Vérité 2 : Une vision sans action n'est qu'une hallucination !!

Il était 4H de l’après-midi, cela faisait plus d’une semaine que je n’avais pas eu de nouvelle de M. Dupont et de face de Playmobil. Je flânais  depuis plusieurs heures sur les quais de Saône côté vieux Lyon. Qu'est-ce que je m’étais imaginé ? Que j’allais pouvoir carboniser des mecs, comme ça, sans que ça ne me revienne en pleine tronche ? Pour une fois que la justice française faisait son boulot correctement, il fallait que ça tombe sur moi. Je ne pouvais parler à personne de ma situation, mais j’avais besoin de raconter ça à quelqu’un. Je pris mon téléphone pour appeler mon pote Envy, mais sans succès. Je reçus un SMS quelques secondes plus tard.

“Je ne suis pas sur Lyon XPTDR”

XPTDR ? Mais quel connard celui-là. 

Bref, j’avais passé une sale journée, et à cause de cette putain de crise sanitaire à la con, je ne pouvais même pas aller boire un verre avec mes potes.

Je n’avais d’autre choix que de rentrer chez moi. De toute façon, le couvre-feu nous contraignait à rester chez soi après 18H. Je voulais passer devant mon restaurant préféré du vieux Lyon pour voir si le propriétaire était présent. Malheureusement, je me retrouvai devant un établissement complètement désert, comme tout le reste de la rue. Il y avait juste une affiche publicitaire que le gouvernement avait affichée sur le mur des restaurants. Elle disait : “Pas de masque, pas de dessert". Le gouvernement avait instauré le port obligatoire du masque depuis le premier confinement pour éviter la propagation d’un virus potentiellement mortel. Le masque n’empêchait pas de ne pas l'attraper, mais au moins il empêchait qu’on se le postillonne dessus. Le mien était noir avec un smile. Plus facile pour attirer la sympathie des gens. En parlant d'attirer,  j’en connaissais une qui aurait mis deux masques sur sa bouche en voyant cette affiche. Finalement, repenser à cette fille que j’avais rencontrée quelques semaines auparavant me redonna le sourire. 

Ce fut de très courte durée. Tout à coup, une personne, un homme… Enfin je n’en savais trop rien, mais un être vivant qui devait mesurer au moins deux mètres de haut, était apparu, debout devant l’affiche. Il n’était pas constitué de chair et de sang. Non, il était constitué de flammes. De jolies flammes jaunes, un peu or, sans fumée. Juste des flammes.
Mais qu’est-ce qu’il se putain de passe ici ? C’est quoi ce délire ? Quelqu’un m’aurait drogué ? Je manquais tant de sommeil que ça ? Tout être humain normalement constitué aurait pris ses jambes à son cou. Mais impossible de bouger. Je ne saurais pas vous dire si c’était par peur ou débilité profonde, mais je suis resté planté là, comme un gros con, à observer ce qui se déroulait devant mes yeux. L'être de feu arracha l'affiche collée sur la vitre du restaurant. Je n'avais toujours pas bougé. Une fois ne m’avait pas suffit, le géant de flamme tourna sa tête dans ma direction. Il m’avait vu ? Il me fixa un moment. Une vieille dame sorti par la porte d’entrée située entre le géant et moi. Comme tout bon Français elle ne fit pas cas de ma présence et prit à droite en passant à travers le géant de feu. J’étais donc le seul à le voir ? Je suis resté québlo devant lui de très longues secondes. Il se tourna vers moi. Il avança d’un grand pas en avant. Ce qui me fit reculer et tomber sur les fesses. Malgré la douleur des pavés dans le cul, je n'avais poussé absolument aucun grognement de douleur, trop concentré sur ce que je voyais.

Vu d’ici, le géant tout feu tout flamme me paraissait encore plus grand. Cette fois-ci, c’était certain, il avait compris que je le voyais. il pencha son corps immense au-dessus de moi, et me fixa droit dans les yeux. Enfin, je ne voyais pas clairement les traits de son visage, mais je supposais que s’il en avait un, on serait un plein combat de regard. En fait son visage était comparable à ceux des mannequins qui servent à exposer des fringues dans les boutiques. Je transpirais tellement que les gouttes de mon front me brûlaient les yeux. Mais pas question de le lâcher du regard. Au bout d'un moment qui me parut interminable, quelque chose au-dessus de mon épaule droite attira son attention. Quoi ? Un autre Humanoïde ? Très lentement, je tournai la tête vers ma droite pour voir si je pouvais moi aussi contempler ce qui avait attiré le géant de feu. A priori, rien. Il n’y avait absolument rien derrière moi. Après quelques secondes, le géant se redressa, et disparut comme par magie en faisant un pas en arrière.
 

Mais qu’est-ce que c'était que ce truc ? Une hallucination ? Ça me paraissait bien trop réel pour ça. Et puis, il avait bel et bien arraché cette affiche. Pourquoi avait il fait ça ? Après une longue auto-séance de reiki pour m’aider à rassembler mes idées, (Si vous êtes malin, vous avez déjà Google-isé “Reiki” sur votre smartphone la première fois que j’en ai parlé. Sinon, désolé de vous le dire, mais soit vous n’êtes pas malin, en gros vous êtes con, soit vous en avez rien à foutre, soit la culture c’est pour les cons, ou les trois à la fois!!). Je me suis mis à rechercher sur internet : “Homme de flammes”. Après être tombé sur le Balrog et Ifrit, je suis tombé sur l’être qui se rapprochait le plus à celui que j’avais vu : un Djinn. On trouve plusieurs textes qui en parlent. Mais c’est dans la religion Musulmane qu’on en parle le plus.

Selon les textes, les Djinn, auraient été créés parallèlement à nous et vivraient dans ce qu’on appelle, le monde invisible. En gros, ils vivent à côté de nous, nous observent, nous jugent. On ne les voit pas, mais eux peuvent nous voir. Mais alors, pourquoi moi je pouvais les voir putain !! Apparemment, voir ou entrevoir des êtres comme eux, ne serait pas un très bon signe. Mais ça ne serait pas tout, (Ben oui, sinon ce n’est pas drôle !!) une hypothèse veut que le monde invisible soit aussi celui où vont les âmes des défunts qui ne trouvent pas le chemin de la lumière(C’est mon histoire, je fais ce que je veux, Na !!). 

Ce n’était pas très rassurant, mais depuis la nuit du 24 Juillet, j’avais enfin trouvé une explication qui tenait plus ou moins la route sur tous ces mystérieux événements qui s'étaient produits jusqu' ici. Parmi toutes les personnes qui pondent ces articles, j’allais en trouver au moins un qui pourrait me donner plus de détails sans que je passe pour un fou.

Tard le soir, je contemplais ma main droite en espérant vainement qu'elle réagisse. On aurait dit Beth qui imaginait une partie d'échecs au plafond. Cette nuit-là, c'était la première fois depuis longtemps que je pus m'endormir facilement, comme j'avais l'habitude avant tout ce foutu merdier. 

A suivre...

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johann_meyer_lyon