Quand elle s’est adressée à moi, je suis enfin sortie de moi-même. Elle me parlait depuis quelques instants déjà, ça je l’ai compris à ses mademoiselle… s’il vous plait mademoiselle… qui se déroulaient comme une vague d’échos morts devant mon visage.
Je suis sortie de moi-même, donc, j’ai cligné des yeux et secoué la tête et offert mon plus beau sourire. J’aurais pu me baffer, aussi. Violemment. Un comportement pareil, ignorer quelqu’un qui vous parle, je le supporte encore moins chez moi que chez les autres.
- Excusez-moi madame, je suis un peu fatiguée !
Ma réaction soudaine la surprend, elle sursaute.
- Je vous comprends. Ça doit pas être facile, avec tout ce monde !
Elle donne un coup de menton vers le monde en question. Un énorme hangar propret, éclairé aux néons, des stands, des présentoirs et surtout, la foule : un salon du livre. Je grimace poliment. Le monde s’intéresse avant tout aux plus grandes maisons d’édition.
- Et vous, qu’est-ce que vous nous présentez ? demande la dame aux échos.
Je réponds que je suis autrice, de BDs. C’est ma première parution. J’ouvre mon livre, lui montre les graphismes, lui parle de l’histoire et alors que j’ai la vague et désagréable sensation de me déshabiller, un effeuillage lent et douloureux, que pour un peu raconter ma BD ou vomir mes intestins sur cette table, il n’y aurait pas de grande différence – car qui suis-je pour me permettre de voler une minute entière de la vie de cette inconnue, lui exposer les aventures d’une héroïne persuadée qu’une murène se cache de le tiroir de sa penderie, prête à l’attaquer, ce qui n’illustre rien d’autre, et pauvrement, qu’un traumatisme de violences sexuelles comme il en existe tant d’autres – je vois son sourire qui s’affaisse. Sa politesse qui s’efface. Alors je m’efface moi aussi, ma voix baisse d’un cran, ma phrase se coupe avant. Bien avant que. Et du bout d’un sourire cassé, je lui rends la parole.
- Hé ben, c’est tout un périple ! commente la dame après un court silence. C’est très beau ce que vous faîtes, ça oui, très beau, bravo ! Mon petit-fils adore les mangas mais je dois vous avouer, moi…
Je ne l’écoute plus, occupée que je suis à faire bonne figure. BDs et mangas sont deux formats bien différents, et puis pourquoi s’est-elle approchée de notre stand si ni l’un ni l’autre ne l’attire, elle n’a pas vu qu’on ne vendait que du graphique ? J’ai une soudaine envie de lui hurler dessus.
Elle me salue, me souhaite bon courage et s’en va. En un rien de temps elle a rejoint la foule, laissant une belle diagonale du vide devant notre stand. Autour de moi tout me semble creux. Les passants s’efforcent de ne pas s’approcher, l’espace au-dessus de ma tête n’est rempli que d’un haut plafond métallique aux lumières artificielles et même les livres exposés hurlent, hurlent, du coin de leur couverture jamais dépassée, de leurs piles trop bien rangés, que tout ce remue-ménage est vain. Qu’est-ce que je fais là ?
Je pose mes coudes sur la table et me masse les tempes. Je ne devrais pas être là mais à Soleuze. Pas dans un salon du livre, à montrer à personne quelle artiste formidable je ne suis pas, mais auprès de ma famille. Ils ont sans doute besoin de moi.
Il y a beaucoup à faire, je le sais. On n’en est pas à notre première fois. Appeler tout le monde, d’abord, ce qui peut prendre des heures. Se réorganiser complètement, remplir toutes les formalités administratives. Penser aux plus petites choses, comme les tenues vestimentaires, les repas. D’autant que, une fois l’enterrement passé, il y aura toujours plus de travail.
Je réfléchis. Je connaissais bien ma tante, mais pas au point d’appeler ses amies – et puis, j’imagine qu’elles sont déjà au courant du décès. Ma mère saura choisir sa tenue de défunte. Et moi, je pourrais écrire une eulogie – oui c’est ça, profiter du vide pour rédiger deux trois mots, là, depuis le stand.
- Merde, personne n’a de nouvelles de Clothilde ?
Mon éditrice s’énerve, les salons du livre sont très stressants et la stagiaire n’a pas choisi le meilleur moment pour être en retard. D’autant que Clothilde est généralement d’une efficacité et d’une ponctualité irréprochables. Enfin, c’est l’impression qu’elle m’avait laissée. Je réponds que non, je ne l’ai pas vue, et derrière moi je devine l’assistant d’édition qui secoue la tête. L’éditrice pousse un gros soupir d’agacement et retourne dans ses cartons de livres.
Je repense à l’eulogie. Je n’en ai jamais écrite. Quand j’étais petite, à l’enterrement de mon premier oncle, j’avais récité un de mes poèmes et les adultes avaient eu l’air de le trouver beau – en tout cas, approprié. Pour l’enterrement d’une amie de ma grand-mère puis d’un voisin très âgé, toujours à Soleuze, j’étais adolescente et je n’ai pas pris le micro. Je ne sais pas si j’aurais dû, sur le moment il me semblait que oui, que mon devoir était d’honorer les morts et leurs familles, que mon silence exposait ce qu’il y avait de faux chez moi et révélait à quel point je m’en foutais. Ces deux morts, l’amie et le voisin, je les connaissais mais leurs vies me paraissaient à des années-lumière de la mienne. Alors peut-être que c’était vrai, je m’en foutais. Un peu.
Je n’ai jamais écrit d’eulogie et maintenant que j’y songe, je ne sais même pas par quoi commencer. Est-ce qu’eulogie est seulement le bon mot ? Il a le mérite d’être joli. Pour qu’un tel hommage soit réussi, il faut toucher ce qu’il y a de vrai, de personnel, dans les liens qui ont uni ma tante et le reste de la famille. On y trouvera les grandes étapes de sa vie en même temps que ses gestes quotidiens, ce qui fait qu’un mouvement ou un geste lui appartient. On devra être ému mais aussi rire, parfois. Un vrai programme littéraire.
Je connaissais plutôt bien ma tante mais je ne sais pas quoi dire à son sujet. Des anecdotes, des descriptions, des images me viennent par pelletées entières, réapparues dans ma tête comme déterrées par moissonneuse-batteuse, ça fuse et ça foisonne, une vie entière il y aurait tant à raconter. Mais rien ne s’impose, aucune histoire ne tient le haut du pavé. Je suis pourtant autrice, et publiée. Les idées et les mots devraient me venir facilement. D’autant plus que je l’aimais, ma tante. Ça j’en suis sûre.
Un claquement de mains me tire soudain de mes réflexions. Je sors une nouvelle fois de moi-même, lève la tête et tombe sur le visage lumineux de ma cousine.
- Tu te fais chier ? me demande Emilie.
Elle a le don de me faire sourire sans que je m’en aperçoive, de me remettre sur pieds alors que je n’ai rien demandé et de m’extraire de ma brume à la seule force de sa voix. Elle a fait le trajet depuis Soleuze seulement pour me voir, pour me féliciter. Elle déteste lire, même les BDs lui font les gros yeux, mais elle sait, magiquement elle sait que je suis en train de réaliser mon rêve de gamine, être publiée.
Je n’ai pas le temps de me lever de ma chaise, elle est déjà penchée vers moi par-dessus la table et me serre fort, très fort dans ses bras. Elle pousse des petits cris, tape des pieds et me jette à l’oreille une flopée de mots félicitations c’est trop cool !, je suis trop fière, partout je dis que t’es ma cousine et toute cette joie me tombe dans la gorge et me réchauffe la tête.
Elle me lâche, nos regards se croisent et un doute vient tout entacher. On n’est pas censées se réjouir, notre tante est morte. Hier, notre tante est morte.
- T’as eu ta mère au téléphone ?
Oui, je lui réponds, et plusieurs fois : elle n’arrête pas de composer mon numéro par erreur, de revenir vers moi au lien de retourner à son tourbillon de coups de fils. Emilie m’annonce qu’elle compte écourter son séjour et rentrer à Soleuze ce soir, épauler son père.
- Et toi ?
Elle me pose la question très naturellement, avec dans la voix quelque chose de grave. C’est tout bête, deux mots, et puis toi, point d’interrogation, me demander si et quand je rentre à Soleuze. J’hésite, j’ouvre la bouche mais aucun son n’en sort. Elle est debout devant moi, les mains sur les hanches, elle attend et je ne peux pas m’empêcher de lire chez elle une attitude de défi.
Je bafouille oui, bien sûr, je vais rentrer, évidemment mais je ne sais pas quand, il faut que je prenne mon billet, le salon dure encore deux jours mais je ne suis pas censée y faire le pied de grue tout le temps, d’ailleurs regarde personne ne se bouscule pour me voir, que je sois là ou non n’y changera par grand-chose et puis mon éditrice est très sympa elle comprendra et je finis en un souffle : mardi. Tout compte fait, c’est plus pratique si j’arrive mardi.
Son visage se ferme. Elle hoche la tête tout en fronçant les sourcils, j’ai envie de m’aplatir sous ma chaise. Puis elle prend une grande inspiration, ferme les yeux, les rouvre. Ils sont embués de larmes. Elle se contient, continue de respirer profondément, s’essuie du revers de la manche. Son attitude de défi a disparu.
- Désolée, j’arrête pas de craquer à des moments très cons… Faut que je m’endurcisse.
Je lui dis qu’il n’y a évidemment aucun mal, qu’elle a bien le droit de se laisser un peu aller. Elle se reprend et en un rien de temps, un grand sourire vient contrebalancer ses yeux encore embués.
- Bon je vais faire un petit tour, histoire de profiter de mon premier salon avant de repartir. Je reviens pour le déj ?
On se met d’accord sur une horaire, et elle s’en va. Je la regarde se fondre dans la foule en me demandant ce qui m’empêche d’être comme elle. Ce qui m’empêche d’être comme tout le monde. Les gens pleurent, non ? Quand un membre de leur famille meure. Moi : rien. Pas besoin de torrents, de chutes entières, je demande juste une petite larme ou deux, les yeux humides, le nez rougi. Ce qu’on appelle une réaction normale, quoi. Parce que je l’aimais, ma tante, pour de vrai. Elle va me manquer. Elle me manque déjà.
Je suis bizarre. Il doit y avoir quelque chose de cassé chez moi. De tordu. Dévié. On ne vient pas au monde froid comme moi, ce n’est pas naturel. On ne reste pas cloué, statufié sur sa chaise, à attendre quoi, que le vide se comble ou s’étale, que les autres remarquent notre présence ou nous fuient, et d’ailleurs maintenant que j’y pense, mon livre pourrait mal, très mal se vendre, n’intéresser que ma mère et trois rats d’égout, ça aussi je m’en fous.
Ça va finir par se voir. Que je ne pleure pas. Une chance que mon éditrice ne sache rien de ma tante, autrement elle se demanderait ce que je fais là, à attendre que des lecteurs apprennent mon existence. Et elle réfléchirait à deux fois avant de me proposer un autre contrat.
À Soleuze, à l’enterrement, il faudra que je trouve une parade. Du maquillage, peut-être, pour alourdir mes traits et mentir, prouver que j’ai pleuré. Jouer la comédie, par contre, je ne peux pas. La nièce éplorée qui sanglote, hoquète, se lamente, très peu pour moi. Et puis je suis tellement mauvaise qu’on me démasquerait tout de suite.
Non, vraiment, je ne suis pas normale. Je n’ai rien à faire là. Rien à faire nulle part.
- Mince, je viens d’avoir des nouvelles de Clothilde…
Je me tords le cou, ma chaise grince. Derrière moi, mon éditrice a le visage atterré et la voix dure. Elle dit :
- Son chien est mort.
Je me recale si violemment sur ma chaise que je manque de me faire mal. J’entends mon éditrice expliquer le retard de Clothilde : le chien est mort dans la nuit, bien sûr elle devait s’occuper de lui, de son cadavre, ça ne pouvait pas attendre. Je serre les dents. Jurerais sentir ma mâchoire craquer. Je voudrais que mon éditrice se taise, qu’elle ravale ses mots. Que cette histoire de chien et de mort, cette affaire de devoir et de départ, ne parviennent jamais à mon oreille. Je fixe la foule devant moi, le vide entre la foule et moi, et je m’y accroche très fort. Les passants continuent d’affluer et soudain leurs silhouettes se déforment, leurs couleurs s’entremêlent, je ne comprends plus grand-chose à ce tableau de personnes et de choses qui se mangent et dégoulinent les uns sur les autres. Je cligne des yeux, la foule et le vide restent brouillés et je sens dévaler sur mes deux joues d’énormes larmes salées.
- Oh ma pauvre Victoire ! C’est triste mais ça va aller mieux, t’en fais pas !
Je dois pleurer bruyamment, sans quoi mon éditrice ne m’aurait pas remarquée. De honte je cache mes yeux entre mes mains, elle me prend dans ses bras.
- C’est ça les chiens, me rassure-t-elle en me frottant gentiment le bras, ils meurent avant nous, c’est horrible mais c’est normal.
Je sèche mes larmes, tente un sourire pour montrer que tout va bien mais n’ose pas la regarder dans les yeux.
- Te laisse pas miner par ça, hein. C’est pas à toi de t’en préoccuper. T’es ici pour faire la promo de ton premier livre, c’est génial ! Concentre-toi là-dessus. D’ailleurs c’est mon job à moi aussi, et on va se retrousser les manches toutes les deux !
Et comme ça, elle s’en va braver le vide et casser la foule. Elle arrête la première passante venue, discute avec elle à grands coups de gestes et de sourires. La passante se tourne vers moi, balaie le stand du regard, et s’approche.
J’essuie une dernière fois mes joues. J’ouvre un exemplaire de mon livre, cet espace de couleurs et de formes qui vient de moi, ce labyrinthe qui raconte quelque chose, une infime mais importante partie de moi. Cet amoncèlement de personnages, de cases, de bulles comme autant de miroirs, que je ne cesse de délaisser, dénigrer, rabaisser, de tordre dans tous les sens de mon esprit alors que. Alors que, ce qu’en penseraient les autres… Ce livre je le trouve soudain beau et je m’aperçois.
Que.
Tout compte fait.
… J’ai peut-être droit à un peu de joie.
Comme tu nous avait dit que cette nouvelle était liée à Soleil vert, j’étais curieuse de venir jeter un oeil :).
Alors je vais être un peu plus chiante que tes autres lecteurs, mais bon, comme je connais la qualité de ton écriture, je me permet d’être un peu plus exigeante que pour d’autres plumes.
Dans l’ensemble, j’ai bien aimé cette nouvelle, mais il y a deux éléments qui m’ont gêné au début et ce n’est qu’à la fin de ma lecture que j’ai réussis à me dépêtrer de cette première impression, ce qui est assez dommage.
Le premier, c’est la dame qui sursaute quand Victoire lui parle. Je trouve que ça sonne assez faux. En fait, dans la vraie vie, on sursaute assez rarement et dans ce cas précis, Victoire cligne des yeux, secoue la tête, sourie, et puis seulement elle parle. Et là la dame sursaute. Pour moi ça ne colle pas, il n’y a pas d’élément qui puisse la surprendre de façon logique.
Ensuite, il y a l’attitude globale de cette dame, qui visiblement ne s’intéresse pas vraiment à ce que fait Victoire, mais qui vient quand même sur son stand alors qu’il y en a beaucoup. C’est peut-être par politesse parce que Victoire est seule sur son stand, mais souvent on fait plutôt ça avec ceux qui ont l’air en attente, pas ceux qui sont dans leur pensées.
Ca pourrait ne pas être vraiment important, mais comme au début, Victoire a une attitude décalée vis à vis du salon du livre (on est rarement aussi rageux et désabusé quand on est publié pour la première fois), j’ai vraiment eu le sentiment d’un début bancal qui retombait doucement sur ses pattes à partir du moment où on apprend le décès de sa tante.
Pour moi, toute la fin est très bien, on rentre facilement en empathie avec le personnage et on comprend bien le trait de caractère de Victoire (qui est à la fois une qualité et un défaut), avec cette empathie qu’elle s’autorise pour les autres mais pas pour elle-même.
L’écriture est toujours agréable, aucun soucis de ce côté là ;).
Voilà, j’attend avec impatience le début de soleil vert. Je te fais de gros bisous et à bientôt.
Ah bah mince, c'est dommage que ton plaisir de lecture soit entaché par un ou deux détails au début... (détail dans le sens : c'est vite corrigé). Je vais modifier le sursaut, tu as raison : ça fait assez peu naturel. En revanche, le fait que la dame vienne sur le stand, questionne la narratrice pour au final avouer qu'elle ne s'intéresse pas au type d'ouvrages proposés, je garderai. Pour avoir moi-même tenu une pelletés de stands dans ma vie, c'est assez fréquent. Certaines personnes sont ingénument curieuses, au risque de paraître impolies. Et d'autres n'en ont tout simplement rien à carrer de ce que tu pourrais penser de leur visite. J'en ai même reçus qui faisaient mine de s'intéresser 30 secondes pour... récupérer un goodies à la c*n :-/
Merci de ton passage par ici, et à bientôt !
Cette nouvelle donne tellement envie d'en lire plus sur ce personnage !
Je suis d'accord avec tes propres sensations (celles dont tu parlais dans ton JdB) je trouve que le résultat est très réussi, très équilibré et naturel. C'est vraiment un nouvelle évolution par rapport à tes textes précédents, c'est incroyable.
Les ressentis de Victoire sont extrêmement touchants, je rejoins les autres plumes, le mélange entre particulier et universel est très fort à la lecture.
D'autant que les échos à nos propres problématiques d'auteurices renforcent encore un peu plus le lien qui nous lie à ce personnage ^^"
Bravo pour cette nouvelle qui est de si bon augure pour la suite : D
Si je me suis beaucoup plu à écrire cette nouvelle et que Victoire est sortie toute seule de mon stylo, je vais quand même recalibrer deux ou trois choses : rendre son point de vue un peu plus imagé, par exemple, et notamment par le biais de son métier de dessinatrice/autrice. Mais je compte bien conserver les points positifs que tu soulèves !
Quelques coquilles repérées :
"une murène se cache de le tiroir de sa penderie" (dans)
"C’est très beau ce que vous faîtes" (faites)
Bon vent à ce projet, que j'ai bien l'intention de suivre attentivement ! Pour une fois que tu écris un truc que je n'ai pas peur de me traumatiser en lisant, je vais en profiter :P
Tu as tout à fait compris, Soleil bleu se déroule après cette nouvelle, alors que Victoire a déjà publié un autre roman graphique. Il y aura un gap, par exemple je ne compte pas particulièrement revenir sur la mort de cette tante, puisque ce sera déjà du passé. En tout cas, cette nouvelle s'inscrit bien dans le même univers (on y retrouvera la cousine, par exemple)
A bientôt !
Je ne sais pas où tu vas aller avec un personnage si complexe, mais ça promet de beaux moments d'introspection.
Merci pour cette jolie lecture !
J'ai juste adoré. La voix de Victoire m'a parlé du début à la fin ; la lecture était si naturelle, je partageais tellement ses pensées. Le chemin tortueux du "je pleure pas c'est pas normal" avant de finalement craquer par un chemin détourné. Je comprends tellement, ça m'a ému.
Ton écriture était parfaite. Il y a une phrase au début incroyablement longue mais qui se lit incroyablement bien. Tu as su relier les mots, leur sens et la syntaxe de certaines phrases.
Bravo bravo et merci pour cette lecture
C'est vrai que je suis souvent dans une sorte de recherche formelle, j'aime de moins en moins écrire des récits "classiques". Tant mieux si les petits pas de côté (du genre des phrases volontairement "trop" longues) fonctionnent bien !
Un des principaux enjeux de Soleil bleu est d'explorer ce qui empêche Victoire de s'adonner à la joie, de se féliciter, de penser à elle et de s'ouvrir à ses propres émotions - au lieu de quoi, elle se restreint et culpabilise tout le monde. Tout un programme, que je n'ai pas réussi/cherché à intégrer dans cette nouvelle. Avec un peu de recul, je suis contente de cette nouvelle parce qu'elle m'a permis de mettre le pied à l'étrier sur cette nouvelle histoire. Et en même temps, à cause du format, elle ne répond pas à toutes les attentes que j'ai sur Soleil bleu - normal !
En tout cas, les thématiques abordées ici restent présentes dans Soleil bleu et je suis très heureuses de les explorer "en grand". Merci pour ton passage par ici !