaça face à l'âme de Mme Thornton qui semblait être sculptée dans la pierre, complètement immobile. Il ne manquait plus que les roses de Jericho roulant sur le sable pour se croire dans un Western. Après ce qui sembla être une éternité, pourtant, l'esprit se mit à osciller de la tête, comme en signe d'intérêt. Bobbie n'était pas prête à en jurer, mais il semblait que la morte était intriguée par la discussion entamée.
Lentement, Bobbie tendit une main vers sa besace de velours, palpant les contours comme pour s'assurer de ce qu'il y avait à l'intérieur, et l'homme sans visage vint à sa rencontre, aussi tranquille qu’elle l’était en apparence. À cette distance – car la géolocalisation jouait beaucoup quant on n’était que débutant – la collégienne prenait enfin conscience de l'état d'esprit de la défunte : ni malheureuse, ni en réelle colère. Cédant à un instinct qui se voulait naturel, la grande majorité des morts ne mettait finalement pas longtemps avant de se décider à voyager pour l'Autre côté.
— On va y aller, prévint Bobbie, détachant les sangles de son sac. Je vous accompagne, y faut pas avoir peur.
Elle sortit alors un étrange objet de sa sacoche. A mi-chemin entre l'œuf d'autruche et le ballon de rugby, l'ustensile brillait d'un éclat rassurant, reflétant le soleil de plus en plus bas sur l'horizon. Fait dans ce qui ressemblait à du laiton, il était décoré de nombreuses arabesques en relief. Deux hanses, à chaque extrémité, étaient accompagnées de cinq boutons rappelant des clefs de clarinette, ou peut-être des pistons de trompette. Un bouton par doigt de main.
— C'est mon œcalice, précisa Bobbie à l'esprit pour ne pas que celui-ci se méfie. Logiquement vous devriez ressentir un genre d’attirance… ça facilite le processus. Vous verrez, ça vous viendra comme une évidence.
Bobbie passa ses mains dans chacune des poignées, calant ses doigts sur les pistons. Les bras tendus devant elle, la fillette pressa quelques uns des boutons, exécutant une combinaison connue d'elle seule et du père de sa mère, de qui elle avait hérité l'instrument. Un tout petit déclic résonna ensuite à l'intérieur de l'œcalice, et Bobbie put faire pivoter ses mains pour dévisser l'instrument. Il se scinda alors en deux parties reliées par une charnière, tel une coquille d'œuf aux contours rectilignes.
— Regardez…
Elle avait soufflé, à peine audible. Néanmoins l'esprit ne se fit pas prier, totalement absorbé par la scène. S'il avait eu des yeux, sûrement qu’il les aurait écarquillés de curiosité. Puis tout alla très vite. L'image de l'homme en costume se brouilla, comme si un caillou jeté dans une mare avait brouillé son reflet, et le magma de couleurs sombres se dissipa finalement dans les airs en tourbillonnant avant de laisser place à une frêle colonne de lumière montant jusqu'aux nuages bas. Aussi soudainement que la baguette lumineuse s'était formée elle s'estompa par à-coup, épuisée, et il ne resta bientôt plus du spectacle qu'une petite boule aveuglante suspendue au dessus du sol. La bulle de lumière se dirigea d'elle-même vers l'œcalice, et quand elle fut enfin dans l'appareil, Bobbie put le refermer sur elle. Pour le verrouiller, rien de plus simple, il suffisait d'utiliser la même combinaison de clefs, et l'esprit était bouclé en sécurité.
Il était souvent dit que l'on ne pouvait pas observer l'intérieur d'un œcalice à moins d’y perdre sa propre âme et il n’y avait pas beaucoup de gens pour défier les mises en garde. Les chances de démêler le vrai du faux dans cette histoire étaient nulles et Bobbie laissait à d’autres le soin de se faire sucer l’énergie pour prouver que la légende était fondée. Bo était une jeune passeuse d'âmes en période d’initiation mais elle n’était pas de ceux à qui l’on doit répéter les consignes de sécurité deux fois.
Vous pouviez avoir des facultés de passeur, mais pour être considéré comme tel, il vous fallait faire vos preuves durant toute une année initiatique, à la suite de laquelle le titre de passeur d'âmes pouvait vous être accordé. Très rares étaient les jeunes gens auxquels l'on refusait cette appellation. L'année d'initiation se déroulait généralement entre les onze et treize ans de l'enfant et il ne s’y passait généralement rien de bien grandiose ; les jeunes capables de sentir ces phénomènes qui touchaient au domaine de l'au-delà se voyaient confier le quotidien de leurs confrères passeurs plus âgés. Ils recevaient alors leur équipement, quelques leçons pratiques sur le pourquoi du comment, et s'en allaient à la chasse aux morts incapables de trouver le chemin du repos tous seuls.
Le rôle des passeurs était d'une importance telle qu'il aidait à faire tourner le monde convenablement. En plus d'éviter que trop d'esprits errants ne s'égarent et ne deviennent dangereux une fois aigris par le temps à vaguer, cette industrie de la mort perpétuait le cycle de la vie. Et qui disait cycle de la vie ne se résumait pas seulement à la naissance puis le décès, mais au renouveau après le trépas. Attention, il n'était pas là question de réincarnation, mais de redistribution des énergies : celles laissées par les morts, et qui servaient à entretenir toutes choses vivantes. Cet autre monde, l'Autre côté, était souvent comparé à un gros estomac, digérant la vie pour la répartir ailleurs. Une entreprise bien rodée.
Être passeur d'âmes, à proprement parler, était du ressort de bien plus de personnes que ce que l'on pouvait croire, mais encore fallait-il avoir déjà entendu parler de ces pratiques ésotériques pour réaliser que, éventuellement, il y avait peut-être quelque chose à faire de cet étrange don qui nous permettait de communiquer avec le voisin tout juste décédé. Aucune connaissance dans le milieu revenait à aucune connaissance tout court et cela justifiait, en partie, le fait que l'on avait pris l'habitude de dire que la sensibilité liée au spirituel se transmettait aux enfants de nos enfants. De tous ceux qui pouvait entrer en contact avec les morts, la moitié seulement se présentait alors comme ayant le rôle de guide des âmes.
*
Dans l’atmosphère, la lourde brume laissait à penser qu’il allait bientôt pleuvoir et Bobbie décida de se hâter pour revenir au collège où elle avait laissé son vélo agrippé au parking à bicyclettes. L'œcalice était bien calé dans sa besace sanglée, sa veste resserrée autour de son buste et son sac de cours rebondissait sur ses fesses à mesure que la jeune fille s'enfonçait dans la ville.
La voilà qui était maintenant accroupie près de son VTT bleu électrique, testant plusieurs clefs de cadenas accrochées à son trousseau fugueur.
— Tiens, Davis. Qu'est-ce que tu trafiques ici, si tard ?
Bobbie releva la tête, hébétée. L'air espiègle de Randall Kent trahissait les quelques idées pas très nettes qui trottaient toujours dans son cerveau, tapies. Bo n'avait de ce fait, comme qui dirait, que peu confiance en lui.
— Et toi ? fit-elle pour ne pas répondre. Occupe-toi de tes affaires et je me mêlerai de ce qui me regarde…
— Tout de suite, elle sort les griffes, siffla Randall. Et quelle réputation je me traîne, dis. Mes parents sont en rendez-vous avec un prof mais mes affaires sont clean, pour une fois.
Avec un sourire nonchalant, il se laissa mollement tomber contre une barrière longeant le trottoir.
— Tu traînes seule après les cours comme une roublarde, Davis ? Tu m'impressionnes. Si, si.
— Arrête de te faire des idées. Je rendais visite à quelqu'un.
Randall parut soudainement sceptique mais, avisant le sac que Bobbie portait en bandoulière, pensa peut-être qu’un inconnu, quelque part, lui en avait effectivement fait cadeau puisqu’il n’insista pas.
— D’accord, changeons de sujet. Tu fais quoi ce week-end ?
Il aurait pu la pousser du bout du pied pendant qu’elle était accroupie que ça n’aurait pas eu meilleur effet. Bobbie releva les yeux de son antivol, les sourcils froncés.
— Je ne comprends pas.
— T'es vraiment longue à la détente.
— … Écoute, il faut que je rentre.
Le garçon, un peu forcé, se décala pour laisser le champ libre à Bobbie qui avait déjà enfourché son VTT. Son expression laissait sous-entendre qu'il s'était douté d'une pareille conclusion mais était tout de même déçu que Bobbie n'ait pas fait plus d'efforts pour se montrer moins radicale.
De son côté, la jeune fille avait tout à coup peur d'avoir compris ce que le jeune Randy venait implicitement de lui proposer. Elle pédalait comme une furie en direction de l'autre côté de la ville, un peu comme si rentrer plus vite effacerait le trouble qu'elle ressentait.
Je ne sais même pas vraiment quoi dire, sinon que je suis ébahie devant ton talent, devant ce texte où tout colle bien (si si, je t'assure) et tellement beau.
Et puis les âmes, une vaste chose passionante. Le fait qu'elles soient sans visage, d'un genre unique renforce l'aura mystérieuse qui émane de ton récit, et c'est merveilleux ! Oh et puis j'adore les prénoms mixtes, alors là, c'est encore mieux ! (en plus, elle est touchante cette Bo avec tout son mystère)
C'est tout un sacré monde que tu nous dévoiles là, un univers dans lequel on a envie de plonger pour ne plus jamais en ressortir ! Alors je vais m'empresser d'aller lire la suite et te fais de gros bisous ! <3
La première raison qui m'a fait m'arrêter sur ce texte est toute simple : il y a quelques temps de ça j'ai écrit un texte intitulé "Le Passeur" et donc, forcément, ton résumé m'a tapé dans l'oeil !
Et je ne regrette pas de m'y être arrêtée : j'ai été aspirée dans cette histoire comme une âme dans l'oecalice (très joli mot d'ailleurs) ! ;)
Ce flou qui planait était certainement voulu de ta part mais j'étais inconsciemment partie sur l'idée que Bonnie serait un garçon alors que finalement, après lecture, j'ai fini par trouver que ça allait mieux à une fille.
C'est vrai que cette visite au cimetière aurait pu paraître glauque mais tu es parvenu à faire passer cela d'une manière très douce au contraire, vraiment calme et reposante. Pour ma part, j'étais complètement intriguée et fascinée par ce qui se déroulait là !
Halala et les maths ! Je crois qu'on en a tous suffisamment souffert d'une manière ou d'une autre pour que la première partie de ton texte touche n'importe qui, excellent ! xD
En tout cas, il me tarde de découvrir la suite et j'espère pouvoir venir la lire au plus vite.
Toute bonne continuation en tout cas !
Slyth
Notre petite Bobbie qui fuit un soupirant potentiel ! C'est meugnon ^__________________^
On sympathise tout de suite avec les personnages à la lecture de ce chapitre. Ca donne envie d'en savoir plus, et il y réside une belle part de mystère. J'ai beaucoup accroché aux détails sur ces "hommes sans visage" que voit Bobbie par l'entremise de ses propres perceptions.
Enjoy !
Spilou
Trop de compliments dans la même soirée fait court-circuiter la Beulette Spilou, tu le savais ?
Merci beaucoup TvT Once again.
Je découvre ta plume, et même si c’est un « vieux » chapitre, je le trouve vraiment sympa. C’est vraiment un bon début qui accroche l’intérêt du lecteur, ni trop court ni trop long, avec juste ce qu’il faut de descriptions pour camper l’ambiance, aussi bien au collège qu’au cimetière (le cimetière, c’est très réussi). Ton héroine est d’emblée mystérieuse, différente des autres, ce qui suscite la curiosité. Je vois ça très bien pour un public jeunesse, je ne sais pas si c’est ce que tu avais en tête.
Dommage qu’on sache déjà qu’il n’y a que quatre chapitres…
Il y a quelques petites lourdeurs et quelques fautes, mais rien de méchant.
Je t’ai relevé quelques fautes :
Megan avait définit: défini
les locataires pouvaient observer se dresse les bois: se dresser
avec plus de faciliter : facilité
qui aurait dut : dû
elle décida à contre cœur : à contrecœur
Elle empli ses poumons : emplit
Bobbie laissaient à d’autres : laissait
incapables de trouver pas le chemin du repos : incapables de trouver le chemin du repos
A bientôt pour la suite!
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Ca y'est je me lance ! (et ça devrait aller vite :D )
Ca promet d'être vraiment chouette tout ça Beullete. Déjà, j'aime beaucoup l'idée de Passeur d'âmes, ainsi que ta définition du cycle de la vie qui suit ^^
C'est un peu glauque d'imaginer une gamine de douze ans trainer dans un cimetierre après les cours mais l'ambiance que tu laisses se dégager est très douce, celle des post-enterrements "réussies", quand un semblant de paix revient pour les vivants.
Ah oui j'aime beaucoup le mot "oecalice" aussi <3
Elle a de la chance que ses amies ne se formalisent pas de ses secrets, pourvu que ça dur ! En tout cas y'en a un qui ne me parait pas désintéressé par la mystérieuse demoiselle <3 Un p'tit voyou de base en plus.
Je vais donc très rapidement lire la suite de cette jeune Passeuse. J'aime les rythmes lents quand c'est bien écrit comme ça =D
J'aime beaucoup les cimetières. C'est paisible, intime. Je crois que j'aime me dire que les morts veillent sur nous du moment que l'on ne trouble pas leur repos xD alors il n'y aurait rien à en craindre. C'est débile T.T Mais bon.<br />Du coup est née une fiction (ou un groupe de fictions... Enfin un ensemble d'histoires sur un même thème T.T je sais pas si c'est très clair) où la mort se retrouve... banalisée ? Ca sonne un peu péjoratif dit comme ça. Disons plutôt que la mort ne fait plus peur, parce qu'on a moins peur de ce que l'on connait.<br />(Me voilà lancée dans un monologue infernal xD. Faut pas me prendre par les sentiments comme ça Clic-clac <3)<br /><br />L'Oecalice aussi, je l'aime bien =D. Y'as des choses simples comme ça parfois qui sont plus efficasses que prévue xD. "Oeuf + Calice = Oecalice... Ha ouaais. Finalement ça pourrait le faire !" La grande histoire de la naissance des mots bidons.
Merci d'être venue jeter un oeil sur les aventures de Bobbie, Elka *.* Et pour tes gentilles remarques T0T !<br />Comme tu dis ça risque d'être très rapide/court xD. Mais y me faut bien ça pour m'entrainer TT.<br />Zoubi ♥
Passons aux choses sérieuses :<br />Très bon point, déjà : c'est en Angleterre XD Oui je sais, il ne m'en faut pas beaucoup... Mais du coup j'aime beaucoup les prénoms que tu as choisis, et comme je suis moi aussi une grande fan des prénoms mixtes, Bobbie obtient tous mes suffrages !<br />Deuxième très bon point : cette ambiance un peu glauque mais magique à la fois, dans un cimetière plus reposant que terrifiant... J'adore ! Ça change des clichés de pleine-lune et autres morts-vivants. Je me suis donc posée la question quant au public que tu visais ? Bo est encore jeune, est-ce que tu cibles des enfants de son âge ou tu estimes que le sujet pourrait être trop perturbant ? Et à ce moment là l'âge de Bo n'est qu'un choix personnel ?<br />Troisième excellent point : les âmes. Bon, tu as lu Porteurs, tu sais pourquoi ça me tient à coeur. Je suis impatiente d'en savoir plus concernant l'idée que tu te fais des esprits dans cette histoire, c'est toujours intéressant de comparer son point de vue avec d'autres. Je vois que tu appliques aussi le principe du « mélange »...
J'ai adoré le principe de l'homme sans visage. Une âme assexuée, c'est vraiment une chouette idée (dixit celle qui a des âmes qui n'ont même pas de formes... *siffle*) Quant à l'instrument qui aspire les âmes, c'est une possibilité que je n'avais même jamais envisagé, donc là-dessus je risque d'avoir encore des surprises, tant mieux !<br />Par contre je vais avoir du mal à me faire à l'idée que Bo soit grande >< Me demande pas pourquoi, mais dans mon esprit elle est toute petite... Désolée XD
En tout cas j'aime beaucoup ton style, simple mais très efficace. Tu ne tournes pas autour du pot pendant trois paragraphes, et bref, ça donne une chouette ambiance !
Voilà, ça sera tout pour ce chapitre. Je lirai le suivant dès que j'aurais un peu de temps !
Hadana.
- "Un léger sourire" ; "Son moral était légèrement remonté".
- "ne pas pouvoir les rejoindre n'était pas une tellement fatalité"
- "témoignant de la négligence à laquelle le cimetière était laissé" -> Peut-être qu'on dirait plutôt "dans laquelle".
- "pour beaucoup leur allure était déplorable, cependant Bobbie trouvait..." -> Tu pourrais te permettre d'utiliser simplement "mais", je ne l'ai pas vu à proximité et ça sonnerait plus simplement.
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Mais Beulette mais... J'ai presque rien à redire sur ce chapitre ! T'es trop sévère avec cette histoire ;.; J'ai trouvé que tout collait bien ensemble. En plus c'est pas évident, parce que tu passes par plein de narrations différentes, avec des passages d'action et d'autres plus explicatifs, sans compter les descriptions... Et tout ça s'organise très fluidement. On n'a pas l'impression de passer d'un bloc à l'autre, si tu vois ce que je veux dire.
Le passage sur la différence de taille de Bobbie m'a fait beaucoup rire ! J'ai toujours ressenti un peu la même chose quand mes copines plus petites parlaient entre elles, comme si elles étaient à un étage et moi à un autre.
C'est difficile de commenter ton histoire sans me répéter totalement. Je ne sais pas, à la lecture, le premier qualificatif qui me vient c'est "doux". Tout est doux. La sonorité de "Bobbie"/"Bo", sa manière d'être, un peu nonchalante mais attentive aux autres, ses magouilles pour ne pas être aperçue... Elle a l'air tellement gentille et dénuée de malice, je peux pas l'imaginer vouloir vraiment du mal à quelqu'un. (d'ailleurs, quand tu la dis rancunière, j'avoue que j'ai eu du mal à y croire. Mais la vision que j'ai d'elle est peut-être différente de ce que tu voulais montrer ?) Mais pas cruche non plus, elle a son petit caractère, quoi. Bo, tu veux devenir ma copine ?
Et puis ce que tu développes autour de la mort, ça aussi, c'est doux. Apaisant. Un peu triste, mais pas déchirant ; on sent bien que c'est dans l'ordre des choses, y'a pas de lutte pour rester, il est normal d'aller de l'Autre côté. J'aime beaucoup ça. J'aime beaucoup la forme que tu donnes au rituel de passage (enfin, à la première partie) avec ces hommes en costume et l'oecalice... J'adore les instruments bizarroïdes et c'est rare que je leur trouve une place aussi juste dans l'histoire où ils apparaissent. (Souvent, ç'a l'air un peu forcé, juste pour le décorum. Alors que là, c'est un outil aussi indispensable que la baguette magique de Harry)
Enfin bref. Je pourrais disserter encore longtemps sur tout ce que j'aime dans cette histoire ! Mais je vais en garder un peu pour les trois autres chapitres :P En tout cas, vraiment, je suis fan. ♥
Je crois que j'ai bien fait de venir faire un petit tour du côté de cette fic *o* Là, tu viens de réussir à me rendre accro en un chapitre ^^
Je l'avais déjà noté dans ton autre fic, mais le style est toujours aussi agréable. C'est léger, ça coule tout seul et pourtant on aborde un sujet qui n'a pas grand chose de léger. Ce petit mélange m'a mis plein d'étoiles dans les yeux.
Et on ajoute à ça ton héroïne qui est mon coup de coeur de la journée. Pourtant, je suis pas forcément friande des ambiances scolaires et des ados comme persos. Mais cette Bo a un petit quelque chose qui la rend très vraie, très attachante.
Quant à ce passage des âmes, tout ce que je peux dire, c'est qu'il est très original. La forme de l'esprit, l'appareil de Bo pour les faire passer, et surtout ses réflexion sur le processus.
Au cas où tu ne l'aurais pas compris, j'ai vraiment aimé ce début, et je vole lire la suite :))
Bobbie un coup de coeur ? Huhu petite Bobinette.<br />Pourtant j'arrive pas à voir ce qu'elle à de particulier xD. Peut-être parce qu'elle est un peu déttachée de l'univers des collégiens... je ne sais pas. (Ou peut être que je ne lui ai pas assez donné 12 ans xD Zut) Mais je l'aime bien aussi. Pourtant ce n'est pas un personnage très vieux o_o. (je veux dire, depuis sa création)<br /><br />Merci beaucoup pour ton commentaire, et tes gentils mots ToT C'est plaisant de voir que ça plait (bonjour la répétition xD). Je me demandais si partir en vrille comme ça et inover avec un thème déjà plus ou moins connu ne gènerait pas plus qu'autre chose !
Thanks again ! \\o/
Eh dis donc, Beul, j'espère bien que tu écriras une suite : ce n'est pas humain de commencer une histoire aussi attrayante, de la remuer sous le nez du lecteur et de ne pas lui concocter une bonne petite suite !
Mon commentaire risque d'être un peu chaotique car je suis dans un état comateux (j'ai attrapé froid è_é) et j'ai du mal à rassembler mes idées, mais tu vois : être malade ne m'a empêchée ni de lire ton histoire, ni de l'avoir pleinement appréciée !
Déjà, là où tu m'as harponnée dès le début, c'est le choix du sujet et le traitement que tu as décidé d'en faire. Je suis fan de ce genre d'atmosphères ! Ce flirt de la vie avec la mort, le choix d'une adolescente prépubère comme passeur d'âme, ce qu'on devine déjà de son caractère, sa relation avec ses camarades, jusqu'à la petite touche de romance finale : tu sais comment me parler, toi ! *o*
Il faut absolument que tu gagnes confiance en toi, Beul, car tu as là le potentiel pour faire une histoire géniale ! Tu sais d'emblée camper tes personnages, tu distilles les fondements de ton univers en douceur, au fil du chapitre, tu poses tes descriptions avec un bon dosage (coup de coeur énorme pour le cimetière), tu donnes envie de poursuivre, ligne après ligne, et ce dès le tout début. Et je ne parle pas de l'originalité dont tu fais preuve par rapport à un thème déjà abordé : le physique des morts (oO'), l'empathie du passeur d'âme avec les âmes défuntes, le oecalice, la système digestif de la mort... nous sommes loin des clichés ! Tout ceci frappe l'imagination et donne terriblement envie de s'enfoncer plus profondément encore dans ton intrigue ! Moi, je suis fan ^^ Et puis j'adore Bo ! Elle a une personnalité comme je les aime ! Et puis, la Cornouailles, quoi ! Tu ne pouvais pas choisir un lieu plus en adéquation avec le genre d'environnement dont je raffole ^^
Il y a quelques coquilles, comme tu avais dit, mais ça ne gâte pas la lecture et, pour moi, ce n'est pas à cela que se juge la qualité d'une plume. Tu as de l'imagination, de la sensibilité et de la finesse, pour moi c'est l'essentiel !
Alors une petite suite, siouplait ? ^^
Bref, j'étais à peu près sûre d'avoir commenté ce chapitre, mais visiblement non --' la faute à ma mémoire en gruyère, c'est donc une bonne occasion. Bon, pas tant que j'ai trois mille choses à dire étant donné mon absence de don pour pondre des commentaires décents, mais j'avais beaucoup aimé, en tout cas. Entre autres détails, la façon qu'a Bobbie de voir les esprits m'avait bien fait rire (même si, d'accord, c'est pas forcément drôle, mais je ne m'y attendais pas, pas futée comme je suis ^^")
Me reste plus qu'à lire la suite =)
Depuis le temps que je DOIS te lire, je remercie grandement les Histoires d'Or, qui m'ont amenée du côté de chez Bobbie !
J'ai beaucoup aimé le début de cette histoire, tout doux et tout reposant, et cette intrigue, oh my, il n'y a que toi pour maîtriser les histoires de squelettes et mort-vivants avec tant de facilité <3 Je me demande tellement où va nous mener la suiiiiite, et où partent les âmes, et pourquoi Bobbie a ce job qu'elle hérite de son papy, et pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Le début était très chouette, dans cette salle de classe, avec cette prof antipathique (en même temps... elle enseigne des maths, quoi !). J'ai un peu regretté de ne pas avoir un poil plus d'indications sur les copines de Bobbie, et même sur Bobbie elle-même, mais d'un autre côté, j'aime tellement la façon dont tu nous immerge dans ton histoire, en nous laissant totalement libres de nous imaginer tout ce qu'on veut ! À la fin du premier chapitre, j'ai eu l'impression de la connaître un peu, Bobbie, comme si c'était une gamine que je connaissais... Je l'aime déjà <3
Je reviendrais lire la suite (et fin), parce que je veux savoir ce qui va se passer !
Le bisou <3
J’ai adoré ce chapitre, vraiment ! Bo est toute mignonne. J’avais peur au début qu’elle représente ce cliché de l’adolescent sombre, dans la marge, qui a des talents que personne ne connaît et qui se fout de tout. Mais finalement, elle semble se soucier de ses mauvais résultats, elle est un peu solitaire, mais n’a pas l’air désintéressé. J’ai l’impression aussi qu’elle est contente de l’attention que lui portent ses amies, même si elle ne sait pas trop comment réagir après. En bref, je trouve qu’elle fait très humaine. J’aime ça ! La fin aussi, quand elle dit à Randall qu’elle ne comprend pas et qu’elle est toute troublée, j’ai beaucoup aimé !
J’aime ta manière d’écrire, les mots sonnent juste et il y a des détails intéressants. Par exemple, le moment où Bo ajuste son collant :)
Pour les détails que j’ai notés :
« sermonnât-elle en reprenant sa place » : sermonna-t-elle, je crois
« Affublée d'un costume sombre à petites rayures impeccable » : je trouvais le impeccable de trop, peut-être. En lisant vite, je croyais que c’était les rayures qui étaient impeccables, puis j’ai compris que c’était le costume. Mais ça a comme bloqué mon élan…
« la géolocalisation jouait beaucoup quant on n’était que débutant » : quand
« Les bras tendus devant elle, la fillette pressa quelques uns des boutons » : j’ai trouvé ça bizarre de voir le mot fillette alors qu’adolescente a été utilisé avant. Pour moi, ça ne veut pas dire la même chose exactement… mais bon, c’est moi.
« De tous ceux qui pouvait entrer en contact » : pouvaient
Voilà, c'est tout ! J'ai hâte de lire la suite :)