-Oursin, oursin...OURSIN!
Mon ami se releva brusquement de sa chaise, et lâcha un grognement.
-Que... Que se passe-t-il ?
Il dût cligner plusieurs fois ces yeux endormis pour me reconnaître.
-Clam! Que je suis content de te voir, on se faisait beaucoup de soucis pour toi!
-Merci je vois ça...je voulais te demander, as-tu mis des gens au courant de nos actions?
-Seulement le roi et les sénateurs pourquoi donc?
- C'est bien ce que je me disais, le peuple ne mérite-t-il pas de tout savoir?
Oursin s'étira sur sa chaise de bureau.
-Clam... Je viens de me réveiller.
-C'est une question sérieuse !
-Non Clam. Jamais je ne me permettrai de leur laisser de faux espoirs.
Je soupirai...
-Ma mère veut que je reste en sécurité. Elle ne veut plus que je me mettes en danger.
-Est ce que ça va et qu'est ce qu'il t'est arrivé?
-Oui il fallait peut être commencer par là...
Je lui racontai absolument tout jusqu'à la perle, je négligea juste de lui parler trop de Solis.
Oursin resta abasourdi. Je dû lui mettre une petite tape pour qu'il sorte de ses pensées.
Il finit par déclarer
-Puis- je la voir?
-Bien sûr.
Je déposai délicatement le fin bijoux dans sa main et il prit sa loupe pour l'observer de plus près.
-C'est... Magnifique je n'est jamais vu un bijou aussi raffiné.
Il resta un moment à l'observer.
Je le questionnai en retour:
-Et quand êtes vous rentrés avec Orque?
-Ce matin, à l'aube. Nous avons attendu toute la nuit. Puis nous avons reçu un télégramme de la sage Ormeau, qui nous a assuré que tu étais de retour en sécurité.
-Mais comment...
-La sage Ormeau sait tout Clam. J'ai voulu venir te voir mais on m'a ordonner de rester au palais. Et tu es attendu par le roi qui veut un rapport qui sera dès lors sera journalier.
Plus personne n'ayant quelque chose à dire, un silence gênant s'installa.
Avant nous étions deux amis qui se partageaient absolument tous, mais l'éloignement nous avait affreusement séparés et plus rien n'était comme avant. Je ressentis un pincement au cœur en remarquant que cette période d'amitié était belle et bien finis.
-Et bien allons-y! Je proposai.
Oursin mit sa majestueuse cape émeraude assortie à ses yeux et sortit de son bureau.
Je m'élançai a sa suite.
J'avais déjà eu l'honneur de rencontrer sa majesté lors des remises de diplômes. Mais jamais en personne.
Je dépassait rapidement le bureau que j'avais aperçu la dernière fois avec les centaines d'affiches sur le mur.
-Qu'en est-il des recherches sur les disparus?
-Rien, on ne trouve absolument rien.
-Et Londres? Loutre en avait parlé:" la principale ville de commerce des humains est Londres, je n'ai pas de doutes sur le fait que les sirènes disparues se trouvent là-bas si elles sont encore vivantes." Pourquoi personne n'y est encore allé?
Oursin se retourna pour me regarder dans les yeux.
-Y aller sous forme de sirène rimerait au suicide. La seule personne capable d'y aller est toi, même si nous ne savons toujours pas comment les déesses des eaux veulent procéder.
La réponse ne me convenait pas.
-Tout est si flou!
-Oui, ces derniers jours ont été très étranges...
Le couloir déboucha dans un immense hall au sol marbré.
La pièce me sembla familière et je pû me souvenir de notre dernier jour du lycée. J'aurai presque pû entendre les cris de joie ou voir les chapeaux jetés en l'air. Ces années passés en compagnie d'Oursin avaient été formidables. Jusqu'à ce que notre amitié soit brisée...
Oursin dût se remémorer lui aussi notre dernier souvenir partagé ici même, puisqu'il pressa le pas et évita de croiser mon regard.
Je fus soudainement hypnotisée par mes pieds et je me mordis les lèvres pour ne pas grimacer.
A notre arrivée,des soldats ouvrirent les gigantesques portes gravées. La salle était majestueuse, quatres colonnes d'or soutenaient le haut plafond de verre, laissant passer la lueur du soleil. Le tout était luxuriant, il y avait des plantes marines magnifiques, et d'énormes poissons multicolores zigzaguèrent entre nous.
-Wouahou...
Je restai sans voix, tout était surdimensionné.
Le roi se tenait dans un coin sombre de la salle.
Je m'approchai, intimidée à la suite d'Oursin.
-Bonjour.
Le roi sembla surpris et sortit de sa rêverie.
Il leva son seul œil valide et de l'autre côté, son œil de verre resta suspendu dans le vide.
Son regard d'un bleu éclatant contrastait avec son teint grisâtre, ses cheveux gris et son costume de la même couleur.
Je remarquai une toile d' araignée de mer entre son épaule et son trône poussiéreux. Il semblait épuisé.
Il se racla la gorge.
-Clam.
Le vieil homme me pris chaleureusement mes mains comme si nous étions de vieux amis.
-J' espère que tu sais combien je suis de tout cœur avec toi, c'est une rude épreuve et j'aimerais que tu ne la traverse pas seule. Je serai là pour t'épauler.
J'hochai la tête reconnaîssante. Je cherchais mes mots.
-Il serait préférable que tu viennes chaque jour me rapporter ce que tu as fait afin d'être au courant des dernières nouvelles. Le bien être de mon peuple est pour moi,une priorité.
-Bien sûr, je comprends merci.
Le roi se racla la gorge.
-Mais parle moi a présent du contrat que tu as passé.
Je répètai ce que je venais de dire à ma mère.
-J'ai demandé que le peuple de la mer retrouve la vie d'avant la catastrophe pour toujours.
Le roi hocha lentement la tête.
-Et quelle était la condition ?
-Lors de mon retour dans le monde des sirènes, après avoir accompli ma mission, les personnes que j'aurais pu rencontrer dans le monde humain m'oublierons immédiatement.
-C'est absolument parfait. Merci Clam.
Je pris rapidement congée et laissa mon esprit me guider dans le labyrinthe que formait le palais.
Il était paisible en cette fin de matinée et je ne croisa que quelques personnes.
Je me dirigea vers un couloir qui me rappellai vaguement quelque chose. Quelques minutes plus tard, je me trouvai devant l'entrée de la grande bibliothèque.
Je fus surprise d'avoir inconsciemment pû retrouver le chemin.
Quel était le code déjà ? Il me semble qu'Oursin avait tapé six fois sous le cadre...
Le tableau prit soudain vie.
-Oh ! C'est de nouveau toi? Je t'ouvre.
Et il pivota dans un bruit sourd.
Je la remerciai et m'engouffrai dans le passage étroit.
Je fus rassurée lorsque je trouvai la bibliothèque déserte et m'effondrai sur un coussin. Je n'eu pas bien de mal à m'endormir et je tombais dans un sommeil profond.
***
Quelques heures plus tard, a moins que ce ne soit quelques minutes une lumière me réveilla. Endormie je me frottai les yeux et pû en découvrir la provenance. Ma poche.
Je sortis délicatement la perle afin de l'examiner. Elle brillait d'une lueur hypnotisante...
C'était un bijoux magnifique et majestueux. J'effleurai les motifs délicats...
Soudain un flash de lumière me projetta dans un tourbillon et une terrible odeur m'assaillit.
Je ne sentai plus mes nageoires et pênais à me maintenir à la surface.
Ici l'eau de la mer était sale et remplie de déchets et le ciel était formée d'une épaisse fumée noire.
Les vagues m'emmenait sans cesse dans les profondeur. Avec la panique j'avalai la tasse , et mis quelques minutes à rejoindre un rivage d'un matériau lisse et étrange, pour finalement m'étaler d'épuisement sur le sable.
Pourquoi n'arrivais-je plus à nager? Quelques choses avait changé et lorsque je jetai un coup d'oeil à mes nageoires je criai de surprise.
Non ce n'était pas possible!
J'étais devenue humaine.