Z 1

Par Ante

Dans la grisaille amère que fait parfois Mai

Tu logeais, insoucieuse, au flanc de ma poitrine

Un de ces traits boudeurs que flanquent tes secrets ;

Tu n’étais plus espiègle et te rongeais la mine.

 

Quel mal t’a pu gagner, où je perdais le mien ?

Je t’ai laissée candide, source claire et folle

Qu’on surprend se jeter au monde avec entrain ;

Je te trouve abattue, désespérante et molle !

 

Quel mal a pris tes yeux qui ne m’ait point mordu ?

Tu dis innocemment avoir pris mon trousseau ;

Toi qui louais les charmes que cueillait ta vue

Te voici, lasse, qui ne voit plus rien de beau !

 

Tu as ouvert la porte ; et si tes vœux sont noirs,

Tu seras comme moi prisonnière des feux

qui voient brûler l’Enfer, et nous irons des Moires

Trouver la demeure et leur suriner les yeux !

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