***

Par itchane


*


Au même moment.
Frank

 

L’impréparation de Frank et son absence de stratégie générale pour aider le Hameau lui apparaissait maintenant de plus en plus flagrantes et sa position encore plus hasardeuse et inconfortable qu’auparavant.

La douceur ressentie lorsqu’il avait repris connaissance dans ce monde l’avait déjà complètement abandonné.

Pourtant, quel plaisir cela avait été d’être de nouveau là !

De se savoir de retour. Chez lui. Il l’avait su dès l’instant où ses sens lui étaient revenus.

Ce n’avait pas été le format des dalles qui l’en avait convaincu. Ni le nombre de bancs. Ni le motif précis formé par les briques sur le mur, au nord. Ni même le parfum de l’été, ni même encore le détail des visages des habitants tournés vers lui.

Ce fut tout cela en même temps, et tellement plus encore, malgré les anomalies qui s’étaient multipliées en son absence - comme ce peuplier en place du cerisier, quand était-il arrivé ? - Mais un courant de satisfaction avait pourtant traversé l’ensemble de son corps et de ses neurones. Il avait su que cela ne pouvait avoir qu’une seule explication ; ce Hameau-ci était absolument et parfaitement le sien.

Et il s’était sentit heureux.
L’avait-il jamais été avant ?

Malheureusement, les obstacles s’étaient ensuite dressés.
Les regards rendus n’avaient pas le même aplomb que le sien. Silences, inconforts, pupilles vides ou sourcils froncés. Voilà donc où cette aventure l’avait mené. Frank avait tenté de s’y préparer ; il avait eu espoir, par vanité, de bénéficier d’une grâce, d’une immunité. Mais non, il n’avait pas été épargné. Il était revenu et les habitants voyaient en lui un étranger.

Il avait dû se représenter pour que les mémoires puissent se reconnecter. Et ils s’étaient souvenus, Frank, leur Frank, évidemment, sacré Frank. Mais rien encore n’était joué car de même que dans les autres mondes visités, les souvenirs des habitants étaient désormais percés, les informations fuyaient et il était difficile de les aider à s’y retrouver.

Ce qui l’inquiétait plus encore, c’était d’apprendre qu’il n’avait pas été le seul à manquer au cours de la matinée. Les habitants l’avaient cherché lui, mais d’autres aussi, et plus personne n’était sûr de rien. Les souvenirs de ses amis repartaient plus vite qu’il ne parvenait à les faire ressurgir. Lui connaissait tristement l’identité du premier manquant, Saul. Mais il n’était pas normal qu’un autre encore semble avoir déserté le Hameau. Qui ?

Prince avait décidé d’aller chercher les jumelles dans l’espoir qu’elles auraient des informations à lui donner. Cela avait touché Frank, de constater que le Hameau tentait véritablement de répondre à ses questions. Car la plupart des habitants des autres mondes s’étaient montrés réticents. Il ne pouvait pas leur en vouloir ; qui prenait plaisir à ré-affronter ce désagréable sentiment de n’être plus capable de donner du sens à ses souvenirs ? Qui acceptait de se replonger dans un instant embarrassant pour l’esprit, après des heures, voire des jours, à se convaincre que rien n’avait eu lieu. Il était tellement plus paisible de repousser les questions, de balayer l'interrogateur et de repartir à son quotidien, plus convaincu que jamais que le passé n’était pas le plus important.

Les jumelles étaient arrivées, accompagnées par Prince, mais sans surprise, elles n’avaient pu l’aider, la réalité s’était déjà défilée.

Alors il jeta un regard à la ronde pour tenter de trouver la réponse par lui-même. Tous les habitants n’étaient pas réunis, mais il pouvait tout de même tenter de résoudre le problème par déduction et élimination. Dix-sept habitants étaient présents dans la cour, il en manquait quinze. Les jumelles étaient celles qui avaient découvert l'absence puisque Prince avait été les chercher.

La réponse lui vint, inédite et effrayante.

— Où est Raphaël ? demanda-t-il.

Une vague d’affolement déferla sur le groupe. Raphaël. Son nom se chuchota d’un habitant à l’autre, se fracassant sur les consciences. Certains restèrent médusés d’autres s’affolèrent face à la gravité de la situation. Un enfant, celui dont tous avaient la charge en l’absence de ses parents. Raphaël, leur Raphaël, manquait.

Frank ne comprenait plus rien. Il n’avait jamais croisé ce cas de figure dans ses pérégrinations. Tout se chamboulait une fois de plus ; une fois de plus, plus rien n’avait de sens. Quelle logique ? Pourquoi Raphaël ? Il se trouvait de nouveau confronté à l’énigme, celle qui était à la fois son nuisible et son moteur depuis qu’il avait découvert dans ses carnets des notes qu’il n’avait jamais prises. Personne ne se souvenait de Saul, et maintenant il manquait aussi Raphaël.

— Frank !

Frank se retourna à l’appel de son nom. Traversant la cour en coupant droit à travers l’herbe, Maam arrivait à grandes enjambées, suivie de son fils. L’un d’eux avait dû apercevoir par la fenêtre le grand attroupement qui s’était formé dans la cour.

— Tu es revenu ? demanda Maam les yeux embués. Où étais-tu ?

Cette question, si banale, secoua l'assemblée. Prince, les seniors, le géant, la liseuse qui s’était aussi approchée, tous… personne n’avait pensé à lui poser la question ! Ils s’étaient déjà habitués à son retour et petit à petit avait commencé à oublier que pendant toute une matinée il avait manqué. Frank se rappela en voyant les visages noués et perplexes de ses amis à quel point la conscience et la perception se modelaient à une vitesse déconcertante. Cela leur laissait si peu de temps avant de se laisser submerger par l’oubli et la banalité trompeuse du quotidien qui s’imposerait progressivement dans leurs esprits.

— C’est vrai ça, où étais-tu ? redemanda le géant.

Sous les regards pressants de ses amis qui attendaient une réponse, Frank essayait de réfléchir au plus vite.

Il se rendit vite à l’évidence qu’il ne lui restait pas tellement d’options. Il n’avait d’autre choix que de leur expliquer. D’autant qu’il s’agissait de leur seule piste pour retrouver Raphaël, sans doute parti (peut-être coincé ?), dans un autre monde. Cette idée ne l’enchantait guère, car il y en avait une infinité, mais c’était une raison de plus pour mettre la communauté au courant. Face à l’infini, il avait besoin d’aide. 

Tant pis, peut-être ne serait-il pas cru, peut-être passerait-il pour fou, mais quoi d’autre ? Il n’avait plus d’idées.

Après un regard en coin vers Lotre, il prit le seul soin de ne pas évoquer le départ de Saul. En tout cas pas dans ces conditions. Il irait lui parler plus tard, s’expliquerait mieux, choisirait ses mots.

Alors il commença avec la fontaine, attirant l’attention de Prince plus encore que de tout autre. Puis il parla de la sirène, des voeux, des rêves, des autres mondes. Sentant qu’il commençait à en perdre sur cette notion, il utilisa l’image d’un mille-feuille, d’une superposition de mondes occupant le même espace mais ne se rencontrant jamais. Sauf ces derniers temps. Car il semblait que quelque chose avait détraqué les différentes réalités de ces différents univers qui fuyaient maintenant les uns dans les autres, et que les aller-retours incessants des habitants voyageant d’un monde à l’autre empiraient encore plus le phénomène. 

Le silence de son auditoire devenait pesant. Écoutaient-ils tous par pure politesse mais sans en croire un mot ou bien Frank parvenait-il à en convaincre tout de même quelques uns ?

Pour illustrer son propos, il se tourna vers la gorge et pointa un objet du doigt.

— D’où vient ce vélo vert ? demanda-t-il.

Le groupe braqua d’un seul mouvement toutes ses paires d’yeux dans la direction indiquée.

— Et bien… commença Prince. Comme le blanc et le bleu, il a toujours été là, continua-t-il sans grande conviction.
— Vraiment ? Un vélo pour enfant ? Qui de vous se souvient avoir vu l’un de nos enfants sur ce vélo ? Racontez-moi une seule anecdote.
— Hier le blondinet jouait avec, lança prudemment une séniore qui savait pourtant d’avance que cette réponse n’était pas satisfaisante.
— Hier, oui, mais avant, avant les cerises ? relança Frank. Qui peut me parler de ce vélo avant les cerises ? Et d’ailleurs, les cerises, parlons-en. Pourquoi “les cerises” qui peut me dire pourquoi ce nom ?

Les têtes se tournèrent instinctivement vers le centre de la cour, une main commença même à se lever pour pointer vers le cerisier. Mais les visages se décomposèrent, car il n’y avait pas de cerisier. De défi, les feuilles du peuplier s’agitèrent.

Le silence s’installa, car personne ne put répondre à la question.

— Bon. Et bien moi, je l’ai déjà vu ce vélo, enchaîna Frank. Dans un autre monde, les parents de Raphaël le lui ont acheté et lui ont appris à en faire sur ce modèle exactement.

La réplique ébranla l’auditoire.

— Les parents de Raphaël ? Mais, ils ne sont jamais là, osa un autre senior qui, en l’absence de l’enfant, se permit de mettre les pieds dans le plat. Comment lui auraient-ils appris à faire du vélo ?
— Exactement, lui répondit Frank, dans ce monde-ci, les parents de Raphaël ne sont jamais là, mais dans ceux que j’ai visité, ce n’était pas toujours le cas. Chaque monde a ses variantes, ses spécificités. Parfois mineures, parfois majeures. Mais le point commun, c’est que partout les éléments commencent à se détraquer.

Il leur raconta certains de ses voyages, certaines de ses rencontres. Mais petit à petit, l’attitude de ses interlocuteurs changeait. Le groupe avait encore grossit, au rythme des sorties d’habitants venus chercher quelque chose à manger ou à discuter et qui furent attirés par l’attroupement. L’attention générale n’était plus la même. Il recevait maintenant des regards simplement curieux, voir amusés. Il était devenu conteur pour une audience en recherche de belles histoires. Il le sentait, le percevait dans les attitudes, plus relâchées, les contenances, plus libres. Certains s’étaient assis sur des chaises, d’autres grignotaient pendant les explications.
Que les nouveaux arrivants soient aussi décontractés pouvait sans doute s’expliquer, certains d’entre eux n’avaient peut-être jamais su que Frank avait été absent du Hameau de toute la matinée. Mais voir Prince, Maam, le géant ou les seniors se détendre petit à petit et l’écouter comme on écoute une histoire avant de s’endormir, cela lui devenait de plus en plus difficile à tenir. Il était de nouveau en train de les perdre, et témoigner devant eux n’était pas suffisant pour leur permettre de conserver leur mémoire. À leurs yeux maintenant, Frank avait pris la parole comme le faisait souvent Prince, pour les distraire et agrémenter cette journée. La réalité s’effilochait malgré tous ses efforts et le quotidien calme et serein de ce dimanche des cerises reprenait encore et toujours le dessus.

Certains lancèrent même des commentaires ou des blagues, pensant l’aider dans sa narration, comme ce senior qui fit remarquer qu’il aimerait beaucoup vivre dans un monde parallèle où il n’aurait pas mal au dos. L’assistance sourit ; Frank hésita.

Comment les sortir à nouveau de leur torpeur ? Retrouver le tranchant de leurs questions et de leur discernement qui s’était émoussé en quelques minutes seulement ? 

Il était urgent de… de quoi déjà ?

Frank se sentit basculer. Il était en train de passer à côté d’un élément très important. Reprenons, Saul, les mondes parallèles, pensa-t-il alors que les habitants commençaient à s’agiter devant son soudain mutisme. Il entendit, à l'orée de ses pensées, la voix de Prince lui demandant si tout allait bien. Il l’ignora pour ne pas se laisser déconcentrer, se contentant d’un petit geste un peu agacé pour faire comprendre à son ami qu’il ne souhaitait pas être dérangé dans ses réflexions.
Le message fut bien reçu. 

Son enquête intérieure reprit.

Où en était-il ? Oui. Lune et sa soeur étaient venues à ce rassemblement parce que Prince était allé les chercher. Pourquoi aller les chercher ? Il y avait eu un incident ce matin, lequel ? L’avait-il déjà oublié ? 

— Vous ! lança-t-il en interpellant ainsi les jumelles. Qu’est-ce que vous cherchiez ce matin ?
Prises de cours les deux soeurs se regardèrent, étourdies par l’appel. 
— Je, je ne sais pas... rien de bien important sans doute, tenta de répondre Lune.
Lotre avait détourné le regard et s’était refermée sur elle-même, perdue dans ses réflexions. 
— Qu’est ce que vous cherchiez ce matin ? cria presque Frank affolé à l’ensemble de l’auditoire cette fois.

Personne ne put lui répondre.

Frank grogna de remords. Il s’en voulait de n’avoir pas été mieux préparé. Il n’avait pas été à la hauteur. Comme il l’avait craint, en revenant dans son Hameau lui aussi commençait à perdre la mémoire. Il aurait dû prendre des notes, au fur et à mesure des interventions des habitants ! Il en avait prises sur le carnet qu’il avait dû emprunter dans les tiroirs de l’un de ses doubles, anticipant qu’il lui faudrait sans doute lutter contre l’érosion inévitable de ses souvenirs mais il n’avait pas pensé que des données inédites à ce monde-ci viendrait tout chambouler dès son retour !

Ses pensées lui échappaient déjà. Lorsque les informations tombaient et que tout prenait forme, il semblait impossible d’oublier. Et lorsqu’il oubliait tout de même, il semblait impossible de retrouver ce qui avait été dit. Il avait été naïf, trop impréparé, perdant.

— Fin de l’histoire, dit-il à la ronde d’un ton tranchant pour couper court à cette mascarade.

Il s’éloigna du groupe sans demander à être suivi. Les habitants durent reprendre, un peu sur leur faim, leurs activités du dimanche.


Frank alla s’asseoir, seul, au bord de la fontaine. Personne ne l’avait cru et il défaillait maintenant lui-même. Il devait se dépêcher de noter le peu de souvenirs qu’il lui restait de ce retour dans le Hameau, avant d’oublier même d’être parti.

Il saisit son carnet dans sa poche et son crayon de bois. Il coucha sur le papier le peu d’éléments qu’il lui restait de son retour et de son échange avec les habitants ; bribes parcellaires et déjà confuses. Il voulut reparcourir les notes déjà prises lors de ses allées et venues entre les mondes, afin d’ancrer en lui une fois de plus leur contenu et leur signification avant que tout ne s’efface. Avec douleur, il constata que certaines phrases et informations commençaient déjà à se faire absconses. Il lui fallait lire et relire certains points et en reconnecter les sens pour tenter d’en extirper une nouvelle cohérence. 

Le jeu de piste était sans fin.
Abattu, submergé par la fatigue, il pensa à abandonner. 

L’espace d’une seconde, une seconde seulement, il se crut définitivement perdant.

Jusqu’à ce qu’une frêle silhouette, s’approchant de lui à contre-jour, vienne plonger dans l’ombre les pages de son carnet, le forçant à le quitter des yeux.

— Je vous crois, moi, lui dit une jeune voix un peu tendue.
La liseuse se tenait droite devant lui, les bras fermement croisés sur son livre.
— Je n’ai pas tout compris, reprit-elle, je ne sais pas ce qu’il se passe, ni si je peux être utile à quoi que ce soit, mais je vous crois.
— Pourquoi ? lui demanda Frank qui sentit le taux d’humidité de ses pupilles grimper.

Il vit le nez de la liseuse se froncer et ses yeux lancer des éclairs, le menaçant tacitement de fortes représailles s’il osait la moindre moquerie. Puis elle se lança :
— Je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi, mais je suis à peu près certaine de n’avoir jamais commencé la lecture d’un tel bouquin, dit-elle en lui mettant sous le nez la couverture de son livre.

La première page, cartonnée et ostensiblement décorée de couleurs irisées et de paillettes dénotant clairement avec le style vestimentaire de la jeune fille, annonçait “Nous, les sirènes”.

Frank ne se moqua pas - la liseuse se détendit un peu - et il se saisit du livre. Une anomalie de plus, manifestement.
— Tu ne l’avais jamais vu avant ? 
La liseuse fut gênée par la question et Frank pu deviner pourquoi, regrettant presque de l’avoir posée. La réponse allait sans doute mal s’installer entre passé, présent et souvenirs perdus. La liseuse fit tout de même l’effort de formuler quelque chose.
— Je ne sais pas. Si, enfin… je ne vois pas ce qu’il pourrait être d’autre. Disons, que je ne me souviens pas d’où il vient ni avoir eût envie de le lire et pourtant j’en suis déjà à la moitié. 
Se rendant compte du manque de consistance de ces propres propos, la liseuse pencha le visage vers le bas pour se cacher encore un peu plus derrière ses mèches brunes et lâcha un “c’est idiot”. La voyant tentée de repartir, Frank la retint d’une phrase :
— Ce livre vient d’un autre monde.
Il vit qu’il avait regagné toute son attention, alors il continua.
— Un monde sans doute proche de celui-ci, dans lequel vit une personne qui, comme toi, aime lire. Peut-être même porte-t-elle des lunettes et apprécie, à ta manière, de s’assoir entre 15 h 12 et 18 h 47 en moyenne, à l’ombre des briques pour avancer au calme dans ses lectures. Mais cette nuit, cette personne a perdu son livre. Car, pour une raison ou une autre, il a glissé entre les couches de mondes pour tomber dans celui-ci. Et comme deux livres différents ne peuvent cohabiter dans tes mains ni dans ton esprit, le nouveau s’est superposé à l’ancien, le remplaçant et modifiant tes souvenirs.

Le fait de parler aidait Frank à remettre ses idées en place. Mais il sentait que ce ne serait pas suffisant. Ragaillardi, il replongea dans son carnet, tentant de relire les derniers mots notés juste avant l’arrivée de la liseuse.

— Ce matin, les habitants ont cherché quelque chose, ou quelqu’un, est-ce que tu te souviens de quoi il s’agissait ? demanda Frank à la liseuse.

Peinée, la liseuse fut forcée de lui avouer qu’elle ne se souvenait pas très bien, se cachant à nouveau sous sa frange.

Ce ne serait donc pas si facile. Il avait une alliée, certes, mais ensuite ? Que leur restait-il ?

— Excusez-moi, demanda une voix d’enfant sur sa gauche.

Frank et la liseuse tournèrent la tête de concert.

— Excusez-moi, répéta le blondinet qui venait de débarquer au Hameau. Vous avez pas vu Raphaël ?



*

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EryBlack
Posté le 10/07/2023
Génial ce chapitre, je l'ai dévoré ! Je me demandais quand arriverait le moment où quelqu'un essaierait de parler du problème à la communauté. C'est déchirant de voir l'oubli qui s'installe et grignote tout, alors même qu'ils ont été si inquiets juste avant et si déstabilisés par les points que Frank leur indique. Ça m'évoque un personnage de Doctor Who qui a oublié des tas de choses incroyables, je ne te dis pas qui pour ne pas spoiler parce que je ne sais plus si tu as regardé cette série, mais en tout cas ça me touche tellement fort cette sensation. Il y a un peu de ça aussi dans les Souvenirs de l'icosaèdre de Dan. Cette espèce de nostalgie qu'on n'arrive à relier à aucun souvenir... ce malaise de l'oubli et du déjà-vu, c'est effrayant et passionnant.
Ravie que la liseuse joue un rôle, à mes yeux elle est mon avatar dans l'histoire puisque je suis ta lectrice :) Et le coup de tonnerre avec l'arrivée du blondinet ! Alors réfléchissons : eux deux, ils ont comme point commun de ne pas avoir de prénom ni de surnom, et ce sont des enfants/ados. Est-ce que ça peut faire une différence par rapport à leur faculté à se souvenir ? Comme je suis curieuse ! Je note aussi que l'ancienne est parfaitement absente de ce chapitre (à moins qu'elle fasse partie des seniors, mais je ne crois pas ?).
Vraiment hâte de voir la suite !
Le relevé au passage :
"L’impréparation de Frank et son absence de stratégie générale pour aider le Hameau lui apparaissait* (apparaissaient)"
"il s’était sentit* (senti) heureux"
"Le groupe avait encore grossit* (grossi), au rythme des sorties d’habitants venus chercher quelque chose à manger ou à discuter et qui furent* (temporellement c'est un peu compliqué là, mais je dirais plutôt "qui étaient attirés") attirés par l’attroupement."
"Prises de cours* (court)"
"avoir eût* (eu) envie de le lire"
itchane
Posté le 18/07/2023
Hello,

ooooh tu parles du docteur et Clara ? Je n'y avais pas pensé tiens, mais c'est vrai qu'il y a des points communs ^^
(Je suis fan de cette série ^^)

Oui des personnages qui étaient secondaires prennent un peu plus d'importance dans cette seconde partie de récit, j'espère que cela plaira ^^
La liseuse a pris de la place un peu toute seule, dans mes premiers plans elle restait en arrière, mais j'avais pris tellement de plaisir à la mettre en scène dans ses rares apparitions que j'ai décidé assez naturellement de m'en servir plus ^^
Quant au blondinet, c'est un personnage dont je ne dirais rien de plus pour l'instant, pas plus que l'ancienne d'ailleurs ; P

Merci beaucoup pour le relevé des fautes !
Herbe Rouge
Posté le 28/06/2023
Coucou,

Pauvre Franck, oublié si vite et qui doit se rappeler à ceux qui l'ont entouré toute sa vie.

Mais où est Raphaël ? Je n'en sais rien non plus. Je ne sais plus s'il y a eu dans les chapitres précédents le moment de sa disparition. Je crois que non mais peut-être que j'ai oublié ? (oh là là, il ne faudrait pas que je devienne comme les habitants du hameau moi !)

Ah, juste au moment où je me disais qu'il était surprenant que Franck soit le seul à réussir à garder toute sa tête, il se sent vaciller... timing parfait ! :)

Tiens, c'est la liseuse qui vient proposer son aide ?
Je pensais que ce serait Lotre, aurait-elle vraiment tout oublié, elle aussi ?

Ah, et le blondinet qui débarque et demande Raphaël ! En voilà une simple phrase qui ouvre la porte à tout un tas de questions ! Une chouette fin de chapitre ! :)
itchane
Posté le 04/07/2023
Hello,

non tu n'as rien raté/oublié, on ne sait vraiment pas du tout où est Raphaël à ce stade, ni pourquoi il a disparu ^^

Oui le blondinet et la liseuse entrent en scène après avoir été très secondaires, j'espère que ça plaira !
Quant à Lotre, elle n'a pas dit son dernier mot, promis ; )

A bientôt ! Et merci encore de ta lecture ♥
Sorryf
Posté le 27/02/2023
Le blondinet save the dayyyyyyyys! J'etais justement en train de me dire qu'il avait peut-être été oublié comme le pauvre Saul.
Trop triste ce chapitre, les persos qui luttent contre l'oubli, c'est angoissant!
Dans le chap precedent j'ai rigolé a l'image des seniors qui font du tourisme en groupe organisé, la, toujours les touristes qui dereglent tout !
La scene entre les soeurs m'a emue, on les voit si peu se parler bien qu'elles soient tjs ensemble ! J'aime beaucoup ces 2 persos
itchane
Posté le 28/02/2023
Oh ouah, mais tu as carburé dans ta lecture !
Mais ouiiiii, le blondinet, pour tout t'avouer je ne pensais pas qu'il aurait tant d'importance en commençant à écrire "Miroirs d'eau", mais tu étais tellement fan de ce personnage que c'est toi qui m'a fait me rendre compte qu'il avait un si fort potentiel ! Donc merci Sorryf d'avoir ainsi à ce point attiré mon attention sur lui ♥
ClementNobrad
Posté le 15/02/2023
Bonsoir,

Beaucoup aimé ce chapitre qui enfin, pose des révélations auxquelles le lecteur peut s'accrocher !

Tout commence à prendre forme, et nos théories de lecteurs peuvent trouver une confirmation ou non

Beaucoup aimé tout ça, rien de plus à ajouter !

PS : enfin une explication pour les vélos ! J'étais pas fou ahah

"Et il s’était sentit heureux." > senti

"que les aller-retours incessants des habitants voyageant d’un monde à l’autre empiraient encore plus le phénomène. " ahhh j'avais deviné !

"des données inédites à ce monde-ci viendrait tout chambouler dès son retour !" > viendraient

"avoir eût envie de le lire et pourtant j’en suis déjà à la moitié. " avoir eu
itchane
Posté le 16/02/2023
Oui, tu avais bien deviné !

Bientôt, le "grand final", plus que quelques chapitres avant la fin du roman ! : D
( J'espère que ce sera bien x'D )
Syanelys
Posté le 19/01/2023
"Nous, les lecteurs" apprécions énormément ce mille-feuilles de saveurs. Je ne sais pas si c'était voulu mais j'ai adoré lire Frank empiler le secret des mondes à mesure que les nouveaux souvenirs se superposaient au Hameau. La cohabitation n'est pas possible entre toutes les variantes possibles de ces mondes parallèles. Tes révélations, prononcées par le plus cartésien des habitants, se veulent limpides. Il doit en parler, trouver d'autres points d'appui. Savoir qu'il n'est pas le seul voyageur de l'histoire et qu'il y a quelque chose de "détraqué" fut habilement amené.

Entre Frank qui écrit sa vie et la liseuse qui puise son évasion dans les mots des autres, ton jeu habile sur la mémoire fait mouche. Notre esprit peut s'accomoder d'un nouveau référentiel mais nos amis qui lisent entre les lignes comprennent ces incohérences, ce sentiment de gêne et de mal-être.

Vraiment succulent ce mille-feuille aux pétales de cerisiers. À chaque étage son monde et son reflet. Et mon interrogation du moment demeure en cette sirène. Je fais peut-être mauvaise route mais elle me semble être l'équilibre rompu de ces Hameaux depuis sa volonté de quitter la fontaine.

J'adore ton oeuvre, ta poésie teintée de mystère ouvre tellement de portes qu'on peut te déclarer sans se tromper qu'on est peut-être pas dans TON Hameau, mais que NOTRE plaisir à interpréter tes dires est multiple :)

Au plaisir !
itchane
Posté le 20/01/2023
Hello Syanelys !

Merci d'être toujours fidèle au poste sur ce projet, cela me tiens vraiment à coeur ^^

Je suis contente que ce chapitre fonctionne, il n'était pas évident à articuler. La plume qui m'a fait un premier retour de BL s'était dit un peu frustrée de n'avoir pas vécu les voyages de Frank dans les autres mondes, que ce serait bien d'en raconter au moins un, l'ellipse lui avait semblée un peu grande entre le premier échange de Frank avec son double et son retour ici au hameau, je ne sais pas si c'est un sentiment qui t'a parcouru aussi ?

Haha, je suis contente aussi que tu continues de penser à la sirène à ce stade, c'est effectivement un élément important (mais je n'en dirais pas plus ^^")
: D

Merci encore pour ta lecture et ton commentaire ! ^^
Syanelys
Posté le 20/01/2023
À vrai dire, je pense que narrer un des voyages de Frank aurait porté à confusion du fait de sa capacité à analyser à partir de son ressenti du moment confirmé par ses prises de notes. Cela aurait été fâcheux pour sa logique qu'il développe tout un raisonnement sans l'argument essentiel de tout chercheur qui se respecte : son propre référentiel. SON Hameau. Pour moi, cela coulait de source que sa synthèse ne pouvait être accessible qu'ici.

Au pire tu peux refaire un petit passage des Seniors en mode "Club Med" qui visitent ces mondes pour tromper l'ennui. En fil rouge quoi :)
itchane
Posté le 20/01/2023
D'accord, je comprends ton ressentis : )
Merci beaucoup pour cette précision, j'en prends bonne note ! Je vais réfléchir à comment faire alors : )
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