Voyageurs du bush sur macadam défoncé

Le temps que je retrouve la vue, le garçon-chat referme la porte derrière nous. Et quand j'ouvre les yeux, il n'y a plus de porte. Nous sommes sur une route strictement droite, au milieu de nulle part. Des deux côtés s'étendent des broussailles à perte de vue, sans un seul arbre, ni le moindre bâtiment. Droit devant nous, il n'y a que la route : sèche, déserte, rectiligne, tout droit vers le ciel. Et derrière nous, rien de plus. On dirait que la porte s'est fait la malle.

-       Voilà, déclare-t-il dans un ample geste qui englobe le paysage, la route. Le ciel. Et le bush.

C'est comme s'il faisait les présentations. Mais c'est totalement inutile, suis incapable de dire quoi que ce soit. D'immenses nuages de beau temps dérivent mollement, dans un ciel qui a finalement décidé de se teinter de bleu. Le décor est bien plus morne que précédemment, pourtant il me touche profondément, à un degré qui m'échappe. J'ai l'impression que si j'essaye de parler, je vais me mettre à pleurer.

-       Le trône est tout au bout, poursuit-il. Il va falloir qu'on marche un peu.

Il donne l'impulsion du départ et je le suis en frémissant d'émotion. Ici, je me sens projetée dans un passé dont je ne me souviens pas, mais qui est bien là, qui me tourne autour, me frôle, tandis que des sensations de déjà-vu déferlent en se bousculant.

-       En fait... commence-t-il après quelques minutes de marche silencieuse.

Le silence était si épais que sa voix retentit comme s'il avait hurlé. Il continue sans  prêter attention à mon sursaut.

-       ... tu n'es pas celle que je voulais croire. Tu n'es pas son Altesse.

-       J'en étais sûre ! je m'exclame.

Il lève les yeux au ciel.

-       Moi aussi. Ça valait quand même le coup de se poser la question.

-       Et c'était utile, je renchéris. Je n'aurais jamais réussi à monter tous ces escaliers. C'était une bonne chose que nous puissions prendre l'ascenseur.

-       Tout à fait. Alors à présent, il faut arrêter les faux-semblants. Je sais que tu n'es pas une reine, et tu sais que je ne suis pas un Paächa.

Il a raison. D'un seul coup, c'est comme si je l'avais toujours su.

-       Je veux bien arrêter les mensonges. Mais je voudrais quand même savoir qui je suis, pourquoi je suis là... Les trucs habituels.

Il ne réagit pas. Je pousse un gros soupir. J'ai compris le message : ces réponses-là ne sont pas pour tout de suite.

-       D'ailleurs, j'enchaîne, si je ne suis pas une reine, je suppose qu'on ne va pas à la salle du Trône. Tu peux me dire où on va, au moins ?

-       Ça, on le saura quand on aura atteint le bout de la route.

-       Et qu'est-ce qu'il y a au bout ?

-       Peut-être une ville. Peut-être une rivière. Peut-être une autre route, ou un désert. Tu verras bien.

-       Je croyais qu'on arrêtait les faux-semblants.

Il sourit.

-       Tu voudrais que je sois sincère tout le temps ?

-       Ben... Oui ! Ca me paraît être la moindre des choses !

-       Tu es absurde, murmure-t-il en secouant la tête. Tu voudrais toutes les réponses avant la fin ? Voyons, ça ne fait que commencer ! Il ne faut pas que tout arrive trop vite. Ca gâcherait tout. Réfléchis un peu. Ou plutôt arrête de réfléchir. Laisse venir, je te l'ai déjà dit.

Aussi étrange que cela puisse paraître, j'ai l'impression de comprendre ce qu'il sous-entend, bien que l'essentiel m'échappe toujours. C'est comme s'il existait une espèce de pacte entre nous, un secret, une complicité millénaire. Je n'arrive pas encore à remettre le doigt dessus. Mais j'ai reconnu ses accents de sincérité, même si ça n'a duré que quelques secondes, et ça me suffit. Je lui fais confiance : j'aurais mes réponses avant la fin.

Il hoche la tête, l'air satisfait.

-       Attends, il y a une chose, une seule, dont je voudrais vraiment être sûre.

Il attend. Je respire un grand coup.

-       Est-ce que tu es du bon côté ? De mon côté ?

-       Tu penses que je le suis ?

-       Je veux que tu le sois.

-       Si tu le dis, si tu le veux vraiment, alors oui, je le suis.

Je suis envahie par une grande vague de soulagement.

-       Est-ce que tu seras toujours de mon côté ? j'insiste néanmoins.

-       Tant que je serais près de toi. Toujours, jusqu'à la fin.

Sa voix a ces accents de sincérité sereine, ce ton que j'aime tant, qui me donne envie de me lover dans ses bras pour qu'il me serre et m'assure que tout va bien.

Quand je relève la tête vers lui, il est déjà tourné vers l'horizon, le front plissé. Fini la vraisemblance, nous rebasculons dans ces fameux faux-semblants. Tant que je garde à l'esprit que tout cela n'est qu'un jeu, je ne me perdrai pas ; tant que je serai capable de le suivre dans ses fantasmagories tout en restant éveillée. Escaliers après passerelles, chimères après moutons, jusqu'à la fin.

Aussi longtemps que nous serons ensemble, tout ira bien.

-       Tout ira bien, dit-il comme en écho. On va marcher, on va trouver une ville... Ou un village... Quelque chose. Tout ira bien.

Il jette un regard angoissé derrière nous et me fait signe d'avancer. Je le suis docilement, calquant mon attitude sur la sienne. A nos pieds, la route est un amas de craquelures, le vieux bitume est usé par des années de non-entretien. Nous avançons presque furtivement.

-       Tiens-toi prête à te baisser quand je te le dis, me murmure-t-il. On ne sait jamais quand ils vont apparaître.

Je hoche la tête avec conviction.

-       Tout ira bien, répète-t-il encore. Il y a forcément quelque chose, un endroit où on pourra être en sécurité, un peu plus loin...

-       Qu'est-ce qu'ils vont nous faire s'ils nous attrapent ? je demande, un peu angoissée, incapable de me retenir.

-       Ne pense pas à ça, me martèle-t-il. Ils ne vont pas nous attraper, tu sais pourquoi ? Allez, dis-le. Je te l'ai répété des centaines de fois.

-       Parce que... Nous serons ensemble.

Il attrape ma main, une seconde, la serre et la relâche. Mon estomac a le temps d'exécuter une pirouette, mais mon attention est immédiatement distraite par des mouvements, au loin.

-       Là-bas... Là-bas, je balbutie, il y a des gens !

-       Quoi ?

Il se tourne vers la direction que j'indique avec ébahissement et méfiance. Il ne se rend sûrement pas compte que tous nos ennuis seront réglés, que nous n'aurons plus besoin d'avoir peur si nous voyageons avec d'autres personnes !

-       Ohé ! je crie aux voyageurs, pleine d'espoir. Ohé !

-       Tais-toi ! s'exclame-t-il, paniqué.

Mais les voyageurs nous ont vus. Je plisse les yeux pour les apercevoir, en me dégageant de la poigne du garçon-chat. Il cherche à m'entraîner à l'opposé, loin des autres. Pourquoi ne se joindraient-ils pas à nous ? Pourquoi tant de méfiance à leur égard ? Ils progressent dans le bush, à pas lents et maladroits. Ils ont l'air mal en point, leur voyage a dû être long.

-       Écoute-moi ! s'écrie-t-il. Viens !

-       Quoi ?

-       Ce sont eux, ils vont nous avoir... Cours !

Il attrape ma main et m'entraîne loin des voyageurs. Nous sautons par-dessus les zébrures du macadam, nous dérapons sur les graviers poussiéreux, dans une course folle et désespérée.

Pourquoi ? Je me retourne encore. Et brusquement, je comprends.

Je vois leurs vêtements poussiéreux et en loques, leurs bras déchiquetés tendus devant eux comme un appel au secours, comme une horrible promesse, leur démarche laborieuse mais rapide, et surtout j'entends le son de leurs respiration, leurs terribles râles, qui sifflent entre leurs dents avides de chair.

Nous fuyons à toute vitesse, haletants, enjambant les débris et les fissures. Chaque fois que je jette un regard en arrière, ils ont gagné du terrain. Ne sont-ils pas censés être plus lents ? Rien à faire, ils nous rattrapent !

-       C'est fichu, je lance, essoufflée et terrifiée. Ils vont... trop vite...

-       Ne dis pas ça, rétorque le garçon-chat.

Lui n'a pas l'air éprouvé par notre course. Pourtant, je le sens ralentir imperceptiblement.

-       Ne dis surtout pas ça, ou bien on est vraiment foutus.

Ce n'est pas une impression, il a arrêté de courir. Il marche, alors que la horde est toute proche !

-       Qu'est-ce que tu fais ? Il faut courir !

-       Ca ne sert à rien. Si tu as décidé qu'ils nous attraperaient...

-       Je n'ai rien décidé du tout ! Mais ils se rapprochent, c'est évident, alors viens, cours !

Je le tire par le bras mais il ne bronche pas, il marche calmement sur le bitume calciné, en regardant au fond de mes yeux d'un air effroyablement sérieux. Les monstres ne sont plus qu'à quelques dizaines de mètres.

-       Rien ne sert de courir, déclame-t-il. Il faut partir à point. Enfin, en l'occurrence, partir à point n'aurait pas aidé non plus.

Il a un petit rire.

-       Qui sont-ils ? me lance-t-il durement. Pourquoi t'effraient-ils à ce point ? C'est à ça que tu dois réfléchir. Pas à la distance qui les sépare de nous. Pas à ce qu'ils vont nous faire s'ils nous attrapent. Tu te poses les mauvaises questions.

-       Mais je n'en sais rien ! je m'écrie, désespérée. Comment pourrais-je savoir pourquoi je les crains ? Ca me paraît tellement évident, ce n'est pas une chose à laquelle on a besoin de réfléchir ! Ils me font peur, c'est une raison suffisante, ils me font peur et tout ce que je peux faire, c'est fuir, c'est tout, c'est ce que font les gens confrontés à de telles créatures...

-       Mais tu le sens, pourtant, qu'il ne peut rien t'arriver ! Tu le sais bien, et je l'entends parfaitement dans ta tête. Tu sais que tu ne crains rien ici, pas vrai ? « Aussi longtemps que nous serons ensemble, tout ira bien. » C'est bien ce que tu pensais, n'est-ce pas ? Et tu le penses toujours !

Nous sommes arrêtés. Les grognements de la horde sont plus proches que jamais. Je crois qu'ils sont juste derrière moi. Mais le garçon-chat me regarde dans les yeux, et je ne peux pas détourner le regard.

-       Pourquoi avoir peur ? Pour fuir ? Mais pourquoi fuir si tu ne sais pas ce que tu fuis ? Tu cherches à t'échapper. Sauf qu'il n'y a aucune raison d'avoir peur, il n'y a rien à fuir. Pas ici.

Le vent souffle. Au-dessus de nous, les nuages forment des volutes imprévisibles, comme de minuscules orages immédiatement suivis par de grands et brillants soleils, des éclairs côtoyant les nuages moutonneux de beau temps. Et un peu plus bas, deux éclats de rivière aux reflets dorés me fixent sévèrement, mais avec une tendresse qui me donne envie de pleurer.

-       Là, murmure le garçon-chat en me frottant les épaules pour me réconforter. Tout va bien. Personne ne va te faire de mal.

-       Mais non, tout ne va pas bien, je parviens à articuler. Rien ne va bien. Il y a trop de questions à se poser, ici, beaucoup trop, je ne sais même pas ce que je cherche...

-       Trop de questions ? Regarde les choses autrement : cela fait tellement de réponses à trouver ! Toutes ces réponses qui sont là, autour de toi, qui te tendent les bras mais que tu ne vois pas... Retourne-toi, propose-t-il, et tu verras.

Je ne peux pas. J'ai peur de ce que je vais trouver derrière moi. J'ai peur de tout. Je ferme les yeux et j'appuie mes mains sur mes paupières, comme si tout autour de moi pouvait disparaître très loin.

-       Ne fais pas ça. Arrête de te fuir.

Il me fait pivoter en me tenant par les épaules.

-       Regarde. Tu n'es pas obligée d'avoir peur. Regarde ! m'ordonne-t-il.

J'ouvre les yeux.

C'est moi. Ma mâchoire s'entrouvre de surprise. C'est la petite fille que j'étais il n'y a pas si longtemps... Il y a des siècles, il y a des années-lumières d'ici. Mais c'est moi, avec mes lunettes de travers, mes cheveux qui bouclent, mes dents écartées et mon T-shirt orange.

La petite moi fait quelques pas maladroits vers moi. Je m'approche d'elle aussi, émue aux larmes. Elle tend ses bras trop minces et tremblants vers moi et je ne peux que l'imiter. Je me prends dans mes bras avec au cœur une douleur que je n'arrive pas à expliquer. Pourquoi j'ai mal comme ça ? Cette petite fille est encore une gamine. Je connais tout son passé et un bon bout de son futur. Je sais ce qu'elle va vivre, serait-ce cela qui me fait si mal ? Pourquoi ?

Je la sens claquer des dents. J'ai envie de lui jurer que tout ira bien. Qu'elle ne sera jamais malheureuse, jamais seule, qu'elle n'aura jamais à souffrir de tout ce dont moi j'ai souffert. Je voudrais tant lui éviter tout ce qui va lui arriver, je voudrais tant la protéger, la préserver.

Elle respire tellement fort que j'ai l'impression qu'elle pleure. Ne pleure pas, ne pleure plus jamais, petite moi, je t'en prie...

Je me souviens maintenant. Cette petite fille n'a que dix ans. Elle a déjà eu l'impression de porter toute la tristesse du monde sur ses épaules, mais ce n'est rien comparé à ce qui l'attend. La tristesse de cette enfant heureuse est tellement loin de la détresse, du désespoir qu'a pu ressentir l'adolescente malheureuse qu'elle est devenue. Et je sais tout ça, je sais très bien ce qui l'attend. Dans quelques mois, ses parents lui annonceront que dans la vie, parfois, les sentiments changent. Après, il y aura les regards méprisants et la cruauté des adolescents, il y aura les gens qui meurent alors que personne de devrait mourir, il y aura surtout la solitude et l'envie d'être ailleurs, n'importe où ailleurs. Et je sais que tout ça va arriver.

La petite moi grogne.

-       Tout ira bien, je lui assure d'une voix étranglée, en sachant parfaitement que c'est un mensonge. Tout ira bien puisque je suis là, puisque je serai là.

Mais c'est faux, je ne serai pas là. Elle sera seule. Elle s'agite et grogne à nouveau. Je réalise avec un temps de retard que quelque chose ne va pas et je recule. La petite moi essaye de me mordre. Ses bras minces bafouillent dans les airs pour m'attraper. La horde est toujours là. La petite fille est l'une d'entre eux.

Je maintiens la petite moi à distance en lui tenant l'épaule. Que faire ? Je ne veux pas qu'elle me morde. Je voulais la protéger, mais c'est déjà trop tard. Je ne peux plus la protéger, je ne peux plus rien faire pour elle.

Le garçon-chat, derrière moi, s'avance et se penche pour déposer quelque chose à mes pieds. Je baisse la tête. C'est une baguette chinoise qui fait accourir de nouvelles bouffées de souvenirs que je suis obligée de refouler. Je la ramasse et je regarde la petite moi dans les yeux.

-       Je suis désolée, je lui dis d'une voix ferme. Tout n'ira pas bien.

Elle grogne et gémit sans comprendre un mot de ce que je lui dis.

-       On se reverra dans une autre vie, petite, je murmure.

Je lui attrape doucement le cou, la laisse approcher de moi et doucement, le plus délicatement possible, je lui plante la baguette chinoise dans le cerveau. Elle s'écroule, inanimée.

Je lâche la baguette et respire à pleins poumons pour ne pas pleurer. La route respire avec moi, et le ciel, et le bush. Le monde respire et devient beau.

Le garçon-chat pose une main sur mon épaule. Je me retourne pour lui faire face. Il sourit et cligne des yeux, comme pour me féliciter.

-       C'est fini, maintenant, dit-il. Maintenant, on avance. Viens.

Il me prend la main et nous repartons, dos à la horde, face à la route qui s'aère, s'évase et s'étire jusqu'au firmament.

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Mimi
Posté le 03/06/2014
Coucou Ery :)
Je reviens lire un peu ta petite histoire, comme je te l'avais promis ! (pourvu que ça dure…^^)
Déjà, je dois te dire que j'ai été très éblouie par ce chapitre ; je voyais beaucoup de lumière aveuglante (peut-être parce que la narratrice est un peu dépassée par les évènements…) et ça correspondait pile au soleil de plomb dans le bush et à la sensation qu'on a en rêve lorsqu'on rêve du jour.
Quant aux zombies qui les rattrapent, les jambes qui ne veulent pas courir, alors là, c'est drôlement bien vu ! La recette de tout rêve angoissant :)
Ça ne me surprend pas que tu t'assassines, en fait, je crois que je me vois très souvent en rêve moi aussi (j'espère que ce n'est pas un signe de narcissisme xD), et je commets des meurtres, enfin, je suppose que ç'a dû m'arriver :P
J'aime bien l'histoire que tu tisses autour de ces éléments du rêve. Tu mélanges très bien l'aventure, la fantasy, peut-être (je ne m'y connais pas bien en genres^^) et le surréalisme. Je me demande, est-ce que l'histoire du Paächa t'est venue pendant le rêve ou est-ce que c'est une chose que tu rajoutes autour de ta trame du rêve ? 
Sinon, j'ai seulement deux remarques à te faire en ce qui concerne la forme… Je ne sais pas si tu as modifié ton texte mais je t'en fais tout de même part :) 
"Ses bras minces bafouillent dans les airs" : À la relecture, ça ne me gêne plus autant - ça peut être vu comme une façon de parler^^- mais j'aurais plutôt dit "batifolent" ou "battent"
"Pourtant, je le sens ralentir imperceptiblement." : La juxtaposition du verbe "sentir" et d'"imperceptiblement" me semble contradictoire… J'ajouterais un "presque" pour expliquer qu'elle le sent ralentir mais qu'elle aurait très bien pu ne pas s'en rendre compte si elle n'y avait pas fait attention.
Voilà pour mon avis :) Tu fais ce que tu veux de mes remarques ! J'espère pouvoir repasser très bientôt. Bises ♥
Mimi 
EryBlack
Posté le 03/06/2014
Hello Mimi ! Je suis navrée pour le retard de réponse, c'est vraiment une période chargée... Je suis contente que tu aies poursuivi ta lecture !
C'est vrai, la lumière éblouissante du jour et les jambes qui refusent de courir, c'est plutôt bien représentatif des rêves ^^ Ce sont des ingrédients vraiment récurrents, j'ai l'impression, du coup ça parle à la plupart des lecteurs, et ça c'est chouette. Quant à la vision de soi-même, peut-être que c'est un peu narcissique en effet xD mais pas seulement ! Je pense que ça peut être une projection dans l'avenir ou dans le passé, ou encore une manière d'imaginer comment les autres nous voient... Quelque chose comme ça. (Les meurtres en rêve, le crime parfait !)
L'histoire du Paächa m'est venue après coup ^^ Dans une des premières versions de l'histoire, qui était assez éloignée de cette version-ci. Disons que l'héroïne restait au "premier stade", c'est-à-dire princesse d'un monde onirique et inconnu. Le Paächa avait même un prénom, et il y avait toute une histoire à propos du peuple que l'héroïne rencontrait et des dangers du cauchemar...
Merci pour tes remarques ! Pour le "bafouillent", c'était effectivement une tentative d'effet de style, mais c'est peut-être un peu lourd comme formulation, alors je changerai peut-être... Et en ce qui concerne la deuxième remarque, c'est très juste, c'est exactement le genre de détails sur lesquels j'aime qu'on attire mon attention ! 
Merci beaucoup et j'espère aussi à bientôt :D 
Elka
Posté le 05/05/2014
Je suis une très mauvaise lectrice, j'avais lu le chapitre d'avant et, persuadée d'enchainer sous peu, j'avais décidé de te faire un double commentaire à ce moment-là. Bien sûr... il s'est passé du temps entre les deux =="
 
Mais le chapitre précédent m'a quand même marqué ! J'ai beaucoup aimé ce contrôle que l'héroïne prends sur ce monde onirique, l'effet rêve lucide justement qu'elle a quand même encore un peu de mal à dompter. On ne sait toujours pas où on va, mais elle non plus et, du coup, je trouve que ça passe toujours très bien. En tout cas ça ne me gêne pas. Le texte entier est un rêve lucide que je suis bien contente de partager :) On lit comme l'héroïne progresse : en laissant venir. Et ça passe !
Tu n'as même pas besoin d'en faire des tonnes, la preuve avec ce chapitre. Alors bien sûr, tu pourrais tirer sur la corde, extrapoler encore et encore, mais ce style quasi automatique colle bien à ton récit je trouve.
Elle se tue elle-même, ou elle tue ses problèmes à venir qui ont contaminé la gamine qu'elle était. Y'a pas mal d'interprétations possibles et j'aime ça ! (bon je suis désolée, du coup, je ne veux naturellement pas te psychoter "xD)
Je trouve ça très honorable que tu ais cousu un récit à partir de tes rêves et que tu l'annonces comme tel. Honorable et courageux, surtout, d'assumer tout ça au grand jour. C'est pas si facile.
Mais le résultat est... envoutant. Les routes, les paysages, les bestioles... ça me plait beaucoup ! (les albatros du chapitre précédent et l'émotion qui se dégage de celui-ci m'ont vraiment marqué <3)
C'est un très chouette projet, vraiment !
EryBlack
Posté le 05/05/2014
Et moi une très mauvaise auteure... Désolée de cette réponse plus que tardive >.<
 
Encore une fois merci Elka, ça me fait vraiment super plaisir de recevoir d'aussi gentils commentaires <3 Surtout que ce chapitre est peut-être celui où je me livre le plus, et comme tu dis c'est pas forcément si facile, et que j'ai aussi beaucoup soigné au niveau du style et des images et tout, du coup ton retour me fait sourire jusqu'aux oreilles !
Contente aussi que tu t'y retrouves ! Les passages d'un tableau à l'autre, d'un monde à l'autre, j'étais pas sûre que ça serait agréable à la lecture, donc là encore ça me rassure beaucoup :D
(J'y avais même pas pensé à cette interprétation-là... Et ne sois pas désolée, vu que ce texte est comme une invitation au psychotage, il ferait beau voir que je t'en empêche ^^)
Merci encore et à bientôt <3 
Diogene
Posté le 03/04/2014
Des passages obscurs dans ce chapitre, je n'en ai vu aucun. Tout me parle, je suis la logique de ton rêve d'une seule traiten c'est un véritable régal labyrinthesque, où s'emboîte détours et chemins.
Il me faut lire la suite.
EryBlack
Posté le 03/04/2014
C'est vraiment un plaisir pour moi, que tu trouves la logique dans ce labyrinthe. J'ai parfois l'impression de la perdre moi-même, alors c'est super que tu t'y retrouves. 
Merci infiniment et à bientôt pour la suite ! :D 
Rachael
Posté le 03/12/2013
Tout change dans ce chapitre. Alors la reine n'est plus reine, le paacha n'en est plus un, et on ne va plus à la salle du trone.
Le rêve devient aussi plus angoissant, même avant l'apparition des zombies. 
J'aime bien cette idée qu' on peut orienter la réalité en cessant d'avoir peur. Ca a un côté tellement vrai, même si c'est habillé par le rêve.
Quant à la petite fille, je ne sais pas quoi en penser, sinon que ce geste est très clairement libérateur, mais de quoi ?
Tout ce chapitre est très "émotionnel", rempli de sentiments et d'émotions que tu nous dépeints si bien qu'on les ressens avec ton héroine.
Ton style est toujours fluide et imagé, même si ce sont des images plus intérieures que des descriptions.
Il n'y a qu'une phrase que je n'ai pas comprise : Et c'était utile, je renchéris. Je n'aurais jamais réussi à monter tous ces escaliers. C'était une bonne chose que nous puissions prendre l'ascenseur.
je n'ai pas réussi à voir pourquoi elle disait cela à ce moment.
Eh bien, je sais encore moins qu'avant où tu nous emmènes, mais je suis toujours prête à suivre ! 
 
EryBlack
Posté le 03/12/2013
J'ai conscience que bouleverser toute l'histoire au 4ème chapitre est un peu déroutant ^^ Mais c'est ainsi, cette fille n'est vraiment pas une princesse, et ce garçon-chat vraiment pas un Paächa. Quant à ce qu'ils sont vraiment, je ne saurais le dire !
J'ai l'impression que tu as vraiment reçu tout ce que je voulais envoyer dans ce chapitre. Plus d'angoisse, c'est vrai, plein de sensations différentes, et j'ai essayé de me focaliser sur les descriptions intérieures (tout en bossant les dialogues aussi, en fait).
Oh par contre, cette phrase n'a effectivement rien à faire là. Elle date d'une ancienne version et je vais bien vite la corriger :)
Merci de ta remarque et de ton enthousiasme, ça me fait très plaisir ! A bientôt :D
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