04h

Par Rouky

Ce villageois là est bien plus musclé que tous ceux que j’ai vu auparavant.

Je me relève rapidement, imité par Silas.

— On fuit ? propose-t-il.

— Plus le temps, dis-je.

En effet, l’homme est déjà presque sur nous. Je me mets devant Silas, et encaisse la charge du villageois. Nous tombons tous les deux à la renverse, et je suffoque sous le poids de l’homme qui me chevauche.

Je balance un crochet dans son menton, mais il semble insensible à la douleur. Du coin de l’oeil, je vois Silas s’emparer de la statuette de Sabah, et l’asséner sur le crâne de mon agresseur. Ce dernier ne bronche pas. De ses grosses mains sales, il commence à m’étrangler.

C’est donc ça, ce que ressentait Silas il y a quelques instants ! Je bats des pieds et des mains, mais l’homme se fiche des coups que je lui porte. Je griffe ses poings, ses bras, mais il ne réagit pas.

Mon souffle s’amenuise, ma gorge brûle. Des larmes me montent aux yeux tandis que je vois trouble. L’homme serre de toutes ses forces, prêt à me briser les vertèbres.

Je distingue alors la silhouette de Silas qui saute sur le dos du villageois et qui, à mon grand effarement, plante ses dents dans la gorge de mon agresseur. L’homme hurle de douleur, tandis que Silas arrache la chair à l’aide de sa mâchoire, avant d’en cracher un gros morceau sur la route.

Le villageois se relève, et je sens la vie revenir en moi. Je toussote, tente de me redresser.

L’homme se tourne vers Silas, le regard fou.

— Fuis ! criai-je à mon compagnon.

Réalisant ce qui l’attend, Silas tourne les talons, commence à courir, mais l’homme le rattrape en quelques enjambées.

Il empoigne Silas à bras le corps, et le projette au sol de toute ses forces. Il le chevauche à son tour, et lui assène coups sur coups au visage. Les gémissements de Silas redoublent ma rage, et je me relève en hurlant.

Le villageois tourne un regard interrogateur vers moi, mais c’est trop tard pour lui. Imitant Silas, je fonce vers la pomme d’Adam de l’homme, et mord de toutes mes forces. Avec un cri de douleur, l’ennemi tente de se dégager, mais je refuse de lâcher prise. Je continue de mordre, de plus en plus fort.

Certain que mes dents soient bien enfoncées, je tire en arrière, emportant avec moi un large morceau de chair et de peau. Le sang emplit ma bouche, un goût de fer qui me donne la nausée.

Le villageois s’effondre en hurlant, porte les mains à sa gorge. Silas, le visage bleuit par les coups et le menton rougit par sa morsure, rampe en arrière, s’éloignant du mourant.

Ce dernier, pris de borborygmes, tourne ses yeux vers moi. Il lève un doigt accusateur, et murmure :

— Sabah... Il faut empêcher Sabah...

Puis il se tait à jamais.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
R.J. Nefari
Posté le 25/09/2025
On se dit, c'est deux là sont des lycans! On ressent l'agression et la rage dans ce passage. C'est gore mais jamais gratuit. Silas est peut-être sur le bout. Il se raccroche à ce qu'il peut contre la solitude et le désespoir. Il n'aura peut-être bientôt plus la force de continuer si il encaisse encore.
Rouky
Posté le 26/09/2025
Après qu'on me fasse la réflexion sur une similarité avec des vampires, voilà qu'on propose la piste des lycans ah ah, ils ont vraiment des allures de bêtes sanguinaires ;-)
Mais je comprends que ça se questionne ainsi, avec cette scène un tant soit gore en effet !
A bientôt pour la suite ^^
Portequigrince
Posté le 23/09/2025
L'espace d'une seconde j'ai cru que Silas était un vampire!lol mais non, on se défend comme on peut! C'est gore mais efficace! Le mystère est toujours bien épais...L'un des deux serait-il Sabah?...affaire à suivre!
Rouky
Posté le 24/09/2025
C'est vrai qu'il y a un peu un effet vampire à arracher une carotide comme ça, mais non non Silas n'en est pas un ^^
J'espère que la suite te plaira tout autant ;-)
Vous lisez