L'infirmière écarta la couverture et aida Noah à se redresser. Il descendit du lit et fut rassuré de trouver ses jambes capables de le soutenir. Ça lui faisait bizarre de porter une sorte de grande chemise de nuit avec des boutons pour l'ouvrir facilement de partout. Il trouvait cela trop… aéré. L'infirmière s'assura qu'il arrive à faire quelques pas sans trébucher et le conduisit aux toilettes.
Noah essaya de remonter le vêtement avec ses bras. Il réalisa durement qu'il lui faudrait des heures. Avec douceur, l'infirmière dégrafa le haut et laissa tomber l'habit.
Il se retrouva nu, couvert de honte.
— Ne t'en fais pas, le rassura-t-elle. Je fais ça tous les jours, j'ai vu tous les corps possibles. Évite de pisser debout, tu vas en mettre partout. Assieds-toi, chaton.
Elle le guida fermement jusqu'à la stature assise sur le trône.
Noah se sentit redevenu petit garçon, dépendant de ses parents pour la toilette. Il rit intérieurement de tous les fantasmes d'infirmière qu'il avait en stock, car il n'éprouvait absolument aucune envie. Il était à la fois atterré par son degré d'infirmité, quelque part content de pouvoir enfin pisser, et en même temps incapable de le faire parce que quelqu'un se tenait à côté de lui.
Il la regarda dans les yeux. Ils étaient d'un bleu profond, et tellement fatigués. Noah en ressentit une gêne encore plus forte. Il n'était pas là par accident, par un coup du sort — quoique si, quelque part —, mais s'il n'avait pas fait le con, elle n'aurait pas eu à s'occuper de lui, elle aurait peut-être pu dormir. Plus que l'inquiétude de ses parents, cette réalisation l'abattit.
— Les premières fois sont toujours un peu difficiles, mais tu t'habitueras…
Oh non ! Noah ne voulait pas s'habituer à ça. Ses saloperies de mains allaient se remettre en route et fissa !
L'infirmière sortit de la cabine, et Noah réussit à déféquer.
— C'est… C'est fait, balbutia-t-il.
Elle entra à nouveau, s'équipa de gants et de lingettes, le torcha.
Le malaise accompagna Noah jusqu'à son lit, où l'infirmière remit l'anime en lecture et lui souhaita une bonne nuit.
— Merci, répondit-il, honteux.
Bref j'ai beaucoup aimé cette réflexion, qui donne tous son sens au passage.
À bientôt ! :)