***

Par itchane




Un peu plus tard.

Lotre

 

Lotre avait pris sa décision.
Elle avait fini une bannière de plus, il ne lui en restait qu’une. Demain lui suffirait pour en arriver à bout, elle était dans les temps.
Reprendre la lecture du roman qu’elle avait entamé en début de semaine n’avait pas suffi à la détendre ; elle n’était pas parvenue à se concentrer sur l’histoire. L’apparition du cinquième bateau lui occupait les pensées. Elle avait déjà tenté de déployer l’un d’eux, s’imaginant qu’un message pourrait s’y trouver, mais rien. La feuille d’or, carré uni et marqué par les plis, n’avait rien de plus à déclarer. Ni au recto, ni au verso. Elle avait soigneusement refaçonné l’objet avant de le remettre en place avec les autres, comme si de rien n’était. Ils étaient tous de la même taille, de la même forme, de la même couleur jaune métallique flamboyante.

Alors puisqu’elle avait sa petite idée et que cette idée lui plaisait, et puisque de toute façon elle semblait ne plus être capable de penser à quoi que ce soit d’autre, elle avait décidé de toquer à la porte de Saul et de voir ce qu’il adviendrait. Elle était pourtant si timide, mais Saul était gentil, alors il l’impressionnait un peu moins que d’autres. Elle aimait bien discuter avec lui.
Et puis c’était aussi que s’il avait été question de Lune, elle y serait allée depuis longtemps, elle ; or les regards et l’agacement de son aînée commençaient à lui peser. Sans compter la pointe de jalousie que Lotre croyait déceler chez sa sœur et qui lui plaisait un peu, enfin pas vraiment. En fait si, mais pas méchamment.
Et si c’était son tour pour une fois. Son histoire ?

C’est avec un peu de tout cela sur le cœur qu’elle traversa la cour en espérant très fort être arrêtée en chemin par quelqu’un ; qu’elle frappa doucement à la porte de Saul en espérant de toute son âme qu’il ne serait pas là ; qu’elle paniqua complètement en entendant “Oui, deux minutes, j’arrive !” car il était maintenant bien trop tard pour revenir en arrière.

Dans sa main refermée, un bateau doré.

Au cours des deux minutes de patience demandées, Lotre entendit des outils et feuilles déplacées, des tiroirs rapidement ouverts puis fermés, un réagencement opéré et enfin, des pas s’approcher de l’entrée pour ouvrir la porte et l’accueillir.

Saul se figea imperceptiblement en découvrant Lotre sur son palier, mais n’eut besoin d’aucun temps supplémentaire pour se ressaisir.

— Ama ? Bonjour.

Un flux de chaleur s’écoula dans les veines de la couturière. Saul était le seul à toujours la reconnaître au premier coup d’œil et le seul à se souvenir de son vrai nom. Celui que plus personne n’utilisait et qui avait été depuis si longtemps oublié par la communauté qu’Ama elle-même peinait parfois à se le rappeler. Ce nom qui avait été progressivement recouvert par l’autre, plus évocateur, plus approprié.

— Bonjour, répondit-elle.
— Entre, si tu veux.
— Merci.

Ama jeta un regard circulaire à la pièce. Le bois, l’atelier, ici les bateaux de toutes les couleurs et là les partitions encore ouvertes sur leur pupitre, noircies d’annotations en pattes de mouches.

Saul avait suivi son examen et, parce qu’il commençait à la connaître, engagea la conversation à sa place.
— J’ai encore beaucoup de progrès à faire je crains, dit-il en s’approchant des partitions, le résultat n’est pas très encourageant ;
— Ce n’est pas vrai, j’aime beaucoup t’écouter jouer, et je ne suis pas la seule.
— C’est gentil, répondit-il avec un sourire mais sans conviction.

Il y eut un petit silence mais il se souvint qu’elle avait aussi détaillé son établi, il se dirigea donc vers le bateau rouge et or qui s’y trouvait encore.
— Je le prépare pour ce week-end, dit-il en replaçant une voile qui n’avait pas besoin de l’être. Je pensais le confier à Raphaël, je pense que cela lui fera plaisir, il pourra le lancer sur la fontaine ;
— Oh oui, cela va beaucoup lui plaire. Il est très beau.
— Je l’aime bien aussi, et ça lui fera du bien de voguer une peu. Cela fait bien longtemps que le vent n’a pas soufflé dans tes voiles, hein mon grand, dit-il en retirant une poussière invisible de la coque.

Il se tourna finalement vers Ama.
— Tu étais venue pour… ?

Ama n’était plus très sûre de vouloir répondre à la question, mais il aurait été ridicule de n’avoir aucune raison d’être venue. En arrière-plan de sa pensée, une voix réfléchissant à toute vitesse sous son crâne s’imagina baragouiner une excuse pour justifier sa venue ; la préparation du week-end ? Organiser un soutien pour Prince ? Mais alors qu’elle réfléchissait encore, une autre partie d’elle-même, trop prise de court et refusant le combat, ouvrait lentement la paume de sa main pour la porter à hauteur d’yeux de Saul.

Il posa son regard sur le pliage d’or, le fixa longuement et ne dit pas un mot.
Le flottement était tel qu’Ama fut obligée de relancer.
— Je l’ai trouvé au pied de ma porte. Est-ce que… est-ce que cela te dit quelque chose ?
Son cœur commençait à battre vraiment très fort, la sensation n’était pas très agréable.
— C’est un pliage fait d’une feuille dorée, représentant un bateau, répondit-il d’un ton neutre sans s’approcher.
— Oui, je… oui.
La situation n’était plus plaisante du tout. L’échange ne correspondait en rien à ce qu’Ama s’était imaginé. Un monstrueux fossé se creusait entre elle et son interlocuteur et cette amère sensation la paniquait de plus en plus. Elle se sentit très seule et aurait voulu fuir pour rejoindre son atelier, mais pour cela, il lui fallait d’abord endurer une dernière épreuve. Alors elle prit son élan par une bouffée d’air et se lança :
— Mais, est-ce que c’est toi qui l’as fait et déposé sur mon palier ?

Saul plongea son regard dans le sien. Un regard si prolongé et si opaque qu’elle finit par se demander si elle connaissait vraiment ce visage. Il ouvrit enfin la bouche et dit :
— Non.
— Oh.
Lotre tenta de regrouper les fragments épars de son être et de se sortir au plus vite du piège qu’elle s’était elle-même tendu. Elle se força à sourire et fit semblant de prendre le tout à la légère.
— J’ai cru, comme il s’agissait d’un bateau. C’est idiot, bien sûr. N’importe qui peut faire ce genre de pliage. Je vais demander à Raphaël, ça lui ressemblerait bien !

Elle se dirigea fébrilement vers la porte pour quitter le lieu au plus vite.
Saul restait muet, il ne fit pas de réflexion supplémentaire et lui sourit même gentiment en lui faisant un signe au revoir de la main.


*

Puis.

Saul

 

Saul referma la porte derrière Ama.
Il avait un bateau à réparer, il devait rejoindre son établi.

Le temps de pivoter sur lui-même, ses joues brillaient, ruisselantes. Cette fois, il ne s’arrêta pas.

Au premier de ses pas, ses chaussures soulevèrent une giclée d’eau. Il baissa les yeux et vit que le parquet s’était couvert d’une grande flaque. Il sentit le froid enrober la peau de ses pieds. Peu importait, la goélette l’attendait.

Au second de ses pas, ses chaussettes étaient trempées ; l’eau était montée de plusieurs centimètres et rejoignait les quatre coins de la pièce. Imperturbable, il continua.

Au troisième de ses pas, la marche devint difficile, l’appartement s’était transformé en vaste baignoire dont le niveau du flot lui arrivait jusqu’aux genoux. Mais sa destination l’attendait toujours.

Au quatrième de ses pas, ses mains, ses bras, son torse étaient immergés. Sa chemise flottait en mouvements lents autours de lui. Un simple contretemps, se dit-il, rien n’avait changé.

Au cinquième de ses pas, il voulut tendre les doigts pour saisir la chaise qu’il visait toujours mais l’eau atteignit sa gorge et ses pieds se décollèrent du sol.

 

Alors il lâcha, ferma les yeux et tandis que l’eau continuait de monter, il sombra.



*

Un peu plus tôt.

Frank

 

À 15 h 26 Frank quitta son appartement. Il avait pu constater depuis son poste d’observation à la fenêtre que l’ancienne était maintenant seule, laissée à somnoler par Maam partie rejoindre sa cuisine. Il avait donc 6 minutes - en moyenne - avant que la vieille femme ne s’endorme totalement.

Il arriva à sa hauteur d’une ferme foulée, faisant résonner ses pas sur le pavé pour annoncer sa venue et ne pas la surprendre. Le rocking-chair oscillait doucement d’avant en arrière.

— Ah, Frank.
Le voyant arriver, l’ancienne avait relevé la tête et fait l’effort d’un signe de la main.
— Bonjour l’ancienne.

Il tira à lui la chaise abandonnée par Maam et s’y assit à son tour, le visage tourné vers le soleil. À peine posé et avant même qu’il n’ait pu engager la conversation, une vague de contentement l'envahit et ses yeux se fermèrent malgré lui. La douce chaleur des rayons sur sa peau, l’affectueuse lumière atténuée par les feuilles du cerisier et jouant sur ses paupières, la lointaine et joyeuse conversation des enfants, l’odeur de l’herbe ; il comprit le plaisir qu’avaient les deux femmes à s’enivrer ainsi du Hameau chaque jour.
— Vous vous joignez à ma sieste, Frank ? ironisa l’ancienne.

Frank rouvrit énergiquement les yeux, surpris de s’être laissé déconcentrer dans sa mission. À peine redressé, cette parenthèse perdue lui manquait déjà, mais une autre part de lui avait soif de réponses.

— Non. Je suis venu car j’avais une question à vous poser. L’ancienne, est-ce que le nom de dame de l’ombre vous dit quelque chose ?

Il y eut un long silence.

— Dame de l’ombre ? Dans quel contexte ?
— Une dame de l’ombre qui aurait habité dans le débarras sur le toit des briques.
Frank tentait de cacher sa nervosité et d’imiter un ton de conversation détendu. L’ancienne, de son côté, avait plié ses yeux et ne disait plus rien. Quelque chose en elle de très profond, de très, très lointain, venait de se réveiller. Pas un souvenir encore, ni même l'esquisse d’un souvenir, ni même l’ébauche de son ombre. Mais dans les feuillages denses de la mémoire de la vieille femme, celle à qui personne n’aurait pu donner d’âge, celle qui avait tout vu et semblait avoir toujours été là, un bruissement s’était fait entendre. Une légère brise venait de se lever, faisant frissonner le ramage de son passé et, dans le dense réseau de son inconscient, une brindille venait même de craquer.

Le rocking-chair s'arrêta de tanguer.

Ici et ailleurs, dans une infinité d’endroits et dans une infinité de temps, une infinité de rocking-chair s’étaient immobilisés.

Dans les profondeurs de sa mémoire, l’ancienne remontait péniblement chaque embranchement, n’ayant plus d’autre choix que de suivre la piste levée par Frank. Une piste si antique que ses traces étaient à peine visibles ; le temps avait transformé les empreintes en infimes vestiges sur lesquels des milliers d’autres pas étaient venus se poser, brouillant les indices.
La vieille femme se laissa guider par le souffle qui animait les feuilles et l’attirait sur un sentier qu’elle n’avait pas emprunté depuis fort, fort longtemps. 

Frank était suspendu au silence de l’ancienne, ses muscles et son esprit noués par l’attente. Du seul bout de ses fesses qui touchait encore le siège sur lequel il était assis, à ses yeux qui fixaient la vieillarde, son corps formait un arc tendu entre la chaise de ce monde-ci et la traque qui se jouait dans l’autre.

Et l’ancienne reprit enfin la parole.

— La dame de l’ombre... Oui. Il y a longtemps, une femme de ce nom habitait là-haut. Et puis elle est partie.
Une bouffée de chaleur envahit Frank.
La dame de l’ombre existait ! Ou du moins avait existé.
— Il y a longtemps ? Combien de temps ?
— Hmmm. Peu de temps après les événements je crois.
— Les événements ? Quels événements ?
— Comment ce nom vous est-il parvenu ?
Frank hésita à se confier, l’ancienne le vit.
— Quels événements ? répéta finalement Frank, avide de réponses.

L’ancienne le sonda calmement.

— Ceux qui s’annoncent, visiblement.


*

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Herbe Rouge
Posté le 21/06/2023
Coucou,

Ah et bien j'ai ma réponse rapidement pour le message sur le bateau ! S'il y en a un, il n'est pas lisible par Lotre...

Oh ! On a le prénom de Lotre ! Je finissais par me demander si leurs prénoms étaient connus dans ce monde-ci :)

Pauvre Ama... ce bateau vient peut-être de Saul, mais en même temps pas de lui... cette scène est assez triste.

Et la scène suivante 😲 Saul est capable de passer entre les mondes et il le sait ? Je ne m'y attendrais vraiment pas.

L'ancienne a la mémoire de tout visiblement... je m'étais demandée si ça ne serait pas elle, la sirène, mais je doute maintenant.

Vraiment, cette histoire est si intrigante, j'ai hâte d'en voir le dénouement :)
itchane
Posté le 24/06/2023
Hello,

c'est vraiment marrant pour moi de voir les interprétations qui sont faites de chaque chapitre. Tu es la première à avoir cette interprétation du chapitre de pdv de Saul ici, et en même temps elle est assez bien vue d'une certaine façon. C'est très drôle pour moi de vous voir tous cogiter comme ça et de connaître vos réactions à chaud via les commentaires, hihihi ^^

Haaaa, l'ancienne, je ne dirais rien : P
EryBlack
Posté le 04/05/2023
Ouah, cette fin qui claque ! J'adore cette réponse de l'ancienne. La temporalité tourneboulée se fait de plus en plus nette. Je n'ai aucune idée de ce que tout ça cache, mais j'embarque avec plaisir.
J'ai aussi beaucoup adhéré au passage avec Lotre/Ama et toute l'émotion qu'elle expérimente en questionnant Saul. C'est vraiment venu toucher juste, tout au fond, ce petit ressort de gêne et d'espoir que je connais bien ; j'adore les lectures qui provoquent ça.
La scène de Saul est frappante aussi, visuellement, j'ai l'impression qu'on pourrait l'interpréter de plusieurs manières. Est-ce qu'il n'y est réellement pour rien dans ces bateaux, ou est-ce que quelque chose l'empêche de le dire à Lotre ? Cette espèce de noyade, est-ce un évanouissement ou un genre de réminiscence complexe ? En tout cas, je trouve ça très visuel et très fort. (C'est pas la même image, mais ça m'a rappelé cette scène dans "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain" où le garçon dont elle est amoureuse sort du café et elle se dissout sous la forme d'une flaque.)
Tu l'as compris, j'apprécie beaucoup ce que je lis. Le fait de ne pas tout comprendre ne me gêne pas, à ce stade, j'espère que les choses s'éclaireront mais j'aime ce mystère. Il y a un axe d'amélioration pour moi, mais il est (en plus d'être subjectif) à nuancer grandement : ça concerne le style et les formulations. Dans chaque chapitre, j'ai des petits moments de grâce face à certaines phrases (dans celui-ci, tout ce qui entoure le moment où le rocking-chair s'arrête par exemple) ou certaines images (la "noyade" de Saul) et je ressens certaines émotions très fort (comme ici avec Lotre) ; mais sur d'autres passages, au contraire, j'ai l'impression d'une fluidité plus réduite, de formulations un peu moins stables. Un exemple tiré de ce chapitre pour essayer d'illustrer : "Saul se figea imperceptiblement en découvrant Lotre sur son palier, mais n’eut besoin d’aucun temps supplémentaire pour se ressaisir" : ce sont des détails, mais je tique souvent quand on décrit des choses "imperceptibles" (ça me semble un peu contradictoire ?) et le "aucun temps supplémentaire" est une formulation qui me semble pouvoir être allégée. Un autre exemple : au moment où Frank attend la réponse de l'ancienne, on a "Du seul bout de ses fesses qui touchait encore le siège sur lequel il était assis, à ses yeux qui fixaient la vieillarde..." et, alors, j'ai un peu honte, gros manque de maturité de ma part sans doute, mais le terme "fesses" me sort assez nettement de la tension pourtant bien installée par ailleurs. Encore un exemple : "Le voyant arriver, l’ancienne avait appuyé sa tête vers l’arrière et fait l’effort d’un signe de la main" : je visualise bien le geste, mais "appuyer la tête vers l'arrière" je trouve ça drôlement dit, de même que "faire l'effort d'un geste de la main". J'ai conscience que ça peut être considéré comme du pinaillage, désolée pour ça ! C'est que je ressens un certain décalage, du coup, entre des passages qui m'enchantent et d'autres qui me font tiquer. Et même si je ne pense pas que l'entièreté d'un texte doive être "enchantant" et que des moments formulés plus simplement permettent de valoriser les passages plus enchanteurs, je me dis qu'il y a peut-être un truc à travailler. C'est le genre de chose que je décèle dans mes propres textes en les lisant à voix haute.
Voilà pour ce petit point, j'espère que ça ne tombera pas trop comme un cheveu sur la soupe et que ça pourra t'être utile >< À vite pour la suite !
Petits relevés sur la forme :
"l’eau atteint sa gorge" atteignit
"Ho/Ha" > j'ai remarqué que tu utilises ces formes d'interjections, alors qu'on emploie communément "Oh/Ah". Pour certaines répliques ça ne m'a pas gênée, mais là par exemple le "Ho." tout seul de Lotre me fait drôle. (Je crois que mentalement je prononce un petit "h", un peu comme un rire "hahaha", d'où la bizarrerie ?) Je n'ai pas d'avis entièrement forgé sur la question, mais juste pour te le faire remarquer au cas où c'était involontaire !
"faisant raisonner ses pas" > résonner
"le plaisir qu’avait les deux femmes" avaient
"Vous-vous joignez à ma sieste" pas de tiret (sauf si c'est "Vous joignez-vous")
"surpris de s’être laissé déconcentré" déconcentrer
"quelque-chose" (répété plusieurs fois) pas de tiret
itchane
Posté le 12/05/2023
Hello Ery !

Merci pour ton commentaire.
Oh oui, tu fais bien de me faire la remarque pour le style inégal. C'est assez compliqué de s'en rendre compte. Chez moi il y a trois états d'esprit quand j'écris : "je sais que c'est bien comme ça" / "je pense que c'est pas ouf mais au final les gens aiment bien" / "je pense que c'est pas ouf et effectivement ça sort le lecteur de sa lecture".
Et la grande difficulté c'est de différencier les deux derniers ^^"
Je me dis souvent que l'idéal serait de n'avoir que la première option "je sais que c'est bien comme ça" (qui est évidemment la plus confortable ^^) mais sur un roman entier je n'arrive pas à tenir de bout en bout cette crème de la crème du plaisir d'écrire.

Donc cela m'est très utile d'avoir un retour sur ce qui passe mieux ou pas ! Merci beaucoup !
Je vais voir comment modifier les passages un peu bof (mais je garde les fesses : P J'ai parfaitement conscience que ce mot provoque cet effet mais justement, j'aimerai que ce ne soit pas le cas, alors je l'utilise de temps en temps l'air de rien pour désensibiliser les gens.... la mission de toute une vie x'DD (oui bon, on a les missions que l'on peut x'DDD) )

Et merci encore pour le relevé des coquilles, je n'ai pas encore pris le temps de tout recorriger mais je le ferai sans faute !
ClementNobrad
Posté le 14/02/2023
"Il y eût un petit silence" > Il y eut

"Il ouvrit enfin la bouche et dit :
— Non." > Mdr, ce "non" le plus cassant de l'histoire, comment doucher tous les espoirs de la pauvre Ama en un mot ^^ c'était rigolo.

"— J’ai cru, comme il s’agissait d’un bateau. C’est idiot, bien sûr. N’importe qui peut faire ce genre de pliage" > Je me suis fait avoir aussi !

"Mais dans les feuillages denses de la mémoire de la vieille femme, celle à qui personne n’aurait pu donner d’âge, celle qui avait tout vu et semblait avoir toujours été là, un bruissement s’était fait entendre. Une légère brise venait de se lever, faisant frissonner le ramage de son passé et, dans le dense réseau de son inconscient, une brindille venait même de craquer." Très joli passage. Bravo.

"Ici et ailleurs, dans une infinité d’endroits et dans une infinité de temps, une infinité de rocking-chair s’étaient immobilisés." > Non mais la phrase, glissée mine de rien, mais qui confirme officiellement ce que le lecteur imagine depuis le début ! aaaaaah

Bon, toujours s'en remettre aux vieilles personnes, la voix du passé, du savoir. Enfin cette gentille mamie qui passe son temps à se balancer va entrer dans la danse des révélations !

Bon par contre, Saul qui se noie avec ses bateaux, comme si tout était normal. Clairement, le fantastique qu'on aurait pu s'imaginer dans un autre Hameau s'invite allégrement dans celui-ci, comme si c'était naturel... Le serait-ce que pour Saul, pour chacun des habitants? Pour personne... Puisqu'on est tous dans une illusion? Mwarf...

Allez, c'est parti pour le prochain chapitre!
itchane
Posté le 16/02/2023
Une fois de plus, tu poses des questions qui me rassurent concernant la compréhension générale de l'intrigue, ouf, ça semble tenir la route mon truc :')

Je suis contente que ce dialogue Frank / Ancienne ait fonctionné !
Syanelys
Posté le 07/01/2023
Upside down, bonjour !

Tu me délivres enfin en envoyant Ama se rendre chez Saul. Son histoire devient celle du lecteur : à son tour d'avoir sa place dans cette histoire. Le jeu des doutes et de l'angoisse que tu distilles quand elle lui parle est parfaitement maîtrisé.

Tu reviens à ce personnage par lequel tout a commencé. Les soupçons de Frank qui a noté son arrivée matinale, ses fameux bâteaux qui n'ont cessé de voguer sur le flot des mystères. Et sa propre noyade provoquée par le passage de la jumelle du moment. J'aime. Tu as su jouer avec les souvenirs de tes personnages tout en mêlant ceux du lecteur autour des premiers chapitres lus.

Et tant qu'à faire, reprenons la petite enquête de Frank. Lui qui s'auto-gère en parlant à un policier fictif ne réalise toujours pas qu'il est devenu l'inspecteur de l'histoire. Dommage que le lien avec le passé de gendarme avec Prince n'ait pas été poussé plus loin. J'aurais bien vu un duo entre celui qui observe rationnellement et celui qui dipose d'une vision plus subjective, perdue dans des songes et des souvenirs qui le poussent à imaginer ce que sa mémoire lui a volé. Je ne sais pas si j'arrive à me faire comprendre XD

Et l'ancienne. Les évènements passés qui vont débuter donne une forte image d'une jeune fille qui vit à l'envers à la Benjamin Button. Que j'adore !

Tes pions semblent en place pour ce qui se passe avant le temps des cerises. J'en déduis que nous arrivons là à la fin de ta première partie. Entre cette sensation d'introduction terminée et les différents commentaires éparpillés, j'en arrive trop facilement à cette conclusion :)

Bon ben... Petite pause et on y est ? Que les cerises soient !
itchane
Posté le 08/01/2023
Une fois de plus, tu as bien perçu le timing, mais oui, il s'agit bien ici d'une transition entre partie 1 et partie 2 ^^
Ouuuuuuuf, haha, quel soulagement quand les choses semblent fonctionner ! (tu n'imagines pas combien j'ai pu douter de ce texte tout au long de son écriture ^^")

En fait c'est même exactement ici que j'ai laissé en plan pendant deux ans (!!) mes lecteurices, puisqu'après avoir écrit cette première partie, j'ai ensuite eu besoin de très très longtemps pour parvenir à enchainer sur une suite qui ne se casse pas trop la figure, ça a été un vrai casse-tête x'D

Donc sans le savoir tu as de la chance d'arriver maintenant, tu n'auras pas eu à attendre deux ans avant de connaître le fin mot de l'histoire, contrairement aux autres, les pauvres x'DDDD

Merci de suivre les aventures du Hameau avec une telle ferveur ! ^^
Aramis
Posté le 29/09/2022
Ce passage avec Saul est vraiment top, impossible de savoir quel genre de déni lunaire il est en train de vivre, combien de fois ça lui est arrivé par le passé, ce qu'il sait où ne sait pas. j'ai cru surprendre un petit quelque chose entre Ama et Saul (atroce, l'idée que personne ne se souvienne de son prénom) mais peut être que c'est moi qui surinterprète ? En tout cas j'ai très, très envie de lire la deuxième partie hehe, à bon entendeur ! Et bravo pour celle-ci, c'est un beau récit, et ma courbe de progression est vraiment prenante, les ambiance très belles, les personnages attachants. Du beau travail !
itchane
Posté le 09/10/2022
Rehello ! : )

Te voilà au bout de cette première partie, merci beaucoup d'avoir tenu en lecture et en commentaires ♥

Oui, il y a bien "un petit quelque chose", haha, d'ailleurs un indice était présent dès le tout premier chapitre mais je crois que personne ne l'a vu car c'est trop loin dans le temps de lecture par rapport à ces derniers événements... je pense laisser comme ça, vu qu'apparemment, c'est tout de même perceptible, ça me va : )

Merci encore mille fois de ta lecture attentive et de tes messages encourageants et constructifs ; j'y travaille, j'y travaille à cette deuxième partie, héhé ^^
(en vrai elle est un vrai casse-tête, lol, c'est pas évident à gérer mais à force de peaufinage j'espère qu'elle pourra faire honneur à la première partie ^^")
Alice_Lath
Posté le 05/09/2021
Hello Itchane!
Je suis donc officiellement à jour dans Miroirs d'eau hehehe Et je dois dire que j'ai particulièrement aimé ce dernier chapitre. L'inondation chez Saul, le feuillage dans l'esprit de l'ancienne... Deux très belles images très bien écrites ! J'ai aussi bien aimé le retournement temporel que tu as proposé à la fin. Et je me répète, mais cette once de jalousie entre les deux jumelles est top. Ça brise cette fantaisie de concordance entre elles et ça amène cette petite rupture qui renforce la profondeur du récit !
Bien joué à toi encore !
itchane
Posté le 02/10/2021
Hello Alice !

Merci énormément d'avoir été jusqu'au bout de cette première partie !

Oui, j'essaye de faire apparaître des petites dissonances au fur et à mesure, je suis rassurée si tu me dis que cela fonctionne à la lecture et que cela t'a intriguée : )

La seconde partie du roman me donne bien du fil à retordre, je crains qu'il ne soit pas à lire avant bien longtemps, mais ton message me motive et m'aide à m'accrocher ♥

Merci encore !

Et à très très bientôt : D
Laure
Posté le 13/02/2021
Coucou itchane !
Ça faisait trop longtemps que j'avais envie de découvrir ton histoire mais que je ne le faisais jamais pour une chose ou l'autre.
Vive le chômage, ça me donne plein de temps haha.

J'aime beaucoup ta plume, c'est tout doux et coloré, c'est fluide et ça coule. Et tes personnages sont tous mignons, ça donne comme une ambiance de conte, on s'y sent bien.
Ce qui manque peut-être, à mon avis, c'est une intrigue plus définie, plus serrée autour d'un fil rouge plus présent dès les premiers chapitres. Là on flotte un peu sans savoir où on s'en va ni à quoi s'accrocher, on commence à voir quelques conflits se nouer, mais c'est encore vague. C'est une dérive agréable mais ça incite un peu à la rêverie, ça empêche de rester bien concentré je trouve.
Après ce n'est pas grave en soi, ton histoire reste une très belle oeuvre, mais peut-être que de clarifier les enjeux et de leur donner plus d'importance t'aiderait à débloquer ?
Tout ça est bien sûr bien subjectif !

Merci beaucoup pour cette belle lecture !
itchane
Posté le 17/02/2021
Bonjour Laure ! ♥

Merci d'être venue et d'avoir tout lu !
Je suis contente que ta lecture ait été agréable : )

Je vois que tu soulèves LE point qui me fait le plus douter depuis le début. Cette première partie est effectivement bien lente et bien abstraite ^^"

Sur quelques chapitres au début, cela plante une ambiance qui semble réussie, mais sur presque une moitié de livre, je peux comprendre que le lecteur s'attende à un peu plus d'éléments.

Pour l'instant, je n'ai encore aucune idée de comment arranger les choses, haha, mais je suis de plus en plus convaincue qu'il faudra tout de même un minimum remédier à cela, tu as raison !
La suite du roman est déjà plus classique avec une "vraie" enquête un peu plus claire. Enfin je crois ^^
Je me suis décidée à d'abord avancer jusqu'au bout du premier jet de l'ensemble avant toute réécriture de la première partie (sinon j'ai peur de ne jamais voir le bout de ce texte), mais je me souviendrai de ton commentaire au moment de tout reprendre : )

Merci encore d'être passée par ici, d'avoir lu jusqu'au bout sans faillir et même d'avoir pris le temps de commenter ! ♥♥
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