Vénérable maître Tordur,
Vous m’avez mandaté pour réaliser une estimation du volume de gravats excavés par année. Après une étude attentive, voici mes résultats.
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Une barge transporte 120 m³, soit presque 200 tonnes de gravats.
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En moyenne 30 barges sont déchargées chaque jour à l’embouchure du fleuve Drül.
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Chaque jour, le territoire secret excave donc 3600 m³, soit 6000 tonnes de gravats.
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Une année comporte 7 mois de 7 semaines de 7 jours, soit 343 jours.
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Sur une année, le territoire secret excave donc plus de 1 200 000 m³ de gravats ; ce qui correspond à plus de deux millions de tonnes.
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En cinquante ans, plus de cent millions de tonnes ont été excavés pour être déposées à l’embouchure du fleuve Drül, générant une véritable île.
Je reste à votre entière disposition pour tout renseignement complémentaire.
L’administrateur du territoire secret
Flum BraisesArdentes
Depuis qu’elle avait découvert qu’elle était enceinte, l’état d’Epiphone s’améliorait. Les épisodes de crise de vomissement s’espaçaient. Pendant leur périple qui venait de reprendre, les six membres de la confrérie des élémentaires tissaient des liens et développaient des affinités qui trouvaient leur source dans l’espoir de la venue hypothétique d’un enfant prodigue. Chaque instant, chaque pas ensemble les rapprochaient un peu plus. Cependant, à présent que la princesse dryade n’affichait plus de symptôme évident de grossesse, les six alliés décidèrent de garder secret son état jusqu’à son accouchement. Mais dix années de silence ne représentaient rien au regard de la durée d’une existence qui dépassait généralement un million d’années.
Après plusieurs jours de marche, une falaise se dessina dans les chutes du bout du monde. Pourtant, dans les différentes théologies, la prochaine île des Sept devait de trouver de l’autre côté du fleuve Drül. La troupe mis encore une journée pour arriver et constater que l’île chevauchait l’embouchure. Un surprenant escalier permettait de gravir la façade verticale. Les nouveaux alliés l’empruntèrent et l’ascension s’avéra vertigineuse. Curieusement, l’île ne présentait pas le même caractère monolithique que celle d’Abath-Khal. Ici, le sol faisait plus penser à un amalgame de cailloux et de terre, un peu comme dans les fonds marins. Une fois au sommet, Epiphone fut surprise de constater la dimension réduite de l’île. Point de terre à perte de vue. La dryade distinguait la mer de toute part. Seule une sorte de pic, en direction du centre du bouclier-monde, se distinguait dans un paysage purement minéral. Où se trouvaient-ils donc ?
Leur couteau de pierre à la main, les six évadés exploraient l’étrange îlot sur lequel ils s’étaient réfugiés. L’absence totale de végétation paraissait surprenante et anormale. La structure granulométrique n’expliquait pas la présence de ce curieux atoll. Epiphone n’avait qu’une certitude, ce n’était ni un volcan sous-marin, ni l’île d’un des Sept. Mais alors, qu’était-ce ?
L’ensemble de la surface marquait une pente douce à partir du centre pour aller plonger dans la mer. Un seul grand pic pointait en direction de la terre centrale du bouclier-monde. En se reprochant progressivement du monticule, le groupe distingua un bruit, d’abord imperceptible, puis qui déchira le vrombissement des chutes du bord du monde. Une sorte de grincement métallique, un peu comme un moulin. Puis au pied de l’éperon, des formes apparurent. Une construction jaissait du sol, une sorte de tapis déversant en continu des tonnes de rocaille. D’immenses créatures s’affairaient au pied de la machine. Encore quelques centaines de mètres et Epiphone identifia des cyclopes. Ce territoire appartenait en toute logique aux nains. Pourtant, l’île d Dmor-Khal était censée se situer à l’opposé, sur le bord ouest du bouclier-monde.
D’un signe de la princesse dryade, l’ensemble des compagnons commença à évoluer avec plus de prudence. Malgré l’expérience du vénérable Bivot et l’assurance de la dynamique Flamèche, tous semblaient se ranger derrière le leadership naturel d’Epiphone. A pas de loup, sans se faire remarquer des lourdauds cyclopes, la petite troupe parvint à l’endroit où la machine sortait de terre. Celle-ci déversait dans un vacarme assourdissant des gravats sur une plate-forme. Les gigantesques créatures à un œil jetaient les débris de roches au pied du pic artificiel à l’aide de monstrueuses pelles en fer. L’atmosphère sentait la poussière et la sueur. Sans végétation ni habitation, comment ces cyclopes pourraient-ils vivre sur cette île nue ? La réponse se trouvait sans doute dans l’inframonde.
Les six alliés s’engagèrent donc dans la brèche d’où sortait la machine d’extraction. Au bout de deux cents mètres, plus aucune lumière n’éclairait la galerie. Et le bruit des rouages du tapis empêchait toute conversation. La progression fut donc lente et précautionneuse, chacun tenant par la main la personne qui le précédait. Dès que quelqu’un trébuchait, il entraînait au moins deux personnes dans sa chute. Et sur ce sol chaotique, dans l’obscurité complète, les faux pas se multipliaient. En poursuivant coûte que coûte la descente, une certaine fraîcheur commença à se faire sentir. La troupe avança ainsi pendant de longues heures, à piétiner à taton, dans le noir et le bruit des tapis mécaniques.
L’ensemble du petit groupe fut soulagé lorsqu’il déboucha sur une artère éclairée. Ils atterrirent en contrebas d’un véritable quai construit sur le bord du Drül. Une gigantesque barge accostaient pour déverser son chargement des roches dans un silo. Celui-ci alimentait en continu le tapis mécanique. Cette automatisation extrême prouvait l’ancienneté de l’entreprise. Les nains pratiquaient cette excavation volontairement et depuis suffisamment longtemps pour créer une île artificielle ! Les elfes transformaient la nature pour la plier à sa volonté, comme la princesse vierge l’avait tristement constaté dans la baie d’Anulune. Les habitants de l’inframonde allaient donc encore plus loin en tentant de créer un nouveau monde. Pourquoi ces peuples se montraient-ils si arrogants et n’acceptaient-ils pas la supériorité de l’ordre naturel des choses ?
Il y avait une bonne trentaine de mètres à remonter pour atteindre le sommet du silo qui se trouvait au niveau du quai. Grâce à leur danse virevoltante, les deux fées emmenèrent leurs compagnons à bon port dans une tornade contrôlée. La lumière se fit plus forte. Celle-ci provenait des parois de la galerie dans laquelle coulait le Drül. Une mousse phosphorescente...Epiphone n’avait jamais vu cela. Elle connaissait les lucioles et les vers luisants, des animaux qui étaient capables de générer de la lumière. Mais elle n’avait pas connaissance de plante capable de tel prodige. Et apparemment, elle n’était pas la seule.
« Ma foi, si je pouvais ramener cette mousse miraculeuse à Pyrbe, j’assurerai ma fortune et celle de toute ma lignée. Hihihi ! » Un gnome ne perdait jamais son sens des affaires, quelle que soit la situation. Bivot s’adressa en satyrique à Diodore. Le satyre se dirigea vers le mur et gratta celui-ci du bout de son couteau jusqu’à obtenir quelques boulettes mélangeant terre et lichen. Il passa sa main dans ses cheveux puis dans ceux de Bivot en proférant des paroles dans sa langue gutturale. « Hihihi ! Ma foi, merci mon ami. Voici ta fortune faite si nous sortons d’ici ! »
« Moi richle ! » s’efforça de prononcer Diodore. Sa manie de placer des L partout le rendait difficilement compréhensible, mais ses efforts étaient louables et il progressait en vocabulaire. S’il avait toujours du mal à s’exprimer, Epiphone voyait dans ses yeux qu’il comprenait l’essentiel des conversations.
Par prudence, le groupe demeurait dans la pénombre depuis son arrivée, excepté l’incartade de Diodore pour saisir de la mousse éclairante. Les compagnons se situaient à l’extrémité du quai et n’avait pas remarqué une masse de créatures sur l’autre berge car la volumineuse barge cachait celles-ci. Le bateau enfin déchargé, ces personnes se révélaient et tirant l’embarcation avec des cordes. Ils étaient des centaines et allaient certainement haler la barge jusqu’à son point de départ. Epiphone ne connaissaient pas ces créatures qui ressemblaient à des elfes mais semblaient plus grossières, avec des traits moins raffinés. Leur mise en tout cas n’avait rien de supérieur aux haillons que portait actuellement la princesse ; et leur mine délabrée traduisait une grande fatigue et une sous-alimentation.
« Hihihi ! Ma foi, que font ces derniers nés de Nunn si loin dans l’inframonde ? » chuchota Bivot.
« Bien sûr ! Des derniers nés de Nunn ! Merci maître Bivot ! Je n’en avais jamais vu. »
« Hihihi ! Mais moi non plus ma jeune princesse. Je suppose par rapport aux descriptions qu’on m’en a fait. »
« Moi vu ça. Eux derniers nés Nunn. » confirma fièrement Flamèche.
Un fouet claqua, sortant les observateurs de leurs hypothèses. Puis des cris survinrent.
« Avancez plus vite bande de chiens ! La prochaine barge arrive ! Nous devons laisser la place ! Plus vite. »
Et un cliquetis métallique résonna au rythme de la masse silencieuse qui montait à bord de l’embarcation. Toutes ces créatures étaient prisonnières ! Ainsi, les nains pratiquaient l’esclavage ! Epiphone contenait difficilement sa rage. Le peuple de Dmor-Khal possédait donc tous les vices ! En plus de détruire la nature primordiale comme les elfes, les nains asservissaient aussi leurs ennemis comme les orcs ! Jusqu’à il y a peu, la princesse d’Anulune considérait les gnomes comme horribles à cause de leur opiniâtreté à négocier et chercher leur profit en toute chose. A présent qu’elle avait vu les peuples « non élémentaires », elle considérait le peuple de Fladalf-Khal d’un œil nouveau et bien plus bienveillant. D’autant plus depuis qu’elle côtoyait le jovial Bivot. A l’opposé, les elfes, les orcs et les nains ne lui inspiraient que dégoût et haine. Ces êtres salissaient la moindre parcelle de pureté du bouclier-monde, autant ici-bas que dans le cœur de tous ceux qui croisaient leur chemin. Etait-ce là le but des Sept dans les guerres lemniscates ? Marquer de son emprunte toute chose e les modelant à leur image ? Alors dans leur souci de préserver la virginité originelle du monde, les peuples élémentaires possédaient le même objectif.
Iphigénie pressa le bras de sa princesse pour la sortir de ses réflexions. Une nouvelle barge arrivait. Les derniers nés de Nunn qui la tiraient se déplaçaient sur leur quai. Pour ne pas se faire repérer, le groupe devait traverser le Drül et se cacher sur l’autre rive. « Là ! Pont ! Traversez ! Suivre nous ! » La réactivité de Flamèche permis aux six amis de disparaître aux yeux des nouveaux arrivants. Mais une fois le bateau déchargé, les esclaves et leurs gardes chiourme les rejoindraient. D’un signe de la main, Epiphone indiqua la direction à suivre à ses compagnons. Les uns à la suite des autres, ils longèrent la paroi de la galerie dans une relative pénombre, décochant de temps à autre de rapides regards sur la rive opposée.
Soudain, la princesse se figea. Ce n’étaient pas des nains qui fouettaient les derniers nés de Nunn mais des elfes ! Pourtant, le territoire de l’inframonde appartenait à ces derniers, pas à ces mesquines créatures aux oreilles pointues ! Les deux peuples auraient-ils contracté une alliance secrète ? Voici un mystère supplémentaire qui confortait Epiphone dans sa conviction de forger une coalition des peuples élémentaire qui dépasserait le strict cadre défensif. Mais l’heure n’était pas aux grandes réflexions. Il fallait s’éloigner. La dryade reprit donc sa marche. Son élan fut rapidement coupé par la présence d’une cohorte de nains attablés qui jouait à un curieux jeu de dés en buvant de la bière. C’est bien eux, avec leurs rutilantes haches, qui contrôlaient ce territoire. Les elfes ne semblaient être que leurs assistants.
Que faire ? Si elle le désirait, la princesse pouvait tous les exterminer, sans pitié. De toute façon, ils ne valaient pas mieux que les orcs ou les elfes. Mais alors, s’était s’engager sur un sentier de sang et de meurtre à n’en plus finir, en pleine trêve séculaire, alors que les royaumes périphériques n’étaient pour l’instant pas prêt à faire face militairement. Non, comme la murène, il fallait se tapir dans sa cachette jusqu’au moment opportun. Les rapports entre dryades et nains se limitaient à quelques mises en relations via le réseau commercial des gnomes. Par la composition de son groupe, Epiphone aperçût l’avantage qu’elle pouvait tirer de la situation. Pourquoi ne pas réaliser une entente avec ces nains ? Elle comptait sur les compétences de négociateur de Bivot pour l’assister et lui chuchota son idée à l’oreille. Le gnome acquiesça et une minute après, les deux stratèges sortirent de l’ombre, suivis des autres qui se demandaient un peu ce qui se passait.
« Ki va là ? » cria le garde de faction dès qu’il repéra les silhouettes. Le nain brandit son arme en signe de menace.
« Nous sommes la délégation officielle des peuples élémentaires. Nous désirons nous entretenir avec votre chef. »
Malgré ses haillons, Epiphone arborait une prestance naturelle qui imposa immédiatement le respect à son interlocuteur. Le soldat fut rapidement rejoint par le reste de sa cohorte. La princesse répéta sa demande au caporal qui dirigeait la faction. Celui-ci se montra suspicieux.
« Nom d’une enclume, pourquoi vous croirais-je ? Pourquoi n’êtes-vous pas rentré en contact avec mes dirigeants par l’intermédiaire d’un de nos comptoirs en pays gnome. De plus, vos habits ne ressemblent pas à ceux d’émissaires ! »
« Notre démarche est et doit demeurer secrète. Nous nous sommes grimés pour passer inaperçus. »
« Hihihi. Et nous avons pris un chemin de travers par discrétion. »
« Vous mentez ! Nom d’une enclume, vous n’allez pas me faire croire que vous avez traversé la mer annulaire juste pour ça ! Gardes, emparez-vous d’eux ! »
Le caporal n’avalait pas la salade de mensonges servie par la confrérie. Les soldats encerclèrent les six compagnons. La promptitude d’Epiphone les sauva. Grâce à sa nouvelle puissance hydro-kinésique, la princesse fit jaillir des tentacules du fleuve avec lesquels elle s’empara des armes de leurs opposants. La tentation fut grande de les décapités avec leurs propres haches. Le sentiment de toute puissance que la dryade éprouvait à cet instant la grisait tant qu’elle naviguait à la frontière de la folie meurtrière. Mais la force de sa volonté, forgée dans les geôles d’Abath-Khal, lui permis de ne pas perdre la raison.
« Comment osez-vous ! Vous n’êtes que des cloportes rampant sous terre ! Et vous pensez pouvoir nous menacer ! J’exige de rencontrer votre chef dirigeant ! NOUS gardons votre cohorte en otage en attendant votre retour. Hâtez-vous ! »
La réplique subite développée par la princesse dryade dans une démonstration manifeste de puissance avait visiblement terrifié l’ensemble de ces soldats aguerris. Plus aucun mot ne sortait de la bouche du petit caporal, qui restait coi. Après un moment de réflexion qui du paraître des heures dans son cerveau étriqué, le chef de la cohorte se lança.
« Si vous le permettez, il serait plus judicieux que mon estafette vous akompagne jusk’à notre chef, maître Krim. Nom d’une enclume, vous diviserez le temps d’attente pour le rencontrer par trois ou katre. Pour descendre le Drül, il suffit de se laisser porter par le kourant. Par kontre, remonter jusk’ici demande beaukoup plus de temps ! »
« Soit. Mais nous avons grand faim. Pouvez-vous nous proposer quelque pitance pour nous sustenter avant de partir ? » Epiphone prononça ces paroles avec une douceur qui contrastait avec l’accès de fureur qui l’avait emparée quelques instants auparavant. « Pardonnez-moi ma réaction, mais vous concevez bien qu’il était pour moi impensable de menacer notre délégation de la sorte. » Pour souligner encore plus ses intentions pacifistes, elle déposa délicatement les haches des soldats aux pieds de ceux-ci avant de faire disparaître les tentacules.
« Nom d’une enclume, je comprends bien ! Ce n’était k’une éffroyable méprise de ma part. » Le caporal tapota sur l’épaule d’un nain qui venait de se mettre au garde à vous à côté de lui. « Je vous présente Oin, mon estafette ki se chargera de répondre à vos moindres besoins pendant votre voyage. Il comprend l’elfique, mais si vous parler lentement. »
Epiphone comprit à cet instant qu’excepté le caporal et son estafette, la cohorte n’avait compris aucun mot des échanges qui venaient de se dérouler. Les soldats n’avaient que cette image d’une dryade déchaînée capable de venir à bout d’une vingtaine d’entre eux sans la moindre difficulté. Cette facilité n’était qu’apparente. La princesse subissait déjà le contrecoup de son action spectaculaire. Elle avait consumé ses forces vitales. Il lui fallait s’alimenter et se reposer au plus vite. Mais l’atmosphère restait tendue, avec tous ces gardes sur la défensive. Pour apaiser les tensions, le vénérable Bivot déclara d’un œil rieur en langage nain.
« Ma foi, je boirais bien une petite bière pour accompagner le repas. Hihihi ! »
L’assemblée se mit à rire pendant que le gnome expliquait à ses compagnons ce qu’il venait de dire. Quelle chance d’avoir un maître négociant polyglotte dans la confrérie pensa Epiphone. Quoi qu’il en soit, les nains n’oublieraient pas leur rencontre. Ils se chargeraient sûrement de la raconter à leurs congénères. Qui sait si elle ne forgerait pas la légende d’un peuple de la mer invincible mené par une princesse annonciatrice de la mort ? La dryade se rendait compte qu’en tout évènement, à tout moment, sa posture, l’image qu’elle renvoyait à ses protagonistes représentait une arme psychologique de premier ordre. Sa démonstration de puissance avait marqué les esprits. La sagacité de Bivot lui avait permis de détendre l’atmosphère et apaiser une situation mal engagée. Elle aurait le temps du trajet pour réfléchir sur l’attitude à adopter. Elle conviendrait de la stratégie avec ses alliés et principalement le gnome.
Sur ces entrefaites, Oin s’était éclipsé. Il revint quelques minutes plus tard, les bras chargés de victuailles. Un deuxième nain le suivait en poussant un tonnelet. Bivot aurait bien sa bière ! Déjà, la barge pointait au loin et moins d’un quart d’heure plus tard celle-ci enregistrait la montée de sept nouveaux passagers. A l’intérieur de l’embarcation, les derniers nés de Nunn se retrouvaient entassés à la proue du bateau. Tous semblaient exténués. Une chose frappa particulièrement Epiphone. La trêve séculaire avait débutée depuis à peine une cinquantaine de cycles, pourtant, certains de ces esclaves paraissaient même plus vieux que le vénérable Bivot. Ils arboraient cheveux et barbes blanches, rides marquées et dentitions défectueuses. Ils puaient la sueur dans leurs mises déplorables ! Même une horde d’orcs ne sentait pas si mauvais. Mais la princesse ne pouvait le leur reprocher. Elle-même savait ce que c’était de subir le traitement d’un tortionnaire. Ces créatures subissaient des sévices quotidiennes visibles sur leurs corps crasseux couverts de lacérations de fouets. Des elfes les entouraient pour assurer la surveillance. En même temps, que pourraient faire ces pauvres hères s’ils s’échappaient ? Comment survivre dans ce milieu hostile entièrement minéral ? Oin accompagna la confrérie élémentaire en poupe et commença à leur distribuer un peu de nourriture. C’est alors qu’un elfe arriva,. Il s’adressa au nain.
« Bien le bonjour, Seigneur Nain. Vous ramener des esclaves à Muggulor ? Je ne savais pas que vous aviez également asservi des élémentaires, surtout des dryades avec leurs satanés pouvoirs magiques ! »
Dans une pulsion meurtrière, Epiphone voulut donner une leçon à l’impudent. Mais plus prompt, le sage Bivot l’apaisa en saisissant son avant-bras. Le gnome intervint également avant que Oin n’ait le temps de répondre.
« Ma foi, nous sommes un peu mieux lotis que les derniers nés de Nunn. Hihihi, par la grâce de connaissances, nous avons droit à un repas satisfaisant. »
Le maître négociant venait encore de donner une leçon de perspicacité à la jeune dryade. Sans réellement mentir, avec des mots choisis pour entretenir le flou de la situation, il parvenait à faire croire à son protagoniste ce que celui-ci voulait entendre. Par contre, Epiphone bouillait de l’intérieur. Il lui était difficile de faire des courbettes alors qu’elle aurait pu faire parler toute sa puissance destructrice. Elle devait prendre exemple sur Bivot. Le gnome contrôlait les pierres mais préférait utiliser le verbe comme arme. C’est vrai qu’avec leurs habits dépenaillés et leur mines fatigués, elle et ses compagnons n’étaient guère mieux fagotés que les vrais esclaves. Et il était préférable que leur venue dans l’inframonde demeure secrète. Que ces veules elfes demeurent dans l’ignorance restait la meilleure option.
Le courant porta la barge à bon port en trois jours. Epiphone conversa pendant ce délai avec Bivot, Flamèche et Diodore sur la marche à suivre. Certes, ils avaient forgé une alliance indéfectible dans la douleur des geôles d’Abath-Khal, mais encore fallait-il à présent définir un objectif commun et partagé. Bivot notamment insistait pour qu’ils se mettent d’accord sur moult détails. Il affirmait que cela constituait un prérequis indispensable à toute négociation. Il rappelait sans cesse un précepte de Fladalf-Khal. « Si l’adversaire décèle une brèche dans une union, il s’y engouffrera pour semer la discorde. » Les six compagnons de la confrérie descendirent sur les quais de Muggulor forts de leurs certitudes. Ils savaient ce qu’ils désiraient et à quel prix ils étaient prêts à acheter. Après avoir envoyé un coursier pour les annoncer, Oin accompagna promptement la délégation jusqu’à la commanderie de Muggulor. En chemin, il expliquait l’exercice tripartite du pouvoir en ce territoire. Il ne savait pas qui serait présent ce jour entre Nomrad, la maître forgeron, Tordur l’administrateur ou Krim le chef des milices et surtout, quand le dirigeant serait disposé à les recevoir.
Une fois dans le lieu de pouvoir, l’estafette les installa dans un grand hall aux allures de salle d’attente avec plusieurs bancs de pierre sculptés à même la roche. Dans un coin de la pièce, un nain en livrée orange écrivait assis derrière son petit bureau. Il se dirigea vers Oin et l’interrogea en langage nain. Une fois réponse faite, celui qui semblait occuper un poste de secrétaire toisa les six étrangers. Son visage traduisait sa suspicion. Comment des créatures ainsi fagotées pouvaient-elles faire partie d’une entreprise diplomatique quelconque ? Bivot dit quelques mots en nain au cerbère dubitatif. Celui-ci quitta alors le hall, sans doute pour prévenir son dirigeant de l’arrivée d’importants émissaires.
« Hihihi ! Je lui ai dit qu’il n’avait rien à perdre. Soit nous sommes vraiment important soit ils pourraient toujours nous mettre en esclavage. Et qu’il savait qu’un gnome ne se déplaçait pas pour rien. Ma foi, il ne connaît pas nos pouvoirs, hihihihihi ! »
« Maître Bivot, vous êtes machiavélique. » le félicita Epiphone. « Pensez-vous que l’on pourrait demander des vêtements propre ? »
« Et toilette avant ? » ajouta Flamèche.
« Blonnes salades à mlanger ? » renchérit Diodore.
« Ma foi, oui. Cela constituera un prérequis aux négociations. Mais à présent, chut ! Hihihi ! Nous ne sommes pas seuls mes jeune et fougueux amis ! » Le maître négociant indiqua du regard Oin, l’estafette qui tentait de se faire oublier dans son coin. « Restons concentrés sur notre objectif. »
La suite de l’attente se déroula au rythme d’échanges de banalités. Le sage Bivot veillait au grain et recadrait ses compagnons au moindre risque de dérapage. Plus Epiphone attendait, plus elle se sentait sale et repoussante dans sa tenue en lambeaux. Elle n’y pouvait rien. Ses habits avaient subi les outrages du temps mais surtout des mauvais traitements des orcs, de sa fuite et de son long périple. Dans son ancienne vie, il fut inconcevable qu’une princesse dryade puisse évoluer dans une apparence si misérable. Mais comme l’enseignaient les prêtresses de Génoas-Khal, la perle se moque de son écrin. Voici encore un précepte qui prenait tout son sens. Tant mieux si les nains les sous-estimaient à cause de l’impression insignifiante que la confrérie renvoyait. Les six compagnons n’en seraient que plus redoutables. La preuve, les frêles et chétifs petits gnomes s’en sortaient toujours à leur profit alors que personne ne les considérait.
Un jeune nain entra avec fracas dans le hall, suivi du secrétaire en livrée orange. Il était plus grand que ses congénères et blond comme les blés. Epiphone ne put s’empêcher de faire le rapprochement avec le nain détenu par Abtah-Khal sur son île. Une telle couleur de cheveux n’était pas commune et leur lien de parenté semblait évident. Furibond, le dirigeant s’adressa en elfique mais sans ménagement à ses visiteurs inopportuns.
« Ha ! Par ma hache, qui êtes-vous ? J’espère que vous ne m’avez pas fait déranger pour rien, sinon vous irez aux mines de sel ! Haha ! »
« Bonjour noble seigneur nain. Nous sommes une délégation des peuples élémentaire. » Epiphone exécuta sa plus belle révérence pour accompagner ses paroles.
« Ainsi habillés ! Ha ! Vous vous moquez de moi ! Vous n’êtes que des vulgaires mendiants tentant de profiter de la crédulité des peuples étrangers. Mais, par ma hache, étranger ne veut pas dire ignorant ! »
« Mauvais habits être camouflage ! » répliqua instantanément Flamèche.
« Oui, nous sommes une délégation secrète. Respecter les règles de l’apparat n’aurait fait que nuire à notre entreprise. » compléta la princesse des peuples de la mer.
« Hihihi ! Nous sollicitons une audience privée pour pouvoir vous exposer librement notre proposition. » En fin négociateur, le gnome fit comprendre à son interlocuteur en désignant les autres nains que leur présence n’était pas désirée. « Ma foi, pour preuve de la confidentialité de notre démarche, nous sommes entrés en contact avec vos soldats dans un secteur improbable. »
« Ha ! C’est ma foi vrai par ma hache. Comment vous êtes-vous retrouvez si loin au bord du Drül ? »
« Nous vous le dirons tantôt, en audience privée. » Epiphone tentait de jouer de son charme en se rapprochant du nain belliqueux. Encore quelques mètres et elle pourrait lui caresser la main.
« Très bien ! Suivez-moi dans la salle du conseil. Mais gare à vous si vous me faites perdre mon temps ! »
Le blond nain fit volte face et se dirigea vers une porte monumentale en pierre qu’il ouvrit en actionnant un mécanisme caché. Il ordonna à ses congénères de fouiller les six étrangers avant de leur demander de demeurer à l’extérieur de la magnifique salle qu’il referma. Le nain invita ensuite les six invités à prendre place autour de la table en pierre.
« Je suis Krim, fils de Nomrad de la famille des Marteaux d’Airain. A qui ai-je « l’honneur » de m’adresser ? »
« Hihihi ! Je suis le maître négociant Bivot, de la vallée de Pyrbe. »
« Moi Flamèche, membre grand Sabbat. Et lui Persuic, compagnon moi. »
« Diodore, pleuple blois. »
« Et je suis Epiphone, princesse d’Anulune, accompagnée de ma suivante Iphigénie. »
« Par ma hache, si vous ne mentez pas, voici une bien belle délégation ! Ha ! J’ignorais que les peuples de la mer possédaient des dignitaires de haut rang ! Cela fait des mois que je cherche à rentrer en affaire avec les dryades. Et par ma hache, je n’ai encore pas réussi ! Nous devrions donc pouvoir trouver un terrain d’entente. » Le dirigeant nain se montrait bien piètre négociateur en dévoilant d’emblée son intérêt.
« Ma foi, je connais déjà la famille des Marteaux d’Airain de réputation. Hihihi ! Les armes que vous vendez à votre comptoir d’Afarath sont considérées comme les meilleures sur le marché. » Bivot ne cherchait même pas à flatter Krim, il ne faisait que décrire la vérité.
« Et qu’attendez-vous de mon peuple, maître Krim ? »
« Ha ! Ha ! Ma famille cherche de nouveaux territoires à prospecter. Attendez. » Krim alla chercher un rouleau de parchemin dans un buffet situé derrière le siège de présidence. Il déroula alors une carte dryade sur la table. Mais comment diable un nain pouvait-il être en possession d’une carte dryade se demanda Epiphone. « Par ma hache, nous n’avons plus de possibilité d’expansion dans l’inframonde. C’est pourquoi nous désirons creuser une mine dans les îles du ponant. » Le nain posa théâtralement son doigt sur l’archipel.
« Plus place inframonde ? Pour ça vous construire île ? » En quelques mots simple, Flamèche avait résumé l’histoire que la confrérie s’était fabriqué depuis la découverte de l’île que les nains faisaient émerger au bout du Drül.
« Ha ! Exactement jeune fée ! L’inframonde, sous la terre, est entièrement colonisée par les sept grands clans nains. Par ma hache, notre seule chance est de trouver un filon sous la mer annulaire. »
« Hihihi ! Pourquoi avez-vous besoin d’une île, maître Krim ? Ma foi, vous pourriez chercher à partir des rives du fleuve. »
« Ha ! Excellente question vénérable gnome. Une île est nécessaire pour créer une cheminée. Et par ma hache, cela permettra d’établir un nouveau comptoir qui ne pourra pas être spolié par l’un des grands clans. »
« Une mine et un comptoir dans les îles du ponant. Soit. Et que proposeriez-vous en échange de ces privilèges maître Krim ? » Epiphone rentrait dans le vif de la négociation sans détour.
« Ha ! Le seigneur Bivot l’a très bien dit. Nos haches et nos épées sont les meilleures du bouclier-monde. Ha ! Ha ! »
« Ma foi, maître Krim, d’ordinaire, moi et les miens acceptons de bon gré vos productions car elles nous procurent de grands bénéfices. Hihihi ! Mais notre venue dépasse le strict cadre de la recherche de profits. »
« Nous pas pourvoir porter haches ! »
« Ni éplées ! »
« Ce que mes amis essaient de dire, c’est que nous désirons des armes à notre main. Les nains sont les meilleurs artisans. Et votre famille est reconnue pour la qualité de sa forge. Confectionnez-nous des produits sur mesure et j’intercéderais en votre faveur auprès du conseil. »
« Par ma hache, vous voulez que nous travaillions pour contre une vague promesse. ? Ha ! »
« Hihihi ! Non, non, non, maître Krim. Ne vous méprenez pas. Ma foi, nous voulons juste des prototypes satisfaisants avant de conclure un marché bénéfique à tous. »
« Ha ! Créer de nouvelles armes. Par ma hache, cela coûtera forcément cher ! »
« Vous obtiendrez la concession d’une mine et de l’octroi d’un comptoir sur les îles du ponant. A condition que vous affectiez l’ensemble de la production à l’armement des peuples élémentaires. N’est-ce pas suffisant ? »
« Par ma hache ! Pour pouvoir nous déplacer, la famille des Marteaux d’Airain doit bénéficier d’un laisser passer sur tous les territoires périphériques...et d’un port franc pour son comptoir. »
« Ma foi, cette requête peut être considérée. Hihihi ! Encore faut-il que vous réussissiez à nous fabriquer des armes nous permettant de rivaliser avec les orcs et les elfes. Hihihi ! »
« Ha ! Mais par ma hache, rien ne me prouve que vous êtes bien ceux que vous prétendez être ! »
« Si fait maître Krim. Convenons simplement d’une rencontre à Abynéas lorsque vous aurez des prototypes à nous proposer. » En offrant cette alternative, Epiphone se donnait un délai pour convaincre son peuple du bien-fondé de son entreprise et de cet accord secret avec les nains.
« Hihihi ! Bien entendu, cette conversation doit rester confidentielle ! »
« Par ma hache, la culture du secret fait partie des fondements des Marteaux d’Airain ! De plus, nous avons autant intérêt que vous à conserver cet accord le plus secret possible. Ha ! Dès à présent, je mets l’ensemble de mes techniciens sur la confection de votre armement. Vous ne serez pas déçus. Ha ! Ha ! Ha ! »
« Hihihi ! Lorsque vous vous estimerez prêt, traversez la vallée de la Pyrbe jusqu’à ma Maisonnée. Ma foi, je vous conduirai moi-même jusqu’à Abynéas. »
« Quant à moi, je préparerai votre réception dans notre capitale. »
La confrérie des élémentaires avait bien manœuvré, mais il lui restait du pain sur la planche. A présent qu’il avait un accord, les six devaient convaincre leurs peuples de les suivre dans leur projet fou. Sans doute faudrait-il attendre la naissance de l’héritier d’Epiphone et Nicéphore.
Notre communauté de princes et princesses de différents peuples se rendent en secret dans les mines des Nains pour obtenir de nouvelles armes.
Je ne comprends pas très bien pourquoi ils y vont en secret comme ça, déguisés en mendiants. Pourquoi n'envoient-ils pas un message officiel pour organiser une entrevue ? Le Nain est convaincu très vite, je ne comprends pas bien pourquoi. Je sais qu'ils ont cette idée d'expension dans l'infra-monde et le désir de construire une cheminée avec l'accord des dryades. Mais tout de même, c'est un peu rapide. Les descriptions qui se répètent un peu aux débuts pourraient être plus réduites pour laisser un espace plus grand aux négociations à mon sens. Et à quelles armes pensent-ils ? Quel est leur plan ?
J'aime bien comment tu décris ce chantier titanesque quasi industriel.
Je me pose des questions quant à l'infra-monde. Je l'imagine comme dans Minecraft quand tu creuses et que tu découvres ces rivières de laves et ces canyons. C'est comme ça que tu te le représentes ? Et j'imagine ton monde comme une sorte de sphère coupée en 2. J'ai juste ?
Attention aux nombreuses fautes de grammaire dans ce chapitre
Mes notes :
"d’une existence qui dépassait généralement un million d’années."
> C'est quand même un truc de fou ! 😳 Ils doivent devenir fous à la longue non ?
"la prochaine île des Sept devait de trouver"
> se trouver
"La troupe mis encore une journée"
> mit
"Pourtant, l’île d Dmor-Khal"
> Typo
"comment ces cyclopes pourraient-ils vivre"
> "pouvaient-ils", non ?
"Les six alliés s’engagèrent donc dans la brèche"
"La progression fut donc lente"
> 2 donc
"la princesse vierge l’avait tristement constaté"
> Bon là, vierge, elle l'est clairement plu 😄
"Ces êtres salissaient la moindre parcelle de pureté du bouclier-monde, autant ici-bas que dans le cœur de tous ceux qui croisaient leur chemin. Etait-ce là le but des Sept dans les guerres lemniscates ? Marquer de son emprunte toute chose e les modelant à leur image ? "
> Je ne suis pas sûre de saisir ce que tu veux dire par là. J'aurais dit plutôt que les guerres lemniscates avaient pour but de pousser les peuples à s'auto-détruire pour préserver le monde non ? (Je me trompe certainement)
"La réactivité de Flamèche permis aux six amis"
> permit
"Ce n’étaient pas des nains qui fouettaient les derniers nés de Nunn mais des elfes !"
> Voilà qui est surprenant
"Mais alors, s’était s’engager sur un sentier de sang"
> C'était
"les royaumes périphériques n’étaient pour l’instant pas prêt"
> prêts
"Après un moment de réflexion qui du paraître"
> dut
"des sévices quotidiennes"
> quotidiens
"C’est alors qu’un elfe arriva,. Il s’adressa au nain."
> Typo
"Vous ramener des esclaves"
> -ez
"C’est vrai qu’avec leurs habits dépenaillés et leur mines fatigués,"
> Pourquoi se sont-ils infiltrés de la sorte ?
"Par ma hache, vous voulez que nous travaillions pour contre une vague promesse."
> Phrase bizarre
"Vous obtiendrez la concession d’une mine et de l’octroi d’un comptoir sur les îles du ponant."
> Comment peuvent-ils lui proposer ça ? Ils sont en fuite et ne possèdent rien non ?
"A présent qu’il avait un accord, les six devaient convaincre leurs peuples de les suivre dans leur projet fou"
> N'auraient-ils pas dû commencer par ça ?
Ces négociations sont un peu courtes je trouve.
Tout d'abord bonne année!
Les négociations sont courtes, certes, mais si je détaille déjà tout sur mon premier jet, je n'arriverai jamais au point final! Parfois, je me dis que certaines parties mériteraient un roman entier! Il me reste 18 chapitre (qui en ferons certainement 25 ou 30). Pour l'instant, je reste focus sur arriver au bout! Mais je garde tes remarques de développement pour mes réécritures. La négociation, les phases de séductions (là-dessus je suis vraiment pas ouf!).
Pourquoi la confrérie est une délégation? Par la force des choses, elle cherche à justifier sa présence dans l'infra-monde. J'ai développé par la suite les notions de diplomatie, consulats... Il y aura des choses à reprendre. D'où le faite que je ne détaille pas trop.
A la première réécriture je vais changer le terme princesse vierge. Je cherche encore l'expression appropriée. Les servantes de la déesse ou quelque chose comme ça.
La description des guerres lemniscates constitue la vision de Epiphone.
Pour moi, le bouclier-monde est comme une coupe, un peu hémisphérique remplie de terre et matériaux rocheux. Nunn a déposé la terre et le sable en forme de cône dont la pointe se trouve au niveau du centre du bouclier. Puis l'eau a immergé toute la partie périphérique. Je vois l'inframonde comme une fourmilière creusée par les nains.
Et bon courage pour ton histoire en 2023. J'ai vu que tu envoies du chapitre! Je sais pas si je tiendrais ton rythme en lecture ou en écriture!
Et en dessous, c'est le royaume de Nains. Mais du coup les rivières sont comme les rivières de lave de Minecraft ? Quand tu dis les rivières en-dessous de l'infra-monde tu veux dire quoi ? Sous l'infra-monde, c'est le vide intersidéral non ? D'ailleurs que se passe-t-il si les Nains creusent trop profonds ? Ça s'ouvre vers le vide en bas ?
Et Y-a-t-il un peuple de l'air avec des rochers qui flottent autour de la montagne centrale ? C'est le royaume des dragons cette montagne ou bien ils vivent sous terre aussi ? Tu l'avais dit un moment mais je me souviens plus. Où sont donc ces dragons, ça fait un moment qu'on en entend plus parler ? C'est possible que des Nains réveillent des dragons endormis et se fassent bouffer ? Au vu du territoire, les grands gagnants de cette distribution, c'est les Nains non ? Et les dryades ont un bon pouvoir aussi si elles occupent les mers. Les autres se disputent les terres moins nombreuses.
Bon courage pour l'écriture du premier jet. Tu as écrit la Bible 2, ton roman a l'air super long, mais tu m'as l'air d'être engagé sur une bonne voie.
Le mien est fini (et long !). En ce moment, je termine les réécritures et peaufinage du style et du rythme notamment. Je tourne en rond dessus, je ne fais plus que des petits changements à ce stade. Cette année, j'ai décidé de passer à autre chose, donc je vais tenter de l'envoyer à des Éditeurs, ce qui mettra un point final au projet 🙂 J'ai déjà jeté des idées pour des projets futurs. Je crois que je vais d'abord me reposer en écrivant une nouvelle de fantasy, genre 5 chapitres. J'ai une idée drôle. Et je la posterai ici, donc ce sera une nouvelle spécifique PA 🙂
Au plaisir de lire la suite 🙂
Pour les fleuves souterrains, il me semblait l'avoir expliqué. L'eau arrive sur les bords du bouclier puis suit les rainures métalliques jusqu'à l'umbo (partie central en acier) qui est le point le plus bas. A cet endroit de l'infra-monde, il y a une grosse activité géothermique qui fait évaporer l'eau qui remonte par les volcans et les geysers. (Introduction de chapitre Nomrad l'ambitieuse il me semble.)
Mon projet est tellement long que j'hésite à en faire une série. Vu que je vois plein de points à développer. Et comme toi, après je passes sur des nouvelles...peut-être sur le bouclier-monde.
Pour les éditeurs, tu vas faire des démarches en ligne (envoi de manuscrits) ou bien tenter de les rencontrer en salon?
Concernant l'édition, j'aimerais bien aller dans des salons, mais je vis au Japon donc j'enverrai en ligne, même si c'est comme jeter une bouteille à la mer. J'ai commencé cette année par un premier envoi, et aujourd'hui, je compte faire un second, on verra bien. Je ne fais plus de modifications majeures depuis 6 mois donc je pense que j'arrive tout doucement au bout. Ça fait presque 5 ans de travail quand même, l'air de rien.
En étant au Japon, les envois en ligne sont préférables . Et je comprends mieux pourquoi tu veux que ton elfe aie le mal du pays.
Haha oui il arrive d'avoir le mal du pays par moment 🙂 même si j'aime globalement ma vie ici
Pourquoi Epiphone et ses amis trouvent-ils un escalier creusé dans la façade de l'île? Est-ce parce que les nains ont décidés d'aller explorer le contour monolithique du monde?
Au début, quand tu décrivais le monde bouclier, je m'imaginais des chutes d'eau gargantuesques, et finalement, elles s'escaladent en quelques heures. Est-ce ce que tu avais à l'esprit? Elles me paraissent bien petites maintenant.
La différence de caractères entre les élémentaires est très intéressante, tu souligne bien le contraste entre l'impétuosité de la dryade et la finesse calculatrice de Bivot. J'espère que tu creuseras ce personnage que je trouve fascinant.
Pour en revenir à la typologie du bouclier (qui me fascine aussi^^), une petite idée comme ça:
Si je résume, l'inframonde se trouve sous la surface. les rivières se trouvent sous l'inframonde (ou au même niveau?) Ca pourrait être intéressant d'exploiter la partie qui se trouve sous les rivières, ça pourrait t'ouvrir pas mal de perspectives! (j'imagine même un puit qui donnerait directement sur un vide intersidéral)
En ce qui concerne la longueur du chapitre, c'est peut-être un peu long par rapport aux normes de la plume d'argent, mais pour un livre, je ne trouve pas ça choquant.
Alors les introductions en italiques, après y avoir réfléchit deux minutes, proviennent des lectures qui m'ont le plus marquées. Isaac Asimov utilise cette méthode avec son encyclopédia galactica qui introduit les chapitre de Fondation. Pareil avec Robin Hoob dans l'Assassin Royal. Et c'est vraiment quelque chose que j'aime bien. Le texte introductif nous donne un vernies (ou une fausse piste) pour le chapitre qui suit.
Suite à ta remarque, je vais peut-être transformer les heures en jours. J'ai également une vison gigantesque des chutes. Après la question est: dans quel sens se trouve le bouclier de Nunn. Si il forme une coupelle, sur les bords, il y a moins d'épaisseur. En tout cas tu me donnes à réfléchir.
Sinon, les quatre fleuves traversent l'inframonde et le structurent.
Et j'ai déjà pensé à ce qu'il existe une vie sous le bouclier-monde. Mais pour l'instant, je préfère me laisser des territoires vierges et inexplorés. Faire évoluer mes personnages dans un monde fini limiterait le champ des possibles. Tu me poses des questions pour en savoir toujours plus, mais j'ai des chapitres d'avances qui parfois vont dans une autre direction. Et je me rends aussi compte que j'ai présenter des parties du bouclier-monde qui sont pour l'instant sous-exploitées. Par exemple je n'aborde plus les dragons. Plus j'avance et plus je me dis qu'il va me falloir au moins l'équivalent de deux à trois tomes pour parvenir à la fin que j'ai en tête !