VIII. — À FAUSTUS

Par Hastur
Notes de l’auteur : Version 1 - 09/01/2021
Première publication de l'année ! Bonne année à toutes et à tous !
Bonne lecture !

N’as-tu jamais, Faustus, contemplé impuissant l’évanescence du temps ?

Contraint à la solitude, privé de tout repère, ma perception de son immuable passage se voile. Les instants s’étirent jusqu’à s’étendre en longs et interminables moments. Tout autour de moi, la nature me parait figée, soustraite aux mauvais traitements de leur maître temporel. La tempête bat toujours son plein au-dehors, mais piégée dans une éternelle litanie, où s’enchaînent semblables tourbillons et bourrasques.   

Seul, abandonné, je me retrouve confronté à mes regrets et à un ennui dévorant.

Pathie nous a déclaré un jour : « Je ne me sens jamais moins seule que dans la solitude ». Alors que l’insomnie, alliée à une douleur lancinante à l’arrière de mon crâne, achevait tout espoir de la moindre somnolence, cette fameuse citation m’est revenue en mémoire. Des sarcasmes, nés de mon abattement, m’empêchaient de me consoler au travers de cette précieuse réminiscence. Muets de sens, les mots tournoyaient dans mon esprit endolori. Les enseignements dont ils se faisaient noblement ambassadeurs se perdaient ainsi en vain échos. Un temps indéfinissable s’écoula avant qu’un sursaut de ma volonté ne s’affermisse enfin. Alors seulement, je me mis à penser cette phrase.

Je te présente à la suite l’humble fruit issu de mes réflexions. Malgré leur maladresse certaine, j’espère ne point trop fâcher le respectable philosophe que tu es. Rappelle-toi bien les pénibilités de ma situation lorsque d’aventure tu composeras ton jugement.

 À l’image de bien d’autres états de l’âme, la solitude revêt maints visages. Nul ne peut se targuer de les avoir tous rencontrés, tant ils s’adaptent, se fondent dans le moule de l’esprit atteint. Tour à tour, la solitude se présente ou s’impose au fil des caprices que les Dieux, parfois hasardeux dans leurs vœux, nous inflige.

Au travers de cette vieille citation, Pathie mentionnait la solitude relative au sage ; une évasion pleinement désirée par les éclairés, en soif de la quiétude qui structure la pensée. Depuis peu, je goûte à une solitude des plus amères. Imposée par les circonstances, elle se nourrit de la perte soudaine et de l’isolement. Paradoxe de sensations, sa présence rend l’air palpable de l’absence. Elle mène à son paroxysme cette fameuse évanescence du temps.

Existe-t-il quelques moyens d’y échapper ? De l’y substituer par une solitude tendant vers l’idéal décrit par Pathie ?

Maintenant que mon esprit s’éveille pleinement à l’écriture de cette lettre, l’évidence m’apparaît. La réponse est oui. Voilà bien longtemps que Pathie nous l’a enseignée.

 

* * *

 

La rédaction de cette lettre s’est momentanément arrêtée. Là n’était pas mon intention première. Cependant, je me suis laissé emporter par les arcanes de la Nuit, jusqu’à en oublier la nécessité de ce monde sans mes étoiles. En toute vérité, je t’ai délaissé depuis deux jours. Peut-être trois. Voilà désormais ma promesse brisée. Au vu des circonstances, je n’éprouve aucune honte à te l’avouer. Et il ne me fait aucun doute que tu sauras me pardonner.

Prisonnier du ventre de la montagne, la nuit et le jour s’écoulent sans que je ne puisse les suivre de mes propres yeux. Au-dehors, le ciel se voile toujours derrière son masque tempétueux. Ici, les heures se confondent. Seuls quelques subtils jeux de lumière m’offrent de maigres indices quant à l’avancement de la journée.    

Je n’ai pas fermé l’œil depuis que je me suis éveillé dans cette caverne. Afin de tendre à l’idéal de solitude, je me suis abandonné aux arcanes de la Nuit, sans commune mesure. À force de persévérance, je suis parvenu à reconstruire ma voûte céleste sur les parois rocheuses de ma geôle. Mes constellations d’étoiles y ont scintillé entre les mousses et les lichens. J’ai nourri mes précieux astres du terreau de ma pensée, comme Pathie nous l’a si bien enseigné. Attentionné comme je ne l’ai jamais été, mes merveilles célestes ont prospéré dans cette obscurité caverneuse.

Gagné par une faiblesse de corps, je me suis retiré de la Nuit afin de me nourrir. Dans mon sac de toile, je possède encore quelques maigres provisions : lanières de viande séchée, fruits secs, une bolée de farine, un peu d’eau.

Et me voici donc, à la lueur d’une flamme de lune, le stylet à la main, te rapportant tout cela. La solitude amère revient à nouveau étreindre mon cœur, mais je sais désormais, avec une absolue certitude, que mon champ céleste m’en protégera.

Combien de temps survivrais-je ainsi ? Mes modestes provisions ne tiendront guère plus que quelques jours. Et ma pratique des arcanes de la Nuit ne saura que reporter quelque peu la fatale échéance.

Que faire ?

Bien à toi, mon frère. 11e, 12e ou 13e jour du Solstice Jaune.

 

* * *

 

Faustus ! Je ne suis pas seul. Alors que je choyais mes étoiles, voguant de l’une à l’autre dans les courants de l’éther, une ombre étrangère s’est dessinée au loin. Plus noire que l’espace de mon kosmos, elle s’est dressée, gigantesque, à hauteur d’étoile. Malheureusement, je n’ai pu la distinguer nettement. Elle s’est presque évanouie aussitôt que je l’ai aperçue. Qui est-elle ? Qui peut pénétrer le kosmos d’un autre ? Jamais Pathie ne nous a enseigné une telle pratique de l’école de la Nuit. Peut-être est-ce folie, mais une force, une intuition, me pousse à la retrouver et et cette fois-ci de plus près.

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Helasabeth
Posté le 20/10/2021
Et re !

« N’as-tu jamais, Faustus, contemplé impuissant l’évanescence du temps ? » : C’est si beau *.*
« « Je ne me sens jamais moins seule que dans la solitude » » : petit commentaire typo : pourquoi italique et guillemets ? Guillemets suffisent selon moi.

Et je me demande, tiens. Comme il fait le trajet en avançant tous les jours, comment il fait pour envoyer ses lettres ? Il les donne par paquet à chaque étape ? Mais du coup, il ne m’a semblé y avoir aucune étape « peuplée » sur le chemin. Ou alors il voyage avec son pigeonnier ambulant ? Ou alors une technique magique ? Parce que du coup, en y repensant, je me dis que là, dans la tempête, il ne peut pas envoyer de lettres alors toute la réflexion de la lettre d’avant (et de la fin de celle-ci), où il se demandait s’il devait envoyer des lettres accablantes quotidiennement ou une lettre plus légère à la fin, me laisse perplexe. (Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire… ^-^’)

En tout cas, j’aime beaucoup les réflexions, très profondes et intéressantes, ainsi que la description du rituel, captivante et très visuelle. Et cette fin m’intrigue énormément ! Je suis très curieuse de savoir qui ça peut être (et j’en viens à me dire que ce pourrait être une âme de pratiquant des arcanes qui, retournée à la nuit après sa mort (coucou Pathie), pourrait venir le visiter avec une sorte de connexion (ou quelqu’un de proche de la mort dans un état de méditation comme lui)).

Ah là là, vivement que je puisse repasser. À plus !
Hastur
Posté le 20/10/2021
R'hello !

Pour les lettres, (je le mentionne seulement à la première lettre mais la lecture fractionnée fait que ça s'oublie assez vite je pense), pour le moment aucune n'a encore été envoyée, comme tu le dis il n'est pas passé à un endroit pour pouvoir les envoyer ;). Ils les transportent tranquillou avec lui pour l'instant du coup :). Et puis il les enverra en un paquet dès la première occasion.

Si la fin t'intrigue, la suite devrait bien te plaire :-). Rigolote ton hypothèse d'une certaine manière ^^.

Merci pour ton retour !

A bientôt !

Helasabeth
Posté le 21/10/2021
Ouiiii oui, je remets, c'est bon, j'avais effectivement oublié. Mais dans ce cas, qu'est-ce que ça change qu'il relate les catastrophes maintenant ou à tête reposée ? C'est pour rester fidèle à une promesse de lettres quotidiennes ?

Et hmmmm, entre "rigolote" et "d'une certaine manière", me voilà de plus en plus intriguée. X) (et ma tête actuelle ressemble à ça : =.=)

Je repasse très très vite alors !
Hastur
Posté le 22/10/2021
Fondamentalement ça ne change rien, mais oui c'est pour rester fidèle à sa promesse, rapporter l'instant au plus proche de celui-ci. :)
Alice_Lath
Posté le 21/09/2021
Eh bien, j'ai vraiment beaucoup aimé la découverte de cette fameuse Nuit, de ce voyage, de ces étoiles. C'était très bien écrit, et d'une poésie magnifique ! Puis, cette ombre au loin, ça donne envie de se poser plein de questions pour la suite, c'est extrêmement chouette
Je suis peut-être un poil moins convaincue par la longue digression sur la solitude, qui fait peut-être un chouïa plus exercice de style incongru dans une grotte au milieu de la montagne, mais pour le coup, c'est sans doute personnel
Aaaaah, mais cette Nuit, qu'est-ce que c'est joli !
Hastur
Posté le 22/09/2021
Hello !

Merci beaucoup pour ton retour. Je suis d'accord avec toi sur le passage sur la solitude. Aujourd'hui quand je le relis, je le trouve très peu naturel, il fait presque "tâche" dans le décors. À la réécriture, je pense que je testerai une autre approche tout en gardant la thématique :).

Très content que la Nuit te plaise, c'est quelque chose dont je suis très content hu hu :).

À bientôt !
Emmy Plume
Posté le 28/06/2021
Hello ^^

C'était un chapitre vraiment intéressant ! On pénètre un peu plus dans la psyché du personnage, ses réflexions intérieures à mesure qu'il dépérit, seul au fond de cette montagne.

Je ne sais pas si j'ai bien saisi la mesure du pouvoir de Scaevius, avec sa capacité à recréer des étoiles dans sa grotte, si celles-ci sont tangibles ou simplement dans "l’éther", (ce qui voudrait dire qu'elles ne sont présentes que dans son esprit ?"). En tout cas, j'ai trouvé la scène très belle et touchante à la fois, et Scaevius s'est un peu transformé en jardinier des cieux devant mes yeux ^^

Et puis, quelle fin ! Encore une fois, je suis curieuse de ce système de magie, qui contient encore tant de mystère (à la fois pour moi et Scaevius apparemment... ;)

Me voilà encore une fois sur le bord de mon siège à me demander qui pouvait bien être cette ombre... Quintus avec un peu de chance? ou peut-être les bandits? A moins que (et c'est sans doute le plus probable) cela soit l'apparition d'un nouveau personnage?
Bon.... OK, Je vais arrêter mes théories et aller chercher la réponses moi-même XD

A bientôt dans un prochain chapitre =^v^=

Emmy
Hastur
Posté le 29/06/2021
R'hello !

Encore merci pour ton retour encourageant !

J'aime beaucoup l'idée de jardinier des cieux :). Effectivement, elles ne sont présentes que dans son esprit (Pour le moment ?).

Hu hu ! Tu auras une sorte de réponse très rapidement. Je dis une sorte, car la réponse amènera une autre question, donc est-ce vraiment une véritable réponse dans ce cas là ? ^^

A bientôt ici ou avec les Filleuls à Impera !
Ewany
Posté le 17/06/2021
Hey !

Voilà un chapitre surprenant ! Je pensais que l'on verrait les geôliers de Scaevius, mais il n'en est rien ! à la place, tu nous livre une belle introspection. Tu nous parles de plus en plus des Arcanes de la nuit et malgré tout, cette pratique reste floue pour les pauvres lecteurs que nous sommes, bravo pour le mystère que tu dissimules merveilleusement bien !

J'ai eu un petit coup de coeur pour cette phrase : Muets de sens, les mots tournoyaient dans mon esprit endolori. < c'est si beau <3
Hastur
Posté le 17/06/2021
Hello !

Merci beaucoup pour ton retour ! :)

Hu hu je reste très radin sur les arcanes, mais l'objectif de la correspondance est qu'à la fin, on ait une vision assez claire de ce qui c'est. Mais dans les prochaines lettres, ta curiosité sera un petit peu plus satisfaite je pense ^^.

Encore merci d'être passée !

A bientôt :)
AnonymeErrant
Posté le 17/02/2021
Comme j’évite de parcourir les commentaires afin de ne pas trop me laisser influencer, je suis quasiment sûre qu’on te l’aura déjà dit mais : cette phrase d’ouverture, on en parle ? Magnifique !

L’ennui, la solitude, le temps qui s’égrène péniblement pendant que Scaevius est prisonnier de sa grotte, sont très bien retranscrits. Mais peut-on imputer son « calme » (c’est relatif, puisqu’on sent sa détresse, je ne trouve juste pas le bon mot ^^’) à son évasion dans son art, qui le déconnecte de la réalité ? Car sa situation demeure un poil anxiogène ^^’

On en apprend aussi un peu plus sur les arcanes (Yessss !). Leur fonctionnement reste aussi nébuleux que les étoiles qui les parsèment, mais le lien avec le ciel est vraiment très sympa. Ca donne une idée assez visuelle, même si on ne l’appréhende pas encore pleinement. Intéressant aussi que kosmos s’orthographie avec un « k ». Est-ce pour faire la distinction entre le cosmos plus classique et cette maîtrise de l’école de la Nuit ? D’ailleurs, que lui apporte-t-elle réellement ? C’est encore flou, mais les réponses viendront sans doute.

Et cette fin ne fait qu’épaissir le mystère !

…les Dieux, parfois hasardeux dans leurs vœux, nous inflige => nous infligent, non ?

Je voulais enchaîner, mais ma pause est finie et mon collègue va finir par se demander si je ne me suis pas noyée dans ma tasse de café si je ne retourne pas travailler. Du coup, je te dis à bientôt pour la suite !
Hastur
Posté le 18/02/2021
R'hello !

Merci pour ce long retour. La phrase d'ouverture a déjà été relevée pour la même raison effectivement, ce qui me rend très content, parce que je la trouve très jolie aussi :).

Un calme relatif, puisqu'il est quand même assez inquiet de sa situation. Mais disons qu'il a suffisamment de sang froid pour ne pas totalement paniquer ^^. Et effectivement, à mon sens, c'est sa manière de s'évader par les arcanes de la Nuit qui lui permet de se "stabiliser" temporairement en tout cas :).

Le choix de kosmos est pour marquer un imaginaire rappelant nos Grecques anciens à nous, qui inspirent le peuple d'où provient le mot ;). Et aussi, le fait de le distinguer de cette façon, me permet comme tu l'as dit, de le séparer du cosmos traditionnel ;).

Merci pour la coquille !

Hu hu, je trouve ça rigolo et sympa d'être lu pendant la pause du boulot ! J'espère que ça permet de couper comme il faut !
MariKy
Posté le 06/02/2021
Salut Hastur !
J’ai pris du retard sur ma PAL ces derniers temps mais me revoilà pour rattraper tout ça !
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette lettre, toujours aussi bien écrite. Tu rends bien compte de l’isolement de Scaevius : solitude, angoisse… Pris au piège, voilà que ses pensées tournent en boucle dans sa tête.
Juste une remarque sur la forme : tout est écrit au présent et passé composé sauf le paragraphe qui commence par « Pathie nous a déclaré un jour » : le changement est perturbant et puisqu’il s’agit de la continuité de ses réflexions, je le verrais mieux au présent comme le reste. J’imagine Scaevius écrire au fil de ses pensées, en temps réel, et non les retranscrire après coup.

« À force de persévérance, je suis parvenu à reconstruire ma voûte céleste sur les parois rocheuses de ma geôle » Ahhh voilà qui me réjouit : on en découvre un peu plus sur les arcanes de la nuit. C’est encore un peu flou sur le fonctionnement (ce n’est pas une critique, puisque j’adore être plongée directement dans un système pour essayer de le comprendre petit à petit) : j’ai d’abord l’impression dans ce paragraphe que Scaevius peut projeter un ciel de nuit autour de lui, mais la fin m’en fait douter : « Qui peut pénétrer le kosmos d’un autre ? » : plutôt qu’une projection, est-ce qu’il ne glisse pas dans une sorte d’espace parallèle, dans son esprit ? Je suis très intriguée et je trouve le concept des arcanes de la nuit très original en tout cas !
Enfin dernière pensée à la lecture de cette phrase « Et ma pratique des arcanes de la Nuit ne saura que reporter quelque peu la fatale échéance » : s’agit-il d’une métaphore (la pratique de la magie l’aide à oublier sa mort prochaine) ou les arcanes l’aident-elles vraiment à survivre ?

Sur la structure en elle-même, j’apprécie la découpe : comme je l’ai dit, j’ai l’impression de lire Scaevius qui retranscrit en temps réel, pour se distraire. Les ellipses temporelles permettent de rendre compte du temps qui passe et relancent l’action en ajoutant du suspens.
Je vais lire la suite de ce pas !
Hastur
Posté le 08/02/2021
Hello,

Très heureux de te retrouver par ici :). Merci beaucoup pour cet énormeuh commentaire très encourageant !

C'est noté pour cette histoire de temps, je vais y réfléchir lorsque je prendrais ENFIN le temps de corriger :).

Les arcanes fonctionnent un peu comme une sorte d'hibernation à toute petite échelle. Son organisme ralentit quelque peu et donc ça rallonge l'échéance du manque de nourriture d'une certaine façon. Mais il faudrait peut-être que je sois plus clair sur ce point.

Merci encore :).
Mathilde Blue
Posté le 19/01/2021
Coucou !

Désolée pour ce retard :x Je rejoins cependant Anatole sur le fait que cette lettre que tu as eu du mal écrire est vraiment très chouette et très belle. Rien que cette première phrase est waouh !

Le début est profondément touchant et tu transmets particulièrement bien la détresse de Scaevius. Au niveau de l'écriture, je le trouve également remarquable et je m'y suis perdue avec plaisir (petite pensée pour la phrase "La tempête bat toujours son plein au-dehors, mais piégée dans une éternelle litanie, où s’enchaînent semblables tourbillons et bourrasques. ").

J'ai un peu moins accroché sur le milieu, quand il pense à Pathie et tente d'expliquer ce qu'il comprend de ses mots. Je trouvais que ça cassait un peu le rythme du reste de la lettre, et notamment l'aspect très poétique et musical (ou plutôt celui-ci était plus fluctuant).

Par contre tout le passage sur les arcanes de la Nuit est magnifique ! Bravo ! Le rendu est vraiment fascinant et m'intrigue de plus en plus :o
La phrase « Mes constellations d’étoiles y ont scintillé entre les mousses et les lichens. » m'a fait sourire parce que le terme "lichens" me fait systématiquement penser à Rimbaud, que j'aime beaucoup, donc voilà x)

Et puis que dire de cette fin plus qu'intrigante... J'ai hâte d'en savoir plus !

À bientôt :D
Hastur
Posté le 22/01/2021
Merci beaucoup pour ton retour enthousiaste ! :) Je suis très content que tu te sois "perdue" dans certaines phrases. C'est le meilleur des compliments je crois !

C'est noté pour la partie du milieu. C'était mon épine tout le long de l'écriture de cette lettre. Il y a encore un travail à faire là-dessus :)

Merci encore ! A bientôt :).
AnatoleJ
Posté le 12/01/2021
Coucou :D

La patience a payé, cette lettre est très chouette ! C’est d’autant plus plaisant que je sais que tu as eu du mal à l’écrire et que le résultat est très satisfaisant ^^
J’aime de plus en plus ce système magique (dans ma tête c’est très joli), et le fait qu’il puisse voir des gens à l’intérieur (même si visiblement c’est pas fait pour ?) est très très intriguant. Est-ce que cette ombre serait un de ses camarades perdus, ou alors la (ou l’une des) personnes/choses qui l’ont amené dans cette caverne ? Ou les deux à la fois ? Pleins de questions sans réponses soulevés dans cette lettre !

Mes petites notes comme d'habitude :

« N’as-tu jamais, Faustus, contemplé impuissant l’évanescence du temps ? »
Cette première ligne D: Magique !

« La tempête bat toujours son plein au-dehors, mais piégée dans une éternelle litanie, où s’enchaînent semblables tourbillons et bourrasques. »
De la part d’un poète, je me serais presque attendu à « entendre » la litanie juste après (mais on l’entend déjà un peu avant dans les sonorités avant, je ne saurais même pas expliquer d’où me vient cette impression mais ça fonctionne !)

« Pathie nous a déclaré un jour : « Je ne me sens jamais moins seule que dans la solitude ». [...] Alors seulement, je me mis à penser cette phrase. »

J’ai un peu moins accroché à ce paragraphe qu’au reste, mais j’ai eu du mal à savoir pourquoi : peut-être parce qu’il est assez long, et que j’ai eu du mal à savoir où il voulait en venir au début (dans le sens où il met du temps à démarrer son idée et se répète un peu) ? ça me frustre de pas pouvoir te préciser mon ressenti, mais je sens qu’il y a un truc !
(c’est compréhensible de la part de quelqu’un dans sa situation cela dit, si j’étais un historien qui retrouvait ces liasses dans des archives pour les étudier, je me serais juste dit « olala l’était vraiment fatigué le Scaevius »)

« Tour à tour, la solitude se présente ou s’impose au fil des caprices que les Dieux, parfois hasardeux dans leurs vœux, nous inflige. »
Pinaillage de l’extrême : j’aurais mis une virgule derrière « s’impose » pour maintenir la même musicalité sur toute la phrase (j’aime bien cette petite rime dieux/voeux au passage)

« En toute vérité, je t’ai délaissé depuis deux jours. Peut-être trois. »
Je trouve ça super intéressant qu’il ait sauté des jours ! C’est logique vu sa situation, et je ne sais pas pourquoi ça me frappe autant, mais je le note haha

« Mes constellations d’étoiles y ont scintillé entre les mousses et les lichens. »
C’est joli les mousses qui brillent D:

« Plus noire que l’espace de mon kosmos, elle s’est dressée, gigantesque, à hauteur d’étoile. »
Oh, Scaevius utilises une graphie différente quand il parle de ses constellations ? (ça me fait penser à du grec du coup, et ça m’interroge un peu sur l’origine de notre narrateur, mais comme c’est un univers fantasy je vais peut-être chercher trop loin héhé)

Bon courage pour l'écriture de la prochaine lettre :D
Hastur
Posté le 15/01/2021
Heeeeellllloooooo ! Merci beaucoup pour ton ENORME retour ! Cela me fait très plaisir ! D'autant plus que tu as apprécié l'expérience et comme j'ai eu beaucoup de mal, ça me réconforte d'autant plus dans les choix que j'ai pu faire :).

C'est toute cette partie sur la solitude qui m'a en partie posé problème. Elle était ultra "scolaire", je dirais au début. Je l'ai amené à être presque confuse, et aussi à la faire un peu dénoter, car comme tu le dis, il est fatigué le bonhomme dans sa caverne, il est pommé, il a vécu des épreuves, puis se retrouve tout seul sans ressource quasiment ^^. Il ne délire pas vraiment, mais se met à disserter assez maladroitement. ^^ Je pense que c'est largement améliorable, mais je vais avoir besoin d'un certain de temps de recul, et aussi de la suite pour ça :).

Tout ce qui touche à l'école de la Nuit et à ses arcanes, je souhaite l'imprégner de notions et de l'imaginaire de la Grèce Antique effectivement. L'idée derrière ça, au delà de satisfaire mes petits caprices personnels (hu hu hu ^^), c'est de montrer que l'école de la Nuit est quelque chose de très ancien par rapport à d'autres choses plus en rapport avec Vale, de la même manière finalement que la culture grecque est bien plus ancienne que la culture Romaine (qui lui doit beaucoup d'ailleurs hu hu ^^).

Merci beaucoup pour tes encouragements !
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