Un soir, une interview

Par AKSPARK

Une interview, et c’est le moment où tout bascule…

Un soir d'automne, à Paris. Il fait froid, il pleut. Le genre de temps qui colle à l’ambiance de la ville. L’ambiance qui te fait sentir que quelque chose va arriver, même si tu sais pas encore quoi.

Anouar, figure politique souhaite se presenter comme président du conseil municipal de notre ville, c’est le genre de type que tu vois traîner dans les coins sombres, toujours avec ce sourire en coin. Un quadragénaire mais déjà le regard d’un homme qui a fait des choix, pas toujours très nets. En costume bien taillé, il essaie de passer pour un homme d’affaires respectable.

Anouar a des connexions dans tous les milieux, baron de la drogue qui triment pas que dans l’ombre, mais qui roulent en berlines bien tirées, il connaît aussi bien les figures publiques du milieu politique, ceux qui affichent un sourire poli tout en jouant le même jeu que lui. Anouar navigue dans cette jungle, profitant des alliances, jonglant entre les apparences et la réalité, toujours prêt à manipuler la situation à son avantage.

Ce soir-là, il passe son interview, et même si ce n’est pas l’émission la plus regardée, par hasard, chacune de nous, les Louves, tombe dessus. On sait toutes que derrière son masque d’homme d’affaires , il y a un gars prêt à tout pour grimper. Anouar, c’est le genre à s’être sali les mains sans hésiter pour arriver là où il est aujourd’hui…

Pendant ce temps la devant l’interview à la tv :

Nadia - Avocate spécialisée dans les affaires criminelles. Dans son appart chic du 9ème, elle se tient droite, verre de vin rouge à la main. La lumière tamisée fait ressortir les ombres sur son visage, accentuant sa détermination. À travers le bruit de la pluie, elle scrute l’écran, un sourire amer aux lèvres. Elle voit au-delà des promesses. Chaque mot d’Anouar, elle le pèse, elle le décortique, convaincue que la vérité est enfouie sous cette couche de faux-semblants.

Ishrak  - Journaliste d'investigation. elle est dans son lit, les draps éparpillés autour d’elle. Un gars ronfle à ses côtés. Elle vient juste de finir une nuit d’étreintes, mais l’ennui la rattrape déjà, En entendant la télévision grésiller, elle se redresse légèrement, attirée par le son de la voix d'Anouar  Elle le matte avec Un petit rire moqueur lui échappe à la vue de son look trop soigné, trop parfait pour être sincère. La pluie martèle la fenêtre comme une mélodie triste, et elle se dit qu'il n'y a rien de plus prévisible qu’un politicien qui utilise des mots creux pour séduire des foules. La méfiance l’envahit, alors qu’elle se demande quel dossier elle pourrait écrire sur ce type.

Imen  - Entraîneuse de boxe. Dans son gymnase aux murs décrépits, elle se bat contre ses propres démons, les gants aux mains, frappant le sac avec force. Alors qu’elle observe Anouar à la télé, elle se rend compte qu’il ne s’agit pas d’un simple discours. Ce qu’il dit la touche, car elle sait qu’il joue avec les rêves de son quartier. La colère monte en elle, prête à exploser comme une droite bien placée. Ce soir, elle n’est pas là pour regarder, mais pour ressentir.

Asma  - Chargée de projet dans une ONG. Elle est dans son bureau sombre, entourée de dossiers et de post-it. Ce soir-là, la lumière de son ordinateur illumine son visage soucieux. L'interview d'Anouar capte son attention. Les mots résonnent en elle comme une menace. Son instinct lui dit de se méfier. Elle sait que chaque promesse cachera des failles, que les vérités sont souvent plus sombres que les mensonges.

Manel - Infirmière dans un grand hôpital de Paris. Elle est revenue chez elle, les épaules alourdies par une journée épuisante. Le bruit de la pluie à l'extérieur est un écho de sa fatigue intérieure. En entendant Anouar parler de la "modernisation" du quartier, elle se sent piégée. Ces mots-là, elle les connaît trop bien. Ils annoncent souvent des coupures de budget et des fermetures d’hôpitaux.

Lou (Loubna)- Rappeuse et artiste engagée. Dans son coin de Belleville, la musique résonne autour d’elle, mais ce soir, même le rythme ne suffit pas à l’apaiser. En voyant Anouar à l’écran, elle ressent une détermination grandissante. Elle est en quête de vérité, prête à déterrer ce qui se cache sous la surface. Les mots d’Anouar ne la touchent pas comme une chanson, mais comme un appel à l’action.

 

Ce soir-là, je suis assise à mon bureau, les pieds posés sur le meuble, feuilletant des documents de campagne tout en scrutant l’interview d’Anouar. Je m’appelle Sofia et ce type, je le connais bien ; nous venons du même quartier, et je n’ai pas l’intention de céder à ses manigances. Je ne suis pas qu’une simple candidate ; je suis une femme d'affaires influente, une figure montante dans le milieu politique. Mon but ? Le pouvoir pour changer la donne.

Dans ma tête, ça turbine. Des stratégies s’entrelacent, des plans déjà en cours. J'ai réuni mes alliées, des voix prêtes à s’élever contre l’injustice. J’ai passé des heures à écouter les préoccupations de ma communauté, forgeant des alliances, me préparant à déterrer la vérité. Chaque mot que je prononce, chaque mouvement que je fais, résonne avec les espoirs de ceux qui me font confiance.

Tout commence par moi, comme un feu prêt à embraser l'engagement des autres. Je ne suis pas là pour jouer ; je suis ici pour casser ce système corrompu qui nous maintient dans l’ombre, pour mettre à jour la vérité et la faire entendre.

Dans nos appartements respectifs, aucune ne sait encore que nos chemins vont se croiser. Mais ce soir, devant cette interview, ont partagent toutes le même sentiment. Une intuition, un malaise qui se répand, même si elles ne se connaissent pas.

La pluie s’acharne sur Paris, la nuit est pesante. Partout, des gens scotchent leur regard sur l’écran, les paroles d’Anouar résonnent comme un putain de défi. Ce qu’il dit ? Pff, ça les touche pas. C’est ce qu’il laisse de côté qui fait mal. Dans ce silence, tout commence à craquer. L’angoisse monte, et les louves se sentent piquées au vif, comme si c’était leur propre histoire qui se jouait. Ils savent qu’Anouar n’est qu’un faux cul, prêt à tout pour faire le beau.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez