Paris [ri], capit. de la France. (…) Paris est le centre des lumières et des arts, l’une des plus vastes, des plus riches et des plus belles villes du monde, la plus peuplée de l’Europe après Londres, la première après Rome pour le nombre et la beauté de ses monuments : Louvre, Palais-Royal, Invalides, Bourse, Notre-Dame, Panthéon, Madeleine, colonne Vendôme, Trocadéro, Hôtel de ville, arcs de triomphe du Carrousel et de l’Étoile, portes Saint-Denis et Saint-Martin, etc., 2.714.000 h. (Parisiens).
Larousse, édition 1905 datée 1906.
Le train fonçait dans la campagne à une vitesse qui me donnait le vertige. Le trajet d’autrefois dix heures avait diminué de moitié depuis l’installation des nouveaux moteurs électro-faéeriques, couplée à l’amélioration de la ligne trois ans plus tôt. J’avais lu que par moment, on frôlait une vitesse de 75 kilomètres par heure. Contrairement à mes attentes, je n’en ressentais aucun malaise ; j’oubliais même notre allure démentielle dès que je cessais de regarder le défilement étourdissant du paysage.
Hippolyte avait fermé la porte du compartiment ; nous devisions à voix basse, penchés l’un vers l’autre comme deux conspirateurs. Je respirai à pleins poumons une combinaison de savon de rasage et d’une eau de toilette qui imprégnait ses vêtements. Cela s’additionnait à l’odeur du cuir des fauteuils, en façonnant pour moi la senteur de la modernité parisienne.
— Tu risques d’être déçue à Paris, Léo, expliquait-il. Les faées nous rendent beaucoup de services, mais on ne les voit pas. C’est en partie pour cela que circulent tant de fadaises à leur propos.
— Enfin, tous ces dessins que j’ai collés dans mon cahier, Hippo, ils viennent bien de quelque part ?
— Hum… oui. Au début, il y a environ quinze ans, quand les faées sont arrivées, il y a eu un illustrateur, un type qui faisait des portraits dans les journaux. Cet homme disait qu’il voyait toutes les créatures ; comme cela arrangeait bien les quotidiens d’avoir des images à montrer, il travaillait pour plusieurs d’entre eux. On leur a donné le nom de faées à cause de lui, parce que ses dessins ressemblaient aux fées des contes d’autrefois. Ensuite, il s’est fait traiter d’affabulateur, ses représentations ont fait polémique, alors il a tiré sa révérence. C’est notre oncle qui me l’a raconté.
— Ce ne sont que des inventions, ces dessins ? Mais il y a bien des gens qui voient les faées ; comment saurait-on qu’elles existent, sinon ?
— Oui, il y en a ; en réalité, c’est plus compliqué que cela. La plupart des gens sont totalement hermétiques aux faées. Ils ne les voient pas, ne les entendent pas. Cependant, il y a les clairvoyeurs.
Cela coïncidait avec ce que j’avais lu et donnait du sens aux bribes d’information que j’avais rassemblées. Hippolyte m’expliqua que les faées étaient immatérielles, invisibles, si bien que l’on ne percevait que les effets de leur présence. Le clairvoyeur qui avait créé un lien avec une faée, sa familière, pouvait la voir et s’assurer ses services et ceux d’une kyrielle de faées ouvrières par son intermédiaire. Cette main-d’œuvre s’acquittait de l’extraction de l’énergie faéerique utilisée pour alimenter les formidables technologies électriques qui se développaient à toute allure.
Fabuleux ! Cela dépassait tout ce que j’avais imaginé.
— Oui, oui ! je comprends mieux, m’enthousiasmai-je. Les clairvoyeurs, on devait les prendre pour des fous alors, au début…
— Par chance, il y a eu des ingénieurs comme notre oncle, qui ont démontré par des expériences que ce n’était pas de l’affabulation ou du délire.
— Et qui sont devenus très riches.
— Et très influents, conclut-il.
Hippolyte fit une pause et remarqua avec malice :
— Personne n’a dit à Mère que son frère était adepte de magie « démoniaque ». Heureusement ! Sinon elle ne m’aurait jamais laissé partir chez lui l’année passée, et toi encore moins.
Il fronça le nez et me taquina :
— Je suis sûr qu’aller en pension chez les sœurs t’aurait fait le plus grand bien.
Je pris un air horrifié à cette épouvantable perspective, avant de répliquer d’un ton entendu :
— Mais personne ne va le lui dire…
— Certainement pas moi, en tout cas !
Nous nous regardâmes avec des sourires complices. Notre oncle était au cœur de la vague technologique sans précédent qui avait déferlé sur Paris et nous allions le rejoindre. Nous avions une confortable place à l’endroit le plus intéressant de France et peut-être du monde entier. Nous n’allions pas gâcher notre chance d’observer le progrès en marche. Ou d’y participer ?
À ce sujet, une question me taraudait depuis un moment :
— Chez les clairvoyeurs, Hippo, il y a aussi des femmes, ou ce ne sont que des hommes ?
Il plissa le nez avec une moue d’excuse :
— Désolé Léontine, les femmes ne perçoivent pas les faées. C’est pour cette raison que les tests pour identifier les clairvoyeurs sont effectués uniquement parmi les hommes.
Son petit air condescendant m’irrita. Pourquoi diantre les femmes ne verraient-elles pas les faées ? Si on ne devenait clairvoyeur qu’après un test et si celui-ci n’était pas proposé aux femmes, elles ne risquaient pas de savoir si elles possédaient ce talent. Ne décelait-il pas la faille dans son raisonnement ? J’avais pourtant bien aperçu quelque chose de curieux, plus tôt…
Tout cela ressemblait un peu trop aux enseignements de ma gouvernante, où chacun et chacune avait sa place bien établie. Surtout les femmes, entre la cuisine et la lingerie. Mais à Paris se créait une nouvelle société, un nouvel ordre où humains et faées cohabitaient. J’étais bien décidée à ne pas en être écartée par le seul fait d’être née fille.
₰
L’arrivée à la gare Montparnasse me transporta de joie, de telle sorte que j’oubliai mes préoccupations. Il existait de bien plus beaux bâtiments que celui-ci à Paris, m’avait averti Hippolyte. Je fus quand même stupéfiée par la taille monumentale des quais ainsi que l’élégance des fins poteaux métalliques qui supportaient des toits vitrés. À côté, la gare de Rennes ressemblait à une miniature. Dans le grand hall où nous attendîmes un fiacre, de larges pendules rondes à double face égrenaient les minutes au-dessus de nos têtes.
— Ferme la bouche, railla Hippolyte. Tu vas gober des mouches.
Vexée, je serrai les lèvres. La petite moquerie de mon frère ne m’amusait pas. Il avait eu la chance de découvrir Paris un an avant moi, mais ce n’était pas une raison pour me prendre de haut. Cela me rappela ce soir de notre enfance où il s’était vanté de déchiffrer les mots posés sur son cahier par son instituteur. Outrée qu’il dispose d'une avance sur moi, j’avais arraché la page en exigeant qu’il m’enseigne la lecture. J’avais été punie ; néanmoins, au bout de deux mois, je lisais aussi bien que lui – même mieux. Je n’avais jamais cessé, depuis, de me mesurer à lui, d’accaparer ses livres, d’apprendre ses cours. Cependant, j’avais peur qu’en partant à Paris l’an passé, il m’ait définitivement distancée. J’en voulais pour preuve son allure moderne, sa décontraction et son aisance à héler un fiacre d’un geste autoritaire.
On m’avait souvent dit que Paris était la plus belle ville du monde. Elle m’apparut comme telle dès le premier regard. Depuis les travaux au siècle dernier de Monsieur le baron Haussmann, qui avait fait percer de larges avenues, la cité était lumineuse, aérée, propre. Avec l’arrivée des faées, elle était devenue la reine de la modernité électrique, en témoignaient les chevaux mécaniques rutilants qui tiraient notre fiacre dans un simulacre de vie.
Hippolyte me gratifia d’une visite panoramique commentée. Depuis Montparnasse, nous remontâmes une belle avenue vers la Seine, jusqu’à apercevoir la tour de Monsieur Eiffel.
— Ce tas de ferraille est largement passé de mode, m’expliqua mon frère, mais on a installé une station météo avec toutes sortes d’équipements scientifiques à son sommet. On l’a aussi éclairé la nuit, grâce aux nouvelles ampoules électriques de la société Edison.
La tour dominait Paris de toute sa hauteur métallique ; je la trouvai bien austère par rapport aux courbes arrondies des pierres blanches et des statues d’or du pont Alexandre III, que notre attelage emprunta ensuite.
— Regarde, le Grand Palais à gauche et le Petit Palais à droite ! Ils sont tout neufs, on les a construits pour la fabuleuse exposition universelle de 1900.
Bouche bée, j’essayais d’absorber toutes les merveilles du paysage. La taille même de la ville et sa beauté dépassaient tout ce que j’avais imaginé. Notre fiacre s’engagea sur l’avenue des Champs-Élysées. Je me tordis le cou pour apercevoir les élégantes, cachées sous leurs ombrelles, si bien que je fus surprise par l’arrivée au rond-point de l’étoile. Quel endroit fantastique ! Un cercle parfait, immense, entouré d’immeubles imposants comme des étraves de paquebots prêtes à s’encastrer dans l’Arc de Triomphe. Les voitures électriques ou à chevaux tournaient toutes autour de l’arc dans le même sens, en un carrousel géant.
— Regarde, pointa Hippolyte, la station de métro de l’étoile ! Nous la visiterons demain. Nous pourrons même aller jusqu’au Louvre.
On voyait écrit METROPOLITAIN, en lettres vertes sur un fond jaune pâle, sous l’entrée d’un pavillon tout rond fait de métal et verreries. Si moderne ! Mais le plus extravagant était sans conteste de penser que notre oncle avait présidé à la construction de tout cela.
Nous fîmes nous-mêmes presque le tour de la place, jusqu’à l’avenue du Bois-de-Boulogne, si extraordinairement large qu’elle était bordée des deux côtés de jardins et d’allées cavalières.
— C’est la plus large avenue de la capitale, me confia mon frère. Et une des plus chères. Notre oncle loge là.
Je n’avais pas encore refermé la bouche ni effacé l’air ahuri sur mon visage qu’il me tendît la main pour m’inviter à découvrir de près l’immeuble imposant et magnifique devant lequel nous nous étions arrêtés.
₰
Le frère de notre mère, Fulgence Bienvenüe, possédait l’intégralité de l’immeuble, mais n’en occupait que les deux derniers étages, m’expliqua Hippolyte en montant. Un atelier pour ses recherches personnelles en haut, coiffé de verrières qui dispensaient une belle lumière ; des appartements spacieux au-dessous, eux aussi inondés de clarté par de hautes fenêtres.
Après avoir emprunté un ascenseur aux fers forgés délicats, nous toquâmes sur une épaisse porte de bois sculpté. L’oncle nous ouvrit lui-même. Je réussis à le saluer sans buter sur les mots :
— Mon oncle, quel plaisir de vous revoir ! Je vous suis très reconnaissante de m’accueillir chez vous.
J’avais cherché et répété dans le train la formule idéale pour ces retrouvailles. Elle parut le combler.
— Ah, ma chère nièce, quel bonheur ! Que voilà une ravissante jeune fille ! Vous avez bien grandi depuis ma dernière visite à Rennes. Votre mère peut être tranquille, vous ne serez nulle part mieux qu’ici pour votre séjour à Paris.
Le rouge me monta aux joues. Je retins cependant un sourire. J’avais « bien grandi », cela ne faisait aucun doute, puisque sur la photo de famille que Mère ressortait à ses moments de nostalgie, j’avais quatre ans à peine. Je me rappelai néanmoins cette réunion familiale. À l’époque, l’oncle avait déjà perdu son bras gauche sur un chantier ; cette manche vide m’avait considérablement impressionnée. Une absence bien troublante : de là venait peut-être ma première intuition de la fragilité de la vie. Cela justifiait ce souvenir si tenace.
L’oncle était donc pour moi l’homme à un seul bras. Alors que mon regard osait se poser sur ce manque, je me figeai en réalisant que lui aussi avait bien changé : le membre manquant était réapparu. Était-ce un bras artificiel ? Que cachait-il sous le gant qu’il portait même à la maison ? Je me promis d’interroger Hippolyte sur ce mystère.
Le plus remarquable sur sa personne n’était pourtant pas cela : malgré une taille qui n’avait rien d’exceptionnel, il frappait par sa prestance et une énergie qui animait ses yeux. Il paraissait bien plus jeune que mes parents, alors qu’un an seulement le séparait de ma mère. Sa barbe et ses cheveux restaient d’un noir de jais et magnifiaient son visage sec aux traits volontaires.
— Je vous accueille avec grand plaisir, ma chère Marie-Léontine ; toutefois je dois vous avertir que ma notoriété m’expose quelquefois à des désagréments. Vous ne sauriez imaginer combien d’hurluberlus ou de fâcheux assaillent continuellement ma porte. J’espère qu’ils ne vous importuneront pas.
Un homme de son importance n’avait que peu de temps ; il était attendu. Il me laissa avec Hippolyte, qui me fit visiter mes nouveaux appartements. Ma chambre, spacieuse, jouxtait une petite pièce qui présentait les derniers raffinements de la capitale : un cabinet de toilette avec des robinets qui délivraient l’eau courante, laquelle repartait ensuite par un autre chemin se jeter dans la Seine. C’était pour tous les jours, me confia mon frère avec dédain. Pour les grands lavages, il y avait une salle de bains où trônait une baignoire dans laquelle l’eau arrivait déjà chaude.
Hippolyte me montrait les mécanismes ingénieux avec fierté et enthousiasme. Je me demandai s’il faisait exprès de détourner mon attention. Si l’eau était chaude, n’était-ce pas grâce à l’énergie faéerique ? Croyait-il que j’allais oublier le principal sujet qui m’amenait à Paris, les faées ?
Encore submergée par un trop-plein de sensations, étourdie des merveilles de la capitale, je renonçai à le pousser dans ses retranchements, mais me promis qu’il ne perdait rien pour attendre.
Ah quel plaisir que cette arrivée à Paris <3 J'ai retrouvé toute une ambiance Belle Époque et impressionnisme, avec cette gare et les longs piliers métalliques qui fascinaient tant. <3 J'adore le moment où Léontine parle des "tas de ferraille" ahah, sûr qu'à l'époque ça décontenançait - tout comme la présence de la tour Eiffel. C'est chouette d'avoir apporté ces nuances dans la manière dont Léo perçoit Paris, elle n'est pas uniquement émerveillée, on a bien le regard d'une personne de l'époque complètement tourneboulée.
Le voyage en train aussi, très chouette cette mention du soulagement de Léontine, quand elle comprend qu'en fait on ne "ressent" pas la vitesse (autrement qu'en regardant par la fenêtre) et qu'il n'y a pas ces dangers que tant de gens redoutaient quand le train a fait son arrivée.
Hippolyte est toujours très sympathique, même si on découvre ici des aspects un peu plus déplaisants (ce qui est très bien cela dit). Toujours dans la nuance des interactions <3
Et surtout, on a des infos à propos des faées ! J'ai beaucoup aimé la mention de cet illustrateur qui pouvait les croquer, avant que les médias et les rumeurs ne viennent mettre leur grain de sel. x) Sans compter que comme Léontine, je suis très intriguée par cette idée que les femmes ne pourraient pas voir les faées. Hm hmmmm, il y a anguille sous roche et je suis sûre que Léo va tout faire pour faire mentir cette idée, héhé.
Toujours un plaisir !
À bientôt !
Oui, les femmes qui ne voient pas les faées, on peut se douter que c'est encore une ruse du patriarcat pour écarter les femmes...
Merci pour ta lecture !
J'avais des attentes assez élevées en arrivant sur ton texte, la faute à Isapass (ouais je balance) qui m'en avait vanté les splendeurs lorsqu'elle découvrait le texte.
Hé bien, bravo ! Tu as rempli ces attentes ! Ton texte est un bonbon, je m'y suis immergé avec délices, et j'ai rien à dire mis à part que j'ai envie de tout lire (mais au calme, je suis actuellement dans un milieu bruyant qui m'empêche de savourer autant que ce que ton texte mérite, c'est assez frustrant - d'un autre côté, ça montre aussi à quel point ton texte est accrocheur !).
Plein de bisous !
Tu me vois d'autant plus ravie si ça marche quand même, malgré les circonstances.
Merci pour ton retour, des bises !
Mon intuition ne m'avait pas trompé, on a enfin le droit à quelques explications. Et franchement, j'aime beaucoup ! La révolution techonologique des faës me plaît énormément, ça apporte des tonnes de possibilités pour la suite de l'histoire et ça ajoute un vrai plus au niveau de l'ambiance.
Hippolyte est un peu nuancé dans ce chapitre, on le voit autrement que par ses bons côtés, je trouve que c'est une bonne chose.
Le personnage de l'oncle avec son nouveau bras est intéressant aussi. Sa position lui permet certainement d'accéder à pas mal d'infos, Léo va avoir des choses à apprendre s'il accepte de lui parler. J'espère qu'elle va pouvoir devenir la première femme à entendre les faës (comme semble le suggérer le dialogue avec son frère), ça serait super intéressant.
Franchement, j'aime beaucoup le début de ton histoire,
A bientôt (=
L'oncle à un bras est un personnage original, lui aussi intrigant avec sa prothèse qui semble venir d'on ne sait où.
En ce qui concerne Hippolyte, j'ai l'impression qu'il a un peu trop changé depuis qu'il vit à Paris, et pas en bien vu son air évasif et condescendant parfois.
Et j'aime beaucoup la manière dont tu mêles l'historique et le fantastique!
L'oncle est un personnage historique (et son bras en moins aussi, mais pas sa prothèse magique...)
On entre dans le vif du sujet !
Mes quelques remarques :
• A moins qu'Alain Rey ne t'apprenne le contraire, il me semble qu'à l'époque on parlait de kilomètre par heure et non de kilomètre-heure (d'où le km/h).
"— Et qui sont devenus très riches.
— Et très influents"
• Est-ce Léontine qui répond à son frère ? Si oui, je trouverais plus adroit qu'Hippolyte conserve ces deux lignes de dialogue.
Je rejoins Raza au sujet de la banale misogynie d'Hippolyte.
Il faudrait qu'il soit plus subtil d'autant qu'il est le premier à encourager son émancipation.
Pour te donner un exemple, je suis très antimisogyne. Cependant, cela ne m'empêche pas d'avoir des résidus d'éducation qui pourraient y être apparentés au travers de maladresses.
Léontine devrait suffisamment connaître son frère pour s'en offusquer à ce point, sans en penser moins.
Ici, il faudrait -je pense- plus de nuances dans tes deux personnages. Ils sont fusionnels.
"Je fus quand même stupéfiée par la taille monumentale des quais ainsi que l’élégance des poteaux métalliques qui supportaient des toits vitrés."
• Comme je travaille dans le bâtiment et les toitures en particulier, je suis un peu sur ma faim ici.
Je pense que tu pourrais user d'une autre terminologie.
Le toit vitré est une verrière et la résumer aux seuls poteaux qui la soutiennent ne me paraît pas rendre hommage à la structure de la gare.
En tous les cas, il n'y a pas ici de quoi impressionner une jeune fille qui vient de Rennes.
Un lien qui peut t'être utile : https://notech.franceserv.com/terminologie.html
Sa première visite de Paris ne m'en met pas plein les yeux non plus.
"— Ferme la bouche, railla Hippolyte. Tu vas gober des mouches."
RAAAAH ! Mais pourquoi des mouches ?
Des fées, tudieu ! ;)
"Tu vas gober une faée." ce serait si logique et tant inscrit dans cet univers.
"Vexée, je serrai les lèvres. Les plaisanteries de mon frère ne m’amusaient pas."
• Je préférerais moqueries à plaisanteries et, même, de cette manière :
"Vexée, je pinçai les lèvres. La petite moquerie de mon frère ne m’amusa pas."
• Une réaction nuancée de Léontine me semblerait plus intéressante.
Je la trouve parfois trop tranchante vis-à-vis d'Hippolyte, du fait de la profondeur de leur relation.
"— Mon oncle, quel plaisir de vous rencontrer de nouveau !"
>> "— Mon oncle, quel plaisir de vous revoir !" ?
A part tout cela, je prends du plaisir à te lire (c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je continue à commenter).
Je suis curieux de connaître la suite.
Merci pour ton passage.
Je comprends que ma description te laisse sur ta faim, mais attention à la déformation professionnelle... mes lecteurs ne connaissent pas les termes techniques que tu m'as envoyés, et Léontine non plus (c'est elle qui raconte !)... Elle, ce qui la frappe, c'est plutôt la taille de la gare par rapport à celle de Rennes.
Concernant la misogynie d'hippolyte et ses encouragement à l'émancipation, ce n'est pas si simple, leur relation est complexe, et ce que tu as pu en voir en trois chapitres n'en fait pas le tour, loin de là (bah, non , ils ne sont pas si "fusionnels"). Donc non, je ne vais pas rajouter de "nuances", mes personnages sont exactement là où ils doivent être...
Merci pour les détails. Va pour les kilomètres par heure, c'est plus joli de toute façon !
J'espère que mes remarques ne sont pas trop intrusives, ce ne sont que des suggestions "à la lecture".
« Désolé Léontine, les femmes ne perçoivent pas les faées. C’est pour cette raison que les tests pour identifier les clairvoyeurs sont effectués uniquement parmi les hommes. »
Je hurle un peu de rire. C’est comme l’autisme en fait ? Vu le titre et ce qui a précédé, je pense que Léontine va prouver que les femmes voient très bien les faes, merci bien.
« e fus quand même stupéfiée par la taille monumentale des quais ainsi que l’élégance des poteaux métalliques qui supportaient des toits vitrés. » => je crois qu’il faut répéter « par » ici après ainsi que
« Fulgence Bienvenüe, » J’aurais dû m’en douter. Tu connais la BD Ninn ? :D je pense que ça te plairait XD
Commentaire général : ce chapitre est très fluide et se lit très bien. On s’habitue à Léontine et à son enthousiasme. Par contre, je dois avouer que je suis peut-être un peu trop avec elle parce que Hyppolite me casse les pieds ! Il est fatigant avec son côté supèrieur. L’oncle m’a l’air charmant.. et bien mystèrieux. Fulgence Bienvenüe attire l’imagination, j’ai hâte de voir comment tu l’as habillé de ta plume !
Excellent si tu es avec Léontine ! C'est un peu normal puisqu'on suit son point de vue... Donc normal qu'Hippolyte te "casse les pieds" !
Il y a plusieurs personnages historiques dans mon histoire, je me suis bien amusée avec eux...
Merci pour ta lecture !
Joli chapitre, l'arrivée de la provinciale à Paris, le développement de la technologie, c'est frais tout ça. Ce que sont les extracteurs n'est pas bien clair pour moi, mais ce n'est pas un reproche, ça donne envie d'en savoir plus. J'aime toujours autant cet univers, et ce personnage principal très "frais", léger. J'ai l'impression que ça va tourner au noir assez vite, mais c'est peut-être seulement mon désir caché...
Je noterai deux points que j'ai considéré un peu en deçà (bien sûr ce n'est que mon avis):
1) la réflexion du frère sur les femmes qui ne sont pas clairvoyeuse, je la trouve un peu "gros sabots". Je pense que ça peut être plus subtil, sans changer l'idée. Par exemple, il pourrait penser que ce n'est pas possible, parce que sinon, on testerait les femmes. C'est d'ailleurs peut-être ce que tu veux qu'il dise, mais à la lecture j'ai eu l'impression qu'il était stupide et que simplement en disant sa phrase, il aurait dû se rendre compte de son idiotie. Tout est dans le "sinon" qui n'est pas là à mon avis.
2) je la trouve bien suspicieuse sur le manque d'informations sur les faées, pour peu d'actes concrets de la part de ses proches qui lui donneraient à craindre des cachotteries. En écrivant, je me dis que je trouve que c'est beaucoup "dit" et pas beaucoup "montré" (c'est un peu cliché comme conseil, mais je fais ce que je peux pour être constructif ! )
Merci pour ce beau texte !
Je comprends moins ton second point : Léontine n'est pas suspicieuse, elle est frustrée par le manque d'information : ses proches à Rennes n'en parlent jamais parce que ce n'est pas convenable (à cause de son milieu catholique et du côté sulfureux des faées). Quant à Hippolyte, elle a bien l'impression depuis leur conversation au chapitre précédent qu'il y a des choses dont il n'a pas envie de parler (donc oui, là il y a suspicion mais elle est fondée !).
J'ai pas de remarques particulières à faire. Que dire ? Je suis emballée par ton histoire : des créatures mystérieuses, une époque qui me parle, du féminisme et un amour adelphique.
A bientôt !
Eh bien, je découvre ton histoire de laquelle, à ma grande honte, je ne connaissais rien ! Et dans ces premiers chapitres que j'ai lus, on devine un monde caché assez vaste. Entre les faées et les progrès liées à elles, on peut deviner tout plein de chose. Leur exploitation, une p'tite lutte féministe et d'autres trucs et machins.
En tout cas, pour être intriguant, ça l'est. Et en trois chapitres, j'ai l'impression qu'on n'en est qu'au tout tout début. Bref, ça se lit plutôt bien, cette petite chose ! Et je repasserai sûrement à l'issue des HO :)
Ton texte est très bien écrit et donne envie de voyager jusqu'au paris du début du siècle... C'est un très bon choix de décor pour ton histoire, très original et qui mêle habilement réalité et fiction !
Merci pour ta lecture !
Peut-être aussi du fait de la présence de l’électricité, on se dit qu'il fait plus sombre dans ces paysages-ci. Paris, Paris, Paris, on y sent une lourdeur et le ciel gris de Bretagne vient à manquer.
Je suis assez étonnée sinon par le stoïcisme de Léontine face au bras de son oncle qui est revenu. Ne pose-t-elle aucune question à son frère à ce sujet ? L'accepte-t-elle si vite, sans chercher à comprendre comment fonctionne l'hypothétique prothèse alors que son propre père est médecin ?
Merci pour tes commentaires, j'espère que la suite te plaira si tu continues
J'ai trouvé que, pour quelque chose qui l'avait effractée enfant (et on comprend pourquoi), c'était très vite balayé et j'ai eu du mal à me représenter ça. Le sentiment de sidération est sans doute difficile à rendre de par la forme et la voix du récit, particulièrement sur la façon dont le bras est traité comme un détail, pas comme ce qui saute au yeux. Elle rougit du compliment que lui fait son oncle, mais ne manifeste aucun réaction, son regard ne vrille pas, elle ne se fige pas, face à ce bras. Je me suis demandée si ça ne pouvait pas faire l'objet pour elle d'une question supplémentaire sur la faées. Sont-elles d'une aide nouvelle pour la médecine ? Comme elle se destine, un peu par opportunisme semble-t-il, à des études d'infirmière, ça pourrait poser quelque chose de nodal sur cette question. Après est-ce le lieu et le moment ? Je ne sais pas et ne pourrait pas le dire, mais en l'état, pour moi il y a eu un creux auquel j'ai du mal à donner sens autour du peu de traitement de ce bras repoussé.
Et quel choix que d'utiliser Fulgence Bienvenüe.
Je suis pour l'instant très enthousiaste à la lecture de ce roman :) !
Je suis ravie que ça te plaise, j'espère que la suite te plaira.
Mon commentaire n'aura absolument rien d'original, mais je tenais à exprimer mon admiration pour ces chapitres où rien ne dépasse. Les scènes sont très adroitement menées de manière à ce qu'il n'y ait jamais le moindre flottement. Tu nous plonges dans le Paris du début du XXème siècle sans tomber dans le piège des descriptions fleuves. J'en suis absolument incapable, d'où mon admiration.
Les personnages sont savoureux dès l'introduction, et j'apprécie que Léo se veuille l'égale des hommes dans cette société, machine à broyer les femmes. Elle est résolument moderne, ce qui simplifie le processus d'identification.
Je sens venir une critique bien plus profonde, encore, où les femmes, finalement, ne seraient pas tant à plaindre que cela, comparativement aux invisibles.
Petite coquille, néanmoins, le Baron Haussmann porte deux "s" en plus de ses deux "n".
Merci pour cette lecture !
Oui en effet, le côté féministe n'empêche pas la critique sociale et je ne vais pas m'en priver : l'oppression des femmes à l'époque n'empêchait pas l'exploitation des classes ouvrières, c'est aussi quelque chose que je prévois d'aborder par la suite...
Merci pour la coquille, il était vraiment riche, ce baron avec ses deux "s" et ses deux "n" ! XD
J'ai beaucoup aimé ce chapitre. Tu es parvenue (mais bon, j'en doutais pas :-p ) à distiller les informations de façon très naturelle, au détour de conversations et d'observations de Léo. On a d'ailleurs un premier indice de compréhension du titre, avec cette notion de clairvoyeuse - reste à apprendre (ce) qui se cache derrière le nom Pantruche !
Le frère est beaucoup plus nuancé dans ce chapitre. On le sent arrogant, suffisant, et notamment de par sa position de jeune homme. Je le trouve très réaliste, et je me demande jusqu'à quel point il deviendra un adversaire pour Léo... J'ai tiqué aussi sur l'oncle et la mère, qui n'ont qu'un an de différence et pourtant une vie diamétralement opposée : Léo et Hippo aussi ont un an d'écart, non... ?
La visite de Paris à travers les yeux de Léo est très bien dosée. Tu parviens à nous livrer de belles descriptions, sans en faire trop, et moi qui habite Paris depuis un paquet d'années et qui ne lui trouve plus le charme de nos débuts, j'ai souri plusieurs fois :-)
Merci pour cette lecture, et à très vite !
(Petite coquille, je crois : il ne manquerai pas un "le" à la dernière phrase ? "le pousser" ?)
C'est vrai, Hippo et Léo ont un an d’écart, comme leur mère et son frère. Ce qui est sûr, c'est que Léo ne veut pas d'une vie comme celle de sa mère. Hippolyte aime sa soeur, mais c'est sûr qu'il se sent supérieur, normal, puisqu'on le lui a toujours dit !
Merci pour la coquille, c'est typiquement le genre de truc que notre cerveau complète quand ça manque !
Quelle arrivée ! On a l'impression de redécouvrir Paris à travers les yeux de Léo et aussi à travers le prisme de l'époque... C'est d'ailleurs une époque qui m'a toujours attirée donc autant dire que je suis ravie de la découvrir sous ta plume :)
La distance qui semble se creuser entre Léo et son frère laisse présager pas mal de choses ainsi que la volonté de Léo de ne pas être enfermée dans sa condition de femme... Tout se met progressivement en place et le mystère reste entier !
À bientôt ;)
En effet, Léo ne veut pas se laisser enfermer dans sa condition de femme. J'espère ne pas en faire trop sur le sujet...
Team féministe ! C'est un des grands thèmes du roman...Ce n'était pas facile d'être une femme en 1905, dans la réalité !