ABC Billet 10

Billet n°10 :  La fréquence des commentaires

Laisser un commentaire à chaque chapitre, ce n’est qu’une option parmi d’autres : un commentaire à chaque chapitre, un commentaire tous les 3 ou 4 chapitres, un retour final sur la globalité… Le choix dépend de plusieurs facteurs. 

Est-ce que la fréquence impacte le contenu des commentaires ?

Oui, bien sûr.

Tout ce que contiennent les billets précédents est valable quelle que soit la fréquence des commentaires : tout le monde est légitime, ça sert toujours à aider l’auteur·trice et à l’encourager, on y met toujours de l’objectif et du subjectif, du positif et des points à améliorer, on veille toujours à sa formulation. Ça, ça ne change pas.

Ce qui change, c’est la focale, le périmètre de réflexion. En fonction du volume de texte auquel correspond votre commentaire, vous n’allez probablement pas faire porter votre réflexion sur les mêmes éléments.

  • Si vous commentez chaque chapitre, vous relèverez peut-être les soucis de grammaire ou d’orthographe, vous allez probablement donner votre ressenti sur la ou les scènes du chapitre, leurs articulations, leur clarté, leur impact sur vous. Même si vous prenez le temps de réfléchir à la façon dont s’insère le chapitre dans la globalité de l’histoire, vous serez quand même plutôt dans un commentaire de détails
  • Dans un commentaire groupé (tous les 2, 3 ou 4 chapitres, par exemple), ce que vous aurez lu aura sans doute fait avancer l’intrigue, apporté des révélations, des rebondissements… Vous aurez plus de recul et il y a des chances pour que vos retours portent sur ces éléments et la façon dont ils orientent le récit. Par exemple, si un indice a été semé dans un chapitre et son explication donnée dans le suivant, vous pourrez vous exprimer sur sa cohérence ou sur sa présentation, sur le suspense de cette énigme, etc.
  • Pour un retour global sur une grande partie d’une fiction, voire sur sa totalité, votre expérience de lecture sera plus proche de celle d’un·e “lecteurice lambda”, puisque vous aurez lu à votre rythme, sans dépendre de la publication. Et vous aurez la vue d’ensemble.

Vous allez forcément synthétiser vos réflexions et vos ressentis, peut-être aborder l’histoire de manière non linéaire mais par thème. Vous vous baserez sur les points qui vous ont marqué et non sur l’intégralité du texte, et vous laisserez de côté les détails pour vous focaliser sur les sujets de fond

L’angle de vue qui sous-tend le commentaire étant différent, celui-ci l’est donc aussi. Il n’en est pas de meilleur que d’autres, mais il est bon d’être conscient que selon leur rythme, vos commentaires ne contiendront pas exactement la même chose et n’apporteront pas la même aide à l’auteurice.

Alors si toutes les fréquences sont permises et potentiellement bénéfiques, comment choisir ?

Ca dépend de vous

Si vous adorez donner votre avis sur tout en écrivant un pavé au bas de chaque chapitre, optez pour un retour détaillé. Le “pavé” n’est pas obligatoire, d’ailleurs : on peut parfois dire beaucoup en quelques lignes !

Si vous préférez continuer votre avancée jusqu’à avoir plus à dire sur ce que vous lisez, alors cliquez sur “suivant”,  jusqu’à ce que vous ressentiez l’envie de vous exprimer (ou que vous ayez peur d’oublier des choses).

Si vous tombez dans la fiction au point d’oublier votre potentiel rôle de relecteurice pour ne plus remplir que celui de lecteurice (voire de fan) et que vous arrivez au mot “FIN” avant d’avoir écrit un commentaire, c’est bon aussi ! Dans ce cas, faites la synthèse de vos émotions et réflexions et fendez-vous d’un retour global qui peut donner à l’auteurice un point de vue d’ensemble.

Même si la lecture sur PA a pour but de s’entraider, elle doit rester un plaisir. Si la perspective de laisser un commentaire vous gâche la lecture et finit par vous dissuader de lire les fictions PAennes, alors espacez vos commentaires ou réservez-les pour la fin. Faites ce qui vous correspond le mieux.

Essayez d’éviter les lectures “en fantôme” : il y a forcément un petit truc que vous pourriez dire à l’auteurice qui l’aiderait à améliorer sa fiction ou la prochaine, ou qui l’encouragerait.

Ca dépend de l’historique du texte

Selon que le texte est entièrement publié ou en cours d’écriture, vous pouvez envisager d’adapter la fréquence de vos commentaires.

Dans le second cas, l’auteurice sera probablement content.e d’avoir un commentaire spécifiquement sur le chapitre qu’il ou elle vient d’écrire et/ou de publier, en particulier si c’est du premier jet. Même si plusieurs plumes en ont déjà laissé, les vôtres peuvent justement confirmer ou modérer leurs remarques.

En revanche, si l’histoire est en majorité ou en totalité publiée, il peut être pertinent d’offrir à la plume qui l’écrit une vision différente, plus globale.

Lorsque vous commencez une histoire, ça peut être une bonne idée de jeter un coup d'œil aux nombres de commentaires qui lui ont déjà été faits, voire aux commentaires eux-mêmes.

Dans l’idéal, il est bénéfique de recevoir plusieurs types de commentaires (détaillés, groupés et globaux), parce qu’ils pointeront des éléments différents. 

Ca dépend de l’auteurice

Autant aider du mieux qu’on peut. Du coup, si vous hésitez entre des commentaires détaillés chapitre par chapitre, des commentaires groupés par 2 ou 3 chapitres ou une lecture d’ensemble, pourquoi ne pas demander carrément à l’auteurice ce qui lui rendrait le plus service ?

En fonction de son avancement, de sa version, de ses corrections, il ou elle sautera peut-être sur l’occasion d’avoir un avis détaillé sur un ou plusieurs points qui lui ont donné du mal ?

En revanche, s’il ou elle vient d’envoyer son texte à 30 maisons d’édition, ce ne sera sans doute pas le bon moment pour lui signaler les coquilles que vous repérez, au risque de le ou la décourager un peu.

Et s’il ou elle n’en a pas encore eu, un retour global sera peut-être bienvenu également.

Ne vous engagez pas à quelque chose que vous n’avez pas envie de faire, mais si vous hésitez, posez simplement la question !

 

En synthèse, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise solution en ce qui concerne la fréquence des commentaires, il n’y a que trois règles à retenir :

  • se souvenir qu’on est là pour aider la plume à s’améliorer et pour l’encourager
  • laisser au moins une trace de son passage qui soit profitable à l’auteur ou l’autrice
  • prendre du plaisir à lire

* * * * * * * * *