Dans une ancienne demeure
Il y avait un vase.
Aigri par les années passées,
Poussiéreux par son manque de mobilité.
Ni trop exubérant, Ni trop embarrassé,
Il était à son aise parmi la vague de bibelots à ses côtés
Qu’il avait appris à connaître au fil du temps,
Sans trop rentrer dans les détails,
Sans trop s’attarder sur les fonctions de chacun
Sans trop poser de questions.
Solitaire, âme vile,
Il attendait le moment final
Où quelqu’un finirait par le renverser.
Son contenu s’éparpillant sur le sol,
Sa chaire se brisant contre les carreaux
Aussi glacial que ses contours,
Dans un bruit crissant,
Suivi d’un silence réconfortant.
Il attendait, se questionnait,
Réfléchissait à la douleur
Qu’il serait amené à ressentir.
La seule.
Il avait assez vu, observé, écouté,
Toujours préoccupé par les soucis d’autrui,
Toujours écoeuré par les propos d’amis.
Assez attendu,
Perché sur sa commode
De bois d’acajou.
Du haut de sa commande,
Il essayait d’imaginer
La texture du plancher.
Il voyait, il voyait, il revoyait,
Sans jamais connaître.
Il avait la vue sur ce plancher depuis des dizaines d’années,
Il en connaissait chaque ligne,
Chaque courbe,
Chaque invagination,
Pourtant il ne connaissait
Que ce que sa vue lui en apprenait.
Il connaissait sans connaître.
Voyez-vous
Il y avait une limite sur ce sol
Plancher, Carreau
Carreau, Plancher
Une limite qu’il visait
Qu’il viserait
Lorsqu’il quitterait sa commode
De bois d’acajou,
Afin que son corps
Soit scindé en deux
Et qu’il n’ait pas à choisir
Entre deux sensations
Ô jamais expérimentées.
Ces deux rapports différents à l'humanité et aux autres…
J'aime beaucoup la façon dont tu as exploité cela!
La métaphore est belle, et elle soulève plein de questions.
C'est vraiment beau, et en l'occurrence, on a une poéticité beaucoup plus présente, avec des formules qui restent en tête...
Et l
PS: je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais j'ai posté la première partie de mon commentaire sans faire exprès donc tu auras une lecture fragmentée, désolé!