Dans la grisaille amère que fait parfois Mai
Tu logeais, insoucieuse, au flanc de ma poitrine
Un de ces traits boudeurs que flanquent tes secrets ;
Tu n’étais plus espiègle et te rongeais la mine.
Quel mal t’a pu gagner, où je perdais le mien ?
Je t’ai laissée candide, source claire et folle
Qu’on surprend se jeter au monde avec entrain ;
Je te trouve abattue, désespérante et molle !
Quel mal a pris tes yeux qui ne m’ait point mordu ?
Tu dis innocemment avoir pris mon trousseau ;
Toi qui louais les charmes que cueillait ta vue
Te voici, lasse, qui ne voit plus rien de beau !
Tu as ouvert la porte ; et si tes vœux sont noirs,
Tu seras comme moi prisonnière des feux
qui voient brûler l’Enfer, et nous irons des Moires
Trouver la demeure et leur suriner les yeux !