VI. Rue

Notes de l’auteur : Hello, toute remarque autant sur le fond que sur la forme est bienvenue.

Anouar passe le barrage. De l’autre côté, il ramasse un paquet rouge.

Anouar : Une balle, et puis plus rien. La dernière image qu’il a emportée était celle d’un canon braqué contre lui, et puis c’était le néant, l’indifférence, le silence. Je me demande à quoi il a dû penser, parce que moi, je n’arrive à penser à rien. Si ce canon était braqué sur moi, je ne penserais à rien. C’est triste de se dire qu’avant même que notre corps ne tombe, notre pensée s’est déjà éteinte. C’est comme si ces quelques secondes qui précèdent le coup fatal étaient les seules qui comptent, et qu’au final, elles n’auraient servi à rien.

Yacine : Je ne suis plus seul. Je sens une main serrer la mienne. Mon visage ne touche plus la terre, il a été recouvert d’un voile, celui de la justice, celui de la miséricorde ?

Salim : M’sieur Anouar, c’est bien vous ? Qu’est-ce que vous faites ici ? Comment avez-vous fait pour forcer le barrage ? Ils bloquaient tout le monde.

Anouar : Je l’ignore, Salim. La police a chargé. J’ai essayé de m'enfuir, et je me suis retrouvé de l’autre côté.

Salim : Vous avez sûrement dû croiser Hamza et Imane, ils étaient de l’autre côté.

Anouar : Je les ai croisés, oui. Ils te cherchaient. Yacine est mort. Je suis désolé. 

Salim : Je sais. J’ai vu Yacine. J’ai vu son corps. 

Anouar: Et les autres ? 

Salim : Hamza avait un colis, un colis qu’il devait nous rapporter. Il nous faut ce colis.

Anouar : Qu’est-ce qu’il contient, ce colis ?

Salim : Vous avez le colis ?

Anouar : Qu’est-ce qu’il y a dedans, Salim ?

Salim : Vous comprenez pas, il nous faut ce colis !

Anouar sort le colis et l’ouvre.

Anouar : Une arme ? Mais qu’est-ce que vous avez dans le crâne ? Vous avez l’intention d’abattre quelqu’un vous aussi ? 

Salim : Non. Personne d’autre ne mourra ce soir. Yacine était le dernier. 

Anouar : Il est hors de question que je te donne cette arme, Salim. Je vais la remettre aux flics, et n’essaie pas de m’en empêcher.

Salim : Et si je vous disais que c’est m’dame Samira qui la demande.

Anouar : Quoi ? Samira ? Où est-elle ?

Salim : Là où elle doit être, auprès de Yacine.

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