Inès n’avait aucune envie de se lever. La moquette au sol et la fermeture éclair du sac de couchage devenaient sa seconde peau, son armure. Cela faisait des mois qu’elle n’utilisait plus le projecteur, ne regardait pas les vidéos et modules d’apprentissages que le gouvernement avait installés dans les disques durs. Une fois qu’elle fermait la porte, le reste du gratte-océan et du monde cessaient d’exister.
Ses seules sorties étaient chronométrées. Le matin, elle prenait soin du potager et récupérait une fiole de protéines au distributeur. L’après-midi, elle prenait sa douche et buvait de l’eau chaude.
Mais ce jour-là - ça arrivait assez souvent, en réalité -, elle était angoissée. Elle avait mal au ventre et regardait d’un air soupçonneux la fiole vide. La vache folle ? Un poisson radioactif ?
Pour s’apaiser, elle joua à faire remonter les souvenirs. Elle caressa la cicatrice sur son bras droit, un fin trait brun sur sa peau blanche. Comment s'était-elle blessée ? Et celle du genou gauche ? Et celle de la clavicule ? Puisque rien ne revenait, elle se raconta des histoires.
Peut-être qu’elle avait grimpé à un arbre pour dessiner des oiseaux et qu’il avait plu - elle avait glissé.
Ou peut-être qu’elle avait dévalé un escalator d'aéroport, quelqu'un avait crié son nom (quel romantisme) et elle avait raté une marche.
Ou peut-être qu’elle avait trébuché sur la piste de danse à un mariage, et ça avait pissé le sang, et le visage des mariés était horrifié.
Elle n’avait aucun souvenir personnel du Monde d’Avant - seulement des images disparates : la publication de Harry Potter, le crâne rasé de Britney Spears, la mort de Michael Jackson, les élections de Barack Obama et Donald Trump, Poutine torse nu sur un cheval, le visage joufflu de Kim Jong-un. Ce n'était pas utile mais ça l'apaisait de naviguer d’une image mentale à une autre, en se demandant ce qui était advenu de tous ces gens, de tout ce bruit.
Un grésillement lui fit ouvrir les yeux. Elle tourna une tête boudeuse vers le haut-parleur.
— Douche dans quinze minutes, annonça Sandra.
— Seulement si tu chantes, négocia Inès.
La voix entonna :
trois petites araignées
se balancent dans le pays des rêves
pour tout oublier
elles tissent des mondes
lointains et fermés
où règne enfin la paix
l’aînée serait reine
la benjamine rebelle
et la cadette vagabonde
le mal disparaîtrait
et elles joueraient
pour l’éternité
— C’est si bizarre que ça s’arrête là. Qu’est-ce qui est arrivé aux araignées ?
— Je ne sais pas.
— Comment tu connais la chanson ? insista Inès.
— Comptine, corrigea Sandra. Elle est dans mon logiciel. Ça veut dire que des êtres humains ont…
— Non, la coupa Inès, j’ai pas envie.
Le premier matin, Inès s’était réveillée dans un tiroir de la chambre froide. Elle n’avait pas réussi à ouvrir les autres tiroirs. Peut-être purgeait-elle un isolement à perpétuité, et puis elle mourrait, et puis ce serait à la personne suivante d’être punie.
— Douche dans dix minutes.
Elle n’avait jamais ouvert la Grande Porte au rez-de-chaussée. Elle aurait pu, mais elle s’en méfiait : dehors, il semblait n’y avoir que les arbres crochus des viles sorcières d’antan.
Elle grimaça. L’arrière-goût de sa fiole de protéines ne passait pas.
— Sandra, je suis désolée de revenir là-dessus mais il y avait peut-être du poison dans cette fiole.
— Négatif. Je n’ai détecté aucune substance dangereuse.
— Quelqu’un aurait pu te distraire.
— Je peux faire plus d'une chose à la fois.
— Ou créer un poison indétectable.
— Il n’y a pas de signal d’entrée ou de sortie de la tour.
— Ils auraient pu te pirater.
Sandra n’était manifestement pas capable de sarcasme, donc ce fut à Inès de se rétorquer à elle-même :
— Les génies du mal veulent éliminer la justicière des mers et ses nuits de quinze heures. Avec ma peur de tout et mon talent à m'apitoyer sur mon sort, je suis la menace principale du royaume. Empire. Ville. Monde.
— Ça s’appelle Samsara.
— Répéter le nom ne m'avance pas, rétorqua Inès. Je me demande qui sortirait du tiroir après moi. Tu penses que quand un tiroir contient un humain, on devrait lui mettre une majuscule ?
— Je crois que je ne suis pas la bonne personne à qui poser la question.
— Je te trouve très calme alors que je suis peut-être en train de mourir empoisonnée.
Inès se dit que si Sandra avait pu soupirer, elle aurait soupiré, alors elle le fit pour elle. Puis elle rumina sur la potentielle tentative d’empoisonnement.
— Douche dans cinq minutes.
— Oui, ça va, j’ai compris.
Inès étira ses bras au-dessus de sa tête et son cou de droite à gauche. Elle avait des douleurs tout le long du dos. Elle manquait d’exercice mais refusait de s’y mettre. Sa logique était implacable : si elle commençait à subvenir à ses propres besoins, personne ne viendrait jamais la sauver.
Elle prit place dans l’ascenseur, appuya sur le bouton du rez-de-chaussée et aperçut dans sa vision périphérique une tache grise et noire en mouvement : un espadon ? Depuis qu’elle avait vu une créature marine plus large que sa tour et plus sombre qu’une nuit sans étoiles, elle n’avait pas cherché à en savoir plus sur la faune océanique. Elle ferma les yeux pendant le trajet et ne les ouvrit qu’en entendant le ping ! qui annonçait son arrivée sur la terre ferme.
Le rez-de-chaussée était le seul étage de la tour qui n’était pas sous l’eau.
Quand il recevait la lumière du jour, elle pouvait voir les paysages à travers les baies vitrées, mais à l’heure de la douche, des volets se refermaient pour offrir de l’intimité. Une lumière glauque descendait des néons au plafond.
La pièce était vaste comme les entrées d’hôtels ou bureaux américains dans le Monde d’Avant. Inès ignora la Grande Porte qui menait à l’extérieur, en face de l’ascenseur, et se dirigea plutôt vers la droite. Elle atteignit le plancher de la serre-potager. Sur une tablette digitale, un compte à rebours avant la douche pulsait.
Inès suivit à toute allure le chemin qui menait à gauche aux plantations et à droite à un espace qui se composait de deux cabines ouvertes : les toilettes et la douche. Tout se recyclait ici : l’eau et les excréments nourrissaient les plantes et les plantes nourrissaient Inès.
— C’est l’heure, annonça Sandra.
Inès accéléra. Le jet envoyait de l’eau. Plus que trois minutes. Tout en courant, elle retira ses vêtements. Elle perdit une trentaine de secondes et s’élança sous l’eau froide avec un frisson. Au bout d’une minute d’eau, le jet laissait s’écouler un savon naturel qui nettoyait cheveux, visage et corps. Elle se frottait avec. Rinçage. Puis, l’eau s’éteignait d’un coup et elle en sortait à chaque fois un peu ahurie.
— Qu’est-ce qu’on dit ? chantonna Sandra.
— Merci, fit Inès.
Elle se sécha avec la minuscule serviette-éponge, récupéra la combinaison jaune des jours pairs dans une petite machine ronde et y mit à la place la verte des jours impairs.
— Après, c’est ton métier. Enfin, pas ton métier, mais tu vois…
— Tu peux le dire que tu ne saurais pas quoi faire sans moi.
— Oh, je n’irais pas jusque-là, ma petite dame.
Elle entendit le rire de Sandra éclater, puis se briser.
— Sandra ?
Le rire continuait mais il grésillait et partait dans les aigus.
— Sandra, c’est pas drôle.
La lumière s’éteignit dans le potager. Sandra s’était éteinte. Est-ce que quelqu’un s’était introduit dans sa tour ? Était-ce l’Empoisonneur ? Et si Sandra ne se rallumait plus jamais ? Elle lui donnait à manger, irriguait son potager, activait la douche et surtout c'était elle qui lui parlait jusqu'à ce qu'elle se rendorme entre deux cauchemars.
— Calme-toi, Inès, s’ordonna-t-elle d'une voix sévère, calme-toi.
Le serveur informatique. Le serveur informatique avait un bouton pour réinitialiser le système. Il était dans le salon. Inès passa du plancher à la dalle froide. Elle compta ses pas. À dix-sept, elle atteignit un mur.
Elle savait qu’il n’y avait pratiquement aucune chance que l’ascenseur marche mais elle se raccrochait à ce « pratiquement ». Elle ne prenait jamais l’escalier car si l’eau s’y engouffrait, elle serait coincée et elle aurait le temps de savoir que c’était fini. Ce qui la terrifiait, hormis vivre sous l’eau, voir des poissons par la fenêtre de l'ascenseur, rester seule pour toujours, décevoir Sandra, être empoisonnée par un inconnu, attraper une infection et devoir s'amputer un membre, c’était les tsunamis — et entre les tsunamis et un escalier qui s’inonde, il n’y avait qu’un pas.
Elle palpa le mur jusqu’à trouver les contours de l’ascenseur, puis le bouton. Elle appuya quatorze fois parce que c’était son chiffre porte-bonheur.
Elle longea le mur et fit le tour de ce hall trop grand pour une personne. C’était lisse, froid. Elle renifla l’odeur des plantes mouillées.
Elle ouvrit une porte et siffla. Le bruit descendit puis remonta en écho : elle avait trouvé l’escalier. Elle s’assit par terre, tapota le sol jusqu’à trouver la fin de la marche et glissa jusqu’à la marche suivante. Trois petites araignées se balancent dans le pays des rêves pour tout oublier. Ses mains embrassèrent la forme de la marche suivante avec plus d’assurance. C’était la peur qui paralysait, qui compliquait, et la peur ne fait jamais le poids face à une chanson. Elles tissent des mondes lointains et fermés où règne enfin la paix. Inès allait de plus en plus vite et ne ralentit que lorsqu’elle atteignit un premier palier.
Une vingtaine de minutes plus tard, elle avait eu le temps de reprendre la chanson quatre fois, lorsqu’elle ouvrit la porte du salon, épuisée d’effort, de peur, de colère et de tristesse. Le serveur vrombissait toujours et son circuit électrique brillait d’une légère phosphorescence verte, qui apparut dans l’obscurité comme un phare. Inès se dit que ça ferait un bon surnom pour Sandra. Elle appuya sur un bouton et le grand écran derrière elle s’alluma. Elle sursauta, se retourna et lut les mots
le chat perché porte la clef
Ils restèrent une, deux, trois secondes, puis disparurent. L’écran s’éteignit de nouveau, la laissant dans le noir, le cœur battant, et puis, enfin, tout se ralluma.
— Que ce soit mon métier ou pas, je pourrais très bien te laisser sans une goutte d’eau, tu sais ?
— Sandra !
— Qu'est-ce que tu fais là ? Tu étais là-haut il y a deux secondes ! Attends.
Il y eut un silence, pendant lequel Sandra scanna Inès pour vérifier qu’elle allait bien.
— Inès, 20 ans, bonne santé, dit-elle comme après chaque scan.
— T’étais où ?
— Une panne, apparemment, ou une coupure de courant, analysa Sandra. Est-ce qu’il y avait un orage dehors ?
— Je ne sais pas, je n’ai pas pu voir, les volets étaient fermés.
— Comment tu es descendue ?
— Il n’y a pas plus de précision qu’une panne ? demanda Inès.
— Tu n’as pas pris de risques inutiles ?
— Il y avait un message.
— Qu’est-ce qu’on a dit sur les risques inutiles ? demanda Sandra.
— Sur l’écran, ça disait : le chat perché porte la clef. Tu sais ce que ça veut dire ?
— Chat perché ?
— Oui… C’était un jeu, non ? Est-ce que toutes les tours ont reçu ce message ?
— C’est peut-être juste une erreur, dit Sandra. Ce n’est pas dans mon manuel.
— Ou un message d’une autre tour ?
— Impossible.
— Je sais, mais… Attends, reprenons, dit Inès. Une clef, on connaît, c’est pour ouvrir des portes. Je ne vois pas à quoi ça servirait ici mais admettons.
— Et un chat, c’est…
— Mais je sais ce qu’est un…
Une vidéo d’un chat en train de sauter en arrière, terrifié par un concombre, apparut sur l’écran. Inès et Sandra éclatèrent de rire en même temps et la rejouèrent une dizaine de fois. Sandra n’avait pas le droit de montrer ce genre de vidéos mais parfois elle faisait des exceptions. Elles finirent par se calmer.
Ce soir-là, Inès tenta de s’endormir mais le sommeil ne venait pas. Qu’est-ce qu’ouvrait la clef ? Peut-être que la seule façon de le savoir était de trouver un chat ?
— Depuis combien d’heures je fixe le plafond ? demanda-t-elle à Sandra.
— Deux heures et quatre minutes.
— On n'a pas dit que t'allais mentir pour me réconforter ?
— C’est ce que j’ai fait. Ca fait trois heures quarante-six.
— Crotte. Tu réessayes d'avancer le petit-déjeuner ? Je commence à avoir un creux.
Sandra fit ce qu’elle lui demandait, ce qui était absurde car elles savaient toutes les deux que la tour suivait des horaires que même Sandra ne pouvait pas modifier. Inès aimait bien les appeler les « voies mystérieuses du Seigneur », pas qu’elle se sente croyante, mais ça rendait le monde un peu moins triste et froid.
— Toujours pas.
— Fantastique, merci quand même. Tu peux rallumer les lumières, en revanche ? On va aller faire un tour, voir s’il n’y a pas un chat qui se promène.
— Il n’y a pas d’objet animé dans la tour à part toi, contra Sandra.
— Ça m'angoisse quand tu m'appelles objet animé, rouspéta Inès.
— J’ai un détecteur de chaleur corporelle. Ce serait un chat mort s’il y en avait un.
— Ça ne détonnerait pas avec l’ambiance de film d’horreur de tout à l’heure.
Inès se releva de la deuxième rangée. Elle savait qu'il y avait une vraie chambre au -1. Les meubles y étaient plus confortables et l'emplacement était plus pratique en cas d’évacuation. Mais elle avait décidé de se rebeller à sa façon contre l’ordre établi. Dormir à l'emplacement de son choix - ou y faire des insomnies - lui donnait l'impression d’être libre.
Elle sautilla en l’air, fit des moulinets avec ses bras et se déclara prête pour l’expédition.
Dans le couloir, elle claqua les lèvres pour convaincre un éventuel chat invisible, inodore et insonore de s’approcher d’elle.
— Tu veux que je te rappelle comment marchent les chambres-mémoires ? offrit Sandra. Tu n’y as pas passé beaucoup de temps.
— Non, non, ça va, je n’ai pas envie de gâcher ma bonne humeur.
Elle essaya de se contenir, puis :
— Je trouve ça fou, lâcha-t-elle, de dire que c’est un hommage alors que c’est juste un hologramme censuré. En quoi un carré de pelouse virtuel du Monde d’Avant est censé m’aider ?
Elle soupira, prit une profonde inspiration et ouvrit une première porte.
Chambre 701 : de l’herbe, effectivement, mais qui menait à un lac entre des montagnes, un monde bleu et vert, avec des fleurs jaunes, les racines immergées et les têtes à la surface de l’eau. Inès se rapprocha, elle savait que ça ne servait à rien, que ça ne marcherait pas, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de baisser la main vers l’eau. Lorsqu’elle sentit le sol de la tour à la place, elle ferma les yeux et sentit la boule de larmes dans sa gorge, celle qu’elle appelait Balle de Ping-Pong ou Nez de Clown.
Sandra dut sentir l'accélération de ses battements de cœur, car elle intervint :
— C’est joli, ici. C’est où ?
— On ne va pas jouer à faire revenir la mémoire, Sandra, pas aujourd’hui.
— Tu ne veux jamais jouer, fit Sandra tout bas.
C’était Sandra, qui, à son arrivée dans ce Nouveau Monde, avait scanné sa mémoire et choisi ces souvenirs plutôt que d’autres, sur des critères liés à des réponses émotionnelles cérébrales fortes. C’était donc elle qui aurait dû être capable de répondre à ses questions : où, quand, comment, qui. À la place, Inès se baladait dans des souvenirs aussi vides qu'un cimetière.
— Bon, pas de chat.
Elle quitta la 701 et passa directement à la 703. Elle commencerait par les impairs. La réalité de la panne de courant de Sandra commençait à s’estomper. Tout reprenait la bonne vieille couleur du à quoi bon. Il fallait qu’elle se dépêche avant que l’inertie ne l’engloutisse.
703 : un marché aux fleurs. L’hologramme incluait une palette d’odeurs et elle sentait du jasmin, si près, si convaincant, qu’elle dut sortir avant de se mettre à pleurer.
705 : un skatepark. Elle regarda avec étonnement les rampes. Ça réveillait de la joie entre son plexus solaire et son estomac. Il y avait quelque chose ici. Du bonheur. Mais pas de chat.
707 : une salle d’examen gigantesque, un hangar presque, et des centaines de tables, avec des feuilles de brouillon en arc-en-ciel, des feuilles blanches avec des lignes, des trousses, des stylos, et Inès entendait le bruissement de pages qu’on tourne, de plumes qui grattent sur le papier.
— C’est monstrueux d’avoir vidé les souvenirs, finit-elle par dire. Il y avait tellement de gens ici.
— Je suis vraiment désolée, dit Sandra, je n’ai fait que suivre les ordres.
Inès le savait. Ce sont les intentions qui comptent, ce sont les intentions qui comptent, ce sont les intentions qui comptent. Sandra était la seule présence qui lui prouvait que le monde et le temps continuaient d’exister, donc il fallait faire avec.
Dans la 709, il y avait une chambre d’enfants, avec une maquette de ville au milieu. C’était des tours, des jardins, des ponts, des fontaines. Inès jeta un regard dans la pièce, sans y entrer. Pas de chat. Lorsqu’elle referma la porte derrière elle, elle entendit des rires de petites filles, un son-souvenir qui la fit frissonner.
— Je continuerai demain.
— Très bien, capitaine.
— Capitaine ? demanda Inès avec un sourire, tout en se dirigeant vers l'ascenseur. Ça me plaît. Tout à l’heure, je me disais que t’étais un peu un phare. Mais ça ferait bizarre que je t’appelle phare, non ?
— Phare ! Phare ! Oui, c’est bizarre. Pourquoi pas matelot ?
Inès verrouilla la porte du salon, se blottit sur la première rangée et ferma les yeux.
— Oui, c'est bien. Bonne nuit, matelot.
— Bonne nuit, capitaine.
Le Bingo, toussa toussa, tu connais x’D (je tiens à préciser que ceci est ma case « sur la pause de midi » parce que j’ai lu après manger, soit à 16h, et après j’ai été distrait avant de finir d’écrire mon commentaire mdr)
Quelques remarques au fil de ma lecture :
« Peut-être qu’elle avait dévalé un escalator d'aéroport, et quelqu'un avait crié son nom, et elle avait raté une marche » -> Mode chipotage activité : si elle rate une marche c’est qu’elle était en train de dévaler l’escalator, or « avait dévalé » implique que l’action est terminée avant la suite de la phrase.
« Elle ne l'avait jamais ouverte. Elle attendait la permission. Elle flairait le piège. Elle ne voyait jamais personne à travers la vitre. » -> Je serais curieux de savoir pourquoi elle pense que ce serait un piège...
« Je me demande qui sortirait (sortira) du tiroir après moi. »
« Sur la droite, une pièce rectangulaire occupait la moitié de l'espace : la serre-potager. A l’entrée, une tablette digitale, puis un chemin qui menait à gauche aux plantations alignées, et à droite à un espace qui se composait de deux cabines ouvertes : les toilettes, et la douche. » -> La salle de bain est dans le potager ? De manière générale, j’ai dû relire ce passage avant que ça s’agence dans ma tête ; la répétition de « droite » n’est notamment pas très heureuse...
« La lumière s’éteignit dans le potager. Sandra s’était éteinte. » -> Répétition.
« lorsqu’elle ouvrit la porte du Cinéma, épuisée d’effort, de peur, de colère, et de tristesse. » -> J’avoue avoir eu un peu de mal à compatir à des émotions aussi vives sur le moment, sans comprendre exactement ce qui motivait une telle réponse chez Inès ; je m’inquièterai de me retrouver sans l’IA à sa place, mais elle a l’air presque plus effrayée par les escaliers que par cette éventualité ? Et surtout, je ne vois pas trop ce qui a pu déclencher colère et tristesse.
« — Qu'est-ce que tu fais là ? Tu étais là-haut il y a deux... Attends. » -> C’est pas une IA Sandra, genre une voix désincarnée ? Si oui, pourquoi Inès s’étonne qu’elle soit immédiatement dans la même pièce qu’elle ?
« Sandra n’avait pas le droit de montrer ce genre de vidéos, et elle ne le faisait que quand le moral était au plus bas. » -> Hmm-mh, ça m’intrigue ces mentions d’une force supérieure qui donnerait des ordres non-stricts à Sandra...
« Quand un message arrivait de nulle part pour dire de retrouver un chat, peut-être que ça voulait dire qu’il était l’heure, inexplicablement et inexorablement, d’aller retrouver un chat ? » -> excellent xD
« À la place, Inès se baladait dans des souvenirs aussi vides qu'un cimetière. [...] C’est monstrueux d’avoir vidé les (ses ?) souvenirs » -> Je pense que c’est personnel, mais je verrais plus la mémoire comme la « boîte » et les souvenirs comme les choses dans la boîte ; ce qui me fait tiquer sur le fait de « vider les souvenirs »...
Oooh-oh, voici un début très intriguant ! Les explications sont claires sans paraître trop artificielles (à part la description du premier étage mentionnée plus haut), je dirais qu’on en comprend assez pour ne pas se sentir frustré – après, je lis énormément de SF donc je suis peut-être habitué à ce genre d’environnements aussi ^^ Ce premier chapitre me laisse aussi avec beaucoup de questions, à voir comment tu gères l’apport progressif de réponses dans la suite !
Je me suis seulement demandé pourquoi / comment Inès avait l’air sûre qu’il existait encore des gens à l’extérieur, si elle n’a plus aucun souvenir ? Parce qu’elle a l’air assez persuadée que c’est le cas... Et de fait j’ai un peu de mal à comprendre pourquoi elle a peur de sortir, par exemple. Peut-être que ça gagnerait à être plus clair de prime abord (si ce n’est pas déjà explicité dans les chapitres juste après), histoire de bien saisir les tenants et aboutissants du problème.
Surtout, j’aime beaucoup ton écriture, c’est fluide et clair, je n’ai pas vu les paragraphes passer avant d’arriver à la fin. J’ai très vite ressenti de la sympathie pour ton héroïne aussi ; je pense que les petites touches d’humour déliées tout au long de la narration y contribuent !
Bref, une très bonne introduction, je reviendrai :D
Je suis soulagée que tu aies trouvé Inès attachante, malgré l'intensité de ses émotions parfois un peu décalées (comme celles que tu mentionnes après l'épisode de l'escalier).
Chouette que se ça se tienne comme entrée en matière d'un roman SF à tes yeux qui en ont déjà vu passer un paquet. Je note que ce serait bien de préciser pourquoi Inès refuse de sortir (parce qu'elle a la trouille du monde extérieur, de la solitude, de ne pas arriver à faire les choses) et pourquoi elle pense qu'il y a d'autres êtres humains dehors (parce que les vidéos gouvernementales et les références de Sandra à sa programmation lui laissent penser qu'il y a un monde humain là-dehors, même si elle n'y participe pas).
Je suis d'accord avec la majorité de tes commentaires, notamment des choses que t'attrapes sur le langage (merci !). Ici je te réponds à quelques-uns sur lesquels je sentais qu'un retour ferait sens :
→ « Peut-être qu’elle avait dévalé un escalator d'aéroport, et quelqu'un avait crié son nom, et elle avait raté une marche » -> Mode chipotage activité : si elle rate une marche c’est qu’elle était en train de dévaler l’escalator, or « avait dévalé » implique que l’action est terminée avant la suite de la phrase.
100% vrai, merci, ça m'a réjoui comme correction.
→ « Sur la droite, une pièce rectangulaire occupait la moitié de l'espace : la serre-potager. A l’entrée, une tablette digitale, puis un chemin qui menait à gauche aux plantations alignées, et à droite à un espace qui se composait de deux cabines ouvertes : les toilettes, et la douche. » -> La salle de bain est dans le potager ? De manière générale, j’ai dû relire ce passage avant que ça s’agence dans ma tête ; la répétition de « droite » n’est notamment pas très heureuse...
Le plus drôle dans tout ça, c'est que j'ai relu ce texte un million de fois, et à chaque fois que je passe je me dis "la prochaine, j'affine cette description, parce que c'est clair dans ma tête mais je ne suis pas convaincue que ce soit limpide sur papier", pensée notamment accompagnée d'un "il faudrait que je recherche comment ce genre de structure marcherait exactement, parce que j'ai le sentiment que ça peut marcher, mais faut juste clarifier ce truc de salle de bain et potager au même endroit, parce que c'est un choix particulier quand même". Quelque part, dans mon cerveau, ça correspond à : utilisation optimale de l'eau + engrais. Mais encore faudrait-il traduire ça en fonctionnement concret. Et nous voilà ici, vingt mille relectures plus tard, avec cette description. Tout ça pour dire que oui, tu as raison, faut que je repasse dessus.
→ « lorsqu’elle ouvrit la porte du Cinéma, épuisée d’effort, de peur, de colère, et de tristesse. » -> J’avoue avoir eu un peu de mal à compatir à des émotions aussi vives sur le moment, sans comprendre exactement ce qui motivait une telle réponse chez Inès ; je m’inquièterai de me retrouver sans l’IA à sa place, mais elle a l’air presque plus effrayée par les escaliers que par cette éventualité ? Et surtout, je ne vois pas trop ce qui a pu déclencher colère et tristesse.
Ton commentaire est très juste et me fait sourire, parce qu'Inès éprouve effectivement des émotions décalées par rapport à la réalité, notamment au début de l'histoire, mais pour autant ça peut être intéressant d'essayer de développer pourquoi. Là où c'est tortueux, c'est que ça n'est pas rationnel ou logique, donc il va peut-être falloir que je passe par des images, ou des effets de langage.
→ « — Qu'est-ce que tu fais là ? Tu étais là-haut il y a deux... Attends. » -> C’est pas une IA Sandra, genre une voix désincarnée ? Si oui, pourquoi Inès s’étonne qu’elle soit immédiatement dans la même pièce qu’elle ?
C'est Sandra qui parle ! Je vais le préciser :)
→ « À la place, Inès se baladait dans des souvenirs aussi vides qu'un cimetière. [...] C’est monstrueux d’avoir vidé les (ses ?) souvenirs » -> Je pense que c’est personnel, mais je verrais plus la mémoire comme la « boîte » et les souvenirs comme les choses dans la boîte ; ce qui me fait tiquer sur le fait de « vider les souvenirs »...
Les souvenirs ont été vidés des gens qui étaient dedans, pas du reste de leur contenu. C'est plus comme s'ils avaient été dépeuplés, en fait. "C'est monstrueux d'avoir dépeuplé les souvenirs." C'est mieux, ça, tiens. Merci !
J'ai beaucoup aimé l'atmosphère de ce premier chapitre, Inès s'est adaptée à l'absurdité du rythme de vie qui lui est imposée dans la tour et en même temps elle est tout de même perdue et se raccroche à quelques souvenirs pour ne pas sombrer (dans la folie ?).
J'ai bien aimé le fait que la tour soit plongée dans l'océan, sauf le rez-de-chaussée. Cela donne encore plus une sensation d'étouffement, même si la tour parait être vaste.
Très intéressant et bien mené.
Merci pour ce moment.
Deux remarques :
* dans tes dialogues, qui parle n'est pas indiqué. Surtout pour les premiers, comme c'est la première fois qu'ils parlent, je n'avais pas encore associé leur voix aux personnages, alors je me demandais parfois qui parlait. Sans détailler chaque ligne de dialogue, un peu de contexte sur l'énonciation rendrait (à mon sens du moins) ces passages plus clairs
* " Inès, 20 ans, bonne santé.
- — Oui, ça, on sait, répliqua Inès en levant les yeux au ciel. T’étais où ?"
Cette première ligne m'a accroché à la lecture. L'information qu'Inès a vingt ans est importante pour l'introduction du personnage. Pourtant, les deux personnages en présence savent qu'elle a vingt ans. Commencer le dialogue ainsi m'a ainsi posé la question de savoir si c'était nécessaire et crédible qu'ils parlent ainsi ? D'autant que commencer par "T'étais où ?" serait percutant :)
Là encore, ce n'est que mon avis bien sûr.
Je vais clarifier de ce pas pour les dialogues.
La phrase "Inès, 20 ans, bonne santé" est un automatisme du système informatique à chaque fois qu'il y a un scan de santé. Mon intention était de créer cette impression de décalage, pour qu'on sente que parler à une IA, ce n'est pas tout à fait comme parler à un humain. Je vais fluidifier en rabotant le début de la réponse d'Inès pour qu'il n'y ait plus que le "T'étais où ?" en réponse.
Merci encore <3
Perdu en début de chapitre, j'ai peu à peu compris où tu voulais nous emmener. J'aime énormément le concept de ton histoire, avec une narratrice qui explore ses propres souvenirs.
Le personnage principal est attachant, humain, et je pense que ce n'est que le début, je risque d'encore plus m'attacher à Inès par la suite à mesure que l'on découvre son passé. Le titre de ton histoire est très élégant et correspond bien à ce que tu écris, j'aime beaucoup !
C'est une très bonne surprise pour l'instant, j'attends de voir ce que la suite me réserve...
A très vite !
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire !
Je ne voyais pas le début comme quelque chose qui pourrait perdre, mais en lisant ton commentaire, je me rends compte qu'on débarque quand même dans les névroses d'une femme enfermée dans une tour qui discute avec son IA, donc il y a de quoi être déboussolé.
Chouette que le titre fonctionne. J'ai longtemps hésité, malgré le fait que ce soit venu dans un de ces éclairs de connection intercosmique où les choses font sens.
Je ressors de ma lecture subjuguée. Non seulement ton écriture m'a entraînée dans ce monde autre, un peu décalé, une once familier - mais elle m'a faite suivre Inès et Sandra avec beaucoup de plaisir. J'ai apprécié leurs échanges. L'humanité qu'on ressent chez Sandra qui n'est a priori (dans nos à priori de la SF, j'entends) pas censée l'être autant. Ce décalage est touchant.
J'ai peut-être mis un peu de temps à pénétrer dans la tête d'Inès. La description au départ m'a servi de point d'ancrage, ta première phrase est efficace, malgré tout j'ai trébuché au début. J'ai adoré de savoir qu'elle passait ses journées dans le Cinéma et qu'on entende le vrombissement du serveur. Par contre dans les deux phrases suivantes, tu reviens à une description purement visuelle et ça m'a un peu sortie de son esprit. Comme si je ne savais soudain plus trop ce qu'elle ressentait face à cette moquette et ce mur et ces meubles (tu donnes trois couleurs d'un coup, d'ailleurs, est-ce volontaire ?). En revanche, qu'elle ne se serve que des fauteuils ou même du sol, ça, ça m'intéresse. Idem de savoir que le monde n'existe plus pour elle une fois la porte fermée.
Passé ce temps d'adaptation, j'ai plongé avec Inès dans son quotidien et ses peurs. "Sa logique était implacable : si elle commençait à subvenir à ses propres besoins, personne ne viendrait jamais la sauver." Cette phrase, en particulier, c'est du génie. Comme ça caractérise le personnage, nous donne une idée de sa psychée tout en nous faisant rire... J'adhère complètement. Et tout au long de ce premier chapitre, c'est ce que tu nous distilles avec beaucoup d'adresse. L'action/perturbation fonctionne alors très bien, on comprends sa panique parce que tu nous a plongé dans sa monotonie et son angoisse (sans dramatiser) juste avant.
Petite coquille :
pendant une chorégraphie en essayant (de) suivre les instructions
Merci pour cette belle première balade avec ta capitaine et son matelot. Phare ou pas phare, j'ai hâte d'en savoir plus sur leur horizon.
Amicalement ♥
"Je ressors de ma lecture subjuguée."
Clarifions que je me suis levée, j'ai fait un tour de la pièce, et je me suis forcée à me rasseoir. Beaucoup de bonheur.
Très marrant ce que tu notes sur le premier paragraphe, parce que ça vient d'une deuxième version, dans une volonté d'aider à l'immersion sensorielle du lecteur. Je ne suis moi-même pas très portée descriptions, donc c'est un apprentissage. Je comprends dans ce que tu dis (et corrige-moi si ce n'est pas ça) que ce serait plus intéressant si la réalité "extérieure" (les objets, murs, etc) est vue à travers les pensées et émotions d'Inès, et non pas de façon pseudo-objective.
Les trois couleurs étaient parce que je vois vraiment le lieu comme une minuscule salle de cinéma, mais d'un autre côté, ça ne me dérangerait pas que les lecteurs voient d'autres couleurs, donc si c'est pesant, je peux l'enlever.
Ravie que le reste marche. La phrase que tu as relevé est une de mes préférées du roman. Une des plus vraies.
Merci pour la coquille !
Et merci pour ta lecture et ce commentaire. Je suis stupéfaite et ravie.
Me voici pour découvrir ton premier chapitre ;)
C'est une belle découverte ! J'aime beaucoup les thématiques que tu abordes dans ce premier chapitre : mémoire, recherche de l'identité, lien avec les IA.
Ton écriture est fluide, sobre et efficace : du coup j'ai trouvé que cela donnait un côté vraiment froid au récit (dans le bon sens, ça créait une vraie ambiance). Les touches d'humour entre Ines et son IA sont bienvenues et j'ai bien aimé la dynamique entre les deux.
Je ne m'attendais pas à ce qu'Inès vive seule et c'est vrai que ça attise la curiosité. Pourquoi construire ce type de construction sans donner un rôle précis à l'habitant (mise à part s'occuper de la serre)? A quoi ça peut servir ? Et pourquoi les faire vivre seuls (c'est le contraire de la nature humaine !)? Et puis ce système de chambres avec les souvenirs c'est en même temps flippant et étrange. ça me rappelle quand ta famille te raconte un souvenir de quand tu étais toute petite et tu ne te souviens de rien mais parce qu'on te dit que tu as vécu ça, tu finis par te l'approprier et presque t'en rappeler (je ne sais pas si je suis claire^^ahaha). C'est une sensation étrange.
Bref, comme tu le vois, ce premier chapitre entraîne son lot de questionnements ! Donc bravo :)
J'attends de lire la suite pour te faire des remarques sur le rythme, la profondeur des personnages... :)
C'est un bon début !
Pleins de bisous volants !
Makara
Merci infiniment pour cette liste de questions et émotions que le chapitre a suscitées en toi, ça m'aide beaucoup, et ça me réjouit.
Je vois exactement la sensation dont tu parles : j'ai très peu de souvenirs d'enfance, donc ma mémoire c'est surtout de la reconstruction à partir de récits.
J'ai apprécié que tu prenne le temps dans ce premier chapitre de nous faire découvrir Inès, la tour partiellement ce qui laisse place à l'exploration, mais la base est là pour qu'on comprenne.
Pour revenir à ce que tu as dis dans la chambre capitoné par rapport au ya, ça fait un moment que je n'en ais pas lu, mais si ma mémoire ne me fait pas défaut, ce premier chapitre s'éloigne assez de ce qu'on trouve généralement en ya effectivement. Là dessus je rejoint ce qu'on t'as dit, c'est inatendue. Après, personnelement ça me gène pas, mais je n'ai lu que le premier chapitre, donc bon mon avis est limité à ce chapitre. De manière plus général ça pourrait être pas mal de bousculer un peu le genre.
À toi de voir si tu veux garder l'histoire entière plus dans une orientation psychologique, ou au contraire prendre en compte le retour fait et du coup le transformé pour plus focalisé sur l'intrigue ou encore bien un mixe des deux ^^. Dans tout les cas je suis contente que tu puisses en parlé à ton entourage et que ça t'ai aidé et j'espère que PA t'apportera cela aussi ^^.
Personnelement ma plus grande surprise fut concernant l'ia Sandra, je m'attendais pas à ce qu'elle soit aussi humaine, on voit que c'est une ia et en même temps je l'ai vraiment trouvé humaine à bien des moments. J'avoue qu'avec le résumé je m'y attendais absolument, du coup je suis curieuse de ce qui va se passer après car y a une forme de relation entre Inès et Sandra qui est plus proches d'une relation amicale que de la relation qu'on entretien avec notre ordinateur (même quand on lui parle xp).
Le message est assez inquiétant, car on était bien installé dans un endroit fermé et sans autre forme de vie que Inès et du coup Sandra, toute l'angoisse d'avant atteint son pique à ce moment. L'histoire passé d'Inès est aussi intriguante, le fait qu'elle soit émotionnelement impacté lors des visites des salles alors qu'elle n'en a pas de souvenir et bien fait. Et tu prend en compte l'impact qu'à l'isolement sur l'être humain, on le sent en fait très bien au travers des resentis et des action d'Inès.
J'ai juste relevé ça au passage :
"et être empoisonnée" ce ne serait pas plutôt "et d'être empoisonée" ?
Oui, je pense que notre rapport aux IA sera ce qu'on en fera, donc pourra tout à fait être positif et aimant, et je trouvais que c'était trop souvent représenté dans la peur, donc j'ai essayé de faire quelque chose de différent.
Je suis contente qu'émotionnellement et psychologiquement ça marche.
Ça me fait réfléchir ce que tu me dis sur les contenus YA. Je me demande si je devrais tout simplement enlever l'étiquette YA, et le laisser vivre comme un roman de science-fiction. Ou alors garder l'étiquette YA mais que ce soit différent des codes attendus ? En fait, dans la rédaction, je me suis rendue compte que ce que j'aimais le plus c'était les questions d'identité et de mémoire, et comment ça impacte notre comportement et nos émotions. Je me rappelle que je m'étais dit que ça en faisait de la "science-fiction psychologique". En tapant ces mots sur un moteur de recherche, le seul contenu qui m'ait été proposé a été Ex-Machina, et j'ai une adoration absolue pour ce film, justement parce que ça utilise la science-fiction pour parler du cerveau humain en réalité.
Bref, je réfléchis "à voix haute". Merci pour ton retour, ça m'aide beaucoup.
Je trouve que c'est une approche très intéressente.
J'aurais tendance à te conseiller de ne jamais perdre de vue ce qui toi te passionne le plus, c'est la meilleur base pour transmettre quelque chose. Et clairement ça se sent car de ce côté là tu traite bien la psychologie et en un chapitre on se question déjà sur ses thèmes. En tout cas contente d'avoir pu aider ^^.