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La course jusque chez elle lui avait anéanti les mollets mais Bobbie rentrait plus que soulagée. Arrivée dans la salle à manger au premier étage, elle eut la bonne surprise de constater qu'il restait des braises dans la cheminée. Sa mère n'était pas à la maison, sa collaboratrice l'avait sûrement rappelée sur son lieu de travail pour organiser les marchés à venir. Bobbie trouvait cela quelque peu dommage, car elle aurait grandement apprécié pouvoir se confier à sa mère sur ce qu'il lui était arrivé. Encore un peu déboussolée, Bo en oublia d'ôter son sac de son dos, se débattant avec son manteau que, curieusement, elle n'arrivait pas à enlever.
— Rah, c’est pas vrai. Oublie ce Randall !
Avec des petits moulinets des épaules, Bobbie tentait de se motiver pour reprendre un peu d'aplomb, sans réellement y croire. Elle partit alors récupérer des bûchettes dans un panier camouflé dans un coin de la pièce pour se forcer à penser à autre chose, et c'est finalement à coups de tisonnier dans l'âtre qui reprenait vie qu'elle évacua ses angoisses.
Le feu allait bientôt ronfler dans la petite cheminée de grès, aussi Bo laissa retomber son arme sur le sol en faïence, bien trop vieux et abîmé pour que l'on fasse encore attention à lui. S'agiter comme ça en face des jeunes flammes lui avait donné chaud et quand elle s'essuya le front de ses mains gantées, la collégienne y laissa une longue trace de suie. Contente de son labeur, Bobbie referma le hublot avant de se diriger vers la cuisine.
— Pourvu que maman ait racheté à manger, fit-elle dans sa barbe, peu convaincue du miracle.
Les instincts de Bo concernant sa mère se révélaient souvent justes, à son grand regret, ce qu’elle put vérifier une nouvelle fois en ouvrant la porte du réfrigérateur qui paraissait bien nu, privé de toute couleur alléchante ou de toute odeur réconfortante. Bien que s’étant attendue à pareil spectacle, la jeune passeuse attrapa avec une pointe de dépit un pack de jus de fruit coincé dans la portière et referma le frigidaire avec un peu plus de mauvaise humeur qu'elle ne l'aurait voulu. Un drôle de râle gonfla alors à l'intérieur de l'appareil réfrigérant, comme si l'appel qu’elle avait créé se transformait tout à coup en tempête. Pendant qu'elle observait le géant chromé d'un œil inquiet, Bobbie perçut également un étrange tintement provenant de sous l'évier à ses côtés.
Derrière les petites portes, quelque chose remuait. Quelque chose qui ne s'était plus manifesté depuis un bout de temps et que les sautes d'humeur de Bobbie venaient peut-être de réveiller. Calmée dans ses ardeurs, elle se dépêcha de dénicher quelques vieux muffins cachés au fin fond d'un placard avant de sortir de la pièce sans trop traîner.
Le salon, qui était indissociable de salle à manger, était séparé de la cuisine par un mur dans lequel on avait creusé un grand passe-plat. À eux seuls, ils représentaient tout le premier étage et l'on pouvait dire sans exagérer que cette maison de ville n'était pas bien large. En dessous, des toilettes, une entrée et un petit garage servaient de rez-de-chaussée, tandis que le deuxième étage était investi par une chambre à coucher et une salle de bain. Pour finir, il y avait un troisième étage qui, lui, était occupé par une deuxième chambre et un grenier un peu ridicule. C'était à cet ultime étage que toute la vie de Bobbie était stockée.
Bo déposa ses maigres trouvailles sur la table basse du salon, puis tira cette dernière jusque devant le feu. Hypnotisée par les flammes qui répandaient une lueur d’ambre à travers le verre encrassé, Bobbie grignota les muffins un peu trop durs sans s'en incommoder. Le feu faisait danser des reflets roux au milieu de sa courte chevelure blonde, et la chaleur, tout à fait perceptible de là où elle se trouvait, lui cuisait agréablement les joues et le bout du nez. Bobbie adorait cette sensation d'intimité alors que, toutes lumières éteintes, elle vaquait à ses occupations tout près des flammes.
Après une gorgée de jus de fruit à même la brique, Bobbie décida finalement que, s'il fallait qu'elle guette le retour de sa mère, autant qu'elle mette cette attente à profit pour quelque chose de constructif. Lorgnant sur son sac de cours qu'elle avait abandonné au milieu de la pièce, la collégienne n'était pas des plus motivées mais elle se doutait bien que tôt ou tard il faudrait qu'elle passe par la case devoirs. Sachant qu'elle serait obligée de ressortir le soir même pour terminer le rite de passage qu'elle avait entamé, elle aurait beaucoup de mal à trouver du temps, en rentrant, pour ses révisions.
À la suite de longues secondes d'hésitation, Bobbie se leva finalement du carrelage couleur corail où elle s'était agenouillée et attrapa son sac. Elle y farfouilla un certain moment, le temps de retrouver son agenda perdu au milieu des feuilles plastifiées d'un gros classeur. Sa mine renfrognée se reflétait sur la cheminée en lui donnant un air horrible, mais Bobbie était tout de même décidée à ouvrir ses cahiers et travailler avec un semblant de bonne volonté.
*
Molly Davis avait trente et un ans, soit dix-neuf années d'écart seulement avec sa fille. Ses cheveux étaient légèrement carotte et des taches de rousseur, que Bo ne possédait pas, ornaient son visage très rond. La seule chose que mère et fille partageaient véritablement se présentait alors sous la forme de deux calots noisette qui leur servaient d’yeux. Même leur tailles différaient ; Molly était aussi petite que Bobbie devrait être grande une fois sa croissance terminée. Ainsi l'enfant devait avoir pris beaucoup des traits de son père, qu'elle n'avait pas connu et ne connaîtrait certainement jamais.
Même si ce n’était pas elle qui s’était enfuie en apprenant que son amourette était tombée enceinte, Molly n’était pas fière de cette vie sans figure paternelle qu’elle offrait à sa fille. La culpabilité restait. Heureusement, les parents de Molly avaient toujours répondu présents lorsqu’il s’agissait de dresser les barrières et les piliers dont Bobbie avait besoin pour grandir sans trop de désavantages. Parfois, cependant, Molly se demandait encore si elle n'avait pas un peu fait les choses de travers. Comme ce soir, où elle retrouvait sa fille à moitié endormie sur ses manuels scolaires. Mais elle se ressaisissait toujours en se disant qu'après tout, quel enfant pouvait bien aimer l'école ?
Avec un sourire bienveillant, ce sourire de mère idéale, Molly s'accroupit près de la dormeuse sans un bruit.
— Et alors Bobinette... souffla-t-elle en lui caressant la joue du bout du doigt. Tes cours te passionnent tant que ça ? Tu m'en vois ravie.
Bobbie se réveilla mal, complètement empâtée. La marque d'un stylo était incrustée sur sa joue et la suie qu'elle avait toujours sur le front en rajoutait encore un peu à son allure gauche.
— Ah, t'es rentrée…
Elle s'étira discrètement malgré sa perception encore embrumée du monde réel. Les deux ampoules allumées du plafonnier l'éblouissaient presque, mais Bo put quand même remarquer les sacs maladroitement entreposés sous le passe-plat.
— T'as fais les courses !
L’émerveillement de sa fille amusa Molly qui se prit soudain pour le messie.
— Tu viens m'aider ? proposa-t-elle en se relevant.
Bobbie n'eut pas à se faire prier, manifestement très heureuse de renouer le contact avec de la nourriture non périmée et en quantité plus que respectable. Elle s'approcha des sacs en furetant à la recherche de trésors susceptibles de lui mettre l'eau à la bouche.
— Tu sais, j’y croyais plus au Père Noël…
— Oh, s'indigna affectueusement Molly. T’exagères !
Pendant que Bobbie rangeait un paquet de biscuit en hauteur, elle lui donna alors un coup de balayette sur les fesses, pour la forme, puis attrapa un bidon de détergent à ranger sous l'évier. À peine avait-elle posé la main sur la poignée qu'un drôle de frottement lui parvint de l'intérieur du meuble. Arrêtée dans son élan, Molly observait Bobbie par dessus son épaule, guettant la réaction de sa fille. À voir comme elle s'était immobilisée elle aussi, Molly devinait qu'elles deux pensaient à la même chose.
—Bien. Ca faisait un moment. Je le croyais parti, depuis le temps.
Plus confiante que Bobbie, Mme Davis ouvrit les deux portes du placard avec l’air le plus neutre qu’elle put afficher. Elle parut chercher un instant quelque chose sans le voir, avant de fixer son regard sur la partie gauche du fond du rangement.
— Vous voilà !
Contente d’elle, Molly se retourna vers Bo pour vérifier ses intuitions.
— Il est là-bas, n'est-ce pas ?
Bobbie acquiesça, toujours à bonne distance du placard. Si sa mère était également sensible aux esprits, elle avait cependant beaucoup moins de facilité qu'elle à se rendre compte de leur présence. Pourtant Bo n'était pas des plus douées dans ce domaine non plus.
Entre les bidons de produits d'entretien renversés, un étrange petit homme en costume clair se pliait en quatre pour tenir sous l'évier. Il n'avait pas de visage, pas plus que ses semblables lorsque c'était Bobbie qui les observait. Pour Molly, c'était une autre paire de manches. Les âmes, elle ne les percevait que sous forme d'ombres, longeant les murs et pas toujours très nettes. Autant dire que, toute jeune, elle s'était souvent fait quelques frayeurs alors qu'elle se rendait compte que des ombres sans propriétaire se baladaient chez elle. Dans ce coin peu éclairé de la cuisine, repérer la forme recroquevillée du défunt se révélait être un sacré défi.
C’était une autre particularité des passeurs d'âmes : chacun avait sa manière de « voir » les morts, car ce phénomène ne concernait en rien les yeux. Il s'agissait de voir avec le cœur, de sentir et d’interpréter des signaux, où l'imagination de chacun avait, peut-être, un rôle à jouer, mais des bruits courraient selon lesquels la façon de percevoir les âmes dépendait de la personnalité du passeur. Aussi Bobbie se demandait souvent en quoi des hommes habillés à la mode des années vingt et sans figure pouvaient avoir quelque chose en rapport avec elle ou son mode de pensée ? Cette théorie lui paraissait infondée. Ce qui était sûr, en revanche, c'était qu'observer un mort, un simple mort, à l'image de ce qu'il était de son vivant, était impossible. Ce n'était pas quelque chose qui pouvait être vu à proprement parler. C'était un phénomène auquel les sens des passeurs étaient plus aiguisés, et qui souvent était retranscrit sous forme d'images, de sons, et parfois d'odeurs.
— Toujours pas prêt à rejoindre l'Autre côté ?
— Maman, ne le provoque pas…
— Tu sais bien qu'il est inoffensif celui-ci, voulut la rassurer sa mère en refermant les portes du meuble. Sinon je ne le laisserai pas vivre dans notre cuisine comme si c'était un Bed and Breakfast.
La décontraction de Molly ne suffisait pas à rasséréner totalement Bobbie. Cet esprit squatteur coincé entre des bouteilles plastiques aux couleurs criardes, les deux Davis avaient déjà usé de bien des moyens pour tenter de le faire partir, mais rien ne fonctionnait. Le défunt semblait décidé à rester parmi elles malgré leurs efforts et ne quittait même pas sa cachette pour se promener autre part dans leur foyer. Parfois, il disparaissait, simplement, pour revenir quelques temps après, toujours au même endroit. Et Bobbie n'aimait pas ça. Se balader dans le grenier lui faisait largement moins peur. Les âmes, quand elles restaient trop longtemps sur Terre, ça ne donnait jamais rien de bon. Les esprits frappeurs avaient fait leurs preuves depuis déjà belle lurette sur ce point.
— Et ta journée, Bobinette, ça a été ?
Voilà une question que l'adolescente aurait certainement préféré que sa mère oublie.
— Tiens, tu as acheté des crackers aussi ?
— Bobbie… C’est pas très subtil, ça.
Bo esquissa une moue déçue avant de tourner un regard torturé vers sa mère.
— J'ai eu un D en maths aujourd'hui.
— Encore ? se déconcerta Molly.
— C’est Mlle Pryce ! Elle ne m'aime pas ! voulu se justifier Bo.
— Ton professeur n'est pas là pour t'aimer, Robbyn…
Mais ça, Molly l'avait déjà expliqué plusieurs fois à sa fille.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu échoues, cette fois-ci ?
— Quelques trous de mémoire, baragouina Bo, que la honte empêchait de s'expliquer vraiment.
Mme Davis coinça ses poings sur ses hanches étroites. Son visage ne traduisait pas nécessairement de colère mais on y lisait très facilement la contrariété. Cependant sa déception n'était pas uniquement tournée vers Bobbie. Elle-même se réservait une part des remontrances.
— Bo, chérie... Je sais que je t'ai promis que cette année serait un peu particulière et que s'il te fallait redoubler alors tu redoublerais, selon ton accord. Mais je pensais que tu fournirais un peu plus d'efforts de ton côté ; que peut-être tu arriverais à te rattraper en fin d'année ?
Comme Bobbie ne répondait pas, continuant de ranger quelques bouteilles dans le réfrigérateur, Molly se résolut à continuer, au risque de parler seule.
— Il n'y a pas que les passages dans la vie. On ne peut pas subvenir à ses besoins comme ça ! Il te faut des études, un métier… Et si vraiment être passeur te plaît, tu pourras toujours continuer à côté.
— Hm.
— Je dis ça pour toi… souffla-t-elle enserrant les épaules de sa fille.
— Je sais, m'man. C'est juste que… J'aurais vraiment aimé profiter de cette année d'initiation, tu vois ? Même si je ne suis pas toujours rassurée, même si parfois j'en ai la chair de poule, j'aime bien quand même. Ce truc. Cette particularité. J'ai peur de ne plus pouvoir le vivre comme ça, après. De ne plus avoir de temps.
Molly cala son menton sur l'une des épaules de Bobbie. Un grand sourire lui fendait les joues. Quelque part, et malgré l'échec scolaire qui pendait au nez de sa fille, elle serait toujours fière d’elle. Bobbie savait ce qu'elle voulait, c'était une enfant avec la tête sur les épaules et qui semblait réaliser tout ce à quoi sa condition de passeuse l'engageait. À onze ans, lorsque Molly avait appris de la bouche de son père qu'elle était un peu singulière, elle ne se rappelait pas avoir réagi avec la tête aussi froide. Onze ans, Molly jugeait que c’était trop tard pour apprendre que tout un monde spirituel gravitait autour de nous sans le savoir ; elle avait tenu à ne pas répéter la même erreur pour Bobbie. Si sa fille avait été sensible aux morts, la jeune mère voulait le découvrir au plus tôt et préparer la fillette, petit à petit, à ce que représentait son don. La familiariser avec cette étrange vérité, comme si rien n'avait été plus naturel.
— Bon. Une promesse est une promesse… murmura Molly.
Sous ses bras qui l’enserraient toujours, elle sentit Bobbie se décontracter.
— Mais, quand même. Si tu pouvais remonter un peu tes notes et m'éviter ces rendez-vous interminables avec tes professeurs qui tentent de m'apprendre comment t'élever correctement !
Les deux Davis rirent, reprenant le lent rangement des courses tout en s’envoyant quelques coups de coudes complices. Molly avait peur, c'était vrai. Elle avait peur que sa fille ne s'attache trop à ce petit bout d'elle qui la distinguait de ses camarades de classe. Peur aussi qu'elle ne se lasse en grandissant, et que sa vie future ne se résume qu'à des échecs, après avoir accumulé trop de mauvaises bases à l'école. Elle se souvenait également de son adolescence aux côtés des défunts qui n'avait pas toujours été très rose – certainement était-ce pour cela que Molly ne passait pas beaucoup, même de nos jours – et pensait à tout ce que Bobbie risquait peut-être de subir. Ce n’était pas tout le temps évident de se souvenir que son enfant était un être à part entière et qu’il fallait lui laisser vivre ses propres expériences.
Appuyée sur le comptoir entre la cuisine et la salle à manger pendant que Bobbie rangeait les sacs enfin vides dans un tiroir, Molly chassait ses idées noires.
— Sinon ? Tu n'as pas de nouvelles plus joyeuses à m'annoncer ?
Bo ralentit momentanément ses mouvements, un peu sur ses gardes.
— C'est-à-dire ?
— Ah ! À voir ta tête, il y a bien une ou deux mésaventures que tu voudrais partager avec ta vieille mère ?
— … Mais comment tu sais ?
— Je sais tout.
— Très drôle.
— Je te connais comme si je t'avais faite, Bo.
Bobbie se mit à rougir, gênée.
— Il… Il y a un garçon, à l'école…
— Un garçon ! ne put s'empêcher de s'exclamer Molly, euphorique. Oh, oh pardon ; reprends, ma chérie. Tu disais ?
Bobbie se sentait mal. Déjà qu’elle ne savait pas trop quoi en penser, alors voir sa mère dans un tel état, c’était… Comment dire. C’était Beurk.
— Il s'appelle Randall, je ne le connais pas vraiment.
— Randall ! couina Molly sans parvenir à se retenir.
— Maman !
— Pardon chérie.
Le regard noir de Bobbie semblait dire qu'elle n'irait pas plus loin dans son récit, mais Molly était extatique, sautant discrètement d'un pied à l'autre. C'était à se demander qui des deux était l'adolescente.
— Ça faisait longtemps que j'attendais ce genre de discussion avec ma fille, tu comprends.
— … Je crois qu'il voulait m'inviter à sortir ce week-end. Enfin je me fais peut-être des idées, c'était pas très clair. Enfin je ne sais pas.
Molly venait de lâcher un cri de joie, à moitié étranglé dans sa gorge.
— Ma fille, une bourreau des cœurs !
— Maman ! gémit Bobbie.
— Et moi qui pensais que c'était après Tobias que tu en avais.
— Tobias ? Bien sûr que non il ne m'intéresse pas ! Et j'ai jamais dit que c'était le cas pour Randall non plus !
— Bobinette, si tu m'en parles, c'est qu'il a quand même dû te tracasser un peu ce Randy, non ?
Bobbie était maintenant rouge pavot. Quelle idée de vouloir se confier à sa mère !
— Non… Je ne sais pas, grommela-t-elle.
— Oh ma Bobbie, viens ici.
Molly semblait calmée. Voir sa fille se replier face à son manque de retenue lui faisait enfin réaliser qu'il lui faudrait être plus modérée. Elle tira Bo contre sa poitrine, la cajolant comme si elle était prise d'un gros chagrin. Après un temps pourtant, sa curiosité ne pouvait plus être réprimée.
— Et tu le connais bien ce Randall ?
— Non, pas vraiment. On est même pas en même année. On a juste les cours de sport en commun. Sinon…
— Plus vieux ? Méfions-nous quand même, alors. Tu as accepté de le voir ce week-end ?
— Non !
Sa mère ne comprenait décidément rien à rien ! Et comme pour faire écho à l’énervement de Bobbie, le carillon de la petite pendule posée sur la télévision se mit à chanter. Mère et fille se regardèrent unanimement dans les yeux, se souvenant tout à coup d'un détail qui sonnait faux.
— En parlant de Tobias, rappela Molly avec les lèvres pincées.
— J'avais pas vu l'heure ! On est bien mardi ?
— Bobbie, tu devrais quand même mieux le savoir que moi !
— Mince-mince-mince ; je devrais déjà être partie !
En panique, Bo attrapa sa besace qu'elle avait laissée près du canapé en rentrant du cimetière. Elle se précipita dans les étages, grimpant jusqu'à sa chambre. Sa mère la suivait avec peine, peu habituée à monter autant de marches si rapidement.
— Il n'était pas censé passer te prendre ce soir ?
— Si ! lui répondit la voix étouffée de Bo. C’est le plan des mardis ! Il a dû être retardé quelque part… Ou bien il avait un gros travail qui l'attendait ! Ou peut-être qu'il est malade ?
Molly arriva enfin sur le seuil de la chambre de Bobbie. L'agitation de sa fille commençait à lui titiller les nerfs à elle aussi.
— Tu sais que je n'aime pas trop te savoir dehors toute seule.
— Mais je ne peux pas rester avec Mme Thornton éternellement dans mon sac…
— C'est vrai, avoua-t-elle après un temps.
Bien que ne sachant pas qui était cette Mme Thornton, Molly pouvait deviner de quoi Bobbie parlait. Une « personne dans son sac » ne pouvait que désigner une âme.
La collégienne se changeait distraitement, s'enfilant dans une paire de jeans sans prendre le temps d'enlever ses collants et passant un sweat-shirt par dessus sa chemise d'uniforme. Elle dénoua ensuite sa cravate moutarde en s’y prenant à plusieurs reprises et l'envoya promener sur son lit.
— Tu feras attention… S'il t'arrive quoi que ce soit dans les bois, seule, on risque de ne pas le savoir avant de te retrouver demain matin en hypothermie dans un fossé !
— T'inquiète pas, maman, je connais bien le chemin.
— Je vais quand même aller chercher mon portable, tu l'emmènes avec toi au cas où, répondit-elle en s'exécutant.
À peu près chaudement habillée, Bobbie se jeta sur la trappe se découpant dans l'un des murs de sa chambre et qui lui permettait d'accéder au grenier. Elle alluma une lampe de poche, tira sa besace avec elle à quatre pattes sur le plancher et s'agenouilla près d'un carton rabougri qui prenait la poussière sous une poutre. En l'ouvrant, Bobbie répandit sous les combles une douce lueur rougeâtre qui provenait d'un bâtonnet fluorescent accroché à une chaînette.
— La capsule de dernier recours, commença à énumérer Bobbie en piochant dans la boîte. La lanterne, les allumettes, l'audelune… Merde.
En secouant une gourde, Bobbie se rendit compte qu'elle ne contenait plus beaucoup de liquide. Peut-être même pas assez pour réussir le rite de ce soir.
— Et je parie bien évidement que cette nuit c’est pas la pleine lune…
Il lui faudrait absolument rejoindre Tobias dans la forêt, pourvu qu'il s'y trouve. Se remettant en route après avoir fourré son attirail de passeur dans son sac bordeaux, Bobbie redescendit les étages à toute vitesse, attrapa au vol le téléphone portable que lui tendait sa mère, un bisou sur la joue en prime, puis, une fois dans le vestibule, sauta dans de petites bottes de pluie rayées jaune et noir.
— Ton écharpe ! lui remémora Molly depuis le premier étage, presque sûre qu'elle sortirait sans.
Après quelques pas en arrière pour attraper l’écharpe sans laquelle sa mère lui interdisait de quitter la maison la nuit, Bo sortit enfin de chez elle, sous les lampadaires allumés et le ciel indigo d'une soirée déjà bien avancée.
Décidemment, je ne regrette pas d'être venu voir ta plume !
Un chapitre qui rentre un peu plus dans l’intimité du personnage, qui nous plonge dans son environnement familial, avec une relation très juste avec sa mère. Il y a plein de petits détails qui rendent très bien cette atmosphère, des reflets dans ses cheveux, jusqu’au frigo qui grince, en passant par le « fantôme » sous l’évier.
On reste quand même dans cette atmosphère étrange des passeurs d’âme, qui contraste avec la quiétude familiale. Ca donne une ambiance bien particulière, qui fait un peu penser à la culture japonaise, à Miyasaki par exemple, avec les intrusions du surnaturel dans le quotidien, de manière presque banale, tant le surnaturel est mêlé à la vie quotidienne.
Bref, je trouve cela très réussi, et ce chapitre, bien que plus calme, soutient très bien notre intérêt de lecteur
J’ai juste une remarque sur les cheveux de bobbie. Tu dis qu’ils sont court et blonds, mais ensuite tu dis qu’ils sont moins carotte que ceux de sa mère, ce qui laisse penser qu’ils sont roux (mais moins que ceux de sa mère). Du coup, on ne sait plus trop s’ils sont plutôt blond ou roux…
Qques détails :
Molly n'était pas fièr : fière
un bidon de détergeant : détergent
C’est pas très subtile : subtil
Et j'ai jamais dis : dit
Halala c'est terrible, à chaque fois que j'arrive dans le carré dédié aux commentaires, j'ai la sensation de ne jamais savoir quoi dire ni comment le dire ! Enfin bon, je me lance et on verra bien.
Je peux déjà rebondir sur ton impression que le rythme était trop rapide. Personnellement, je ne l'ai absolument pas vécu de cette façon. Au contraire, j'ai trouvé cette ambiance au coin du feu vraiment reposante. La suite prend plus d'entrain avec l'arrivée de Molly, la conversation avec sa fille et puis finalement, le départ précipité de Bo' mais ça ne m'a paru excessif à aucun moment. C'était vraiment juste comme il faut.
J'aime beaucoup la relation mère/fille que tu as instaurée, particulièrement au moment d'aborder le sujet toujours si embarassant des garçons : on peut facilement se retrouver dans cette situation avec les réactions de nos mamans qui nous paraissent toujours si exagérées ! =)
C'est drôle mais j'ai eu un peu de mal à me faire à l'idée que Molly était elle aussi Passeuse. Comme elle a une perception plus "floue" des esprits, je n'aurais pas forcément pensé qu'elle pourrait accomplir ce travail. Et, en même temps, cela nous montre que la communauté de Passeurs est plus étendue que ce qu'on pourrait croire : Bo' puis Molly et ensuite ce mystérieux Tobias qui me semble également en être un.
Je suis restée très intriguée par le matériel que Bo' embarque avec elle à la fin du chapitre : je suis vraiment curieuse de savoir comment se déroule l'une de ces fameuses Passes ! De plus, si j'ai bien suivi, j'ai eu l'impression qu'elles ne pouvaient se faire que de nuit et je me demande pourquoi. Il y a peut-être également un endroit "attitré" pour les Passes... bref, j'ai vraiment hâte d'en découvrir plus à ce sujet !
Ton style me plaît toujours autant, je trouve qu'il permet d'entrer très facilement dans cette histoire et d'y rester accroché tout du long sans problème. En tout cas, ça se fait toujours avec plaisir pour moi ! ^^
Excellente continuation et à bientôt !
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J'adore Molly !
Ah pardon, mais tu as vraiment bien intégrée son point de vue, sa vision sur sa fille, puis le retour sur Bobby. C'était très clair et très tendre... et pour le coup j'ai pu faire 2 spéculations :
-que Bobby voit toujours des hommes sans-visage a un rapport avec ce père qu'elle n'a jamais connue (et qu'inconsciemment elle recherche )
-le squatteur sous l'évier pourrait être ce papa.
Voilà pour ça. Tu inclus (en plus de la relation mère-fille que j'ai trouvé super mignonne (des batailles de haricot ?? XD )) un certain Tobias. Je vais me préparer à rencontrer un nouveau super-gars au prochain chap =D Ce serait donc un Passeur aussi ? Ca m'a l'air d'un monde assez étalé en fait. Ils sont "nombreux"
Décidemment c'est une petite abeille, collants jaune, cravate jaune... Super bottes de pluie ! (chuis jalouse là, elles doivent être trop belle >_< )
Bref c'est vraiment vraiment bien <3 Tu as une écriture vraiment très agréable à lire : c'est léger et délicat. Tu ne cherches pas de tournures trop alambiquées mais ça convient parfaitement. L'atmosphère, l'ambiance, les paysages... Ca me semble très personnel, j'ai bien l'impression de voir ce petit monde que tu as créée et ça me plait !
Je lis la suite bien vite <3 prépare le chapitre 4 hehehe
Ouh yeah, je vais aller corriger Mr Ressortir *w* Merchi ~-<br />Wouah xD ! Elka, tu cogites super dur ! Impressionnant.Pour ta première hypothèse, j'aurais envie de dire pourquoi pas o_o. J'y avais jamais pensé, mais ça pourrait être lié, qui sait (même moi je ne sais toujours pas si la façon de voir les âmes, chez les passeurs, à un rapport avec leur vie ou leur personnalité xD. Quelque part j'ai envie de me dire que, oui, ça pourrait être sympa et tout x3. Mais quand on apprend comment Tobias les voit (si je ne change pas d'avis en cours de route, parce que ce n'est toujours pas écrit 8D), ça risque de devenir plus absurde qu'autre chose XD).Et pour la deuxième hypothèse... Wow. Le papa sous l'évier carrément o_o. Je lui imaginais pas un si beau rôle au paternel. Genre toujours vivant avec une vie refaite (ou "faite" tout court. Ils étaient jeunes Molly et lui après tout quand ils se sont quittés) ailleurs. xD. Mais comme c'est préciser nulle part, ni dans ma tête, ni dans l'histoire, pourquoi pas o_o. À la volonté du lecteur !(Tu trouves de ces pistes de lecture différentes dis donc xD. Moi qui sait à peine quoi taper dans le chapitre 4 tu arrives à étoffer l'histoire de Bo en deux suppositions !)<br />Awi. J'ai pas supprimer la bataille de haricots XD. J'hésitais à un moment, parce que ça fait quand même vachement débile. J'hésite toujours d'ailleurs xD.<br /><br />Huhu. On en sait un peu plus sur le Toby au chap 3, mais on le voit pas tout de suite xD.<br />En fait le chap 3 ne sert à rien et traine en longueur... Tu le verras peut-etre T.T Du coup Tobias arrive au 4. (Y'a plein de persos qui sont évoqués rapidement et qui servent à rien dans cette histoire. Si c'était pas aussi gros (bien que ce soit quand même très petit), j'en aurais surement fait une simple nouvelle).<br /><br />Ouaaais, des p'tits passeurs partooout *w* Comme ça Beulou peut s'imaginer plein d'aventures dans sa tête avec plein de gamins ! (Et des plus adultes aussi, par extension... Et oui. C'est malheureux d'en arriver là, je sais T.T).<br /><br />xD. Pour le jaune partout c'est pas fait exprès. En plus je suis pas fan du jaune en temps normal. Juste que le moutarde ça me fais délirer et je trouve ça so british *o* Je sais pas pourquoi... (Ouais les bottes de pluie abeille c'est un fantasme T.T Du coup je le réalise où je peux XD)<br /><br /><br />Merci beaucoup Claquette (qui t'as donné ce magnifique dérivé de surnom déjà ? =D). ♥ ♥<br />J'espère secrètement que tu ne t'endormiras pas pour le numéro trois xD... Mais bon. Je reste réaliste quand même. ;).Zoubi ! ~ <3
Et puis voilà quoi, il y a le feu de cheminée, l'âme sous l'évier, le frigo qui rouspète, le grenier, le sac, la cravate moutarde, les livres de collège, la maturité de Bob, les roucoulements d'adolescente de sa maman et surtout les mots que tu as pour raconter tout ça.
Bref, je te suis à 200% pour cette histoire (il faut que je lise l'autre aussi !) : j'aime trop ton univers scriptural *p*
...
Quoi, comment ça je suis pas constructive ? Mais c'est pas ma faute à moi si je trouve rien à redire ! xD
Ah, si, le seul truc qui m'a fait m'écarquiller, c'est ça :
"Il n'y à pas que les Passes dans la vie. On ne peut pas subvenir à ses besoins comme ça ! Il te faut un métier, des études... "
==> Au début, j'ai cru qu'il s'agissait des passes sexuelles oO' J'ai failli m'étouffer. Après j'ai percuté sur la majuscule x'D Je me disais que là, la mère, elle y allait fort ! Bref, kof kof, j'ai eu l'esprit très mal tourné sur ce coup-là. Sinon, il n'y a pas d'accent sur 'il n'y a' ;o)
Je file lire la suite !
Je n'ai pas du tout trouvé que le rythme de lecture était trop rapide, ni trop long, juste comme il faut quoi !<br />Pour les infos, ça n'est pas moi qui vais te lancer la pierre. J'ai trouvé ça très bien dosé, je ne me suis pas ennuyée ni n'ai ressenti le besoin d'en apprendre davantage dans la minute suivante. On se familiarise un peu avec le quotidien de Bo et ses Passes, on rencontre sa mère et tu nous laisses une petite entrevue de cette soirée qui promet d'être d'être surprenante !
Bon, j'ai beaucoup moins de choses à raconter (désolée, c'est le bidon qui fait des siennes). Je suis définitivement convaincue par ton style et je vais pouvoir te harceler à mon tour pour avoir cette suite !
Allez Beulinouchette, au travail !
Merci pour les fautes que tu as relevées ! J'vais aller corriger ça de suite xD.<br />Et je suis contente que tu trouves ce chapitre bien TwT. Il rentrait plus tellement dans le modèle de plan que je m'étais fixée (et oui, les plaaans, bwaaaah). Du coup je me demandais ce qu'il vallait xD. *Hug* J'ai pas l'habitude de m'arrêter aussi longtemps sur le quotidien d'un personnage >_< Et vous me faites remarquer que ce n'est pas si mal, au final !
Remets toi vite de cette gastro ! (Dis donc, ça sonne comme un ordre) Et merci encore d'avoir accorder du temps à Bobinette TOT.<br />\\o/
Encore merci tout plein Neila <3 <3 *hug*
Si le chapitre précédent était intriguant et très beau visuellement, ce chapitre-ci était juste magique. Toutes cette ambiance, cette maison, cette complicité mère/fille... j'en ai encore des étoiles dans les yeux.
Tu as une plume absolument magnifique. Et je te le dis en toute amitié - si tu oses penser à laisser tomber, un séjour dans ma cave à auteurs te sera offert. Et si on devait en arriver à ces extrémités, j'espère que t'as pas la phobie des araignées. Bwahahaha.
Mais finalement, dans ce chapitre, il ne se passe pas grand chose. On se pose juste et on observe Bo vaquer à ses petites occupations, tenter de concilier l'école et son boulot de Passeuse. C'est lent, c'est doux, je crois d'ailleurs que ça fait un bail que je n'ai pas lu un texte qui m'a autant touché. Quant à la discussion avec la mère à propos de ce garçon qui a tellement troublé notre héroïne, il m'a collé le sourire jusqu'aux oreilles.
En fait, je crois que j'ai compris ce que j'aimais tant dans cette histoire. Elle sonne juste. Très juste même malgré le fait que le thème flirte avec le fantastique.
J'ai vu que tu t'interrogeais pour les fautes. Il en reste en effet quelques unes. Si t'as besoin d'une beta, fais-moi signe, j'ai un peu de temps en ce moment :))
Oh noes, noooes. J'ai peur des araignées, si si si. Pourquoi tant de haine ♥ Je suis mini-Beul. Celle contre qui l'on ne peut pas lancer ce genre de représaille voyons. Je suis la mignonité même (quoi ? Ma diversion ne marche pas ?).<br /><br />Une histoire qui sonne juste TwT Kyah. Je m'inspire un peu trop de choses que je connais irl pour cette petite histoire je crois. Mon père n'a pas abandonné ma mère alors qu'elle était enceinte xD nan nan. Je ne suis même pas enfant unique, mais le cimetière, la maison... Le décor, en fait, est pas mal tiré de choses que j'ai cotoyé un certain temps dans ma vie. Ca aide peut être à se sentir bien dans l'environnement qui est planté, et faire en sorte que les relations entre les personnages soient plus naturelles aussi ? (A chaque fois que tu commantes j'en viens à me poser tout plein de questions xD. C'est génial (sérieusement, c'est très enrichissant).
Encore merci Sej, je ne pensais pas que ça pouvait autant toucher, même si les petites scènes de vie quotidiennes peuvent avoir leur charmes =D !<br />Promis j'essaye de caser un peu plus de choses à apprendre au prochain chap xD.
Plus : Je ne sais pas trop comment marche la bêta lecture ici, et je ne voudrais surtout pas te donner du travail en plus. Mais vu que tu te proposes je ne cracherais pas dessus TOT
J'essaye de tenir ma résolution et je me sentais bien dans l'ambiance pour lire HsV ce soir :D Alors, commençons par les pitites remarques : blabla
"Encore un peu déboussolée, Bo en oublia d'ôter son sac de son dos, se débattant avec son manteau que, curieusement, elle n'arrivait pas à enlever." : image hyper drôle, mais la phrase ne lui rend pas justice. Tu pourrais dire par exemple "Bo se débattit un bon moment avec son manteau avant de s'apercevoir qu'elle avait oublié d'ôter son sac à dos", ça marcherait mieux dans ce sens-là je trouve !
Il y a certaines fois où tu pourrais t'abstenir de répéter "Bo" ou "Bobbie", et simplement dire "elle". Bon je t'ai déjà dit que j'adore comment son prénom sonne, c'est trop mignon, mais n'abusons point des bonnes choses :P
"des taches de rousseur, que Bo ne possédait pas" : dont Bo n'avait pas hérité ?
"Même leur tailles différaient" : Oh là, oh là, faut choisir, singulier ou pluriel ? Leurs tailles différaient ou leur taille différait ? (Je crois que les deux sont possibles. FAIS TON CHOIX.)
"T'as fais les courses !" : fait
"Arrêtée dans son élan, Molly observait Bobbie par dessus son épaule, guettant la réaction de sa fille. À voir comme elle s'était immobilisée elle aussi, Molly devinait qu'elles deux pensaient à la même chose." : ici je verrais mieux du passé simple. Molly observa Bobbie, Molly devina qu'elles deux pensaient à la même chose... Ce sont des actions ponctuelles !
"C'est vrai, avoua-t-elle après un temps." : admit-elle, plutôt ?
<br />
Pas grand-chose, encore une fois ! Alors que dire, que dire... Après Bo, on découvre maman-Bo, et il y a tellement de tendresse dans leurs échanges, dans la description que tu fais d'elle, que ça me fait complètement fondre. On a vraiment envie de s'installer au coin du feu (elles ont une cheminée, les veinardes !) avec elles pour boire un thé. En un petit chapitre, tu nous donnes vraiment une bonne idée de ce que peut être leur quotidien, avec les soucis scolaires, les discussions mère-fille gênantes et marrantes en même temps...
Et puis à côté de toutes ces choses "banales" (mais tellement attachantes !) il y a l'autre truc. Leur "secret", la dimension de leur vie qu'on ne peut pas connaître. Et tu mêles si bien les deux que ça passe mieux qu'une lettre à la poste <3 J'y crois à FOND, aux Passeurs. C'est carrément trop kioul.
Et puis ce type qui se cache sous leur évier. J'ai pas regardé les autres commentaires, mais je suis quasi-certaine qu'on t'a déjà sorti la théorie : et si c'était le fantôme de son père qu'elle n'a pas connu ? Bon, c'est peut-être un peu gros, mais impossible de ne pas y songer. J'aime bien le fait que tu n'expliques pas, d'ailleurs, que tu nous laisses dans le "flottement" (hihi). Je n'aime pas quand on nous impose des certitudes, c'est mieux quand on s'interroge ! En tout cas, c'est toute une symbolique vraiment intéressante que tu développes, avec ces fantômes qui apparaissent différemment selon les gens... Ça me donne envie de voir un défilé de personnages sous forme de fiches, avec pour chacun la vision qu'il en a 8D (D'ailleurs, est-ce que tu as fait des dessins de cette histoire ? Allez, je suis sûre que oui. Si tu sais dans quel coin de ton jdb (ou ailleurs, blog ou autre) je peux farfouiller, j'aimerais beaucoup jeter un oeil !)
Bon voilà, donc évidemment, évidemment, j'adore. Tu pourras dire ce que tu veux, je trouve que cette nouvelle (allez, on peut appeler ça une nouvelle je crois ?) a vraiment beaucoup de mérite et des tonnes de qualités <3 Et et et va savoir pourquoi mais je vois bien Bo devenir pote avec les Sorçates. (Oui, je fais des cross-overs avec tes histoires, ne m'en veux pas xD)
Merci pour cette histoire Beulette, c'est vraiment agréable à lire, tout douillet - ça donne tellement de trucs à ressentir ! Des bichoux et j'essaierai de tarder un peu moins pour commenter les deux derniers chapitres !
J’adore Bo. Je trouve que sa manière d’agir, de bouger et de parler est tout à fait charmante. Quand elle répond « Mmh » à sa mère, quand elle fait des moulinets, quand elle met du temps avant de commencer ses devoirs… (là je me reconnais !) J’ai bien aimé aussi la discussion mère-fille. C’était très agréable à lire, c’était fluide et c’était naturel.
J’ai trouvé que c’était peut-être un peu fort d’évoquer le Père Noël juste parce que les courses étaient arrivées, mais peut-être que Bo a des us différents des miens.
Alors, dans la catégorie coquilles :
« Aussi Bobbie se demandait souvent en quoi des hommes habillés à la mode des années vingt et sans figure pouvaient avoir quelque chose en rapport avec elle ou son mode de pensée ? » : Je pense bien qu’il ne devrait pas y avoir de point d’interrogation à la fin de cette phrase.
« Elle ne m'aime pas ! voulu se justifier Bo. » : voulut
« Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu échoues » : qui s’est passé
Et dans la catégorie suggestions stylistiques (là tu es vraiment, mais vraiment pas obligée de m’écouter ^^) :
« Les instincts de Bo concernant sa mère se révélaient souvent justes, à son grand regret, ce qu’elle put vérifier une nouvelle fois en ouvrant la porte du réfrigérateur qui paraissait bien nu, privé de toute couleur alléchante ou de toute odeur réconfortante. » : J’ai trouvé cette phrase peut-être un peu longue. Et sinon, le privé de toute couleur alléchante ou de toute odeur réconfortante m’a semblé un peu bizarre. Je suis peut-être différente, mais je ne trouve aucune couleur alléchante et je trouve qu’un frigo, ça sent rarement bon.
« Bien que s’étant attendue à pareil spectacle, la jeune passeuse attrapa » : J’ai un peu accroché sur le bien que. C’est peut-être juste moi, mais je trouve que ça fait un peu scolaire, comme expression, genre.
« Mais elle se ressaisissait toujours en se disant qu'après tout, quel enfant pouvait bien aimer l'école ? » : Bon, encore un avis personnel, mais je trouve que cette phrase sonne un peu bof. Je pense que c'est la question à la fin qui vient comme troubler mon intonation mentale de lecture… Je sais pas. Et aussi, moi, j’aimais bien l’école à cet âge-là ! Les devoirs, par contre, un peu moins.
« Ses cheveux étaient légèrement carotte et des taches de rousseur, que Bo ne possédait pas, ornaient son visage très rond. La seule chose que mère et fille partageaient véritablement se présentait alors sous la forme de deux calots noisette qui leur servaient d’yeux. Même leur tailles différaient ; Molly était aussi petite que Bobbie devrait être grande une fois sa croissance terminée. » : Ce passage m’a semblé un peu lourd à lire, je crois que j’aurais préféré des phrases plus simples ou plus courtes. Mais, syntaxiquement, tout fonctionne.
Pour les remarques sur le style, tu fais vraiment comme tu veux ! Je t’ai noté ça surtout parce que le reste, côté style, je le trouve parfait ! Alors je voulais te dire qu’à certains endroits, j’avais trouvé ça moins fluide un peu.
Voilà ! Je me répète, mais c’est vraiment une chouette histoire ! C'est à la fois fantastique et très humain, je trouve !