04. Hippolyte et les faées

Par Rachael

Pendant que l’homme lutte et travaille au-dehors, la femme élève les enfants. Comme elle a allaité leur corps, elle allaite leur esprit ; elle est leur première et quelques fois leur seule institutrice ; elle cultive leurs facultés, développe leurs sentiments, leurs goûts, leurs idées morales ; elle les prépare à la vie pratique, et la société les reçoit de ses mains tout imprégnées de ses leçons et de ses exemples, dont le souvenir est plus durable que tout autre. 

Rapport sur la proposition de loi Camille Sée sur l’enseignement secondaire des jeunes filles, 1880.

 

 

Hippolyte parti déballer ses affaires dans sa chambre, j’ouvris grand la fenêtre afin d’observer la ville. En ce début de soirée, le boulevard s’animait dans un brouhaha de roulements malmenés et de crissements de freins, qui laissaient parfois s’insinuer jusqu’à mon troisième étage des bribes de conversations. Je fus frappée par l’absence des claquements de sabots ou des hennissements joyeux des bêtes en route pour l’écurie. À part quelques pur-sang altiers dans l’allée cavalière, que montaient des élégants tirés à quatre épingles, les chevaux avaient disparu de Paris. La plupart de ceux que je croyais apercevoir n’étaient que des simulacres électriques. Une foule d’engins motorisés transportaient bourgeois, employés et ouvriers : du cabriolet profilé des premiers à l’omnibus massif des derniers, on trouvait toutes sortes de véhicules d’une variété de formes invraisemblable. Ils se suivaient ou se croisaient en un ballet hypnotisant. L’odeur surtout était extraordinaire, si civilisée que je la humais avec délice. Rien à voir avec Rennes, où se mêlaient des effluves d’urine de cheval et d’huile surchauffée des moteurs à essence. Ici, l’air tiède de cette soirée d’été transportait une senteur sucrée qui montait des arbres jusqu’à mes fenêtres.

Mes réjouissances furent interrompues par de petits coups frappés sur la porte.

— Je suis bien aise de vous rencontrer, mademoiselle Marie-Léontine, me déclara la femme ronde et souriante que je découvris en ouvrant. Bienvenue à Paris !

La gouvernante de mon oncle, Marthe, venait m’aider à déballer mes bagages. Malgré le peu d’envie qui m’animait, je n’osai refuser. Je ne voulais pas passer pour paresseuse devant cette femme joviale qui m’accueillait si gentiment. En un rien de temps, chemisiers et chandails disparurent dans les placards de la chambre, puis une grande penderie engloutit jupes et pardessus. Tout me parut provincial et sombre, comparé aux couleurs tendres des élégantes aperçues sous mes fenêtres. Comme je soupirai avec désespoir en tenant le manteau dont Mère avait insisté pour me munir, je crus entendre un petit gloussement ; mais quand je levai les yeux, Marthe avait un visage si sérieux que je fus certaine d’avoir rêvé.

— Nous dînons dans une demi-heure, précisa-t-elle. Votre oncle vous prie de l’excuser, il ne pourra vous rejoindre. Toujours par monts et par vaux… Il faudra me dire ce que vous aimez, j’ai demandé à votre frère, mais les hommes…

Elle avait posé ses poings sur ses hanches avec un sourire de connivence qui nous rapprocha. J’étais contente de voir une femme au franc-parler dans cette maison. Cela allait me changer de la Barbot et de ses airs coincés !

 

Une heure plus tard, j’étais de retour dans ma chambre, l’estomac plein d’un délicieux ragoût. La fenêtre me happa, comme avant le repas, mais malgré la féerie du soir qui tombait, avec ses lumières qui s’allumaient une à une, mes yeux se fermaient. Je tirai les rideaux sur le crépuscule rose, passai par le cabinet de toilette, jouai avec les robinets, puis me dévêtis et me glissai sous le drap dans le lit moelleux.

 

 

Un bourdonnement insistant me tira du sommeil. Je m’efforçai de replonger dans le flot obscur des rêves, mais des échos de voix conspirèrent à m’en écarter. Revenue sur terre, nez dans les draps, je humai leur odeur inconnue. Un filet de lumière entre les deux rideaux me rappela où j’étais et pourquoi. Paris ! Quel bonheur !

Je m’étirai avec satisfaction dans le lit, puis me concentrai sur les sons. Des voix étouffées, inaudibles, chatouillaient mes oreilles ; j’acquis la certitude, à l’intonation boudeuse, que celle d’Hippolyte en faisait partie. Chose étonnante, elle sortait du placard, dont la porte était demeurée entrouverte.

Je posai les pieds nus sur les carreaux frais du sol et comblai de quelques pas la distance qui me séparait du placard. Les voix se précisèrent. Je poussai dans un coin les affaires bien empilées afin de dégager l’espace. Encore mieux ! Je tournai la tête, d’un côté puis de l’autre, jusqu’à identifier l’origine du son : contre le mur de droite, dans la penderie, une rangée de tuyaux de plomberie traversait les étages. Je m’assis sur le sol, la tête dans le placard, l’oreille collée aux tuyaux. Cela venait du haut : l’atelier ! La position n’était pas très confortable, j’avais le cou presque à angle droit, mais si c’était Hippolyte qui parlait, je n’en voulais rien rater. Il m’avait semblé bizarre depuis notre arrivée, trop enthousiaste dans ses explications, pas entièrement lui-même. Je me concentrai pour capter le flot sonore. Sa voix monta d’un cran, soudain véhémente ; cela suffit pour que je saisisse la conversation :

— C’est facile à dire pour vous ! protesta Hippolyte.

L’autre voix – c’était notre oncle – sonna elle aussi plus distinctement.

— Vous manquez de persévérance, mon neveu. Rome ne s’est pas faite en un jour ! Vous croyiez que voir suffisait ? Sans contrôle, c’est inutile !

— Je n’y arrive pas davantage qu’avant les vacances. Le repos n’a servi à rien.

— Il faut stabiliser l’apparition, l’ancrer dans notre monde, sinon elle ne pourra pas se maintenir. Elle s’efface déjà.

— Je sais tout cela, c’est juste que je n’y parviens pas !

— Cela nécessite du travail, voilà tout.

J’écoutai, bouche bée. Cela ne pouvait signifier qu’une chose : Hippolyte percevait les faées. Mon oncle également, sans aucun doute. Je savais que le métropolitain s’était construit grâce aux faées, mais j’ignorais que mon oncle faisait partie de cette élite qui les contrôlait. Je compris tout d’un coup pourquoi il était aussi riche. Son laboratoire n’avait pas que pour vocation d’abriter ses recherches en mécanique ou électricité, comme je l’avais cru.

Les voix s’étaient apaisées, réduites à un bourdonnement informe. Ils ne discutaient plus de toute façon ; l’oncle donnait des instructions auxquelles répondaient des claquements de machines.

Dépitée de ne rien entendre, je sortis de ma position acrobatique et retournai me coucher avec une seule idée en tête : cuisiner mon petit Hippolyte pour lui faire cracher ses secrets. Il me restait quelques jours avant la rentrée ; je comptais bien en profiter pour en apprendre le plus possible sur les faées.

 

 

— J’exige des explications !

Il était environ dix heures, j’étais reposée, fraîche et pimpante. Je venais de m’inviter dans la chambre d’un Hippolyte encore endormi. Le matin était un de ses points faibles : il avait le réveil difficile. Là, son air plus comateux que d’habitude me renseignait sur son horaire de coucher : il avait dû « travailler » là-haut jusqu’à une heure avancée.

— De quoi… de quoi parles-tu donc, Léo ?

— Tu sais très bien de quoi je parle, mon cher frère… je parle de tes petits secrets… ceux qui justifient que tu passes tes soirées dans l’atelier.

Je pointai mon doigt vers le plafond avec un sourire de connivence. Hippolyte se redressa d’un coup sur son lit, doigts crispés sur le drap froissé, avec sur le visage l’expression d’un élève pris en flagrant délit par son professeur. J’en profitai pour susurrer, en baissant les yeux avec modestie.

— Est-ce que par hasard, tu aurais quelques difficultés à y parvenir seul ?

Je considérai le parquet avec désinvolture, les mains sur les plis de ma jupe. Quand je relevai la tête, je portai le coup de grâce, celui qu’il devait attendre :

— Nous savons l’un et l’autre que sans moi, monsieur Le Mézec n’aurait jamais eu son baccalauréat… D’ailleurs, ne serait-ce pas plutôt moi qui aurais dû l’obtenir ?

Sa moue dégoûtée ne m’apprit pas s’il remettait en cause mon affirmation ou si, au contraire, il n’admettait que trop bien que j’avais raison. Peut-être que simplement, mes récriminations récurrentes envers l’état des choses avaient fini par le lasser ?

Je n’avais décidément jamais réussi à digérer la différence entre les études secondaires d’Hippolyte et les miennes. Le programme des filles ne leur permettait pas de passer le fameux examen, qui ouvrait la voie à l’université et aux grandes écoles. Trop peu de mathématiques et de sciences, pas de philosophie, de grec ni de latin. Ces matières nobles cédaient la place à de la morale et des cours d’économie domestique. Normal, on visait à faire de nous de bonnes mères, capables d’instruire la génération suivante ainsi que de tenir une maison. Passant outre mon sentiment d’injustice, j’avais profité des cours de mon frère, qu’il m’avait encouragée à potasser pour l’aider. Bien plus passionnants !

Je savais par des entrefilets de presse – envoyés par Hippolyte – que de rares filles avaient présenté le baccalauréat à Paris et l’avaient obtenu. Je me souvenais du chiffre avec précision, tant il m’avait marqué : vingt-six, elles étaient vingt-six pour toute la France en cette belle année mille neuf cent cinq[1]. Depuis ces nouvelles, je nourrissais la vague ambition de le passer moi aussi, parmi d’autres choses. Je m’en sentais capable.

Hippolyte objecta en soupirant d’une voix défaitiste :

— Là, c’est différent, Léontine. Tu ne pourras pas m’aider.

— N’as-tu pas déjà affirmé la même chose, Hippo, lorsque tu te débattais avec les maths ? Ou les sciences ? Ce sont des domaines que tu n’as jamais étudiés, disais-tu. On sait bien que les filles n’y entendent rien. Elles sont plus douées pour la couture ou les travaux minutieux. Les femmes n’ont pas l’esprit scientifique.

— Oui, je sais que j’ai dit cela. J’avais tort, voilà ! Mea culpa, tu ne vas pas me le reprocher jusqu’à la fin des temps ? Pour déchiffrer les manuels scientifiques, tu me surpasses. Tu es douée, je l’admets. Mais ce sujet-là ne s’apprend pas dans les livres.

— Tu maîtrises la théorie, insistai-je. Tu me l’expliqueras et je t’aiderai à la mettre en pratique.

Il était vexant à la fin ! Il me regardait avec un petit rictus de scepticisme très voisin de cette moue condescendante qu’il avait effacée de son visage depuis bien longtemps… depuis l’époque où je lui avais prouvé que ses cours ne me posaient aucune difficulté… au contraire de lui.

— Sans voir les faées, on ne peut rien faire.

— Ah oui, hein… c’est juste, les femmes ne voient pas les faées. Et si cela, c’était faux, comme le reste ? Comme l’esprit scientifique et tout le tralala ?

Je remontai mes lunettes sur mon nez avec détermination et mis mes poings sur mes hanches, dans une posture défiante. Un pâle sourire éclaira la mine défaite d’Hippolyte.

— À deux, on s’est toujours tirés d’affaire ! assénai-je. On ne va quand même pas se laisser impressionner par les Parisiens ?

Son sourire s’élargit et un soupir d’aise libéra son souffle. Sur son visage, l’air d’impuissance malheureuse s’effaça quelque peu.

— Bon, alors, tu te passes de l’eau sur le but du nez, tu t’habilles et tu m’offres un petit déjeuner sur les Champs Élysées. Loin des oreilles indiscrètes ou des tuyaux percés de cette maison.

 

 

Les mains autour d’un chocolat chaud, deux croissants posés dans mon assiette, j’inclinai la tête vers celle d’Hippolyte, pour mieux capter ses confessions murmurées. Nous déjeunions sur une banquette en velours fauve derrière les vitres d’un salon de thé, un endroit récent à la mode, avec sa grande verrière qui faisait office de plafond. Très chic. J’aurais préféré un lieu plus discret, néanmoins je devais avouer que le brouhaha des conversations nous isolait assez efficacement. Je m’efforçais d’ailleurs de lire sur les lèvres d’Hippolyte pour reconstituer ses phrases, dont la moitié des mots se perdaient en chemin.

— Pardonne-moi de ne rien t’avoir dit, Léo. Notre oncle m’avait fait jurer le secret sur nos expériences.

Je grognai, mais lui enjoignis de poursuivre. Je verrais plus tard si je lui pardonnais.

— Tout a commencé deux mois après mon arrivée à Paris. Je me suis plaint devant mon oncle de ne pas bien dormir. Il a dû en déduire que ses activités faéeriques dans l’atelier – dont j’ignorais tout à l’époque – étaient responsables de mes insomnies. Il m’a proposé de tester ma sensibilité aux faées.

Comme je manifestais mon intérêt en relevant vers lui des lunettes embuées des vapeurs du chocolat, il m’éclaira :

— Beaucoup se figurent que seule une élite voit les faées, comme cela, par un talent inné, mais en réalité, personne ou presque ne perçoit rien sans un entraînement spécifique. À vrai dire, je suspecte que bien davantage de gens pourraient les voir avec une formation convenable.

— Tiens, tiens ! Certaines personnes chercheraient-elles à éviter de partager un pouvoir qui les enrichit et les rend puissants ? commentai-je avec cynisme.

— Sans doute…

— Et si les femmes ne voient pas les faées, Hippo, n’est-ce pas parce qu’on ne leur en donne jamais l’occasion ?

— Peut-être…

Son scepticisme m’agaçait, mais je n’allais pas insister maintenant.

— Continue, que s’est-il passé ensuite ?

— Eh bien ! le test a été positif, alors mon oncle s’est chargé lui-même de mon éducation aux faées et de mon entraînement. Il est lui-même un clairvoyeur très perceptif.

— Ne m’as-tu pas dit que le ministère des Affaires faéeriques testait lui-même tous ceux qui en faisaient la demande ?

— Oui, tout à fait, mais certains industriels possèdent leur propre protocole de test. Tous n’adhèrent pas à l’idée que le gouvernement contrôle tous les clairvoyeurs. J’affirmerais même que cela déplaît à moult personnes, des grandes entreprises aux anarchistes.

J’ouvris des yeux ronds. Pour moi, les anarchistes étaient des scélérats qui semaient la terreur, je ne connaissais d’eux que les attentats meurtriers de la décennie passée, qui avaient culminé avec l’assassinat du président de la République[2]. Qu’Hippolyte les cite me stupéfiait.

— Peu importe, continua-t-il avec un geste désinvolte très parisien. J’ai compris avec les enseignements de notre oncle que le terme de clairvoyeur est très en dessous de la vérité. Les clairvoyeurs ne se contentent pas de voir les faées, ils leur permettent de s’incarner dans notre monde avant de les contrôler, tels des marionnettistes. C’est cela qui rend possible l’extraction de l’énergie faéerique. Ce sont eux les vrais maîtres de la nouvelle société en train de naître.

J’avalai une gorgée de mon chocolat en essayant d’examiner les implications du discours d’Hippolyte. Je croyais jusqu’ici que notre relation avec les faées découlait d’une entente mutuelle, alors que lui, il me parlait de marionnettes ?

— Je reste bloqué depuis des mois au même stade, s’irrita mon frère, voilà mon problème : je peux appeler des faées dans notre monde, les voir, mais je ne parviens pas à les stabiliser ici. Alors cela ne sert à rien. Strictement à rien ! C’est aussi utile que de souffler des ronds de fumée.

— Point du tout, tu as fait le plus dur, improvisai-je. Aide-moi à te rejoindre et je t’assisterai pour passer ce cap. En outre, ne sous-estime pas tes capacités, il est probable que tu trouveras la solution rien qu’en m’expliquant la marche à suivre.

J’étais loin de la certitude que j’affichais, cependant je savais depuis toujours que mon frère manquait de confiance. Il le masquait par une langue acérée au service de son esprit moqueur, toutefois j’avais percé sa tactique il y a longtemps déjà. Mes discours d’encouragements s’étaient souvent montrés aussi importants que l’assistance réelle que je lui avais apportée. Cette fois encore, le persuader de ses propres talents le remettrait à flot plus sûrement que n’importe quoi d’autre.

Il sembla d’ailleurs rasséréné et opina, mais une incertitude demeura dans son regard. Hum, je connaissais bien l’oiseau… Est-ce qu’il ne me disait pas tout ? J’attaquai mon croissant en méditant sur les hommes et leurs égos…

 

 

 

[1] Christen-Lécuyer, Carole. « Les premières étudiantes de l’Université de Paris », Travail, genre et sociétés, vol. 4, no. 2, 2000, pp. 35-50.

[2] Sadi Carnot, 5e président de la République française, a été assassiné à Lyon, le 24 juin 1894 par un anarchiste italien, Sante Geronimo Caserio.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
JeannieC.
Posté le 23/09/2023
Re !
Wahou, que de révélations dans ce chapitre au rythme très enlevé <3 Déjà, l'euphorie de l'arrivée, avec l'électricité, les transports et toute cette technologie qui hypnotise Marie-Léontine. Puis sa rencontre sympathique avec Marthe.
Mais ensuite, ouh là là ça déchante ! J'ai beaucoup apprécié les réflexions philosophico-politiques sur le fait que les faées sont traitées finalement comme des subalternes, comme une ressource qu'il faut dominer. Cela rappelle les débats autour de la force de travail et les réflexions du XIXe autour de l'anarchisme, du prolétariat.
On sent avec les quelques notes, et tous les petits détails de contexte, que tu t'es documentée. C'est vraiment appréciable <3 Ah lala, et la relation entre Léontine et Hippolyte se corse. Clairement, on sent les injustices. La différence de leurs parcours à l'un et à l'autre, simplement à cause du sexisme. Purée on revient de loin quand même, quand on se rappelle en te lisant de la place des femmes dans les études. Et de la propension des mecs à se construire sur leurs lauriers. Je suis très curieuse de comment va évoluer la relation entre Léontine et son frère, avec ces nouvelles révélations.
Il y a de la complicité entre eux, mais là on en sent les limites, et les abus du côté d'Hippolyte. En plus, ça va devenir chaud si Léontine se révèle plus douée que lui à capter les énergies.

Hyper curieuse aussi du rôle que vont jouer les anarchistes. Ce genre d'intrigues politiques m'emballent.
Un plaisir, comme toujours !

À bientôt :)
Rachael
Posté le 01/10/2023
Merci Jeannie, tes commentaire me font très plaisir. je t'avoue que cette histoire commence à s'eloigner de moi, mais c'est plaisant de la redécouvrir par les yeux des lecteurices. Dans le processus d'écriture, je me suis en effet pas mal de documentée sur la période, la place des femmes et les évolutions en cours, les anarchistes.... C'est une période de l'histoire très passionnante, où pas mal de choses ont été remises en question, même si cela n'a pas été aussi loin que cela aurait pu. Féminisme, début de l'écologie, remises en causes du capitalisme et de la structure sociale et politique, il y avait beaucoup de réflexions qui restent d'actualité aujourd'hui. Du coup, ça m'a beaucoup parlé. Si on avait réussi à aller un peu plus loin à cette époque sur le social, le féminisme et l'écologie, on n'en serait peut-être pas là où l'on en est aujourd'hui...
DB18
Posté le 16/03/2021
"Je croyais jusqu’ici que notre relation avec les faées découlait d’une entente mutuelle, alors que lui, il me parlait de marionnettes ?" J'ai pensé exactement la même chose qu'elle, encore l'Homme qui veut essayer de dominer les autres créatures! J'ai hâte de voir comment elle va intervenir!
On voit que tu as fait beaucoup de recherches!
Et oui les anarchistes, malgré ce que montre les films et les romans, ne sont pas forcément violents. On a étudié leur philosophie en cours de philo, auxquels des grands auteurs comme Tolstoi adhèrent: en gros, c'est juste dire qu'il faudrait qu'aucun homme n'en gouverne d'autre pour vivre dans un monde heureux. Ce serait dur à réaliser en pratique mais tellement réjouissant en théorie!
Rachael
Posté le 17/03/2021
Quelle chance d'avoir fait ça en philo !
Oui, j'ai fait des recherches, c'était un aspect réjouissant du travail préparatoire, j'ai appris plein de trucs sur cette période.
Merci pour ta lecture, j'espère que la suite te plaira.
Gobbolino
Posté le 05/03/2021
Effectivement, les hommes et leurs égos !

Pareil, ça place tout bien. Juste une phrase qui m'a un peu gênée :

« L’odeur surtout était extraordinaire, si civilisée que je humais avec délice. » => il manque un « là », non ? ou une virgule ? La phrase me question.

Sinon, le scénario se déroule, j'ai hâte de voir la suite. J'y passe aussi vite que possible
Rachael
Posté le 06/03/2021
Tu veux dire "que je la humais "? ou c'est autre chose ?

Et oui, Léo a fort à faire avec les hommes qui l'entourent... mais elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, surtout par son frère.
Gobbolino
Posté le 06/03/2021
Oui ! J'ai copié/collé la phrase, et le "la" manque, ^^, pardon, pas un "là"" MEH. Désolée.

Et go, Léo, go !
Rachael
Posté le 06/03/2021
Merci ! c'est rajouté !
Nyubinette
Posté le 09/11/2020
Hahaha, rebonjour ! J'ai bien ris. J'aime bien l'idée que notre héroïne soit une vraie sufragette ! Oh oui défend tes droits demoiselle, casse leurs les dents et montre leur de quoi sont capables les femmes !

Je suis contente d'en savoir plus :) Même si j'aurais apprécié encore quelques instants de découverte de Paris et de connaissance de son oncle plus en détails. Quelques jours de plus peut-être ? Pour laisser laisser à l'héroïne le temps de s'habituer à sa nouvelle vie :).

Merci pour ta publication
Rachael
Posté le 10/11/2020
Oui, elle ne se laisse par marcher sur les pieds, Léontine !
C'est vrai que ça va vite, il y aura potentiellement un peu plus de détails ajoutés dans une future V2, mais je ne veux pas non plus que ça "traine" trop, surtout qu'on est encore dans la mise en place.
Merci pour ta lecture. ^_^
Matzoé
Posté le 13/10/2020
Super chapitre encore, je suis presque déçue d'en savoir déjà autant ! Mais je sens que ce n'est qu'un leurre, car ta narration semble déjà très maitrisée.

Pour l'instant Léontine affiche une assurance un peu déroutante dont je ne comprends pas trop l'origine mais la phrase "La certitude que j'affichais..." me laisse penser que la suite laissera voir une complexité plus grande du personnage. J'ai hâte de la voir à l'école d'infirmière, je présage que cela sera un obstacle pour le personnage.

J'ai lu dans les commentaires quelqu'un qui faisait remarquer que la récurrence de son surnom fait oublier son vrai nom. Dans mon souvenir au premier chapitre elle s'appelle même Marie-Léontine. Pour Hippo c'est plus simple car difficile d'imaginer un autre prénom qu'Hippolyte. Alors que Léo ça peut être Léontine, Léon,Léonie, Léonidas (haha). Enfin je pense que tu l'as corrigé dans les futurs chapitres donc ce n'est pas une remarque très importante.

Je m'en vais lire avec plaisir les prochains chapitres !
Rachael
Posté le 13/10/2020
Ah oui, on en sait déjà beaucoup, mais il y a encore tellement de choses à apprendre et à découvrir !
L'assurance de Léontine est feinte, elle cherche à rassurer Hippolyte car elle sait qu'il en a besoin.
Concernant son nom et surnom, j'ai repris mon texte et insisté plus sur son prénom en le reprenant en entier plusieurs fois. Je pense que c'est bon maintenant, vu que personne ne l'a plus appelé léonie depuis que j'ai changé...
Liné
Posté le 17/08/2020
Eh bien maintenant que j'ai une partie de l'explication textuelle, grâce à ce chapitre et à quelques précédents, je suis pressée de voir ces faés en action (et leur exploitation...) !

On a bien compris que l'histoire mettait en avant le sexisme et la misogynie de l'époque. Et d'ailleurs, la différence de réaction entre Léo et les lecteurs-trices lorsqu'il est expliqué que seulement 26 femmes ont passé le baccalauréat cette année-là, montre bien qu'on revient de loin et qu'à chaque époque, un lot de discriminations restait plus acceptable qu'à l'époque suivante (ce qui me fait souvent me demander ce que mes petits-enfants jugeront de 2020).

La relation entre Léo et son frère me semble très réaliste et juste. On voit bien qu'il se construit sur, et non pas avec elle : il s'appuie sur ses compétences et en récolte tous les lauriers. Et en même temps, il est très intéressant de voir toute la confiance que lui accorde Léo, en mettant de côté ses propres mérites.

A bientôt !
Rachael
Posté le 17/08/2020
Ah, je suis contente si la réaction de Léo te parait juste. En effet, la misogynie et le sexisme sont un des éclairages de l'histoire. Léo souhaite se libérer d'un certain nombre de contraintes, mais elle reste une femme de son époque, et je cherche aussi à monter le poids de l'éducation et des préjugés, y compris sur celles qui en sont l'objet (manque de confiance en soi, difficultés à se considérer comme aussi forte ou indépendante qu'un homme, etc.). Comme tu dis, à chaque époque ses progrès et la vision qu'on a d'eux...
La relation entre Hippolyte et Léo est aussi basée sur cette tension : il l'utilise sans trop se poser de questions mais elle en profite pour s'instruire, tout en se demandant si elle est légitime...

Bref, je sais que tu es très impliquée dans les luttes féministes, et ton regard affûté me sera très utile pour me dire si j'en fais trop ou trop peu, ou si je me perds en route...

Merci pour ta lecture, Liné !
Jamreo
Posté le 07/07/2020
J'ai lu ce chapitre il y a un petit moment sans l'avoir commenté du coup je l'ai reparcouru !

On comprend mieux où se situe Hippolyte concernant les faées, et je subodore que sa soeur est plus douée pour lui pour capter leur énergie. Elle n'a même pas eu besoin d'entraînement pour voir sa première faée dans le train (si c'était bien une faée !)

Petit détail, il me semble avoir aperçu un "1987" dans la notice biographique (chap précédent) ;)
Rachael
Posté le 07/07/2020
Hello Jam !
Le 1987, c'est corrigé... c'était une inversion (1897)
Tu subodores des trucs, mais si tu comptes sur moi pour les confirmer... ^^
Cliene
Posté le 29/06/2020
Coucou Rachael,
Ton héroïne prend de plus en plus d'ampleur et on sent déjà que sa force de caractère l'emmènera loin (et lui jouera peut-être même des tours...).
On en apprend davantage et en même temps de nouvelles interrogations surgissent, bien joué !
La relation frère-sœur s'éloigne des stéréotypes habituels et tant mieux. On ne tombe pas dans l'écueil du frère aîné protecteur avec sa cadette bien au contraire...
Édifiant ta citation liminaire... :O
À bientôt ;)
Rachael
Posté le 29/06/2020
J'essaye d'éviter ce genre de stéréotypes, et leur relation est même plutôt inversée.
Léontine ira loin, mais sûrement pas en ligne droite !! ^^
Svenor
Posté le 18/06/2020
Salut !
J'aime beaucoup la relation entre Léonie et son frère qui se "recréait". On avait un peu l'impression que Paris et les faés les avaient séparés comme le dit Léonie dans les chapitres précédents, mais ils se sont retrouvés et ça fait plaisir. Les remarques cyniques de Léonie me plaisent beaucoup aussi x)
Léonie a vite retrouvé son assurance après un chapitre à rester calme en découvrant Paris, elle est redevenue elle-même aussi.

J'ai une seule réserve, j'ai un peu peur de ce que tu comptes faire avec les "anarchistes", un peu peur que ton récit tombe dans les clichés dans lesquelles sont enfermés le mot "d'anarchie" dans la culture populaire, m'enfin bon, on verra !
Rachael
Posté le 18/06/2020
Hello,
Ce n'est pas Léonie, c'est Léontine, et ta confusion est drôle, parce que j'ai longtemps hésité entre les deux prénoms...
Pour les anarchistes, justement, je voudrais aller un peu plus loin que ce qu'on en connait habituellement, et éviter les clichés si possible... après, ce n'est pas non plus le sujet principal, ni un livre d'histoire, alors ça restera quand même peu approfondi.
Svenor
Posté le 19/06/2020
Ahhh désolé x)
J'avais cru avoir lu Léonie, et comme son frère l'appelle Léo ça ne m'a pas choqué...
Vous lisez