XXXX - Fin

Notes de l’auteur : Eh bien, ça y est, c'est la fin ! Enfin, le début des corrections aussi... Merci beaucoup pour votre lecture encore :)

Sitôt qu’elle sort de la pièce un claquement sec retentit et la lumière de la chambre s’éteint ; seul demeure le gyrophare et ses appels fantomatiques de l’autre côté de la vitre, sa lumière palpite sur le mur où est suspendu l’écran HD. Bonnie a coupé l’électricité.


Peu à peu monte de la cuisine un sifflement suivi du bruit de l’eau qui s’écoule dans l’évier en pierre façon à l’italienne. Un bruit de porte puis le son du flot déversé par le robinet de la baignoire emplit à son tour l’appartement quand Bonnie revient et prend la boîte des mains de Slang.


Je pense que ça devrait pas tarder. Viens sur le canapé, tu veux une clope ?


Slang a arrêté de fumer il y a longtemps déjà. Il ne compte pas reprendre tout comme il ne demande pas à Bonnie pourquoi est-ce qu’ils ne cherchent pas le stock de Rêve de Julius, si ça ne lui fait pas trop mal, si ça ne lui manque pas il ne préfère pas tant qu’elle n’en parle pas la première.


L’eau coule à leurs oreilles, les apaisent, dans un son qui s’étire avec régularité et qui gagne en profondeur. Tout est parfait.


Le cercle écarlate de la cigarette de Bonnie dans la pénombre, l’éclat du gyrophare qui balaient leurs peaux, leur reflet du rouge et du bleu à la surface de la flaque d’eau qui s’étend peu à peu à leurs pieds. Les semelles sont vite trempées. Balayées sous la table basse par la marée qui monte les revues d’économie et d’industrie pharmaceutiques commencent à flotter et taper contre leurs sandales à mesure que l’heure passe.


Merci Bonnie. De t’en occuper, d’faire ça.


Bonnie serre la boîte à chaussures contre son ventre.


C’est pour toi, c’est pour Domi et c’est pour moi. Dans cette boîte y’a tous les souvenirs précieux de Julius que j’ai pu retrouver. Je vais les mettre à un endroit en sécurité, pour pas qu’ils prennent l’eau. C’est bête, je me dis que j’ai pas envie d’être comme lui. Je veux qu’il ait quand même quelque chose qui lui reste quelque part.


J’me sens con.


Pourquoi ?


Finalement Gui a dit que j’allais d’voir décider qui j’étais ici et t’as décidé pour moi. Quelqu’un a encore décidé pour moi.


T’aurais voulu faire autre chose ?


J’sais pas…


Ils ont désormais de l’eau jusqu’en bas des chevilles. Bonnie tend la boîte à Slang qui la prend et la tient en l’air les bras tendus.


T’as dans les mains la plupart des choses auxquelles Julius tient. Tu peux la lâcher dans l’eau, on peut la cacher, on peut la prendre. On peut la brûler en bas. Dedans y’a sa peluche de gosse des bijoux de sa mère et sa grand-mère des photos des gens qu’il aime ou qu’il pense aimer. Je te laisser décider. On en fera ce que tu veux avec.


Il ramène la boîte près de lui. La boîte pèse lourd contre la chair de Slang elle appuie sur ses muscles sur ses veines il sent en dessous ses ossements et sous ses ossements le canapé en cuir raide. On fera ce que tu veux avec. Que veut-il faire les souvenirs précieux de Julius ? A tout choisir, il aurait préféré ne pas se poser cette question il aurait préféré ne pas avoir à décider il aurait préféré que Julius laisse leurs vies tranquilles il se retrouve avec l’objet encombrant et quand il effleure le couvercle il se dit que Bonnie doit ressentir la même chose que lui. Julius l’oblige à choisir même en ne choisissant pas Slang se positionne encore par rapport à Julius il n’aurait jamais dû accepter le plan de Gui il n’aurait jamais dû venir ici.


A côté, Bonnie se dit : y’a l’eau qui monte et je m’en fous quoi que soit le choix de Slang tout m’ira j’ai juste envie de quitter cet appart cette ville j’ai plus envie de voir de labo BH nulle part j’ai plus envie de croiser Julius pas par peur ou par dégoût j’ai juste envie de tourner cette page de passer à autre chose j’ai envie de dormir j’ai faim je veux de l’air de l’air sortir retrouver Domi puis partir pour une autre histoire ailleurs un nouveau départ.


Elle tourne la tête vers la vitre pour essayer d’apercevoir Domi en contrebas. Leurs deux faces sont à l’opposé, Slang dans l’ombre du salon, Bonnie dans la lumière qui monte de la rue puis Slang se retourne à son  tour face aux réverbères si jamais Gui est visible mais ils sont trop hauts pour apercevoir le trottoir.


OK. J’pense que je sais ce que j’veux faire de la boîte.

 

Finalement la boîte est laissée sur la table basse, en évidence. Slang s’est juste penché et l’a posée avec une lente délicatesse. Ils partent alors que l’eau s’est rafraîchie autour de leurs chevilles et attaque les mollets, ouvrent la porte pour débouché dans le hall d’immeuble presque désert, depuis longtemps août n’est plus la saison des touristes à Paris. Bonnie ne demande pas à Slang pourquoi ce choix et Slang n’en parle pas alors qu’ils dévalent les escaliers dans le noir, cassent le boîtier d’accès au garage avec la clef de tension pour ralentir encore un peu Julius quand il voudra rentrer sa voiture il faudra qu’il se gare ailleurs plus loin encore ; ils débouchent dans l’atmosphère moite des rues désertes baignées de l’odeur d’eau croupie de la Seine, au bord du trottoir aux relents de pisse, sous les arbres desséchés par l’été. Là, garé dans le caniveau, les attend un quadricycle terre de sienne scintillant quatre fauteuils en vinyle huit pédales un auvent à rayures, une cage à chat attachée sur le porte-bagage arrière et un slogan publicitaire “Location Perrier” en capitales sur le plastique vissé aux flancs. Domi et Gui, une caisse à outils ouverte, sont visiblement penchés sur une batterie tout juste raccordée. Domi lève la tête quand elle les entend arriver.


J’en reviens pas que vous pensiez vraiment réussir à atteindre la cabane avec quadricycle de location bridé.


Slang baisse les yeux tandis que Gui essaie péniblement de rallumer son cul de joint mouillé tout en tenant un câble dénudé du bout des doigts. Elle le lui reprend pour le fourrer dans un fatras que Bonnie ne distingue pas très bien.


Sans réserve de batterie en plus. Vous seriez allés loin, tiens.


Dans le même temps elle ferme le capot de la voiture garée à proximité, allégrement vidée des composants nécessaires à l’opération. Domi ne dit pas que Bonnie et elle n’avaient pas de meilleur plan qu’elles pensaient prendre le métro puis aviser ensuite, marcher, errer, se cacher pour faire du stop, faute d’avoir les moyens de passer par les voies de covoiturage officielles, faute de pouvoir s’acquitter de la taxe sur les déplacements intervilles.


Besser laufen, als faulen. Goethe.


Merci pour ta contribution, Gui. N’hésite pas si t’as d’autres apports utiles.


Mmmmh… qu’est-ce que l’on entend par l’utilité ?

 

Avec une nouvelle puissance de 250 kW le quadricycle s’élance, brinquebalant, à travers les rues vides, sous la phosphorescence rêve des réverbères, la carcasse grince, Domi accélère encore tandis qu’à ses côtés, Gui somnole derrière ses lunettes de soleil rose. Il ronfle tout bas. Elle est belle, songe Bonnie, en regardant l’énorme Lune enfler derrière les toits en zinc sa texture est granuleuse l’air est épais ce soir elle voit mille lunes se refléter en carrousel sur les fenêtres éteintes. Slang a sorti un bout de feuille pour griffonner dessus, recroquevillé malgré les cahots. Le crayon zigzague dans les marges sitôt que Domi braque pour éviter un rat, une voiture de police ou l’ombre d’un Rêveur insomniaque qui surgit des coulisses de Paris. Slang s’applique. Il achève le croquis du motif tandis qu’ils atteignent le périphérique. Range le papier dans sa poche où le dessin de fleurs - une blanche colchique - prend racine, s’étend, pousse, pétri d’encre noire et Domi frôle le pins à sa poitrine, Gui cache un nouveau manuscrit dans son sac et Bonnie deux cachets de Rêve volés près de son cœur, chacun se tait, tout à ses secrets, à ses espoirs, alors qu’ils tournent le dos aux lumières de la ville pour s’enfoncer dans les étoiles.

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Monbeau
Posté le 20/06/2025
Bonjour. Tout nouveau sur le site (quasi ma première lecture), je suis étonné du peu de commentaires, du peu d'enthousiasme.
Je ne voudrais pas répéter celui de Hylm qui me convient assez idéalement dans tout ses aspects techniques, je n'ai donc plus qu'à compléter par ceci :
Le parti pris de l'écriture : ayant tenté la même chose (!), pour les mêmes raisons (protection de l'intimité d'un personnage introverti -du flot de son discours intérieur un peu autiste- par rapport à la brutalité des conventions d'écritures), j'avais été refroidi par mes amis lecteurs et tout réécris. Quel bonheur de découvrir ton choix et surtout de découvrir (simple lecteur cette fois) qu'il fonctionne vraiment ! Évidement, c'est audacieux et il va convenir plutôt aux amateurs de poésie (habitués aux lectures complexes) qu'aux dévoreurs de romans policiers. Mais je suis très heureux de pouvoir, ici, exprimer ma joie face à ce choix et t'en remercie beaucoup. La difficulté stérile, non, mais n'oublions pas que la difficulté ne s'oppose qu'au confort, antithèse de l'art.
je trouve que tu as beaucoup de talent poétique, car si je rejoints les petites critiques de Hymn sur le changement de Slang, sur la boite à chaussure et le déséquilibre de cette fin avec la violence de l'incendie du salon (ce déséquilibre gène, choque peut-être... mais attention, choisi, assumé, il est discours en soi), je trouve ,dans tes lignes, justesse, précision, originalité, sensibilité, franchise -audace !- que je ne m'attendais certes pas à rencontrer si vite ici, après tant de lectures édités, classiques, etc... Peut-être pas le meilleur exemple mais ce nom de drogue "Rêve" est à la fois si simple (certains diraient bateau ?), logique, complètement pertinent par le place légale qu'elle a aussi dans cette société, sa sonorité douce et qui m'évoque les rave-party (soirées à pilules).
Trop hâte de lire tes autres.
Alice_Lath
Posté le 10/07/2025
Bonjour Monbeau,
Tout d'abord, merci beaucoup pour ta lecture ! Le peu de commentaires peut s'expliquer par le fait que j'ai des histoires archivées :) mais la communauté est bien présente (<3 vive PA)
Je suis ravie d'entendre qu'on partage cet amour des flux de pensées haha et je suis d'autant plus touchée d'avoir pu te conforter dans ce choix
Pour la poésie, c'est vrai que j'attache une attention particulière à la forme, et si ça peut toucher alors... pari réussi :)
Pour le Rêve, je suis effectivement restée très terre à terre. J'ai parfois tendance à partir dans des concepts compliqués, alors j'ai voulu un nom simple et clair, qui aide à la compréhension, au-delà des explications.
En tout cas, mille merci encore pour ce commentaire, il me touche beaucoup !
Et bonne écriture à toi !
Hylm
Posté le 19/04/2025
Merci pour cette histoire, comme toujours c'est vraiment très agréable de te lire.
voici mon ressenti à chaud :
waaaaaaaaaaaaaa
voici mon ressenti un peu moins à chaud et plus constructif:
Je trouve que l'histoire est très bien conclue, j'ai un vrai sentiment de fin après les dernière lignes.
En lisant les premiers chapitres j'avais du mal à jauger la durée prévue de l'histoire, maintenant qu'elle est finie je trouve que le rythme de progression était agréable. On a doucement appris qui les personnages sont, Slang en cherchant bonnie, bonnie après l'incendie, Gui et Domi dans la seconde moitié de l'histoire en les aidant.
Julius est l'évènement déclencheur et la principale motivation de la fin de l'histoire mais il est au final très peu présent (il doit avoir une dizaine de lignes pas beaucoup plus) et je trouve ça très chouette, il sert plus de personnification des problèmes de la société que d'antagoniste. La fin, quand ils décident de ce qu'ils veulent faire de tout ce qui compte pour Julius est un très bon rappel à la moralité de leurs actions. C'est le premier moment où Julius est vu comme un humain comme les autres (et pas juste une chose à abattre), ça rend la critique mais surtout la méthode de combat contre le système beaucoup plus crédible et technique.
Au final, on sent vraiment que tu aimes tes personnages, et c'est fou à quel point ça aide à tenir le coup quand ils sont au plus mal. On a peur pour eux, ils souffrent, changent et désespèrent mais on voit le monde à travers leurs yeux avec tant de tendresse pour eux (mais jamais de manière explicite) qu'on a le courage de lire le prochain chapitre. J'ai l'habitude des histoires joyeuses/avec un grand happy ending où tous les problèmes sont reglés donc la subtilité et le côté un peu mélancolique des passages 'heureux' m'ont fait un grand bien (même si intérieurement je me dis que j'aurais accepté n'importe quel deus ex machina pour changer le monde instantanément haha)
J'aime Slang, très différent sur certains points de sa version dans l'anarchie. peut-être que mon seul regret ici est qu'il change drastiquement très vite et qu'on n'apprend pas trop à le connaître avant ça pour pouvoir comparer un avant/après. J'aime sa manière de se laisser porter, comme s'il avait toujours un train de retard sur le monde et qu'il était en pilote automatique. A la fin il se plaint de devoir faire un choix, on sent que même être conscient est encore désagréable pour lui (probablement parce que choisir c'est espérer un résultat, et voir cet espoir se faire écraser constamment est trop dur à vivre)
J'aime Bonnie, beaucoup plus dans la fuite et qui subit plus le monde que dans l'anarchie. Du début à la dernière ligne on sait que sa vie ne tourne plus qu'autour du Rêve. On a en détails tous ses complexes, toutes ses souffrances et sa haine d'elle même, et malgré ça on ne la voit jamais (il me semble) haïr les autres. Elle est constamment en souffrance et dévorée par le monde, mais tout son malheur vient de son rejet d'elle-même et le seul moyen de combattre ça c'est le rêve. C'est pour ça que je trouve 'logique' son comportement de A à Z, j'ai beaucoup d'empathie pour elle mais c'était de loin le personnage pour lequel j'avais le moins d'espoir, et indirectement aussi d'affection avant les derniers chapitres. Elle et Slang se complètent bien l'un l'autre sur la façon de rejeter le monde physique.
Gui est 'mignon', il est le plus rêveur (ahah) des personnages, il a des ambitions et paraît tellement plus actif que les autres, tout en présentant une nouvelle façon de fuir la réalité. Il est amusant avec ses remarques philosophiques et ses références, et juste assez saoulant pour qu'on puisse imaginer le quotidien de Domi comme un enfer sur le long terme.
Domi est la seule qui est bien ancrée dans le monde réel. Entre le fait qu'elle arrive à survivre dans les conditions horribles de cette société et à quel point elle aide Bonnie je ne peux pas m'empêcher de beaucoup l'aimer. On ne la voit qu'à travers les yeux de Bonnie et les quelques aperçus qu'on a sont tellement courageux (elle est la seule à survivre au quotidien, on la voit terrifiée et traumatisée par son travail, elle s'occupe de Bonnie sans jamais hurler ou s'énerver ou la blâmer). C'est probablement le personnage que je remercie le plus pour avoir donné à cette histoire une bonne fin.
La moralité dans l'histoire (ou du moins ce que je pense en avoir compris) est dans la volonté de se sauver soi-même par autre chose que la violence (envers Julius) ou remettre le combat à plus tard (rêve ou monotonie du travail). La conclusion où Slang et Bonnie décident de ce qu'ils veulent faire des affaires de Julius est super pour ça MAIS je n'ai malheureusement pas saisi toutes les conséquences de leurs actes et surtout quel va être le sort de la boite de souvenirs de Julius ! J'aurais aimé pouvoir essayer de comprendre les implications morales du choix de SLang mais je ne sais pas vraiment lequel il a fait. J'imagine qu'en inondant l'appart de Julius cela va détruire une bonne partie de ses affaires donc lui coûter beaucoup d'argent + le faire bien chier mais j'ai du mal à imaginer plus de conséquences dans ce monde ultra capitaliste où il est probablement largement assez riche pour ne pas trop en pâtir. J'aime le parallèle avec l'incendie de la boutique de Slang (j'ai mis étonnamment longtemps à le réaliser). Par contre, Slang décide de poser les affaires sur la table basse, et là je suis un peu perdu. Est-ce que cela veut dire que rien ne leur arrivera ? Est-ce que ça veut dire que dans deux minutes l'eau en montant va les détruire ? Est-ce qu'au contraire il rejette la responsabilité en se disant "s'il arrive à temps il les sauvera, sinon tant pis pour lui ça sera pas ma faute" ? J'ai un peu de mal à savoir, comme c'est LA décision cruciale du dernier chapitre je voulais être sûr de comprendre les conséquences de son choix et son implication morale.
Sinon pour l'écriture en elle-même, c'était deja un truc de l'anarchie mais les changement de styles entre slang et bonnie sont une super idée pour se mettre dans leur tête et ça marche vraiment bien j'ai l'impression qu'il y a une vraie attention au vocabulaire de chaque phrase pour faire ressortir tous les détails de leur façon de voir le monde à tous les deux. Par contre, cela se traduit souvent par des phrases dans lesquelles on passe d'une proposition à une autre sans coupure, pas de virgule, de point etc... Alors c'est efficace, on ressent un petit choc au cerveau à chaque fois et ça aide à imaginer les pensées qui s'entrechoquent dans leur tête, mais ça rend parfois la lecture difficile, et j'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour comprendre certaines phrases parfois. Je ne saurais pas juger de la rentabilité de ce choix pour la narration, mais si je devais faire remonter une critique ce serait celle-là (et franchement on survit largement).
J'étais très content de retrouver Slang et Bonnie dans cette histoire, Pret Emmatine et Mei me manquent un peu mais je suis sûr qu'ils vont bien de leur côté (j'avais même fait un petit dessin de Mei en lisant l'anarchie il faudrait que je le retrouve), je crois que Gui était là aussi mais je n'ai quasi aucun souvenir de lui (et rien de Domi).
Bref, merci encore, c'était super et je te souhaite tout le courage du monde pour les corrections/relectures etc... J'ai hâte de voir d'autres commentaires que le mien pour avoir le point de vue d'autres lecteurs sur l'histoire et sa fin.
J'attends ta prochaine histoire avec impatience, mais je saurai être patient :)
Alice_Lath
Posté le 23/04/2025
Coucou Hylm,
Alors déjà un IMMENSE merci, vraiment, un merci du fond du coeur, déjà pour ta lecture, mais aussi pour ce commentaire très fourni qui va m'être fort précieux pour les corrections à venir, il est colossal et précis et parfait, donc merci et merci encore
Je suis contente que l'histoire t'ait plu déjà et que la progression de la narration fonctionne !
Pour les personnages, je les aime beaucoup, effectivement, mais j'ai aussi tendance à penser que l'immense majorité des humains mélange du doux et de l'amer et qu'on tâtonne toujours qu'on relationne comme on peut qu'on se ment et qu'on se compromet et qu'on cherche à se sauver aussi (bon après y'a des grosses raclures, je généralise pas cette analyse à l'ensemble de l'humanité). On a des rêves, mais c'est rare qu'ils s'accomplissent ou de la façon que l'on espérait. C'est rare que l'on devienne ce que l'on imaginait. Et ces quatre personnages témoignent de ça aussi.
Je note en tout cas pour Slang que l'avant/après est un peu abrupt ! Je vais réfléchir à ce que je peux faire
Pour Slang et Bonnie c'est effectivement deux façons d'essayer de s'évader du monde, mais malheureusement, dans chacun des cas, nous sommes dans un environnement où l'évasion n'est plus possible et le monde finit toujours par vous rattraper, que ce soit l'écologie, les politiques, l'économie...
Finalement des quatre personnages, Gui est celui qui me semble le plus proche d'une vraie sérénité. On pourrait dire qu'il est dans le déni, mais je l'imagine plutôt comme ayant construit une vraie philosophie de vie qui lui permet d'expérimenter la réalité comme un terrain de jeu perpétuel et reconstruire du sens là où ce dernier a été détruit. Le souci de sa posture est son hermétisme. Il est seul avec son rythme, ses codes, ignore le regard des autres et n'est pas en mesure de réaliser les compromis nécessaires au vivre-ensemble, ce qui le condamne à une forme de solitude intime, ce qui s'est passé dans sa relation avec Domi. Ou il changeait, ce qui dans son cas revenait à perdre en sérénité et en vie ou il acceptait les conséquences de ses choix, ce qu'il apprend à faire. Domi et lui ne se remettront pas ensemble, il le sait, il l'accepte comme il accepte la trajectoire qu'il s'est choisie. Tout comme il n'atteindra jamais une amitié du niveau Slang-Bonnie.
Pour Domi, je suis hyper contente que tu l'apprécies autant, elle était pas facile à construire avec tout ce cirque autour. Elle n'est pas satisfaite, mais c'est la seule à comprendre que se renfermer, que pourrir sur place n'apportera rien. Elle a beaucoup de courage, mais aussi une gentillesse qui la met dans des positions délicates : travailler pour Julius, accepter Bonnie chez elle, supporter le temps de leur relation les excentricités de Gui qui ne comprend pas l'effort qu'il lui demande... Et en même temps, sa patience s'amenuise. Et cette fin, cette fuite dans la cabane, c'est son rêve à elle dans le groupe. Ce que j'aimerais préciser dans les corrections cependant c'est qu'elle compte pas se terrer dans les bois, mais préparer la revanche, reprendre le combat.

Pour la moralité, il n'y a pas d'indication très précise à part que fuir est doux, mais que l'on se fait toujours rattraper et que les rêves se construisent, se détruisent et se reconstruisent et que l'amitié est précieuse. Les personnages auraient pu faire d'autres choix, mais ils ignorent eux-mêmes ce qui est bon et juste de faire, ils hésitent, ils attendent la certitude, mais personne ne l'apporte jamais.
C'est notamment l'histoire de la boîte. Slang a fait ce choix, car c'est Slang, mais est-ce le bon ? Bonnie n'avait pas d'avis dessus. Lui l'ignorait. Il n'y a pas une règle unique pour toutes les victimes d'actes violents. Slang ne sait pas s'il a fait le bon choix, mais il a choisi celui qui lui semblait à ce moment lui apporter le plus de sérénité, comme Bonnie.
D'où la boîte livrée à elle-même sur la table où effectivement il laisse le hasard décider si oui ou non tout se perdra.
Pour la conclusion par rapport à Julius, j'ai prévu de le retravailler pour la version finale, pour la clarifier. Je vais préciser tout ça et aussi aller plus loin dans la destruction de Julius, tu as raison sur le côté : c'est un peu gentil quand même. De toutes façons, cette fin manquait d'un petit truc selon moi. Je vais donc clarifier et aller plus loin.

Pour le style, c'est noté, avec les correction je compte repasser dessus, essayer de rendre ces phrases "pensées" un peu plus claires et lisibles.

Gui était effectivement bien là dans l'anarchie :) et les autres personnages vont bien ! Le projet est en pause, mais au chaud quelque part

Mille et mille merci encore !!
Hylm
Posté le 23/04/2025
J'aime bien ta philosophie sur tes personnages et les humains en général. Je suis super d'accord avec ta description de Gui et surtout c'est la vision que j'avais de lui en lisant donc ça a bien marché de ce côté là !
Pour Domi je suis encore plus fier d'elle si elle pense à revenir/recommencer à se battre après, je ne voyais pas ça du tout comme suite à la fuite mais ce n'est pas illogique pour elle, je voyais surtout le besoin de soulagement immédiat de quitter cet enfer au moins un moment.
J'aime aussi ta vision sur la moralité de l'histoire, on sait qu'on n'a pas toujours assez d'infos ou de courage pour prendre les meilleures décisions, mais on fait de son mieux jusqu'au bout car on ne pourra pas fuir pour toujours. Après avoir écrit mon comm j'ai encore réfléchi sur la fin la plus 'logique' entre détruire la boite, la sauver, ou le jouer à la chance et c'était cette dernière option que je trouvais le plus logique, et qui apporte le plus de 'closure' à l'histoire. Il l'abandonne pour de bon, il laisse son sort à la chance et s'en fout de savoir si Julius l'aura à temps ou pas car tout est fini.
Bon courage pour la réécriture mais aussi tout autre projet actuel, et je serai toujours prêt à lire une future histoire avec plaisir.
Tes remerciements mon vont droit au coeur, et j'insiste que j'y gagne beaucoup aussi, autant à te lire (la différence de niveau d'écriture me fait apprendre plein de choses + le plaisir de lire de bonnes histoires) qu'à faire des retours sur mon expérience de lecteur. A bientôt sur PA j'espère :)
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