- XXV -

Bell fermait les yeux. Le plancher remuait sous elle. Elle resta longtemps les mains sur la tête, glissant ses doigts sous les racines de ses cheveux, sous toutes les racines de ses cheveux qu’elle avait jadis trouvés trop fins, jusque dans le cou. Ses doigts étaient froids sur sa nuque. Elle avait des doigts. Ce constat la fit rire, d’un éclat court et irrésistible, tandis qu’ils s’en allaient explorer la vaste plaine de son front, le long des haies plantées sur les crêtes que formaient ses sourcils, et les laissa reposer dans les vallées qui cernaient les collines de ses yeux. Ils y déposèrent leur empreinte de glace, s’y déplaçant pour le simple plaisir d’essayer un autre endroit aux coins des yeux. Ils plongèrent sur les joues et s’amusèrent à se réchauffer en jouant sur les pommettes, leurs durs sommets et leurs contours en pentes douces, glissèrent près des oreilles qui lui renvoyaient le ronflement tendre et profond des vagues de la mer, puis revinrent tâter ses lèvres. Elle bâilla, s’étira, son corps craqua à plusieurs endroits. C’est à ce moment-là, seulement, qu’elle ouvrit les yeux.

La lueur de la lampe éclairait faiblement l’intérieur de la chambre. Elle y distingua un lit vaste, recouvert d’une fourrure d’ours brun, contre une fenêtre dont les rideaux fermés devaient donner sur la rivière. Une petite table était fixée au mur, avec une fiole encore pleine d’un liquide sombre posée dessus. Bell demeura longtemps appuyée dans son coin confortable, les mains sur sa peau nue, attentive au flot timide qui berçait le navire et son corps avec lui. Elle aurait pu s’endormir, mais quelque chose de mou tomba sur son épaule.

C’était une tête. Une tête de loup. Elle la retira de derrière son dos. La tête et le reste de la peau avec elle. Elle passa sa main plusieurs fois dans les longs poils ocre et gris, et déposa la fourrure délicatement sur le plancher.

Alors Bell se leva, s’appuya contre le mur de bois pour ne pas perdre l’équilibre, et le perdit quand même un peu.

L’eau de la douche tombait sur elle en pluie fine et fraîche. Chaque parcelle de son corps se mit à brûler sous le contact des gouttes. Le bout du nez, les bras, les mains, les seins, les hanches et les doigts de pied, tout ressurgit, reprit sa place dans la conscience. Et il y avait aussi ce gros savon qui glissait sur la peau et la changeait en douceur sucrée. Elle se serait peut-être oubliée sous le jet d’eau, mais celui-ci, comme par un fait exprès, se tarit d’un coup.

Bell saisit une serviette qui avait été laissée près de la douche, immense et rêche, et s’enroula à l’intérieur. Ce petit rituel l’amusait. Jamais elle n’y avait pensé auparavant, mais tout était facile et agréable : chaque sensation qu’il générait se frottait à elle dans son originalité et son unicité. Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait tout cela. Mais c’était la seule fois qu’elle le faisait, à ce moment-là, de cette manière-là, à cet endroit-là. Le bateau, par moments, tanguait un peu plus fort, comme s’il se divertissait.

Elle choisit ses habits avec soin, privilégiant ceux, plus propres, qu’elle n’avait encore jamais mis, et s’arrêta sur ce tricot rouge, que Laëtitia avait glissé au fond de son sac à dos, sans lui demander son avis. Il lui allait bien, avec ses deux pompons qui pendaient des cordelettes rattachées à une large capuche en crochet. Laëtitia prenait plaisir à tricoter des vêtements toujours plus surprenants. Pendant qu’elle l’enfilait, elle imaginait son amie, à ses côtés, sourire et lui jeter en coin un coup d’œil appréciateur et un peu lutin. Bell secoua la tête comme pour remettre ses idées en place.

Dans le miroir, elle ne se reconnaissait pas. Peut-être ne s’était-elle, au fond, jamais regardée. On tombait dans un corps et, parfois, ça n’était pas de chance. C’était ce que Bell pensait. Il y avait des rondeurs qu’elle avait voulu effacer, un nez trop court, des cheveux sans forme, des lunettes qui lui faisaient un air de mouche, une voix aérienne dont elle avait honte. Elle savait qu’elle était autre chose que ce qu’elle donnait à voir et à entendre, elle pensait qu’on ne la verrait jamais comme elle était, qu’on s’éloignait d’elle par pitié. Bien sûr, elle s’était exagéré tout cela. Bien sûr, le regard que les autres portaient sur elle, elle se l’était en partie inventé. Elle ne s’était pas rendu compte que c’était son imagination qui avait renforcé ses peurs. Celles-ci avaient grandi, elle y avait cru. Elle y avait cru si fort, que son corps n’était pas elle, qu’elle était là par hasard, qu’il ne lui était plus resté qu’une seule issue : partir, partir pour tout quitter, en quête d’une légende qui pouvait bien n’être qu’un prétexte. Au fond d’elle, Bell avait des ailes. Il fallait bien qu’elle s’envole.

Elle se lança un regard par le miroir, un regard bleu qu’un jeu de lumière rendait plus intense, malgré la pénombre. Ce bleu qui fleurissait même dans l’ombre. Elle détailla ce corps innocent, ce corps dédaigné, ce corps qu’elle avait bien failli abandonner. Et elle lui promit de ne pas le quitter.

Elle se promit de ne plus se quitter.

 

 

Loup n’aurait pas su quoi faire, en attendant. Il tournait en rond dans la pièce à vivre. Heureusement, Crapouille avait décidé de réclamer des caresses. Elle n’était jamais rassasiée. Délaissant sans ménagement Mila et sa pelote de laine, elle se précipita à l’intérieur de la cabine au moment où Loup apparut, ronronna contre ses jambes, se plaignit qu’il était trop grand, qu’il fallait qu’il s’assoie, que ce serait plus agréable.

Il s’assit sur la banquette, près de la table, remuant la fourrure fine et lustrée de la petite chatte.

― Tu vas mieux, ma Crapouille ? chuchota-t-il.

Crapouille amusa son oreille de sa patte velouteuse, comme elle aimait faire, et vint frotter sa tête contre son menton en guise de réponse.

― Je crois que j’ai besoin d’un câlin.

― On a retrouvé Bell, tu vas pouvoir en faire, des câlins.

Crapouille avait oublié Bell. Si on lui avait parlé de Laëtitia, elle aurait dit qu’elle ne la connaissait pas. Alors, sans répondre, elle tourna et se retourna entre les jambes de Loup assis en tailleur, pour trouver la meilleure position. C’était compliqué, avec tous ces angles.

C’est ce moment que choisit Bell pour sortir de la chambre.

Elle les trouva tous les deux sur la banquette. Elle s’assit à côté d’eux. Loup sentit son cœur se serrer. Il maintint son attention sur Crapouille. C’était plus facile, avec Crapouille. Or, il ne pouvait pas oublier Bell aussi aisément qu’un chat. Une main potelée vint rejoindre la sienne sur la fourrure. Il n’y avait pas assez de place sur ce chat-là pour que les deux mains ne se touchent pas. Crapouille sentit tout de suite la présence de Bell. Une fraîcheur de fleurs sauvages l’accompagnait, une odeur amie, à peine plus forte que dans les souvenirs qui lui remontaient à la conscience. Le feu dans la cheminée, la chaleur des étoffes, le froufrou d’une robe, les pelotes de laine à dérouler, les carillons qui tintinnabulaient au moindre mouvement d’air, l’éclosion de rires mêlés, des bras accueillants dans le moelleux des vêtements, des caresses du bout des ongles, qui frôlaient la chatouille et la faisaient frissonner. Ouvrant les yeux, elle se jeta sur Bell en miaulant :

― Belle, belle, belle ! Ma douceur, ma grande fleur, réchauffe-moi, prends-moi dans tes bras ! J’aime bien ça, les pompons, c’est pour moi ? Tu sais pas, ce qu’il m’est arrivé aujourd’hui…

Crapouille n’aurait su dire ce qu’il lui était arrivé ce jour-là, mais cela n’avait plus d’importance. Elle se roula de plaisir, attrapa à deux pattes un des pompons rouges qui lui tombait sur la tête et le mordilla comme si c’était un jouet. Deux sourires apparurent sur les lèvres de Bell et de Loup, d’abord imperceptibles, puis indiscutablement là, comme des crocus de fin d’hiver qui éclatent au soleil.

― J’aimerais savoir ce qu’elle dit…

― Je crois qu’elle est amoureuse, assura Loup.

Cela fit rire Bell. Loup se contenta de l’écouter.

― J’ai pris ton talisman. Mais j’en ai fait un autre…

― Est-ce que je peux voir ?

Loup alla chercher le sac, se rassit près de Bell, un peu plus près qu’il n’avait été avant de se lever, de sorte que leurs bras se touchaient, et Bell se permit d’en sourire dans l’obscurité. Il tira la dent d’une poche intérieure, la tendit à Bell, qui la prit délicatement comme un objet précieux. Elle était plus petite que la première, plus large aussi, d’une douceur de nacre.

― Et ça fonctionne ?

― Essaie, pour voir.

Bell enfila la lanière autour de son cou.

― Comment tu vas, ma Crapouille ?

― Bouge pas, je me sens tellement bien, dans tes bras…

Elle se tourna vers Loup, stupéfaite :

― Comment t’as fait ? demanda-t-elle, admirative.

― C’est facile, je te montrerai, répondit fièrement Loup, qu’un rien pouvait flatter.

Il avait une manière de regarder qui la fascinait, attentive à tout, profonde, comme s’il percevait les moindres mouvements de son âme, mais sans jamais s’en étonner ni rien commenter à part lui. Un peu comme Laëtitia, mais de façon plus sensible, plus alerte. Si elle avait pris le temps d’y penser, Bell aurait redouté ce moment, Loup dans sa forme humaine. Le corps de Loup, ses pensées, ses jugements, son histoire. Et si tout cela les séparait ? Après tout, n’avait-elle pas aimé Loup que parce qu’il était un loup ? N’était-ce pas plus facile, d’aimer un animal ? Le connaissait-elle ? Il avait les mêmes yeux que le loup qu’elle aimait. Deux soleils jumeaux, qui se posaient sur le cœur des êtres sans s’arrêter sur les apparences. Elle pouvait être elle-même. Elle était libre, avec lui.

― Je ne t’ai pas tout dit.

Bell sentit que tout ce qu’elle pouvait répondre à cela serait inutile. Elle attendit. Il était embarrassé, un peu honteux. Jamais elle n’avait vu le loup ainsi.

― D’abord, quand je t’ai dit que ma mère m’avait chassé de la montagne, c’était vrai, assura-t-il, comme s’il avait peur qu’elle le soupçonne d’avoir menti. C’est juste que ma mère, c’est la sorcière.

Un silence s’étira, qui n’était que le temps que l’information fasse son chemin dans les représentations de Bell. Or, plus ce silence durait, plus Loup devenait nerveux et agité. Il s’était déjà éloigné, à peine. Alors elle reprit la parole :

― Et ton père ?

― Sûrement, à cette heure, il doit courir dans les bois pour chasser.

― Tu penses que ton père a été transformé en loup ?

Loup se contenta de hausser les épaules, les yeux baissés.

― Je pense. C’est lui qui m’a élevé, dans la forêt. Peut-être jusqu’à trois ou quatre ans. Et puis, il a disparu.

― Tu as essayé de te renseigner ?

― Plus grand, j’ai commencé à poser des questions à ma mère. Elle répondait pas, évidemment. Alors je disais que j’allais la quitter et partir à la recherche de mon père. C’est là qu’elle m’a transformé en loup. Je crois que c’est sa manière de régler les problèmes, ajouta-t-il.

Il eut un sourire, mais sa voix était amère.

― Tu avais quel âge ? chuchota Bell.

― Aucune idée. L’âge de poser des questions.

― Tu ne sais pas quel âge tu as ? devina Bell, après un silence.

Loup secoua la tête, et s’appliqua à caresser Crapouille, blottie dans les bras de Bell.

― Tu sais, si je t’ai pas tout dit avant, c’est pas parce que j’hésitais…

― Tu avais oublié, acheva Bell.

Il hocha la tête.

― Mais tu savais où on allait, continua-t-elle, un léger doute dans la voix. Quand tu as dit que tu savais où était la grotte.

Loup mit un certain temps avant de se rappeler ce moment-là. Il ne se souvint clairement de cet épisode que parce qu’il y mit des mots pour le décrire. Alors, peut-être, en le racontant, des causes nouvelles apparurent, qui pouvaient bien justifier son demi-mensonge d’alors.

― Je me rappelais vaguement d’une grotte, mais je n’aurais pas pu t’indiquer le chemin, de là où on était, avoua Loup. Je voulais surtout rester avec toi… quand tu es arrivée, avec tes grosses lunettes et ta drôle de manière de n’avoir peur de rien, ça a tout changé, pour moi. Tu parlais, et je te comprenais, tu savais où tu allais, ça avait du sens. À force de passer du temps avec toi, je me suis souvenu. La sorcière ne fait pas la différence entre les personnes dangereuses et celles qui sont bien intentionnées. J’aurais dû te dire que c’était risqué, et qu’il ne fallait pas que tu entres dans la forêt, mais…

Il se tut pendant un temps, et Bell l’observait.

― Il n’y aurait plus eu de raison pour qu’on voyage ensemble, tu serais rentrée chez toi. Et puis, la potion dont tu parlais pouvait exister, elle pouvait te sauver la vie. Bell, je suis désolé…

― Tu savais que cette potion n’existait pas ?

― Peut-être qu’il y en a une. Je comprenais pas pourquoi elle serait dans une grotte. C’était forcément dans la cabane. La vérité, c’est que j’avais l’habitude de ne pas tout comprendre, ou d’oublier des éléments, alors je te faisais confiance. Toi, tu savais où tu allais. Mais quand j’ai senti qu’on n’allait nulle part, et que tu étais en danger, je n’ai rien dit. Je voulais redevenir humain, et c’était le seul moyen. Je me suis juste dit que j’allais pouvoir te protéger, alors que j’en étais incapable…

Pendant qu’il parlait, quelque chose d’étrange se produisait. Sa voix chuchotée commençait à se confondre avec un souffle d’air, son corps devenait flottant et vaporeux, le poids de son épaule contre celle de Bell plus léger. Naturellement, Bell glissa sa main dans celle de Loup, comme un petit pain chaud. La chaleur se diffusa. Loup reprit consistance et serra sa main. Une pression courte, nerveuse et inattendue.

― Tu sais que j’y serais allée quand même, murmura-t-elle, en s’adressant directement aux lueurs ambrées de ses yeux.

Elles changeaient trop souvent de direction, ces lueurs. En rencontrant les yeux de Bell, elles trouvèrent enfin un point d’ancrage. Ce que Bell ignorait, c’était que ses yeux brillaient aussi, irisés d’un rayonnement turquoise qui leur était propre. Mais peut-être que seul Loup pouvait le voir.

― J’aurais dû te prévenir.

― J’y serais allée, et je t’aurais demandé de m’accompagner, parce que j’avais besoin de toi. Et je t’aurais aidé à redevenir humain. Pourquoi tu me l’as caché ?

Loup ne répondit pas. Il avait eu peur de la décevoir, il n’avait pas trouvé les mots, alors il avait préféré ne rien dire. Bell n’attendit pas de réponse. Elle avait prononcé ces mots tout bas à son oreille, parce qu’il s’était penché en l’enlaçant. Crapouille s’était faufilée, rapide et mince, hors de leur étreinte. Bell saisit cette occasion pour piquer un baiser au coin de l’œil de Loup, sur la peau fine. Pour Loup, ce baiser fit l’effet d’un pétale tombé sur l’eau d’un lac, et se répercuta dans son être en ondulations vibrantes et lumineuses. Il colla son visage contre celui de Bell, qui le reçut comme un présent. C’était cette même chaleur, ce même réconfort qui l’enveloppait et dont elle avait eu besoin, croyant qu’elle allait mourir, que le temps du soleil, des rires, des confidences, de la marche, des caresses, des frissons, était près de s’évanouir. Mais la vie était là, au creux de ses mains, palpitante, chaude et fragile. Loup passa un bras autour de sa taille, ses doigts dans ses cheveux, humides et frais. Des gouttes d’eau tombaient sur leurs visages brûlants comme une rosée.

C’est alors qu’un grincement sourd se fit entendre. Bell et Loup sursautèrent. Le bateau bascula sur le côté, menaçant de chavirer. Une voix grondeuse, puissante et qui, vraisemblablement, s’efforçait de parler bas, plutôt que de voyager par les airs, se déplaça sous les lattes du plancher. Elle traversa le pont avant, passa sous la porte, secoua la table et la banquette sur laquelle étaient assis Bell et Loup. Celle-ci se mit à vrombir furieusement sous eux.

― Il est où, c’t illuminé ? Loup !

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itchane
Posté le 04/05/2025
Coucou,

ooooooh ça y est ils se sont retrouvés, trop bien !
Je n'avais pas trop de doute sur le fait que Bell choisirait de redevenir humaine, pour autant j'attendais le moment avec impatience.
Je suis heureuse pour elle qu'elle ne regrette rien une fois que c'était fait ! Toutes ses sensations sont positives, c'est tout doux à lire.
Quand à sa re-rencontre avec Loup humain, c'était tout doux aussi, je suis vraiment contente qu'ils aient enfin pu se croiser dans la même forme cette fois ^^

Je pars lire le chapitre suivant et dernier de cette très belle lecture !
Phémie
Posté le 21/03/2025
Bonjour Baladine !

Je suis heureuse de retrouver Bell et le loup pour mon retour sur PA après une période très chargée où je n'ai pas pu passer. Et ce n'est pas n'importe quel chapitre...

Pour commencer, j'ai vraiment aimé (comme toujours l'écriture soignée, épurée, le rythme langoureux... J'apprécie que Bell prenne ce temps, très sensoriel, de passer de l'état animal à humain, dans cette auto-exploration finalement très végétale.

Puis, juste après, le petit clin d'oeil au petit chaperon rouge (qui échappe au loup) est amusant.

Voilà les quelques petites suggestion que je peux faire, même ce chapitre me semble déjà très abouti :

- "Il avait une manière de regarder qui la fascinait, attentive à tout, profonde, comme s’il percevait les moindres mouvements de son âme, mais sans jamais s’en étonner ni rien commenter à part lui."
-> je n'ai pas compris "à part lui"

- Après tout, n’avait-elle pas aimé Loup que parce qu’il était un loup ?
-> très belle phrase et très belle idée. Je me suis demandée si elle ne serait pas encore plus percutante en la simplifiant à l'extrême : "Après tout, n'avait-elle pas aimé Loup parce qu'il était loup ?"

- La seule phrase qui n'est pas tombé à pic pour moi c'était '"Pourquoi tu me l’as caché ?". Déjà, je ne savais plus exactement à quoi Bell faisait allusion (la mère sorcière? L'incertitude quand à la localisation de la grotte ? La potion qui n'existe probablement pas?), et en plus il me semblait à ce moment là que Loup avait déjà était très clair sur les raisons pour lesquelles il n'avait rien dit. Sans indication du narrateur sur le ton, j'ai imaginé que Bell disait ça sur un ton un peu plaintif. Du coup, j'étais un peu surprise et très légèrement fâchée contre Bell de se montrer insistante devant Loup si penaud, lorsque l'étreinte tant attendue est arrivée. Ça m'a prise de court et j'ai relu le paragraphe depuis le début en changeant d'état d'esprit pour mieux en profiter. Sans mon erreur d'interprétation, c'est une très jolie scène pleine de douceur et d'évidence, à la hauteur de ce que j'attendais pour ces deux personnages.

Merci encore pour ce doux moment de lecture, à très vite !
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