Dans les enfers, aussi profondes que les abysses,
Tous les morts se rassemblent dans les Champs Élysée,
Car ils veulent tous pique-niquer dans l’obscurité,
Les ténèbres sont parties pour cette journée propice.
Les nouveaux arrivant passent le fameux tunnel,
Accueillis par le Passeur à l’existence vide,
Ces ombres avancent pas à pas, coupées de leurs ailes,
Le bateau rapide avance, les absences se rident.
Le crépuscule s’annoncent, les âmes se préparent tous,
La nuit arrive à grands pas, les couvre telle une housse,
La lune s’élève haut dans le ciel pour les guider.
Le ciel nocturne recouvre tous les Champs Élysée,
Les âmes sont maintenant atteintes de cécité,
Le désespoir peut à nouveau les posséder.
Alors je relève pas mal de fautes de mètre, tes vers oscillent constamment et sans cohérence que j'aie pu voir entre 12 et 16 pieds... C'est un peu trop irrégulier pour être lu sans dérangement, parce qu'il faut constamment changer le rythme de lecture. Dans sa forme la plus classique, le sonnet est généralement en alexandrins (12 pieds), et plus rarement en octosyllabes (8 pieds), comme tu as l'air d'aimer cette forme de poème je te le précise.
Le vers 14 compte 12 syllabes (alexandrins classiques)
Les vers 1, 2, 5 et 6 en comptent 13
Les vers 3, 4, 7, 8, 10, 11, 12, 13
Le vers 9 compte 16 syllabes.
Je pense que tu ne maîtrises pas parfaitement la règle des 'e' muets en poésie, tu devrais y jeter un œil ! Et si tu ne souhaites pas t'y plier, tu devrais laisser des indications de lecture pour que l'on sache quels 'e' tu prononces...
Ensuite, quelques petites fautes de français, fais attention à ta relecture :
- "enfers" est un masculin, donc "aussi profonds" et non "profondes" (au moins ça fait un alexandrin du vers 1)
- "Champs Élysée" => Élysées
- "nouveaux arrivant" => arrivants
- "le crépuscule s'annoncent" => s'annonce
- "les âmes se préparent tous" => toutes
À part ça, ton poème est sympa, tu construis un petit univers assez sombre. Je trouve cela dit assez étrange que, de tous les Enfers possibles, tu aies choisi les Champs Élysées pour parler de noirceur et de désespoir alors que c'est la partie paradisiaque des Enfers, et sûrement celle qui se prêtait le mieux à un pique nique ensoleillé et sans ombre aucune. Les Prés de l'Asphodèle ou le Tartare auraient mieux convenu à une atmosphère aussi sombre, et à l’idée de répit qu'incarne cette "journée propice". Enfin bon, je suppose que tu pourras m'expliquer ce choix si tu me réponds !
Il y a quelques passages qui sonnent bien à mon oreille, notamment "le bateau rapide avance, les absences se rident", où on trouve une illusion sonore de chiasme qui est très bien trouvée. J'aime bien aussi ta formulation du "Passeur à l'existence vide", c'est joli.
Du coup ton texte est sympa, mais il faudrait peut être qu'avant de t'embarrasser de contraintes supplémentaires, tu te concentres d'abord sur ton mètre et les contraintes propres au sonnet classique : honnêtement c'est un exercice très difficile, je ne crois pas avoir déjà écrit un sonnet parfait sur la forme ! Il faut alterner rimes masculines et féminines, respecter le schéma très précis de rimes ABBA ABBA CCD EED (certains poètes ont déjà dérogé à ce shcéma, ce n'est pas la contrainte la plus importante mais elle existe), tout en surveillant le mètre. Dans sa forme la plus classique, il faut même faire rimer le nombre (par exemple tu ne pourrais pas faire rimer ballons avec vallon, il faudrait mettre vallon au pluriel). C'est LA forme de poème la plus codifiée, alors il va falloir t'entraîner beaucoup !
Au plaisir de te lire !
Premièrement pour les rimes, je n'applique aucun vers avec un "e" muet, il se peut donc effectivement qu'il y ait un manque de connaissance de ma part, mais je ne me suis
jamais dit expert hein. Typiquement pour le vers 9, je décompte comme ça :
"Le-cré-pu-scule-s’a-nnoncent,-les-âmes-se-pré-parent-tous,"
Pour moi, les compter implique une prononciation plus franche, typiquement si je dois mettre le mot franche, c'est une syllabe, sinon ça fait francheuh à la prononciation (je sais pas si c'est clair, désolé si ça l'est pas). Ensuite, j'alterne entre rimes embrassées, suivies ou alternées, je n'ai pas de schéma prédéfini, je tiens juste à mettre les 3 types de rimes dans mes poèmes, c'est tout, je ne m'attarde pas sur le schéma type d'un sonnet.
Deuxièmement, pour les fautes effectivement j'ai pas fait assez attention j'ai pas d'excuses. Par contre c'est bien les Champs Élysées dans la mythologie et as juste Élysée.
Troisièmement, je voulais exprimer dans ce poème qu'en faite, les âmes se réunissaient dans les Champs-Élysées pour une journée de pique-nique car c'est le meilleur endroit pour en faire un, avant de retourner dans leur niveau respectif. Bon après relecture, je me suis effectivement foiré vu que c'est pas très clair.
Merci en tout cas pour ton pavé, ça fait plaisir de voir que quelqu'un a passé tant de tant sur mon poème.
Cela dit, tu dis que je dois beaucoup m'entraîner, mais ça doit surtout rester un plaisir, je ne ferai jamais d'une chose que j'aime faire un poids dans ma vie, donc même s'ils ne sont pas parfaits, mes poèmes resteront tel qu'ils sont, avec leur niveau actuel.
Pour les champs Élysées, je te signifiais juste que tu avais oublié un s à Élysées, pas qu'il fallait supprimer Champs (comme tu peux le voir, je réécrivais dans la correction uniquement le mot avec une faute, et pas tout le groupe de mot). Cela dit on peut parler aussi parler d’Élysée au singulier pour parler des Champs, mais lorsque le mot Champs est employé, Élysées est forcément pluriel.
Quant au choix des Champs Lysées, tu as parfaitement raison, c'est le meilleur lieu pour un pique nique, mais comme tu parlais de "pique niquer dans l'obscurité", je me faisais la remarque que l'obscurité n'avait pas sa place dans cette partie des enfers... Mais ton poème est clair, j'avais bien compris que tout le monde se rendait là-bas, ne t'en fais pas sur ce point !
Cela dit tu as l'air de penser que je porte un jugement sur ton poème, ce n'est pas le cas du tout, et je le trouve bien, honnêtement ! Et quand je parlais d'entraînement, c'était uniquement si tu voulais t'approcher du sonnet classique, si ça ne t'intéresse pas ça ne rend pas ton poème moins bon.
Je t'encourage à continuer d'écrire comme tu l'entends et pour ton plaisir à toi !
PS : Je viens de réaliser que j'avais sûrement mal compris quelque chose : quand tu dis "pique-niquer dans l'obscurité", tu voulais certainement dire que ce sont les morts dans l'obscurité qui veulent pique niquer, pas qu'ils voulaient pique niquer dans le noir (ce que j'avais compris en lisant haha). Du coup effectivement ça fait sens maintenant...
J'écris des sonnets pour que mes poèmes soient structurés. Cela dit, j'essayerai de faire attention aux syllabes muettes à l'avenir, je savais bien que ça me poserai problème un jour.
(Plus sérieusement... c'est BEAU, j'aime BEAUCOUP) !
Ce poème est très visuel, on s'imagine bien la scène aux accents de Mythologie antique. Je serais curieux de connaître les contraintes, aussi anecdotiques soient-elles.
PS : je crois qu'il y a un petit S qui s'est envolé à "nouveaux arrivant(s)".
Félicitations en tout cas !
Alors pour les contraintes je vais pas rentrer dans les détails parce-que ça serait trop long.
Il fallait choisir une couleur, j'ai pris noir, après 10 mots que la couleur m'inspirait, j'en ai pris 14 pour en mettre un par ver, puis le thème c'était une journée au pique-nique. Si j'avais su le thème avant j'aurais sans doute pris une autre couleur mais bon, la liste était prête fallait que je me lance, on m'a proposé de prendre une autre couleur mais ma fierté de "poète" m'en a empêché car le défi lancé, je devais le réaliser. Visiblement heureusement vu que ce poème plaît à beaucoup de gens XD
Sinon merci pour ton commentaire, ça fait plaisir!
Tu as réussi à créer quelque chose de très intéressant malgré ces contraintes pas évidentes...
Bravo :)