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John rentra un peu plus tard, tout sourire. Il expliqua avoir rencontré Julie, mais que l'âne n'avait pas voulu d'elle sur son dos. Noah avait précautionneusement demandé qui elle était, des fois que ce soit une perruche ou un alligator, mais ce n'était que la fille de madame Vespi, la bergère. L'ado avait filmé quelques-uns des exploits de la fille de huit ans face au maître de la fourberie option désarçonnage. L'âne la laissait presque monter avant de ruer pour la jeter au sol, puis partait d'un léger trot avant de revenir vers elle pour lui brouter les cheveux. Il avait tout de même perdu quelques poils de sa crinière dans la bataille.

— Sale bête ! commenta Noah en rigolant. Ça me rassure presque de voir qu'il n'en a pas qu'après moi.

Alphonse se marra aussi, puis demanda à John de l'aider pour les préparatifs de la cérémonie pour Noah.

— Tu vas faire une cérémonie ! Trop bien ! Dedans ou dehors ?

— Il faut monter un tipi ? demanda Noah.

— Ou creuser une tombe ? ajouta John.

— Comment ça, une tombe ? répliqua Noah. Tu veux m'enterrer, espèce d'empaffé ?

— Je te vois trop te réveiller avec de la morve au nez et ramper hors de ta tombe !

— Alors mets-y donc une machette, que je te scalpe en sortant !

Les ados continuèrent à se chamailler tout en suivant Alphonse pendant dix bonnes minutes jusqu'à un vieil et majestueux arbre, solitaire au milieu d'un champ. Noah était incapable d'en identifier l'espèce. En revanche, il appréciait son ombre sous ses larges branches, et au vu de la terre concassée, un troupeau avait dû en faire de même.

— Ici ? demanda Noah. Qu'est-ce qu'on doit amener ?

— Ça dépend, répondit Alphonse. Tu veux une cérémonie avec des paillettes ou juste un truc qui marche ?

— Je veux une cérémonie avec du pâté et des champignons !

John porta sa main à sa figure dans un air profondément désolé.

— Bah quoi ! rétorqua Noah au commentaire silencieux de son ami. On ne va pas monter un tipi ni faire un feu sous un arbre.