*
Au Hameau.
Prince
Et Raphaël était revenu.
Revenu accompagné.
Accompagné de sa mère dont Prince redécouvrit le visage, comme s’il ne l’avait pas vue depuis des siècles. L’avait-il vue plus récemment que des siècles ? En tout cas cela faisait fort longtemps, beaucoup trop pour un petit garçon en l’attente d’un retour.
Et c’est ainsi que la mère et le fils était passés de manquants à présents, sans événement, sans incident, sans effet marquant.
Ils étaient au Hameau comme s’ils n’y avaient jamais dérogé et comme si la mère était la bonne, fondue dans ce paysage qui n’était pas le sien comme si elle s’y était toujours trouvée.
Seul le blondinet ne pouvait s’y laisser tromper, lui savait la différence entre une absence et une présence telle que celle de Raphaël.
À peine les avait-il aperçus qu’il courut vers eux, le visage élargit par un sourire plus grand que lui. Il aurait voulu se jeter et prendre son ami dans ses bras mais la fierté des jeunes hommes le retint de justesse.
— T’es revenu, dit-il alors plutôt en regardant ses chaussures, rougi par l’instant.
— Oui, dit Raphaël d’un ton qu’il voulut neutre pour tenter de faire croire que tout cela n’était rien.
Prince vit le regard de la mère s’illuminer en voyant le blondinet. Elle se pencha vers lui, souriante.
— Bonjour, Pierre m’a parlé de toi, tu es l’extraordinaire ami venu du dehors qui tient compagnie à Raphaël lorsque ses parents sont absents, c’est bien cela ?
Le blondinet ne sut trop que faire de toutes ces informations, il se lança sur le moins risqué.
— C’est qui Pierre ? demanda-t-il.
— C’est Le Fils, l’informa Raphaël.
Le blondinet fit un petit “oh” pour tenter de rebondir, les pensées toujours perdues dans le dialogue. La réponse de Raphaël fit rire la mère.
— Ah oui, il m’avait prévenu de cela aussi. Le fils, donc, ajouta-t-elle en se tournant de nouveau vers le blondinet. Il m’a parlé de toi. Et je souhaite te remercier d’être là et de t’occuper si bien de Raphaël. Comment t’appelles-tu ?
La question figea le blondinet. Il resta bouche entrouverte, souhaitant répondre sans en être capable.
— Samy, dit Raphaël à sa place. Il s’appelle Samy.
— Enchantée Samy, dit la mère au blondinet en lui souriant chaleureusement.
Les yeux du garçon s’embuèrent et ses lèvres se déployèrent en un sourire ébloui.
Il rayonnait tellement de cette présentation inédite que Prince en fut ému pour lui.
Samy.
Prince eu honte de s’avouer que d’entendre ce prénom était une première pour lui aussi.
La mère, qui n’était pas la bonne mère mais qui, elle, était là, se redressa.
Elle se tourna vers Raphaël, le regard un peu plus grave.
— Je ne peux pas rester ici plus longtemps, lui dit-elle. Vous allez tenter de refermer les mondes et le mien m’attend. Je suis désolée.
— Je sais, dit Raphaël, ce n’est pas grave, allez-y. Vous n’êtes pas ma mère de toute façon alors ça ne comptait pas.
— Je crois que si, lui répondit la mère. Parce que nous sommes toutes les parts et les possibles d’une même personne. Si je suis venue te chercher, alors il existe forcément cette envie chez ta mère aussi, sinon je n'existerais pas.
— Les possibles et la réalité, c’est proche dans la pensée, mais loin dans les faits.
Le silence se fit.
Que répondre à cela, se demanda Prince.
La mère regarda son fils qui ne l’était pas d’un regard désolé.
— Je vais aller dans ton appartement, déposer un mot à l’intention de ta mère et puis je partirai. Mais je ne peux pas te promettre qu’il sera lu. Cette lettre n’aura pas sa place dans ce monde-ci, et je ne sais pas ce qu’il restera ou partira des anomalies créées une fois les mondes de nouveau séparés. D’ailleurs, je ne sais pas non plus ce qu’il adviendra de tous les vœux exaucés.
Et ce disant, ses yeux se posèrent en coin et malgré elle sur le blondinet. Ce genre d'œillades que l’on regrette aussitôt lancées et que l’on retire le plus vite possible en se convainquant qu’elles n’ont pas été remarquées alors qu’elles le sont toujours, et particulièrement par celui ou celle sur qui les yeux se sont posés.
Et comme toute personne ciblée par ce genre d'œillades, le blondinet fit semblant de n’avoir rien remarqué, rassurant la mère sur sa discrétion alors qu’en lui, tout était peut-être chamboulé.
Qu’avait-il compris ? Prince ne le vit pas tiquer, le blondinet - Samy - s’était seulement un peu raidit puis avait tourné son visage vers un ailleurs qui lui permettait d’échapper à l’instant.
Puis il revint dans le présent lorsque la mère pris dans ses bras son fils qui ne l’était pas pour lui dire au revoir et se tourna vers lui pour en faire autant.
Le blondinet accueillit l’embrassade en rougissant.
La mère dit au revoir à Prince et s’en alla vers les briques pour y déposer le mot convenu.
Une autre mère. Une de celles qui viennent chercher leur fils lorsqu’il est resté trop longtemps loin du foyer. Une de celles prêtes à traverser les mondes pour retrouver un doublon de leur rejeton et le ramener à bon port.
— Elle est gentille cette maman, d’être venue te chercher, s’aventura le blondinet.
— Bof. Mes parents sont mieux encore, ils sont occupés c’est tout.
— Bien sûr ! s’exclama le blondinet qui ne les avait encore jamais rencontrés.
Puis Prince vit Raphaël s’approcher de lui avec un sourire.
— T’es vraiment un navigateur épatant ! lui dit le garçon les yeux emplis d’admiration. C’est loin la mer ?
— D’ici ? demanda Prince qui avait un peu du mal à suivre cette nouvelle conversation.
— Oui d’ici. Parce que là où j’étais il n’y avait que ça, à perte de vue, mais ici je ne l’ai jamais vue. Il faudra qu’on y aille pour que tu m’emmènes de nouveau en voilier. J’ai adoré.
— Avec plaisir, répondit Prince ému de cette expérience qu’il n'avait pas vécue.
Ou peut-être que si, maintenant qu’il y pensait vraiment.
Et ils en étaient là.
Et le Hameau en était là. Des pommes en place de cerises, un double Frank et une ancienne certifiée d’origine et sans mémoire chargée de tous les sauver.
Les habitants étaient cette fois réunis ; et même un peu plus encore si Prince comptait pour l’ensemble des Princes qu’il avait dans la tête, dont un qui savait manœuvrer les voiliers.
Alors que le groupe se dirigeait d’un bloc tremblant vers le rocking-chair, il se demanda s’il pourrait tenir sa promesse.
Pourrait-il un jour emmener Raphaël naviguer en mer sur un voilier qu’il ferait voguer ? Là, maintenant, il le pourrait oui. Plus il y pensait, plus il était sûr de pouvoir manœuvrer sur les vagues, hisser, lofer, abattre ; quelqu’un en lui savait le faire pour lui. Il lui suffisait d’invoquer, de chercher et il trouvait, cette compétence qu’un autre avait développée pour qu’ils puissent tous en profiter.
Mais une fois les mondes refermés, une fois chaque chose remise à sa place et chaque couche bien séparée, chaque lien bien coupé. Que resterait-il de lui ? Qu’avait-il appris, lui, de toute sa vie ? Savait-il seulement vraiment cuisiner, réparer, conter ou cela aussi, l’avait-il volé ?
Était-ce son cœur à lui qui battait dans sa poitrine, ou cela aussi, l’avait-il inventé ?
Son souffle se raccourcit.
Il devait lui dire, il devait lui annoncer tout de suite.
Il se précipita vers Raphaël et lui tira la manche, son grand corps d’adulte recroquevillé dans une culpabilité d’enfant.
— Je suis vraiment désolé, Raphaël, mais je ne suis pas sûr de savoir encore naviguer une fois les mondes refermés.
Le garçon se tourna vers lui, étonné.
— Oh, ne t’inquiète pas, ça reviendra. Je suis sûr que c’est comme le vélo, que ça ne s’oublie pas !
Et l’enfant était déjà reparti, souriant et à son aise, dans la grappe d’habitants qui se dirigeaient vers l’ancienne. Le blondinet trottina à sa suite.
Ça ne s’oublie pas, lui avait-il dit.
C’est vrai qu’il l’avait vraiment su ; en ce moment même, il saurait encore et pour de vrai naviguer. Ce qu’il avait appris ne partirait peut-être pas, espérait-il. Mais qu’en serait-il des savoirs peu ou pas encore utilisés ? Pourrait-il savoir soigner, planter, fabriquer, jouer de la guitare s’il le voulait ? Ne devrait-il pas, là maintenant, se connecter aux autres Prince pour tenter de tout apprendre, tout revoir ?
Avant la fermeture des mondes, fallait-il réviser ? se demanda Prince qui se sentit bête de se poser ce genre de questions en pareil instant.
Mais c’est tout de même ainsi qu’il rejoignit les autres et se dirigea vers l’ancienne, en tentant de bien mémoriser ses nœuds et ses manœuvres.
D’un seul mouvement, les habitants se rassemblèrent autour de la terrasse, comme un troupeau de bêtes autour d’un point d’eau. Mais aucun n’osa s’approcher pour réveiller l’ancienne qui somnolait toujours, balançant légèrement d’avant en arrière dans un éternel et léger grincement de bois.
Il était difficile d’imaginer que ce petit morceau d’humaine, assoupie et heureuse sous les rayons de l’été, pouvait être la clé de tous les mystères et capable de sauver tous leurs mondes.
Finalement, l’autre Frank brisa la contemplation et s’approcha de la vieille femme par grandes enjambées.
Il n’eut pas à la réveiller.
En passant devant elle, son ombre élancée couvrit un instant le visage de l’ancienne dont les paupières clignèrent, surprises par la disparition fugace de leur bain de soleil.
Lorsque les yeux de la doyenne s’ouvrirent totalement, elle découvrit l’assemblée d’habitants qui s’étaient réunis autour d’elle.
Elle en fut légèrement surprise mais pas affolée. Elle leur sourit même, s’attendant à une bonne histoire ou à une étonnante question.
L’autre Franck s’accroupit au côté de son fauteuil.
— L’ancienne, nous avons besoin de vous. Je pense que vous savez de quoi je souhaite parler si je vous dis que le cycle arrive à son terme et que les univers sont en train de se mélanger. Si je vous dis que la sirène exauce trop de vœux et refuse de tout à fait s’en aller. Si je vous dis que vous seule pouvez la raisonner.
L’ancienne le regarda en silence. Elle cligna des yeux plusieurs fois, le regard perdu entre ici et ailleurs. Elle marmonna pour elle-même, tentant de rassembler ses esprits, et enfin, donna sa réponse.
— La sirène, oh, la sirène, oui, oui, une bien belle histoire. Je la raconte souvent aux enfants, et aux autres. Pour le reste, je ne sais pas bien, Frank, j’avoue que vous m’avez un peu perdue.
L’autre Frank fut désarçonné. Il n’avait pas prévu une telle tournure pour cette conversation.
— L’ancienne, insista-t-il, vous avez un rôle à jouer, vous le savez. Nous avons besoin de vous.
Mais l’ancienne le regardait de loin, ses yeux ne s’accrochaient pas vraiment aux siens. Elle n’était pas avec lui, le dialogue n’avait pas prise.
Prince crut y voir quelque chose, une marque, un indice familier. Mais l’idée s’était déjà échappée.
Alors Frank, leur Frank à eux, s’avança. Et l’ancienne n’eut d’autre choix que de le voir. D’aller de l’un à l’autre, de Frank à Frank. Puis de voir pour de bon toute l’assemblée d’habitants qui s’était réunie autour d’elle dans un silence religieux, attendant autre chose d’elle, cette fois, qu’une belle histoire.
— Oh, je vois, dit-elle. Je vois.
— L’ancienne, lui dit Frank, comment séparer les mondes, comment stopper la sirène et la forcer à faire un choix entre ici et là-bas.
Elle écouta et, de nouveau, s’échappa, marmonnant et évitant.
Mais Prince vit, cette fois. Il vit ce qu’il avait manqué la première fois. Il vit sur le visage de l’ancienne le reflet du sien. Le reflet de sa propre peur, de ses doutes, de ses attaches. Le reflet du visage de Raphaël lorsqu’une mère d’un autre monde était venu le chercher pour le ramener à son Hameau. Le reflet de la peine de Lotre lorsqu’elle avait compris que refermer les mondes voulait dire que Saul ne reviendrait jamais. Le reflet des regrets du fils lorsqu’il avait passé la gorge en sachant que quitter ce monde-ci, signifiait voir sa mère pour la dernière fois.
Prince brisa le cercle des habitants et s’avança vers l’ancienne comme Frank l’avait fait un instant plus tôt. Il se pencha vers la vieille femme et plongea son regard dans le sien.
— Moi non plus, je ne veux pas que les choses changent. Qui sait ce que je serai une fois les mondes refermés ? Je n’ai pas vraiment envie qu’ils le soient je crois, car j’aime ce que cette situation m’apporte. Elle est familière, elle fait partie de qui je suis. Je ne veux pas couper mes liens avec mes autres moi. On sait ce que l’on a, on ne sait pas ce que l’on perdra. Et pourtant il faut que cela cesse. L’ancienne, il le faut.
Le visage de l’ancienne se figea, elle releva doucement la tête vers Prince et leurs regards se croisèrent pour de bon. Les yeux du concierge rencontrèrent les deux puits sans fond de ceux de la vieille femme et il crut plonger dans la fontaine. Saisi, il vit la surface des deux globes s’agiter comme lorsque la brise venait troubler l’eau sous le peuplier. Prince en fut bouleversé, avaient-ils vraiment conscience de ce qu’ils demandaient à la plus ancestrale de leurs amies ? Que savaient-ils de ce qu’elle aurait, elle, à sacrifier ? Mais se fut tout. Dans les creux de ses paupières, l’ancienne garda captives ses larmes, ne clignant pas, pour les empêcher de couler.
— Je le sais, dit-elle. Vous avez raison, il est temps.
Elle se leva de son fauteuil, refusant l’aide des deux Frank et marcha simplement vers la fontaine, épaules basses mais regard haut. Le temps d’arriver au bord du muret, la surface de ses yeux et celle de l’eau avaient retrouvé le calme des jours sans vent.
L’autre Frank leur dit adieu à tous et repartit par la gorge rejoindre son monde.
Les habitants du Hameau, au complet et de nouveau entre eux, avaient suivi l’ancienne en procession, ne sachant trop que faire de leur présence. Ils se répartirent en groupes d’affinité autour de la fontaine, n’osant pas intervenir mais ne souhaitant rien rater non plus. L’ancienne s’assit sur la pierre chauffée par le soleil, tendit son visage vers le ciel et ferma les yeux un instant pour profiter de la douceur des rayons avant de revenir au Hameau et à ses habitants dont elle parcourut les silhouettes, les traits, les détails ; les existences.
Elle sourit finalement et se balança pour chercher une personne parmi la foule. Trouvant le blondinet, elle lui tendit la main pour l’inviter à venir la rejoindre. Le garçon s’avança, peu assuré. L’ancienne plongea la main dans l’une de ses poches et en sortit un bonbon prisonnier d’un papier doré qu’elle tendit à l’enfant.
— Mets-le sous ta langue et laisse-le fondre doucement, pour en profiter le plus longtemps possible, préconisa-t-elle.
Le blondinet fit un oui de la tête un peu trop énergique pour être naturel mais sourit tout de même de toutes ses dents et rejoignit sa place dans la foule en commençant déjà à défaire le carré de feuille doré qui entourait la sucrerie.
L’ancienne le regarda repartir et ne dit rien de plus.
Après un temps, les habitants entendirent une faible mélodie s’échapper de ses lèvres. L’ancienne fredonnait. Un air qu’ils connaissaient tous emplit le silence de la cour. Une mélopée qu’ils ne surent identifier tout de suite bien qu’elle leur soit si familière. Avant de l’associer enfin au lointain souvenir d’un air de flûte qui avait bercé tant de leurs journées. Une mélodie claire, limpide ; envoutante. Que l’un de leurs amis avait un jour composée et sur laquelle il avait tellement travaillé.
Les esprits se laissèrent fondre avec torpeur dans ce vestige commun qu’ils pensaient avoir oublié. Le fil enchanteur de la complainte de Saul serpentait et se suspendait entre leurs oreilles, s’enroulait autour des feuilles du peuplier, sinuait entre les tables et les chaises et faisait vibrer leurs consciences. Plus rien n’avait d’intérêt que de pouvoir continuer à l’écouter, quitte à la suivre jusqu’au bout des mondes.
Des paroles vinrent s’ajouter à la mélodie et le murmure se mua en chant. L’ancienne superposa au thème des vers qui leur étaient tout autant familiers.
Il était une sirène,
qui vivait dans les profondeurs d’une large fontaine.
Un bassin mystérieux dont on ne voyait jamais le fond,
et dont personne ne pouvait se rappeler le nom.
La sirène avait de grands pouvoirs,
elle exauçait les vœux contre de l’or ou une belle histoire.
Impossible de la voir, elle était à la fois partout et nulle part.
Dans l’eau et le noir, elle entendait l’écho des conversations
et se sentait parfois seule, loin du monde et de ses distractions.
Alors un jour, exauçant son propre vœu,
elle quitta fontaine et magie pour se joindre à “eux”.
La vie fut belle, un moment,
Mais la sirène n’était pas humaine pour autant.
Elle se lia au monde, à ses habitants,
Elle apprit les conversations, l’amitié, l’écoulement du temps.
Mais elle avait perdu sa fontaine, son eau, son domaine
et malgré elle, jour après jour, grossit sa peine.
Un soir, la solitude de la sirène fut telle,
qu’elle pleura auprès de l’onde.
Le cœur à la fois lourd et léger,
elle se décida à quitter le monde,
il était temps, elle le savait, de rentrer chez elle.
Mais tu trichas, refusant de couper tes liens
et de retourner à l’isolement qui avait été le tien.
Pour garder contact avec ceux qui furent tes amis,
tu exauças tous leurs vœux en une nuit.
Nous t’en remercions, mais il te faut choisir, sirène,
Ta magie détruit nos mondes pour soulager ta peine.
Si tu pars, pars pour de bon,
sois sans crainte, nous nous reverrons.
Plus le chant s'immisçait dans son esprit, moins Prince en comprenait le sens. Il était porté par les mots et les sons, tanguait sur le roulis des notes, envouté. Il n’était plus vraiment maître de son corps ni de ses pensées mais se sentait bien ; tiré, attiré.
Il fallait plonger, pensa-t-il. Se laisser débarquer et plonger.
Il crut tomber, en tout cas vit-il le Hameau défiler sous ses yeux, avant de sentir la pression sèche du sol sur son épaule et sur le bord de son crâne. Le haut et le bas se mélangèrent, le vide se fit dans sa tête et le noir emplit ses yeux.
Tout est bien en train de finir, on dirait. Cette résolution est finalement assez simple, ce qui correspond bien à cette histoire, j'ai l'impression. Toutefois je me dis qu'en y réfléchissant bien, il y aurait peut-être des questions à poser : pourquoi l'ancienne attend leur demande pour agir, par exemple, alors que tous les signes du désordre sont là... Mais en fait, je n'ai pas très envie de me poser des questions. Je goûte à cette sensation de lecture très agréable, point !
Au niveau de l'écriture, bien que dans l'ensemble (comme je te disais) ç'ait été super agréable à lire, j'ai relevé quelques formulations qui sonnaient un peu "au fil de la plume", qui pourraient être retravaillées. Pas forcément des trucs qui sont des erreurs, juste pour faire peut-être plus joli ? Mais c'est subjectif, donc.
Sur le blondinet : l'idée m'est venue que sa présence est peut-être un ancien vœu de Raphaël, celui d'avoir quelqu'un pour jouer avec lui. Du coup, si la sirène referme les mondes... il va peut-être disparaître ? Je ne sais pas trop...
Relevé au passage :
"s’était seulement un peu raidit" raidi
"le visage élargit" élargi
"Il aurait voulu se jeter et prendre son ami dans ses bras" -> se jeter tout seul, sans complément, ça sonne un peu bizarre ?
"il m’avait prévenu" prévenue
"Prince eu honte" eut
"lorsque la mère pris dans ses bras" prit
"s’approcha de la vieille femme par grandes enjambées" à grandes enjambées
"comment séparer les mondes, comment stopper la sirène et la forcer à faire un choix entre ici et là-bas." ça devrait se terminer par un point d'interrogation, non ?
"Mais se fut tout." ce
"ne clignant pas" ne cillant pas, peut-être ? ou bien ne clignant pas des yeux, avec le complément ?
Mais ouiiiiiii tu es la première a vraiment bien comprendre qui est le blondinet ! Ça me fait super plaisir, chaque lecteurice a son propre degrés de compréhension et sur ce point c'était vraiment très disparate au point que je me suis demandé si je n'avais pas raté quelque chose dans la manière de présenter ce mystère qui est resté très opaque pour beaucoup de personnes. Mais je vois que de ton côté tu as parfaitement compris cette histoire de vœux de Raphaël, ça me rassure ! Si au moins quelques plumes comprennent c'est que les éléments de réponse sont bels et bien là mais pas toujours perçus au même degrés par tout le monde et ça, ça me plait plutôt : )
Concernant l'ancienne et le temps qu'elle met à les aider j'espère que la suite a répondu à ta question.
En tout cas je suis contente que ce chapitre t'ait plu car il vient clore beaucoup de chose donc il est assez important : )
Merci pour ton commentaire !
Tiens ? Le blondinet ne connait pas son propre prénom ? Serait-il un ami "imaginaire" créé par la sirène suite à un souhait de Raphaël ? Il semble bien.
"— Les possibles et la réalité, c’est proche dans la pensée, mais loin dans les faits." : Très belle phrase, qui résumerait bien ce roman !
J'aime vraiment beaucoup ce poème de la sirène, très réussi et très clair. Il explique tout parfaitement :)
ouf !
Bon, il semblerai que la fin permette d'élucider un maximum de choses, j'en suis très contente : )
Ce n'était pas de la tarte de mettre en scène tout cela, haha.
Je suis absolument ravie que tu aies compris pour le blondinet, effectivement, il s'agit d'un ami fictif accordé comme vœux à Raphaël ! Très peu de personnes l'on comprit, je suis vraiment contente que certaines, comme toi, l'ait perçu tout de même ^^
Bientôt la toute conclusion de tout cela : )
Mais surtout : on a le nom du blondinet ! Alleluia !!! \o/ je n'arrive pas a y croire haha j'ai vraiment cru qu'on ne saurais jamais
Les choses vont rentrer dans l'ordre et pourtant je suis un peu triste, prince perds son savoir, ils perdent Saul... est-ce qu'ils vont se souvenir de tout ce qui s'est passé? En tout cas, c'est très beau !
Tant mieux si c'est un minimum émouvant, une fin sans petits violons ne serait pas une vraie fin de roman ^^"
Bon, on est d'accord que même en le sachant maintenant, tu n'as pas de regret d'avoir appelé ton petit Jean-Shiryu, c'est quand même sacrément plus classe que Samy ! ; )
Les toutes dernières réponses à tes toutes dernières questions arrivent très bientôt : )
A très vite sur l'une de nos deux histoires ♥
"L’autre Frank leur dit adieu à tous et reparti par la gorge rejoindre son monde." > repartit
Ca sent un peu la fin tout ça. Chacun revient dans son monde, chaque chose reprend sa place. Meme la sirène va revenir d'où elle vient mais... j'ai espoir ! N'est ce pas de toute façon un cycle sans fin ? Une fois repartie, tout le monde oubliera sa venue, et même elle aura oubliée son escapade. L'envie lui reviendra alors de redécouvrir le monde et d'exaucer le voeu de tous. Une histoire éternelle, un cycle sans fin, où tous les hameaux revivent la fête des cerisiers indéfiniment ?
Ta dernière scène sera t elle la même que ta scène d'ouverture et la découverte du potager ? :)
A tres vite !
Hahaha oui, ça sent la fin c'est sûr ^^
Plus que trois petits chapitres d'ailleurs !
Je suis contente que cette idée de boucle ait bien été comprise, la phase révélation est maintenant refermée donc ce qui n'aurait pas été compris ne pourrait plus l'être x'D
Je ne dirais rien pour les dernières scènes ; )
Merci encore pour ta fidélité dans la lecture et tes commentaires : )