#05. Boom (X 3)

Notes de l’auteur : Pour une fois, je poste un chapitre tôt le matin (bon, c'est parce que je pars chez ma grand-mère dans peu de temps, mais still). Encore une fois, beaucoup de nouveaux petits groupes vont se dévoiler et ce tandis que le chemin vers le premier Roi se rétrécit de minute en minute...

Pour le reste, tous les persos à l'exception de mes OC appartiennent à leurs créateurs respectifs et tous commentaires sont les bienvenus !

« HIHIHI ! JE SUIS UN GATEAU DE RIZ ! QUI A PLEIN DE GRENADES ACCROCHEES A SA CEINTURE ! ET QUI VA SE FAIRE EXPLOSER ! »

L'onigiri (ou plutôt l'homme aux airs de trentenaire qui avait une espèce d'onigiri sur la tête) n'eut pas besoin de plus pour tenir sa promesse et explosa au beau milieu de la rue commerciale, emportant avec lui les Pouces Rouges en gilets pare-balles en face de lui qui le tenaient en joue.

Deux enfants (qui ressemblaient tout autant à des trentenaires) sortirent du coin où ils s'étaient repliés. Le premier portait une veste noire par-dessus un t-shirt Captain America rouge et un jean bleu (avec une casquette grise sur la tête) et son expression faciale alternait entre la crainte et la détermination, tandis que le second portait un t-shirt Batman gris et un pantalon de pyjama Spider-Man, ainsi qu'un cartable sur le dos.

Le Geek et le Gamin ne s'étaient plus vus depuis un bon bout de temps.

Au début, c'était simple. Le premier était une grosse victime qui se faisait toujours manquer de respect (après, vu que j'ai dû avoir des fiches pour qu'on me renseigne et que je ne les ai pas écrites, ça peut ne pas refléter exactement la réalité). Le second savait uniquement dire « Pourquoi ? » en tant qu'unique mot de vocabulaire. Normalement.

Car s'il y avait quelque chose que je n'avais pas pu vous préciser jusque-là, c'était que depuis le massacre originel des Créateurs, certaines Créations… changeaient. Et pas uniquement dans le sens où elles pouvaient prendre des décisions elles-mêmes.

La relation entre Créateurs & Créations était simple : les seconds avaient leur entière personnalité construite par les premiers et c'était tout. Mais plus les seconds étaient loin des premiers, plus ils commençaient à développer une personnalité par eux-mêmes. Le Geek était l'un des exemples les plus parlants de cela, car lui et le Patron avaient été, pendant un temps, les deux seuls exemples connus de cette partie cachée des Créations. Pour rester spécifiquement sur lui, le Geek, quand il s'était retrouvé loin de Mathieu après les histoires avec Maxime Lassaut (contrairement au Mathieu de votre continuité, disons que lui s'en est sorti), sa confiance en lui se mit à augmenter grandement ainsi que sa volonté de finalement rattraper le temps perdu et de prouver qu'il était plus qu'un gamin idiot et naïf.

Quand Mathieu est retourné le voir pour la saison 6 de SLG, il était devenu trafiquant de drogue, régnait sur un vaste empire, avait réussi à se trouver une copine… et il a fallu qu'il voie son Créateur pour que tous ses efforts soient réduits en miettes. Il ne lui pardonna jamais pour ça. Toutefois, cela ne l'empêcha pas de rejoindre le camp des Neutres quand la guerre Créations-Créateurs se déclara (mais moins par loyauté envers le sien. Plus par le fait que quand SLG s'était arrêté, il ne souhaitait plus avoir quoi que ce soit à faire avec les autres et refusait de voir le Patron et le Panda tout en haut. En fait, il ne communiquait plus qu'avec le Hippie, qui était resté son seul ami parmi le clan Sommet). Comme toutes les autres Créations qui avaient participé à l'assaut, il avait survécu et s'était enfui mais ses regrets étaient qu'à cause de sa personnalité standard revenant (il était près de Mathieu, après tout), il n'avait pas pu agir de façon importante et avait fini par ne faire aucune différence durant la bataille.

Alors, il était revenu, avait erré dans le royaume de Richard et, quand il avait vu que le double de Jigmé lui avait volé son business, il avait décidé de se lancer dans un autre marché. Du coup, il avait lancé sa propre boutique de jeux vidéo et de goodies. Malgré le fait que le Hard Corner et Jean-Gaming étaient déjà sur le marché depuis plus longtemps et le fait que le Geek avait encore pas mal de lacunes au niveau de la gestion, au bout d'un certain temps, il arriva à rendre cela rentable. De plus, sa personnalité eut de nouvelles évolutions. Ce ne fut pas sans heurts, car il lui arrivait des fois d'avoir des sautes d'humeur et de se retrouver en mode « El Trafiquanté » à certains moments puis de redevenir le Geek d'autres jours.

Au fil du temps, sa personnalité avait fini par se stabiliser et, maintenant qu'il était loin de SLG et des autres, il avait pu atteindre une forme de paix intérieure, ce qui lui avait permis de faire revenir des parties de lui-même qu'il avait fini par mentalement refouler. Il était toujours le Geek, ce petit nerd qui restait planté debout, abasourdi, quand il voyait des boobies et ne savait pas vraiment 100% de ce qui se passait autour de lui, mais il avait aussi retrouvé un peu du cynisme nonchalant et de la répartie du Troll qu'il était durant la saison 1 et la confiance, ainsi que la combativité, de « El Trafiquanté ». Et quand il voyait ce qu'il était désormais, il ne pouvait s'empêcher d'être fier de lui.

Le Gamin, en comparaison, avait une histoire moins excitante. Venant de l'esprit de l'homme connu comme Kriss, il n'avait absolument pas de personnalité développée. C'était pareil pour toutes ses autres Créations et c'était aussi une raison de pourquoi la majeure partie de ses Créations avaient préféré rejoindre les Neutres ou les Démocrates : parce qu'elles voulaient pouvoir devenir leurs propres personnes. Il est aussi bon de noter l'inimitié que tous entretenaient envers le Prof de Philo. Pendant longtemps, il avait été la seule Création de Kriss à avoir eu plus de développement pour ce qui était de sa personnalité. Il avait eu sa propre émission durant un temps, sa voix était devenue celle d'un homme normal et plus celle d'un mec qui avait avalé de l'hélium, il arrivait à prononcer des phrases longues et qui semblaient avoir un propos à peu près cohérent… les autres, non. Ça n'avait pas aidé qu'il devienne au fur et à mesure toujours plus distant envers la famille.

Mais quand Kriss a disparu, les limites se sont envolées. Cela leur a coûté leur unité, mais enfin, ils pouvaient être eux-mêmes. Mr Dada avait pu apprendre à se faire des crêpes lui-même, le Marionnettiste avait pu donner une conscience à Croc'homo, le Critique avait arrêté d'être un cliché ambulant représentant la gauche telle que les Républicains et ceux encore plus à droite se l'imaginaient (et tout le monde en fut très content, lui le premier), la Féministe avait réussi à vaincre son addiction au café, le Syndicaliste avait un peu perdu de son accent du Midi… et le Gamin s'était mis à dire d'autres mots. Des petites choses comme ça qui montraient leur évolution progressive. Même le Gâteau de Riz avait changé. Il était capable de rester assis sans tout détruire pendant plus longtemps qu'avant, c'était un progrès.

Les trois s'étaient retrouvés un peu par hasard alors que les nouvelles récentes causaient toujours un peu plus de bazar à chaque minute qui passait et il était probablement inutile de préciser que non seulement la disparition du Patron était quelque chose dont le Geek était ravi, mais que la possibilité pour le trio de finalement pouvoir avoir leur petite vengeance était trop belle pour ne pas être saisie. Toutefois, je vous le précise car ça pourra vous montrer pourquoi le Geek, l'air dur sur son visage, n'hésitait pas à tendre une mitraillette vers les quelques Pouces Rouges qui tentaient de se remettre debout.

« Allez, bande de bâtards ! Vous avez réussi à vous en tirer, mais c'était que pour quelques secondes ! SAY HELLO TO MY LITTLE FRIEND ! »

Sans sommation, il lâcha une rafale entière vers les gros doigts rouges qui grognaient encore. Ils se retrouvèrent projetés vers l'arrière, cette fois bien morts. Le Gâteau de Riz, qui avait disparu après s'être fait exploser, réapparut dans un nuage de fumée noire. Le trio continua sa marche, espérant trouver un autre petit groupe qui se dirigeait vers le même chemin qu'eux.

« …et donc, vu qu'on a des talkie-walkies sur nous et que Buscarron n'a pas rappelé pour dire qu'il y avait un truc qui faisait chier, je pense qu'on peut aisément dire que tout se passe bien ! »

« Oui, Renard, c'est ça. Après, je ne sais pas pourquoi tu es en train de te le redire à toi-même. Je pense que depuis qu'on a commencé la mission, tout va bien, et ce malgré ton erreur, donc tout ce qu'on a à faire est de trouver des Créations et rester cool. »

« Tenez, d'ailleurs, je pense qu'on en a trouvé une, de Création. C'est marrant, d'ailleurs, j'ai l'impression que je le reconnais… »

« On se souciera de ça plus tard, Raph ! Hé, bonjour à vous, Monsieur. On peut discuter ? »

L'homme en accoutrement de capitaine de bateau que le Visiteur venait d'haranguer se tourna vers lui, Henry et Raph, et leur présenta une immense assiette garnie qu'il tenait de ses deux mains.

« Comment refuser une discussion ? Surtout quand on peut partager mes bâtonnets de colin d'Alaska, délicieux, tendres et moelleux ! Le vrai trésor du cap'taine ! »

Les trois hommes regardèrent, ahuris, son assiette remplie de bâtonnets.

« En plus, c'est une assiette où j'ai rien foutu dedans, hein, que du bon. J'ai une autre assiette, mais les bâtonnets dedans sont plein de somnifères, c'est pratique quand les Pouces viennent vous interroger. »

Dix, quinze, vingt autres secondes passèrent avant que le scientifique ne décida de prendre un bâtonnet de colin et de mordre dedans. Prenant un bout, il le mangea, semblant analyser le goût. Quand il eut terminé, sa décision était prise.

« Bien, vous avez des arguments solides. Nous avons besoin de gens comme vous. Et de plus de bâtonnets de colin. Beaucoup mieux que la dernière fois que j'en ai goûté. »

« C'était quand, la dernière fois ?, demanda Raph.

« Quand on a dû revenir en 1993 pour empêcher ce mec d'en manger, justement. Tu sais, cette mission qui aurait pu provoquer la faillite du marché de l'immobilier dans les Yvelines si on avait échoué. »

« Aaaaaaaaah oui, je m'en souviens… »

« ...et nous commençons ce journal par les nouvelles manifestations, partout en France, contre le régime des Trois Rois. Il y a encore une semaine, les opposants semblaient n'être encore qu'une poignée sur d'obscurs forums, mais les récents meurtres et les disparitions de plusieurs hommes de main du Roi Richard, tristement célèbres pour leurs nombreux méfaits, semblent avoir poussé le peuple à sortir de son silence. Selon nos envoyés spéciaux, les manifestants, notamment menés par Philippe Poutou et Nathalie Arthaud – toujours debout, toujours énergiques, ces deux-là, ça fait plaisir ! – réclament le départ immédiat des Rois et le retour de la démocratie en France. Bon, après, les autoproclamés Rois sont probablement plus occupés à se caresser devant leur miroir en se complimentant, tels un Raphaël Enthoven des grands soirs, donc ce n'est pas gagné ! Sans transition, Travis Scott est toujours obligé de s'asseoir, lui et ses fans, sur des chaises et de ne pas en bouger pour assurer ses concerts… »

« Ça en fait quand même plus que ce que j'avais imaginé. »

Buscarron se grattait le menton, pensif. Quand les Rejects s'étaient séparés en groupes pour pouvoir accomplir leurs objectifs, il imaginerait qu'ils reviendraient tous ensemble seuls. Il n'avait pas imaginé qu'ils ramèneraient plus de gens avec eux. Non pas qu'il s'en plaignait vraiment, mais il ne s'y attendait juste pas. Tous les autres, que ce soient les musiciens ou les dirigeantes d'Equestria, vu les discussions passionnées (oui, même Rarity analysant l'habit de scaphandrier du Boogieman et ce dernier répondant avec ses « Honhon » habituels) qui se déroulaient, ne semblaient pas des plus dérangés par cela.

« Après, le truc, maintenant, c'est : on fait quoi ? On a un peu parlé tous ensemble avec elles et c'est clair qu'on n'a pas vraiment les mêmes objectifs ou les mêmes idées de quoi faire. Et même si on avait accepté de vous aider, j'ai l'impression qu'à chaque étape, y'a toujours une nouvelle chose qui rajoute de la difficulté. C'est vraiment chelou… »

« J'ai joui du sang ! J'ai joui du sang ! J'ai éjaculé du sang ! »

Cyborg Noodle s'arrêta dans son monologue quand elle entendit la sonnerie provenant du portable de Buscarron. Ce dernier le sortit et dut s'éloigner pour pouvoir voir ce que c'était, tout en faisant bien comprendre par le biais de son expression faciale qu'il n'avait pas mis cette sonnerie et ferait souffrir la personne qui lui avait mis, s'il la retrouvait. L'hybride, elle, se tourna vers les autres et partit voir Paula, qui semblait fini d'avoir discuté avec Pinkie Pie et était assise contre le mur.

« Hey ! »

Cracker lui répondit par un salut de la main (et une bise sur la joue quand Cyborg vint s'asseoir).

« Tu te fais pas trop chier ?, reprit-elle en pouffant.

« Non. J'ai juste eu un peu de mal à comprendre Pinkie parce qu'elle aborde 10 000 sujets en même temps, mais ça va. Ces poneys sont plutôt cool, je trouve. »

« Ouais. »

Les deux femmes restèrent sans parler pendant quelques secondes, profitant d'un petit moment de paix pour la première fois depuis le début de la journée, avant que Cyborg ne recommence à parler, mais un peu plus doucement, rapprochant son visage vers celui de sa petite amie.

« Je les ai déjà vus avant. »

« Hm ? »

« Ce que je t'ai dit la nuit dernière à leur sujet. Là, j'ai l'impression que c'est devenu un peu plus clair depuis le temps et je sais que je les ai déjà vus avant. Je t'en avais déjà parlé une fois, que j'avais des bribes de souvenirs bizarres qui revenaient. »

« La fois où tu m'as faite paniquer quand t'es tombée dans une rivière pendant qu'on marchait ? »

« Euh, ouais… ouais, celle-là, répondit la musicienne d'un ton légèrement gêné. Bah, ça continue. J'en vois des nouvelles. Je vois ce type avec l'habit de clodo et le Docteur Castafolte, je vois certains des types de ce bar, Buscarron inclus… et je vois même Sun Moon. Mais il était tout seul, l'Evangelist était pas avec lui. »

« On était pas là ? »

« Nan. Pas du tout. »

Paula se gratta le menton. Même si, depuis qu'elles se connaissaient, elles n'avaient discuté de choses comme ça que quelques fois, là, c'en était au point où elle-même commençait à devenir soucieuse à ce sujet et pourtant, elle n'était pas du genre à être intéressée par ça.

« Et… tu penses que ça veut dire quoi ? »

« Que y'a quelque chose qui a dû changer. J'veux dire, oui, y'a quelque chose qui a changé mais je veux surtout dire par là que le fait que j'ai déjà accompli les mêmes choses et que tout semble se rejouer d'une autre manière, ça me perturbe. Et tu sais le plus bizarre ? »

« Non. »

« C'est que j'ai peut-être bien une idée de qui a fait ç- »

« OK, tout le monde, faut qu'on bouge, j'ai eu des nouvelles fraîches ! »

Toutes les personnes présentes cessèrent de parler et se tournèrent vers Buscarron, qui était revenu dans l'arrière-boutique.

« Une personne anonyme vient de me téléphoner. Apparemment, d'autres groupes de résistance commencent à bouger et il y en a un en particulier qui est près d'ici et qu'il faudrait qu'on rencontre, ils ont notamment plusieurs Créations qui les ont rejoints. On a rendez-vous avec eux dans quelques heures devant la statue de Freddie Mercury, celle à la sortie de la ville ! »

« Vous avez une statue de lui ? »

« C'était celle qui était à Montreux. Le Roi Richard l'a volée. Ça a pris 3 jours pour la bouger et même si ça ne sert à rien, il semble trouver que ça le rend plus cool comme ça. »

5 secondes de facepalm mental collectif s'ensuivirent.

Mallory trouvait que c'était un peu ridicule, mais il fallait bien le faire.

Cela faisait 3 minutes qu'elle déplaçait et redéplaçait un gigantesque tapis multicolore qui devait servir de tapis de méditation pour Imgèj et, même si elle devait se retenir de le dire, il était quand même bien chiant à toujours changer d'instructions sur comment bien le placer. Surtout que ces instructions n'étaient pas claires du tout, parce qu'elles reposaient surtout sur un mélange de mysticisme et de philosophie new age qu'il semblait avoir appris uniquement en quelques heures (parce que la weed te faisait apprendre des trucs rapidement, tout le monde le savait, bien sûr). Même Ralph, dans ce genre de situations, parlait de façon compréhensible !

Fort heureusement, au moment même où elle espérait que quelque chose vienne la tirer de cette situation ennuyeuse, son portable vibra. Instantanément, elle lâcha un prétexte foireux pour s'éclipser et, se posant debout contre un mur dans les couloirs, vit que la même personne anonyme avec un emoji de sceptre était de retour. Elle déverrouilla le téléphone pour lire le message.

« tout va bien ? j'suis à une station-service j'sais pas s'il faut que je remette de l'essence mais bon on est jamais trop prudents »

« on a plusieurs créations qui ont rejoint les rangs donc ouais on peut dire que ça se passe bien, se contenta de répondre la vraie-fausse démone.

« super par contre là c'est le moment où va falloir bouger j'ai envoyé un message aux chefs du groupe j'vais en envoyer un à buscarron vu que j'ai réussi à trouver son numéro dans l'annuaire et pour le reste j'ai encore quelques minutes de route ça prendra pas longtemps mais pensez quand même à bouger bisous »

Avant que Mallory ne puisse répondre, Maxim débarqua dans le couloir par le biais d'une autre porte en courant.

« Mallo' ! Je sais pas ce que t'étais en train de faire, mais il faut bouger, on a rendez-vous près de la statue de Freddie Mercury, apparemment ! »

Elle se contenta de soupirer. C'était toujours le pire dans ce genre de situations : il n'y avait jamais le temps pour terminer une conversation de façon normale.

Quelque part, un homme barbu en peignoir rouge, avec des lunettes et à la réputation de reclus de l'ère contemporaine était assis à un arrêt de bus, attendant de pouvoir prendre ledit bus qui lui permettrait de pouvoir se rapprocher de sa maison.

Le prochain bus arrivait dans 20 minutes. L'arrêt se nommait « Morasko Petla ».

Pour une statue volée et qui était à l'entrée d'une ville faisant partie d'un pays parti en couilles, elle était étonnamment bien conservée.

Le groupe de Buscarron était arrivé 5 minutes en avance et espérait que ceux avec qui ils avaient rendez-vous avaient eu le mémo. Il était temps de partir pour la guerre, donc autant dire qu'un retard était hors de question. Fort heureusement, il n'y en eut pas, le second groupe apparaissant devant eux 3 minutes après leur arrivée devant la statue. Ils étaient au moins une bonne quinzaine, plusieurs Créateurs qu'ils ne reconnaissaient que de loin, quelques Créations qu'ils reconnaissaient bien (Jimmy ne fut pas très enchanté de voir le double de Jigmé à nouveau, bien que ce dernier semblait ne pas le reconnaître) et d'autres.

Une fois face à face, les différents membres des deux commencèrent à se serrer les mains et à se présenter quand…

« HEEEEEEEY, bon Dieu, putain, comment ça va ? Ça faisait longtemps ! »

Ces exclamations de joie provenaient de la bouche de Maxim, ce qui prit tout le monde par surprise. Tout le monde put voir le grand rouquin, ainsi que Mallory et Ariane, venir vers les Mane 5 et les prendre dans leurs bras (elles rendirent les câlins), tels de vieux amis qui ne s'étaient pas vus depuis plusieurs années. Après quoi, les poneys et le trio d'humains se mirent à discuter de ce qui s'était passé de neuf depuis la dernière fois, du fait que les trois venaient du passé, de « oh, c'est marrant, au fond, toutes ces histoires de timelines, je trouve » et de plein d'autres choses.

Il fallut que tout le monde leur rappelle qu'il y avait des Rois à renverser pour qu'ils cessent leurs discussions passionnées et que tout le monde se mette en route. Le château de Richard était à quelques jours de là et le plus vite ils y allaient, le plus vite ils pourraient mettre fin à cette dictature.

Le Geek, le Gamin et le Gâteau de Riz arrivèrent devant la statue. Les deux premiers étaient déjà un peu épuisés à force d'avoir tant marché, surtout que leur endurance n'était pas la même que leurs collègues adultes. Le troisième, lui, ça allait, c'était le Gâteau de Riz après tout. Mais malgré toute son énergie, ça n'allait pas suffire pour faire se bouger les deux autres jusqu'à Richard !

« Les gars, demanda le Geek, vous voyez quelque chose qu'on pourrait prendre pour pouvoir aller plus vite ? Je vois pas de trucs à emprunter ou à voler et j'me vois pas voler une voiture qui est déjà à quelqu'un, surtout qu'on a pas de masques pour pouvoir cacher nos visages… sauf que je refuse de continuer le chemin à pied. Donc, va vraiment falloir qu'on fasse quelque chose pour pouvoir avancer plus rapidement. »

Comme si l'univers avait décidé de répondre directement au Geek, un grand 4x4 de la marque Range Rover qui arrivait derrière eux s'avançait lentement et finit par s'arrêter devant eux. A la surprise du trio, le visage chevelu et barbu du vendeur du Hard Corner popa du 4x4.

« Hé, les chiards ! Vous foutez quoi sur cette route, comme des cons ? »

Même s'il put constater qu'il disposait toujours de sa politesse légendaire, le Geek était quand même un peu content de voir son vieux concurrent.

« On faisait du stop, mentit-il sans réfléchir. Toi aussi, t'as entendu les dernières nouvelles ? »

« HA ! Z'avez vraiment une manière pourrie de faire du stop, quand même ! Même moi, quand j'étais clodo et que je chantais du yodel pour persuader les gens pour donner du fric, j'étais plus convaincant ! Enfin, bref, ouais, j'ai entendu les nouvelles et d'ailleurs, moi et les autres, on est en route pour aller voir des gens, on va aller faire sa fête à ce sale cabot si c'est pas trop tard pour ça ! »

Levant un sourcil, l'ado au t-shirt rouge se dirigea vers la voiture, ouvrit la porte et vit, à sa surprise, plusieurs autres personnages. Il arrivait à reconnaître Papy Grenier, avec sa chemise orange et sa longue barbe grise, mais le docteur en blouse blanche et le savant fou ne lui disaient rien.

« Bon, vous foutez quoi ? Faut qu'on parte, alors montez et on fera les présentations plus tard ! »

Les trois n'eurent pas besoin de se le faire redire plus tôt et embarquèrent. Le 4x4 reprit sa course quelques secondes plus tard, bien plus rapidement et énergiquement.

Voler, en apparence, ne semblait pas quelque chose d'épuisant. Il était même facile de penser que c'était tout le contraire, que c'était paisible et relaxant.

Ouki, à cet instant précis, n'était pas d'accord.

Cela faisait bien 2 heures que la boule de chewing-gum blanche aux grands yeux volait le plus rapidement possible vers son objectif et c'était épuisant. Il ferait ce qu'on lui avait demandé de faire car c'était important, mais il espérait qu'on puisse lui accorder une pause à un moment parce que bordel de merde, il était sérieusement crevé. Etre un messager avait ses avantages, mais aussi ses inconvénients.

Entrant dans un petit village, l'ancien second sidekick de LinksTheSun eut à peine le temps de jeter un coup d'œil aux différentes huttes et aux habitants qui vivaient paisiblement leurs vies qu'il ouvrit la porte d'une hutte plus grande que les autres sans réfléchir.

« *huff* ILS SONT TOUS EN ROUTE ! ILS SONT… *huff* …TOUS PRETS ! »

Pendant quelques secondes, rien ne lui répondit. La seule source de lumière venait de la porte ouverte, ainsi que d'un petit feu qui brûlait dans la cheminée.

« Bonjour à toi aussi, Ouki, répondit une voix grave et profonde qui venait de derrière une grande chaise. De toutes les Créations, tu es probablement l'une des dernières que je m'attendais à revoir. Qu'est-ce qui t'amène donc ? »

La boule de chewing-gum dut prendre quelques secondes pour reprendre son souffle.

« Le Patron et le Tueur… ils sont morts, vous avez vu les nouvelles ? Et y'a la Résistance qui se dévoile, ils sont tous… tous en train d'avancer. *huff* Ils sont là et ils vont tout faire exploser ! »

La silhouette jusqu'alors complètement cachée par la chaise leva la tête et se tourna vers Ouki.

« De qui tiens-tu ces informations ? »

« J'peux pas tout vous dire… *huff* …mais y'a des gens très puissants qui m'ont demandé de travailler pour eux et ils m'ont… *huff* …donné plein de détails sur ce qui se passe. Beaucoup trop pour que ce soit un truc faux. L'un d'entre eux vient du futur, apparemment. Et tout ce qu'ils ont dit s'est accompli, le… les morts de ces gars et la montée en puissance des groupes de résistance, c'est vrai, c'est vrai, il faut que vous reveniez, il faut repartir au combat et, et- »

La silhouette se leva et quitta l'ombre, révélant un homme de grande taille à la chevelure brune en pétard, aux yeux noirs, vêtu d'habits magnifiques (notamment une immense cape rouge et bleue qui arrivait au sol) et arborant une posture fière et digne.

« Honnêtement, Ouki, c'est probablement l'une des histoires les moins réalistes que j'ai entendu de toute ma vie. Ce qui veut dire que cela doit être vrai. Va rameuter les villageois, je te rejoindrai dans quelques secondes. »

« A vos ordres !, répondit-il de façon enthousiaste avant de sortir de la hutte.

Alors qu'il imprimait encore toutes ces nouvelles (et déplorait qu'elles prennent autant de temps à arriver jusqu'à son village), l'homme connu uniquement sous le nom de « Pyro-Barbare », un petit sourire en coin, se dirigea vers la chambre de Lydia.

Il était finalement temps pour eux deux de reprendre les armes.

Les Arènes de Nîmes étaient un bel endroit. Elle ne les avait visitées qu'une fois, mais c'était pas mal. C'était cool à visiter, c'était cool pour y organiser des pièces de théâtre ou des événements un peu culturels.

Et comme l'autre abruti avait imaginé, c'était très cool pour kidnapper un autre tas d'abrutis et faire l'exacte même version du Live de la Terreur… de l'Horreur ? Peu importe. De faire un truc minable qui était plagié et de ne même pas y arriver, même s'il ne s'en rendait compte qu'avant.

Pighead se trouvait à l'intérieur, dans un des endroits qui servait de salle d'exposition. L'infiltration s'était bien passée, elle n'avait croisé personne. Même avec toutes les armes qu'elle avait sur elle, bizarrement, ça s'était bien déroulé. Pour n'importe qui d'autre, ça pouvait sembler suspect, mais elle était celle qui écrivait le foutu truc, donc qu'on lui laisse au moins ce privilège !

Respirant un bon coup, l'auteure continua de marcher. Elle y était presque, il fallait juste qu'elle les trouve et qu'elle les envoie là où ils devaient être. Après quelques secondes, elle vit trois Pouces Rouges armés de lances qui lui tournaient le dos. Traçant des cercles dans les airs avec ses mains, des portails s'ouvrirent sous leurs pieds. Ils n'eurent pas le temps de se rendre compte de ce qui se passait.

Elle regarda sa montre. Il n'avait pas encore commencé son live mais ils étaient sûrement déjà tous là, donc elle devait se presser. Suivant les chemins qu'il fallait prendre, elle longea des couloirs en courant, tourna à droite et à gauche plusieurs fois, monta des escaliers, regarda rapidement tout autour d'elle, échoua derrière le centre des Arènes, toujours à l'intérieur… et s'arrêta face à un petit groupe de personnes armées qui lui tournaient le dos. Elle les reconnaissait.

Même après toutes ces années et après qu'elle ait envoyé cette culture se faire foutre, elle ne put s'empêcher d'avoir un petit choc en les revoyant. La jeune femme rousse. Le musicien à la chevelure extraordinaire et le bassiste venu de Belgique. L'homme barbu en peignoir rouge. Elle se souvenait de qui ils étaient. Ses yeux noirs (et même les autres yeux sous son masque) ne purent s'empêcher de s'ouvrir en grand sous l'émotion. Cela lui rappelait tellement de choses…

Mais c'était contraire à la leçon qu'elle voulait s'apprendre à elle-même aujourd'hui et elle manquait de temps. Alors, reprenant un peu sa contenance, elle refit le même tour qu'elle avait fait aux Pouces Rouges et ils disparurent tous dans les portails, leur nouvelle vie les attendant.

Enfin, presque tous. L'homme en chemise bleue et aux lunettes de soleil était le seul qui était resté. Et tandis qu'il était en train de tourner la tête un peu partout face au phénomène, Pighead faisait déjà la grimace. Ça n'allait rien changer à son monde, après tout. Elle ne pouvait juste pas dire « non » à la partie de son cerveau qui lui suggérait qu'un peu de bagarre, c'était bien.

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