- Oh, vous avez-vu ! Un corbeau ! Cria Sophie, enjouée.
Tout le monde leva la tête pour observer l’obscur volatil et ils continuèrent à contempler le ciel, encore quelques instants, après qu’il fut passé.
- Et si l’on ouvrait une bonne bouteille pour fêter çà ? Proposa Marcellin. J’ai trouvé un casier de vieilles bouteilles de Bordeaux derrière mon lit ; elles devraient être à la bonne température.
- Pour fêter quoi ? Demanda Catherine.
- Pour fêter notre séjour ici ! Répondit Marcellin. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas vécu dans une si bonne ambiance !
- Allons réchauffer les plats. Suggéra Sophie, en emportant Martha. Que voulez-vous manger ? Il y a du canard, du chevreuil, de l’agneau.
- Oh, un peu de tout, çà ira. Répondit Serge, réjoui.
- Je t’accompagne. Proposa Philippe à Sophie. Tu auras certainement besoin d’un peu d’aide.
Théo trouva des assiettes, rangées derrière son lit et les apporta.
Edmond découvrit, au même emplacement derrière le sien, des couverts pour huit personnes.
Et Serge récupéra des verres à pied, qu’il avait trouvés dans une boîte de carton poussiéreuse, entreposée au même endroit dans sa chambre.
La table fut promptement dressée, les plats réchauffés et servis, les bouteilles débouchées et consommées avec appétit.
Et pour finir, Catherine découvrit un beau gâteau à l’ananas, stocké dans les profondeurs de son frigo.
Le dessert fit l’unanimité de la tablée qui ne laissa aucune part pour le lendemain.
Marcellin racontait des blagues sur les jaloux qui faisaient bien rire Catherine.
Théo et Edmond étaient devenus les meilleurs amis du monde et inventaient des chansons paillardes sur les banquiers.
Serge rêvait de grands espaces traversés par la route Chicago-Santa Monica, tout en sirotant son vieux Bordeaux.
Sophie et Philippe parlaient sérieusement de la vie, des plaisirs et du bonheur d’avoir des enfants.
Martha, elle, dormait dans les bras de sa maman.
Lorsque tous les plats furent dégustés, que les bouteilles furent vidées, que toutes les blagues furent dites, les amis frais du matin, allèrent tous se coucher dans leur chambre respective. Même Martha qui, exceptionnellement, allait laisser dormir sa maman.